L'Indépendant du 4e Arrondissement de Paris

DXXXII : Une surprenante référence à la législation mise en oeuvre par le régime de Vichy dans une rue du 4e.

 Voici un panneau que l'on peut voir rue des Francs Bourgeois dans le 4e arrondissement en face du musée Carnavalet.

Contrairement à ce que l'on pourrait croire, le retour à la légalité républicaine au cours de l'année 1944 n'a pas conduit à considérer nul et non avenu les textes législatifs mis en oeuvre par le régime de Vichy (dans le cadre donc des pleins pouvoirs donnés le 10 juillet 1940 au maréchal Pétain). La loi du 12 avril 1943 (qui concernait la publicité par "panneau-réclame, par affiches ou par enseignes") reste applicable aujourd'hui. Pour s'en convaincre, il suffit d'aller sur le site de Légifrance.

Cependant, la rue des Rosiers, toute proche de là , était jusqu'il y a peu l'un des coeurs de la communauté juive de Paris (cela a changé depuis que les travaux mis en oeuvre par la maire du 4e  Mme Bertinotti ont conduit cette rue a devenir une énième rue vouée au tourisme et au shopping de fringues). Cette communauté a été pendant l'Occupation la cible de la législation antisémite de Vichy (notamment le statut des Juifs d'octobre 1940). Cette population a été frappée par les arrestations puis la déportation vers les camps d'extermination en Allemagne de 1942 à 1944.

Par respect pour ces disparus, peut-être pourrait-on penser à supprimer ce panneau qui rappelle une bien triste époque ? En général, les inscriptions relatives à l'interdiction d'afficher font référence à la grande loi de la IIIe république du 29 juillet 1881 (qui était un texte qui étendait considérablement la liberté d'expression tout en affirmant la possibilité de défendre l'afffichage à certains endroits) .

DXXXI : Réaménagement des Halles (8e volet) : le dernier automne pour ces magnifiques arbres ?

Voici un nouvel article à propos du réaménagement des Halles. Je traverse très souvent ce jardin et je me dis vraiment que les élus parisiens (de gauche comme de droite) et les concepteurs du projet de "réaménagement" des Halles ne doivent pas souvent passer dans ce quartier pour avoir décidé une transformation si profonde.

Dans le projet qui semble désormais adopté, une "grande prairie" doit remplacer la partie boisée qui se trouve aujourd'hui dans la partie proche de l'église Saint-Eustache. Je suis en ce moment donc très peiné à chaque fois que je passe par ce lieu. Les arbres qui sont en pleine maturité sont splendides en cet automne 2009... qui sera peut-être leur dernier puisque les travaux doivent commencer dès le début de l'an prochain.

Comme je l'ai déjà souligné dans un article publié le 30 août dernier, ce sont 279 arbres qui devraient être abattus si le projet voté par le Conseil de Paris est mené à bien. Plutôt que de se contenter de se donner bonne conscience à chaque élection en votant Ecolo, les Parisiens devraient davantage se mobiliser et écouter les arguments de l'association ACCOMPLIR qui a joué un rôle important pour dénoncer le désastre qui s'annonce.

Réagissez !

DXXX (post in English) : a magnificent heritage from the late 18th century

Voici la traduction en anglais d'un article paru en français le 22 décembre 2008.

By visiting the streets of the 4th arrondissement, inside the buildings, we can find splendid entrances and inner courts. When I published this post in French last year,  I was happy because the restoration of this location 24, rue Vieille-du-Temple had just been completed.

I found information about this place by reading a magazine Revue Paris Village N°19 (november/december 2006) where it is explained that the origins of this dwelling are almost forgotten. We just know that in 1792, its owner was an architect : Bénigne Joseph Varin who decided transformations that still exist today. The facade has a decoration "retour d'Egypte" (that's to say the epoch of Napoleon Bonaparte's reurn to France after his invasion of Egypt in 1798/1799). The transom [in French the "imposte", that's to say the frame above the door] is painted in blue.  Two griffins (legendary creatures with the bodies of lions and the heads and wings of eagles) are sculpted. Back to back, their paws hold a shield. Between them, in the center, there is a little palmed column.

Inside, there's a "caisson" ceiling. It was in a disastrous situation but it has been wonderfully restored. It is sustained by two massive columns which are typical of the "Directoire" period (the last period of the French Revolution from 1795 to 1799). We can see this kind of columns at the "rue des colonnes" in the 2nd arrondissement not far from the "Bourse" (the former Stock Exchange).

Thank you to Evan who helps me to translate this post into English.

This post was first published in French on December 22nd, 2008.

 

DXXIX : Une petite exposition à ne pas râter place de l'Hôtel de Ville en ce 91e anniversaire de l'Armistice.

