L'Indépendant du 4e Arrondissement de Paris

MCCLV : En dépit des beaux discours, encore une librairie qui ferme dans le 4e

Lors du dernier conseil d'arrondissement du 4e, les élus de la majorité municipale se sont très longuement étendus sur leur attachement aux livres à l'occasion du vote du subvention pour le salon des éditeurs indépendants. Ils sont presque tous intervenus avec des trémolos dans la voix pour évoquer de leur passion de la lecture.

Je suis donc encore plus agacé de constater qu'une nouvelle librairie ferme ses portes dans le 4e arrondissement. Il s'agit de la librairie "The Red Wheelbarrow" (22 rue Saint-Paul) qui était une institution parisienne pour tous ceux qui cherchent des livres en anglais.

Je m'étais posé la question de la survie de ce "bookshop" en raison de la fermeture prochaine de l'UFR d'études anglophones de Paris VII située rue Charles V dans le 4e arrondissement. La fin du "The Red Wheelbarrow" est intervenue encore plus tôt que je ne le pensais puisque cet établissement vient d'être vendu.

Je suis bien conscient que l'activité économique qui consiste à vendre des livres est particulièrement fragile en ce moment mais il serait bon que la mairie de Paris et en particulier celle du 4e se pose la question de l'action qu'elle a eu pour agir.

Quand je me suis installé dans l'arrondissement en 1996, on y trouvait un nombre impressionnant de libraires. Mais, depuis, beaucoup d'entre elles  ont fermé leurs portes (dont certaines qui étaient réputées pour leur grande spécialisation) : La librairie consacrée à l'Histoire de Paris rue Saint-Louis-en-l'île, la librairie d'archéologie rue Jean Du Bellay, la librairie d'histoire de la Ville de Paris rue Pavée, librairie allemande rue des Blancs Manteaux et une librarie généraliste : la librairie Charlemagne rue Saint-Antoine).  Les élus n'ont RIEN fait pour sauver ce qui était une des richesses culturelles du 4e arrondissement. Ils ont laissé transformé ce secteur de Paris en un vaste parc d'attraction pour ventes de fringues et colifichets touristiques.

Comme pour le reste, nos élus de gauche qui tiennent toujours de belles paroles vont nous répondre qu'il n'y a rien à faire.

MCCLIX : Le cerisier de la rue des Barres touché par la morosité ambiante en ce printemps 2013...

Le cerisier de la rue des Barres le 3 avril 2013

Le cerisier de la rue des Barres est un arbre que j'aimais particulièrement admiré à chaque printemps. Il est (était) une des mascottes de ce blog et je lui avais consacré plusieurs articles depuis mars 2008. Hélas cette année, il fait triste mine. Ni feuille, ni fleur.

Les tranchées creusées l'an dernier à cet endroit à l'occasion de travaux semblent avoir eu raison de sa vitalité. Il est donc bien beau de planter un verger dans la cour de la mairie si des efforts ne sont pas faits pour permettre aux arbres en pleine forme de survivre.

Dans le Paris des bobos dirigé par une majorité socialo-écologiste, on continue à considérer les arbres comme du décor urbain... C'est bien triste !

Pour mémoire le cerisier de la rue des Barres avait normalement cet aspect au printemps :

Le cerisier de la rue des Barres le 23 mars 2012 (voir article du 25 mars 2012)

Le cerisier de la rue des Barres le 15 mars 2009 (voir article du 20 mars 2009)

Le cerisier de la rue des Barres le 28 février 2009 (voir article du 3 mars 2009)

Morale(s) de l'Histoire :

1°) Si je suis moins présent qu'à une certaine époque dans le 4e arrondissement, je reste un observateur vigilant de cet endroit de Paris que j'aime tout particulièrement.

2°) Tout n'est pas rose dans le 4e en cette année 2013...

 

Une dernière petite photo... In memoriam ? (une vue prise le 20 mars 2009)

 

 

 

 

MCCLVIII : Les statues de l'Hôtel de Ville (94e volet) : Pache

Voici le 94e épisode de la  série consacrée aux statues de l'Hôtel de Ville. Elle concerne la statue de Pache qui se situe au 1er étage à l'extrémité droite de la façade qui donne sur la place.

Jean-Nicolas Pache est né à Verdun le 5 mai 1746 et il est mort à Thin-le-Moutier dans les Ardennes le 18 novembre 1823. Il est jusqu'ici le seul personnage auquel j'ai consacré un article qui ne soit pas né à Paris ou dans sa banlieue.

