L'Indépendant du 4e Arrondissement de Paris

MCCXXIV : Arbre malade : les Services de la Ville me donnent raison... 3 ans plus tard !

Au cours de l'été 2009, j'ai fait partie de ceux qui ont dénoncé l'abattage du saule pleureur situé à la pointe Est de l'île de la Cité. La maire de l'époque avait essayé de couvrir cette bévue en affirmant que l'arbre était gravement malade. J'avais publié une photographie de la souche pour montrer qu'en fait il n'en était rien.

Par contre, j'avais publié un article le 14 septembre 2009 où je signalais qu'un platane de la "place" du Bourg Tibourg semblait lui présenter les symptômes d'une fin toute proche. Plus de 3 ans plus tard, les services de la ville m'ont donné raison puisque l'arbre vient d'être tronçonné la semaine dernière. La souche montre clairement que l'arbre était malade :

On pourra comparer avec l'état de  la souche du saule pleureur qui avait été abattu fin juin 2009...

Cet exemple n'est que très anecdotique mais il est très révélateur. Il faut cesser de prendre les Parisiens pour des imbéciles et leur mentir. Quand des erreurs sont faites, il faut être capable de les reconnaître !

Une pensée à nouveau pour le majestueux saule pleureur stupidement abattu le 30 juin 2009 et qui était consacré à la mémoire des victimes du nazisme...

MCCXXIII : Inauguration d'une école qui fait partie de la mémoire de l'arrondissement...

Le jeudi 24 janvier 2013 à 18h a eu lieu l'inauguration d'un établissement scolaire : "l'école Saint Jean-Gabriel". Il s'agit en fait d'un lieu d'éducation très ancien, l'école privée Saint-Merri située au 6 de la rue du cloître Saint-Merri appartenant à la congrégation lazariste qui a ouvert ses portes dans ce quartier en... 1644. Elle a décidé à changer de nom pour éviter les confusions avec l'école publique Saint-Merri située à quelques dizaines de mètres.

L'école privée Saint-Merri a toujours été dans le quartier. Au XVIIIe siècle, elle était déjà située rue du cloître Saint-Merri dans un bâtiment aujourd'hui détruit. Après avoir déménagé quelques rues plus loin, elle s'est réinstallée à la fin du XIXe siècle à son adresse actuelle.

C'est une école sous-contrat qui est sous la tutelle des soeurs de Saint-Vincent-de-Paul. Depuis 1983, la direction est assurée par des laïques. Il est intéressant de souligner que cette école est la première à Paris (secteur privé et secteur public confondu) à avoir accueilli des enfants autistes. Elle a aussi mis en place des dispositifs pour enfants surdoués. Tous les profils sont les bienvenus. Sans renier mon attachement personnel à l'enseignement public (dont je suis un pur produit et où je suis enseignant depuis bientôt 20 ans), je n'ai jamais considéré les établissements privés comme des rivaux. Ils participent à la richesse et à la diversité du secteur éducatif.

Vincent Roger a prononcé un discours émouvant. En effet, Vincent Roger a lui-même été élève dans cette école... il y a quelques années. De plus, il siège au Conseil d'administration de l'école en tant qu'élu de l'arrondissement. La commune et le département ont en effet participé aux financements qui ont permis de rénover les bâtiments. Depuis 2012, un nouveau portail d'entrée donne davantage de visibilité à cet établissement scolaire depuis la rue.

Parmi les autres interventions, je tiens à signaler celle d'un de mes amis : André Moreau, dirigeant de l'APEL (Association des Parents d'Elèves de l'enseignement Libre) dans les arrondissements du centre de Paris. André a remis au nom de son association un chèque qui permettra de compléter l'équipement numérique de l'école.

Le nouveau nom a été choisi pour rendre hommage à Saint Jean-Gabriel Perboyre (1802-1840), un prêtre lazariste condamné à mort pour son activité missionnaire en Chine. Une victime collatérale des tensions entre l'Empire du Milieu et l'Occident dans les temps agités de la première "Guerre de l'Opium entre 1839-1842". (Aucun rapport avec le fait qu'à la même époque Karl Marx ait désigné la religion comme "l'opium du peuple" !). Jean-Gabriel Perboyre a été lié sur un gibet en forme de croix et tué par strangulation. Il a été canonisé en 1996 pendant le pontificat de Jean-Paul II.

Le nom "Jean-Gabriel" fait aussi allusion à l'apôtre Jean (le plus jeune des apôtres) et à l'archange Gabriel (dont le nom me fait inmanquablement penser aux fresques de Lippi au couvent San Marco de Florence). Cela est visuellement mis en évidence par le nouveau logo de l'école (qui changera officiellement de nom à la rentrée 2013). Il a été conçu par un parent d'élève de l'école et sa fille :

 

 

 

 

 

 

MCCXXII : Les anges du 4e (12e volet) : les putti du monument funéraire de Henri Chabot-Rohan

Voici le 12e volet de la série consacrée aux anges du 4e (initiée grâce à mon amie Aurélie). Il s'agit de deux anges que l'on peut voir au Louvre mais qui se trouvaient jadis dans le 4e arrondissement. En effet, tout comme le monument où était consacré le coeur d'Henri II (voir mon article du 10 janvier 2012) , on trouvait dans l'église du couvent des Célestins cette magnifique effigie funéraire de Henri de Chabot, duc de Rohan (1616-1655) :

L'artiste François Anguier (1604-1669) a magnifiquement utilisé le marbre pour représenter le défunt. Voici un détail qui montre la qualité du modelé du torse du duc :

Les putti alourdissent un peu la composition mais ils me permettent d'insérer cet article dans une des séries cultes de l'Indépendant du 4e !