Une campagne de publicité dans le métro  pour la sortie d'un jeu vidéo en octobre  2009 : "La guerre comme si vous y êtiez".

Nous célébrons aujourd'hui le 91e anniversaire de l'armistice de 1918. J'ai déjà expliqué lundi combien je regrettais que la municipalité du 4e ne diffuse pas l'heure à laquelle une cérémonie est organisée dans la cour de la mairie pour commémorer l'événement (qui je le rappelle a lieu à 10h). Il ne s'agit plus de fêter une victoire mais au contraire de se souvenir de la fin de ce massacre qu'a été la Grande guerre. Rappelons que plus de 9 millions de personnes y ont laissé leur vie (dont 1,4 millions de soldats français avec parmi eux un de mes arrière-grands-pères).

Je tenais à écrire en ce jour un article pour dénoncer une campagne de publicité que l'on a pu voir sur les murs du métro en octobre et qui m'a particulièrement horipilé. Il s'agissait de vendre un jeu vidéo avec comme slogan "La guerre comme si vous y êtiez" et un soldat prêt à faire usage de son arme (voir la photo en tête d'article). J'ai immédiatement pensé que cette image devait suffoquer tous ceux et toutes celles qui ont vécu les crimes occasionnés par les guerres.

C'est pourquoi, je trouve qu'il serait bon qu'un maximum d'habitants du 4e profite d'une petite expo qui se tient place de l'Hôtel de Ville. (Dans un espace relativement réduit... Cette année la ville de Paris nous a fait la grâce -enfin- de ne pas monopoliser le lieu pour des salons divers et variés pendant tout l'automne). L'exposition est organisée pour le 150e anniversaire du Comité International de la Croix-Rouge (CICR) fondé en 1859 à l'occasion des guerres liées à l'unification italienne. De nombreux clichés sont présentés.

Les premières photographies évoquent la guerre franco-allemande de 1870-1871 et la 1ère guerre mondiale :

 La suite de l'exposition couvre, avec une évocation de la Shoah, tous les massacres occasionnés par les différents conflits qui ont jalonné le XXe siècle (avec notamment le génocide Rwandais de 1994 dont on ne mesure pas assez en France l'ampleur).

Les derniers clichés sont consacrés aux conflits les plus récents de notre début de XXIe siècle : l'Afghanistan et l'Irak.

Une exposition à voir pour tous ceux (et éventuellement toutes celles... mais elles doivent être moins nombreuses) qui peuvent penser que la guerre peut être quelque chose d'exaltant.

De plus, le personnel d'accueil est très sympathique et en tant qu'enseignant  (notamment d'éducation civique) j'ai pu y trouver des brochures très intéressantes.
 
 
 

DXXVIII : Chute du mur de Berlin : 20 ans après... un hommage à Alfred GROSSER et un coup de gueule contre la mairie du 4e arrondissement et la Ville de Paris

Je profite de ce 20e anniversaire de la chute du mur de Berlin pour faire un hommage à une des figures qui m'a le plus marqué pendant mes études à Sces po : Alfred GROSSER. Comme je l'ai déjà raconté dans un article précédent (le 21 septembre 2009), j'avais la chance d'être dans un amphi où il animait une conférence au moment où la chute du mur de Berlin lui a été annoncée par le directeur de Sces po Alain LANCELOT. Je ne rappellerai pas encore une fois combien M. GROSSER a joué un rôle important dans la compréhension mutuelle entre la France et l'Allemagne.

Je profite de ce 9 novembre pour lui rendre hommage. Cela n'est pas sans rapport avec "L'indépendant du 4e" puisque je dois en partie à Alfred GROSSER un sens critique mais aussi bienveillant sur le genre humain mais aussi la vie politique. Je me rappelle qu'Alfred GROSSER essayait de précher à des étudiants de sces po parfois un peu trop centrés sur leurs études un certain hédonisme non sans une touche de stoïcisme. Pour moi, Alfred GROSSER est le Montaigne de notre époque.

J'utilise ce blog pour lui rendre hommage, moi qui bien des années plus tard suis aussi devenu un amateur de l'Allemagne, de sa culture et de son patrimoine.

Une vue d'un vestige du mur de Berlin (photographié en août 2007)

 RIEN n'est prévu dans le 4e arrondissement pour fêter dignement ce grand moment de notre Histoire. Rien de très festif ne semble non plus organisé par la Ville de Paris... (en tout cas si quoi que ce soit est organisé on peut pas dire que l'information ait été efficace !).  Cela montre encore à quel point les jumelages entre Paris et d'autres villes du monde sont purement technocratiques et ne profitent finalement qu'à nos élus pour voyager aux frais de la princesse. Pour mémoire, Paris est jumelée avec la ville de... Berlin !!!!