Il faut dire que Jean-Nicolas Pache a été maire de Paris (comme quoi les parachutages ne sont pas une mode nouvelle !). 

Issu d'une famille suisse, il fut un protégé du maréchal de Castries avant la Révolution française.  Il avait de très nombreux contacts dans les cercles militaires. Cela le conduisit à devenir ministre de la Guerre d'octobre 1792 à février 1793.

En février 1793, il fut élu maire de Paris. C'est à ce titre qu'il fit graver sur de nombreux monuments parisiens "Liberté, Egalité, Fraternité ou la mort". Après avoir exercé cette fonction au plus fort de la Terreur, il finit par être arrêté le 21 floréal an II (10 mai 1794) lors d'une dernière purge décidée par Robespierre. Ce n'est qu'après l'exécution de ce dernier) qu'il fut libéré puis amnistié en Brumaire an IV (octobre 1795)

Après cela, il se retira à Thin-le-Moutier (Ardennes) où il resta jusqu'à sa mort un peu moins de 30 ans plus tard.

Sa statue est disposée de telle façon qu'elle fait pendant à celle de Bailly,1er maire de Paris, qui est situé à l'autre extrêmité de la façade au même étage. (Je le signale car c'est la première fois que je vois un semblant de logique dans la façon dont sont disposées les statues sur cet édifice).

La rue Pache est située dans le 11e arrondissement :

 

Agrandir le plan

Elle porte ce nom depuis un arrêté de 1885 après avoir été ouverte en 1883. Un legs de la IIIe République triomphante.

 

 

MCCLVII : Un très bel exemple du classicisme français : la façade de l'Hôtel Bouthillier de Chaligny

Le 23 février, à l'occasion d'une visite organisée par l'Association "le 4e au coeur", j'ai pu prendre ces photographies de la façade de l'Hôtel Bouthillier de Chaligny situé 7-9 rue de Sévigné.

A l'emplacement, de cette demeure, on trouvait au Moyen-Âge, la résidence du roi de Sicile, Charles d'Anjou, frère de Louis IX. La façade actuelle a été construite en 1622 pour Claude Bouthillier de Chavigny, secrétaire d'Etat aux affaires étrangères de Louis XIII. Elle est l'oeuvre de François Mansart. La façade est par sa symétrie et sa sobriété un très bel exemple du Classicisme français.

L'Hôtel a été rénové au XVIIIe siècle par Pierre Bullet et Jacques V Gabriel à l'époque où il était possédé par Jacques Poulletier (qui possédait aussi un hôtel sur l'île Saint-Louis).

En 1813, l'Hôtel Bouthillier de Chavigny a été acquis par la Ville de Paris pour y installer une caserne des Pompiers.

Depuis, les "Soldats du feu" sont toujours en ces lieux. Je remercie le capitaine de la Caserne Sévigné de nous avoir permis d'organiser cette visite.

 

MCCLVI : La tour vagabonde a posé ses valises dans le 4e arrondissement...

Voilà une installation qui m'a conduit à recevoir plusieurs messages. Début 2013, plusieurs personnes m'ont contacté pour m'annoncer la construction d'un nouveau batiment rue de l'Hôtel de Ville à côté de la Cité Internationale des Arts.

Cependant, tout le monde a été rassuré quand l'information a été donné qu'il s'agissait de la "Tour vagabonde", inspirée du Globe theater dans lequel William Shakespeare donnait à Londres ses pièces de théâtre.

Dans ce lieu insolite, jusqu'au 12 mai 2013, on donne Roméo et Juliette. Il faut que je prenne le temps d'aller voir ce spectable.

MCCLV : Histoire du 4e : un trombinoscope des maires du 4e de 1983 à 2012

Voici un document tiré du Guide pratique du 4e arrondissement édition 1995-1996 (exactement à l'époque donc où je me suis installé dans le 4e). Une amie m'a permis de retrouver cet exemplaire.