Rappelons que le Couvent des Célestins était situé jusqu'à la Révolution française dans l'actuel quartier de l'Arsenal et qu'il s'étendait sur ce qui depuis est devenu principalement la caserne de la Garde républicaine.

Quant à Henri de Chabot, il a été le premier de la lignée des Rohan-Chabot par son mariage en 1645  avec Marguerite de Rohan (1617-1684), seule héritière de Henri de Rohan. Un temps frondeur, il eut la sagesse de rendre la ville d'Angers aux troupes du roi en Louis XIV en février 1652.

 

MCCXXI : Une décision tristement symbolique pour la citoyenneté européenne

La charte des Conseils de quartier votée en Conseil d'arrondissement en 2008 prévoit deux collèges. L'article 13 prévoit que « – Le collège 1 est composé de 13 membres tirés au sort sur les listes électorales, dont 3 ressortissants(es) de l’Union Européenne » (nombre pour le Conseil quartier auquel j'appartiens Saint-Gervais)

Lors du renouvellement d'une partie des membres des conseils de quartier, qui a eu lieu mercredi 16 janvier 2013, j'ai eu la surprise de découvrir que le tirage au sort ne s'effectuait qu'avec les seules listes des ressortissants nationaux, à l'exclusion donc des citoyens européens des autres pays de l'Union Européenne inscrits dans le 4e arrondissement.

Je suis intervenu pour demander pourquoi cette décision avait été prise.

Le maire du 4e arrondissement, Christophe Girard, a lui-même eu l'air surpris et a demandé si cela était vrai. Une réponse a été donnée. Les ressortissants européens ont été exclus du tirage au sort pour des raisons "techniques". En effet, pour gagner du temps, les opérations se sont effectuées informatiquement (il est vrai qu'en décembre 2008, cela avait duré plusieurs heures).

Voici plusieurs réflexions à ce sujet :

-1°) Je me demande pourtant si ce problème technique n'aurait pas pu être résolu fort simplement. Les ressortissants européens (non français) inscrits sur les listes électorales ne sont au maximum que d'une centaine par quartier donc leur tirage au sort pouvait se faire de manière non informatisée à partir des listes électorales utilisées pour les dernières élections impliquant les citoyens européens (en 2009). En effet, à cette occasion, un registre d'émargement particulier est tenu dans chaque bureau de vote. Il aurait suffit de les regrouper quartier par quartier.

- 2°) Il m'a été répondu que les listes électorales des citoyens européens n'avaient pas été mises à jour depuis 2009. Les ressortissants européens sont-ils responsables de cette situation ? Même si l'arrondissement voit changer rapidement sa population, on peut quand même espérer que 75% des ressortissants inscrits en 2009 habitent encore dans l'arrondissement début 2013 ! Où alors cela devient très inquiétant...

-3°) Une dame est venue me voir en me disant que de toute façon ce n'était pas normal que les citoyens européens puissent être tirés au sort car certains ne résident parfois que quelques jours par an dans le 4e arrondissement. Je lui ai répondu qu'on peut tout de même espérer que les ressortissants européens qui prennent la peine de s'inscrire sur les listes électorales montrent un tel zèle qu'on peut quand même espérer qu'ils résident dans l'arrondissement plus de quelques jours par an ! De plus, si on peut remettre en cause la charte pour un tel motif il faut alors renoncer à évoquer cette charte !

4°) Il m'a été répondu que les présidents des conseils de quartier avait donné leur accord pour cette exclusion pour motif "technique" des citoyens pour le tirage au sort. J'ai contacté mon président de Conseil de quartier -en qui j'ai une très grande confiance-. Il n'a pas souvenir d'avoir pris cette décision ! De plus, on cherche en vain un article qui permettrait aux présidents des Conseils de quartiers sortants le droit d'amender la charte votée par les élus en Conseil d'Arrondissement.

 

P.S. Un message que m'a envoyé, suite à la publication de cet article, une amie d'enfance avec qui j'étais en maternelle, au primaire et au collège (cela fera bientôt 40 ans qu'on se connaît) et qui est fonctionnaire dans une institution de l'UE : "Je viens de le lire.  Au moment où on reparle du vote des étrangers, on a là une belle illustration de  cet éventuel futur droit pour eux. Si les européens sont déjà écartés, je n'ose  pas imaginer ce qui se passera pour un américain résidant dans le 4è ;-)) Un Qatari aura-t-il plus de chances ???"