Pour marquer le coup, j'essaierai d'être présent à 19h place de la Concorde pour assister aux célébrations organisées par le secrétaire d'Etat aux affaires européennes, Pierre Lellouche. En mémoire du concert donné en novembre 1989 par Rostropovitch, 27 violoncellistes seront réunis.

Rappelons aussi qu'Angela MERKEL sera présente à Paris pour les célébrations de l'armistice du 11 novembre 1918. J'en profite pour regretter qu'encore une fois la mairie du 4e ne donne AUCUNE information sur l'horaire auquel l'armistice est célébré dans la cour de notre mairie. Je ne l'ai appris que grâce à une information envoyée aux membres du Souvenir Français : la cérémonie en mairie du 4e arrondissement aura donc lieu à 10h.

Rappelons que quand il s'agit d'informer les habitants du 4e à propos de l'organisation des "universités populaires" du fan club de Ségolène ROYAL (Désirs d'avenir) la mairie du 4e est beaucoup moins regardante sur les moyens à utiliser (voir mon article du 2 mai 2009).

P.S. : une soirée spéciale est aussi organisée dans l'un des bars les plus germanophiles de Paris : le café Titon dans le 11e arrondissement. (ce soir de 19h à 2h du matin).

DXXVII : Règne de l'automobile... un hommage à Doisneau et à madame la maire du 4e !

Voici un détail d'une photo prise par Doisneau à l'emplacement de l'actuelle place Georges Pompidou devant le centre du même nom. On reconnaît au 2e plan le bâtiment blanc dans lequel se trouve le café Beaubourg avec à sa droite les immeubles qui ont été détruits pour créer la place Edmond Michelet.

A l'arrière-plan, on peut voir dépasser la tour Saint-Jacques.

On voit qu'à cette époque, toute l'esplanade était un vaste parking. En voyant cette photo, je n'ai pas pu m'empêcher de penser à une idée un temps proposée par la mairie du 4e arrondissement. Il était question de rendre à la circulation le tronçon de la rue Rambuteau situé entre la rue Saint-Martin  et la rue Beaubourg (que l'on ne voit pas sur cette photo) qui est piétonisé depuis 1977. Pour l'historique de cette "affaire", voir les articles du  2 juillet 2009 et du 4 août 2009). On peut aussi prolonger l'information sur le blog de Dominique BERTINOTTI, "L'avenir de la rue Rambuteau" à l'époque où il était affirmé qu'il ne fallait rien s'interdire sur la question.

Lire aussi l'article de Corinne FAUGERON, maire adjointe verte dans le Journal Centre-Ville n°10 page 13 sur la pérennisation de la piétonnisation de la rue des Francs Bourgeois. Elle rappelle fort justement qu'à Rome, Vienne et même New York (Brodway) se sont des quartiers entiers qui sont piétonnisés...

DXXVI (post in English) : Two magnificent horses on the door of the Hôtel Chenizot

(Article paru en français le 6 juin 2009).

The Hôtel Chenizot is a magnificent building. Its design is characteristic of the "rocaille style" which was popular during the first part of the 18th century. I already wrote a post about the balcony of the facade that one can see from rue Saint-Louis-en-l'île (post published in French on the blog "Le 4e que j'aime" on January 8th, 2008). I still deplore the disastrous state of the courtyard as you can notice if you go inside.

During one of my walks there, last spring, I noticed a detail I had never paid attention to before. On the door whose settings are also a magnificent exemple of the style rocaille, one can see two splendid horses made in bronze just above a lion's head :

Thank you to Evan who helped me to translate this post into English.

This post was first published in French on June 6th, 2009.
 

DCCLIV... euh non, DXXV : Une nouvelle revue sur la vie du 4e : "754"

Cette chronique de la vie dans le 4e arrondissement ne pouvait passer sous silence cette nouveauté : en octobre 2009, une revue est née dans le 4e arrondissement.

 Je ne parle pas de "Centre Ville" la revue publiée par la mairie du 4e et dont je me demande toujours pourquoi depuis les élections de mars 2008, alors que la majorité municipale est restée la même, la numérotation est repartie du numéro 1. Le contenu reste le même : à (presque) toutes les pages, on chante les louanges de la maire du 4e arrondissement, Dominique Bertinotti.

 La nouvelle revue dont je veux parler a pour nom "754". Aucun rapport avec le sacre en 754, à Saint-Denis, de Pépin le Bref par le pape Etienne II. Ce titre correspond au N° du département et à celui de l'arrondissement. Sa publication est dirigée par Vincent ROGER, conseiller de Paris du 4e. Je l'ai reçue dans ma boîte à lettre cette semaine et elle est distribuée en ce moment sur les places et dans les boîtes à lettres. 