En page 10, on peut observer une page qui permettait aux habitants du 4e arrondissement de connaître le nom des trois conseillers de Paris qui représentaient l'arrondissement au Conseil de Paris suite aux élections municipales des 11 et 18 juin 1995. Il est intéressant de noter qu'il s'agit des trois maires d'arrondissement qui se sont succédés à la tête de l'arrondissement de 1983 à 2012 :

On voit tout d'abord Pierre-Charles Krieg (RPR) qui en 1995 avait été élu pour la 3e fois maire de l'arrondissement :

Puis, Lucien Finel (UDF) qui est devenu maire de l'arrondissement en 1997 après la démission pour raison de santé de Pierre-Charles Krieg  :

Enfin, on peut voir Dominique Bertinotti (PS), à l'époque conseillère de Paris d'opposition, et qui est devenu maire de l'arrondissement après remporté les élections municipales en 2001 et a été réélue en 2008, avant de démissionner le 2 juillet 2012 après avoir été nommée déléguée à la famille en mai 2012 :

Lors des élections de 1995, la liste UDF/RPR l'avait emporté au 2e tour par près de 52% des voix dans le 4e arrondissement. La dernière victoire de la Droite et du Centre dans cet arrondissement aux élections municipales... jusqu'au prochaines ?

PS : Ce guide pratique 1995/1996 contenait un passionnant article relatif à la topographie du Marais en 1530... Un dossier sans erreur historique !

MCCLIV : Proposition de nom pour le jardin "Francs-Bourgeois Rosiers"... Une contribution de l'Indépendant du 4e.

J'ai pris les photographies qui accompagnent cet article en 2007. Cela rappelle que le jardin situé rue des Francs Bourgeois est ouvert au public depuis maintenant près de six ans.

On peut depuis cet espace avoir une vue sur la très surprenante cheminée de la Société des Cendres :

Depuis cette époque, l'accès à ce jardin se fait par la Maison de l'Europe (l'Hôtel de Coulanges). La nouveauté annoncée pour 2013 est que -comme cela avait prévu depuis pas mal de temps-, ce jardin va être étendu et un nouveau passage par la rue des Rosiers devrait être créé.

Le maire du 4e arrondissement, Christophe Girard a annoncé en Conseil d'arrondissement que les habitants seraient consultés sur le nom que pourrait prendre cet espace vert une fois agrandi.

Le maire semble lui-même préférer le nom de "Jardin des Rosiers" (pas très original mais efficace).

Le conseiller de Paris, Vincent Roger, a proposé le nom de "Jardin des Tout Petits" pour rendre hommage aux bambins juifs du quartier qui n'étaient pas scolarisés et qui ont été victimes de la Shoah. (Ces enfants n'ont donc pas leur nom sur les plaques qui se trouvent dans les différentes écoles du quartier).

Le bureau du Conseil de quartier Saint-Gervais est  consulté. Parmi les propositions nombreuses, certains souhaitent que ce jardin porte le nom de "Jardin Stéphane Hessel". Je ne suis pas certain que ce nom soit le plus judicieux à cet endroit quand on observe les réactions que ses positions ont provoqué dans une grande partie de la communauté juive.

Comme certains souhaitent que ce jardin porte le nom d'une femme, et quitte à vraiment faire dans la provoc', je propose que cet espace vert qui jouxte la Maison de l'Europe porte le nom de la première femme ayant dirigé un gouvernement d'une démocratie occidentale : Margaret Thatcher ! Maguy for ever.

Cela montrera que le 4e arrondissement n'est ni sectaire, ni rancunier.

MCCLIII : La nef de Paris dans le 4e (épisode n°14) : Une version très récente dans la salle des fêtes de la mairie du 4e

Voici un nouvel épisode de la série consacrée à la nef de Paris dans le 4e arrondissement. Il s'agit ici de celles qui décorent la salle des fêtes de la mairie du 4e.

Comme on peut le voir sur cette photographie que j'ai prise lors de la réunion consacrée à l'Hôtel Dieu du 28 mars, ces nefs ornes la partie supérieure de chacune des portes :

Cette nef est très différente de celle que l'on peut voir dans la salle des fêtes de l'Hôtel de ville située à quelques centaines de mètres de là. J'en reparlerai très bientôt.

La nef de la salle des fêtes de la mairie du 4e arrondissement a un aspect qu'elle n'a pris qu'au début du XXe siècle. Une version très librement inspirée du blason de Paris au Moyen-Âge :

On remarquera que cette nef est donc radicalement différente de celle qui orne la façade de la mairie du 4e arrondissement qui elle date de l'époque de Haussmann (voir mon article du  1er juillet 2010).

MCCLI : Jour de match, place des Vosges. Un article pour commémorer UNE victoire.

Inutile de préciser contre quel pays, l'équipe de France de Rugby jouait en ce samedi 16 mars 2013 quand j'ai pris cette photographie place des Vosges. Cela s'est bien fini pour la France qui l'a emporté 23 à 16... Pas très fréquent cette année dans le tournoi des 6 nations.

Cela me rappelle toujours la folle ambiance du mondial de foot 1998 quand les supporters en kilt avaient envahi Paris. Je vous parle d'un temps que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître.

MCCL : Réunion du Jeudi 28 mars 2013 : Hôtel Dieu, "Le changement c'est maintenant !"

Jeudi 28 mars 2013 à 18h30, la mairie du 4e organisait une réunion d'information sur le devenir de l'Hôtel-Dieu, un sujet qui me tient particulièrement à coeur et depuis de nombreuses années.

La réunion a été ouverte par Christophe Girard, maire du 4e arrondissement depuis juillet 2012. Il était bien qu'il prenne la parole. On aurait d'ailleurs aimé qu'il en fasse autant en mars 2011 lors d'une réunion organisée par la précédente maire du 4e au même endroit. A l'époque il semblait beaucoup moins concerné par le sujet...
Face à un public, pas vraiment gagné à sa cause, il a pris en modèle la retenue des échanges qui ont eu lieu en mairie du 4e à propos du "mariage pour tous". Manque de pot, dans la suite de la réunion, un responsable de Aides a rappelé qu'à l'occasion de ces débats, il avait été ceinturé et expulsé de la mairie du 4e par les forces de l'ordre. Christophe Girard s'est agacé qu'on lui rappelle cet incident... Le maire du 4e n'aime pas qu'on le contredise (J'en sais quelque chose puisque pour ma part, il a fini par me bloquer mon accès à son compte sur twitter !).

Je reconnais cependant au maire, un grand progrès par rapport à la réunion de mars 2011. Cette fois ci, Mireille Faugère, la directrice générale de l'AP-HP a pu être présente pour défendre son projet. Elle a été nommée par le précédent gouvernement mais depuis le 6 mai tout a changé : désormais, elle est persona grata à la mairie du 4e. S'il y a un changement, il est peut-être là !

Le premier intervenant, Jean-Yves Fagon, a présenté un powerpoint avec les futures activités de l'Hôtel-Dieu. Je publie cette diapo assez sidérante à propos des services de soin qu'il sera encore possible d'attendre en allant à l'Hôtel-Dieu :

Comme l'a fait remarquer un membre du public par la suite, en gros, l'Hôtel-Dieu pourra continuer à prendre en charge ce qui est du niveau des premiers soins en pharmacie ! (Avec certes un peu d'exagération).

Après ce brillant exposé, la salle a pu poser des questions. Il faut admettre que le public composé en très grande partie des personnels de l'Hôtel Dieu a pu exposer sa colère et son inquiétude. L'idée générale est qu'un "hôpital debout" (sans lit), c'est un hôpital mort".

J'ai observé avec tristesse que l'adjoint à la santé de la Ville de Paris, M. Le Guen avait un petit ricanement (nerveux ?) quand un intervenant a souligné le danger qu'il y avait à faire disparaître les urgences à l'Hôtel Dieu : cela pourrait provoquer la mort de certains malades ou blessés qui ne pourront pas être pris à temps.

Christophe Girard, face à un public de plus en plus hostile, a sorti l'arme lourde. Il a rappelé que la majorité précédente avait voulu transformer l'Hôtel Dieu en annexe du Palais de Justice. J'ai trouvé cela assez polémique car il a ainsi oublié de rappeler qu'en 2008, les urgences de l'Hôtel Dieu avaient été complètement modernisées. Cela doit dater de l'époque où il ne s'intéressait pas trop au sort de cet hôpital.

Après ces interventions, Jean-Marie Le Guen a pris la parole. Hélas, j'avais un rendez-vous et je suis parti avant la conclusion. J'ai manqué un grand moment puisque d'après un compte-rendu paru dans Métro, il est parti sous les huées de la salle (voir article Métro du 29 mars 2013).

Pour ma part, j'avais signé la pétition en 2010 pour le maintien des urgences à Hôtel-Dieu. J'ai renouvelé ma signature en ce 28 mars. Les bénévoles chargés de faire signer la pétition sont restés sur la place Baudoyer. Ils n'ont pas eu le droit de le faire dans la mairie. Avant mai 2012, ce sont les pétitionnaires contre la suppression des urgences à l'Hôtel-Dieu auxquels on déroulait le tapis rouge, désormais c'est la directrice générale de l'AP-HP qui a droit à cette honneur. "Le changement, c'est maintenant !"