Je peux en parler d'autant plus librement car, bien que Vincent Roger soit un ami, je n'ai pas participé en rien à la rédaction de cette revue. Pour m'occuper du blog "L'Indépendant du 4e", je sais que ce genre de publication demande énormément de temps.

Ce 1er numéro de "754" me rassure. En effet, si au niveau national, la majorité présidentielle m'inquiète (Je trouve "l'affaire Jean Sarkozy" particulièrement désespérante), cette nouvelle publication me confirme dans l'idée qu'à Paris la rénovation de la Droite et du Centre  sont possibles fort loin du tout "strass et paillettes" (que je déplore tant dans la majorité que dans l'opposition). Paris a besoin d'une opposition crédible à la politique menée par Bertrand Delanoë.

Ce 1er numéro de "754"est très réussi avec deux interviews "phare" : celle d'Alain Seban le président du Centre Pompidou et celle de Pierre Le Moullac, le sommelier du restaurant L'Ambroisie (9, place des Vosges).

J'ai aussi particulièrement apprécié le ton libre des présidents des 4 conseils de quartier du 4e arrondissement. Cette revue d'opposition leur donne librement la parole... On peut se demander si la même liberté serait possible dans "Centre ville"  le journal de propagande municipale du 4e arrondissement ? Même les comptes rendus des séances de conseil de quartier doivent être "validés par l'élu en charge de la "démocratie participative" si je m'en tiens à ce qu'affirmait il y a peu de temps sur ce blog Dominique Moyse (voir article du mercredi 21 octobre 2009).

Pour en savoir plus, allez sur le blog de Vincent Roger qui a consacré un article à cette nouvelle revue. On peut y  lire directement la version numérisée au format PDF de cette revue.

DXXIV : Il y a 4 mois, une réunion canicule fort... lumineuse en salle des fêtes de la mairie du 4e

 Il y a tout juste 4 mois, le 2 juillet 2009, j'ai assisté à une réunion qui m'a passionné. Le sujet portait sur la canicule et la prise en charge des personnes en situation de fragilité. Parmi les intervenants on pouvait remarquer Jean-Marie Le Guen (adjoint au marie de Paris chargé des questions de santé) et Hamou Bouakkaz (adjoint au maire de Paris chargé de la démocratie locale et de la vie associative).

Tous les conseillers de quartier du 4e étaient conviés. L'ennui de cette réunion a résidé dans le fait qu'on nous diffusait un diaporama avec vidéo-projecteur qui correspondait exactement à un document papier qui nous avait été donné à l'entrée. Ce n'est pas la première fois que j'assiste à ce genre de mise en scène qui rend les réunions un peu plus difficiles à supporter...  En gros, l'idée était que ce sont les habitants et les commerçants, qui sont responsables de surveiller les personnes qui pourraient subir les effets de la canicule. Nos élus ont trouvé un moyen de pouvoir se dédouaner d'une partie importante d'une éventuelle hécatombe. La responsabilité est désormais collective et repose en partie sur les conseillers de quartier. Par chance, cette année, l'été n'a pas été particulièrement chaud.

La réunion a eu lieu le 2 juillet... Une chaleur torride régnait et chacun épongeait son front dégoulinant de sueur. Le sujet était certes grave mais comme dès le début de la réunion, on avait gentillement pris soin de nous donner un document papier où apparaissait toute les diapositives du diaporama diffusé par la suite, j'avoue que cela aurait pu finir par devenir très ennuyeux.

Fort heureusement, c'était aussi l'époque où le soleil, peu après le solstice d'été, illuminait magnifiquement le lieu où se tenait cette réunion : la salle des fêtes de la mairie du 4e arrondissement.

 Les rayons du soleil irradiaientl le plafonnier central qui brillait alors qu'il n'était pas allumé (contrairement à ceux du fond qui n'étaient pas éteints sans que je comprenne vraiment pourquoi... On prétendra après que la mairie du 4e est soucieuse d'environnement ! ) :

De même les appliques étaient vraiment splendides. La lumière rasante du soleil couchant permettait de surprenants jeux d'ombres et de lumières :  

Ces éléments décoratifs sont caractéristiques du style art déco à la mode dans les premières décennies du XXe siècle. On les retrouve dans la salle des mariages de la mairie du 4e. Je suppose que c'est à cette époque qu'ils ont été installés.

Je garde donc un très bon souvenir de cette réunion pourtant assez soporiphique malgré la gravité du sujet !