L'Indépendant du 4e Arrondissement de Paris

CMXXXV : Paris déplacé : une mine d'informations notamment sur le 4e arrondissement

Voici un livre qui vient d'entrer dans ma bibliothèque et que je conseille à tous les amoureux de Paris et notamment du 4e. Il s'intitule Paris déplacé. Il a été écrit par Ruth FIORI et il vient d'être édité cette année chez l'excellent éditeur Parigramme.

Pour ce qui concerne le seul 4e arrondissement, que pourtant je connais assez bien, j'ai découvert une multitude d'informations sur tel ou tel décor qui a été déplacé au cours du temps. J'ai ainsi par exemple appris que le portail situé rue Quincampoix au niveau de la rue de la Reynie était initialement dans le quartier de la place Sainte-Opportune dans le 1er. J'en reparlerai très bientôt.

Autre point intéressant, parmi de nombreux autres, l'ouvrage signale les différents endroits où on peut trouver des vestiges déplacés de l'Hôtel de Ville avant sa reconstruction consécutive à l'incendie de 1871.

Un ouvrage que je conseille donc. Il est vendu 29€. On peut l'acheter dans toutes les librairies mais aussi au siège de l'association "Paris historique" situé 44 rue François Miron dans le 4e arrondissement (bien sûr !).

P.S. : Il serait bon que la Ville de Paris s'inspire de cet ouvrage pour conserver au moins un des éléments architecturaux des Halles. On aurait ainsi par exemple pu conserver, en la déplaçant, une des superbes entrées dessinées par Lalanne mais je crois que malheureusement ce n'est pas prévu !

DCCCLXXXVI : Il y a 140 ans, le 4e arrondissement à feu à sang...

Voici la photo qui m'a le plus impressionné lors de l'exposition sur la Commune de Paris qui s'est tenue à l'Hôtel de Ville.

Nous sommes en effet habitués à voir les photographies et les gravures des monuments parisiens en ruine, les scènes de barricades, les Communards fusillés lors de la Semaine sanglante du 22 mai au 29 mai qui conclut cette période.

Cependant, je n'avais jamais vu une telle vue qui nous montre la rue de Rivoli à la hauteur de la rue Saint-Martin (avec en arrière-plan un angle de l'Hôtel de ville). Pour bien se repérer je publie le même endroit aujourd'hui :
On peut voir sur la photo de 1871 des façades d'immeubles complètement détruites. Le 24 mai 1871, face à l'avancée des armées Versaillaises, la Commune a décidé d'évacuer ce secteur de Paris pour se replier dans le Nord-Est non sans décider d'incendier plusieurs bâtiments dont l'Hôtel de Ville, la Préfecture de Police et le Palais de Justice. Il s'agit de la dernière période lors de laquelle le coeur de Paris a été touché par une telle catastrophe. Sous la 1ère guerre mondiale, seuls quelques bâtiments (notamment un immeuble en face du métro Saint-Paul et la nef de l'église Saint-Gervais-Saint-Protais) ont été touchés par des tirs d'obus lancés par la "Grosse Bertha" en 1918.

Ces photos du 4e arrondissement sont donc fort heureusement pour nous les témoignages d'une période de violences et de destruction que le 4e arrondissement n'a pas connu depuis 1871.

 

DCCCLXXIII : Rue Brisemiche : une rue du Paris d'autrefois dont le nom a une origine qui relève de la légende

 
Voici une rue du 4e arrondissement à laquelle je veux consacrer un article depuis fort longtemps car elle est victime d'une légende qui est fausse. Je me décide à le faire car lors d'une brocante j'ai trouvé une carte postale du début du siècle qui nous montre son aspect de l'époque :

 

On peut voir sur le plan Turgot de 1734 que cette rue portait déjà son nom. Elle se prolongeait au Nord par la rue du Poirier qui était située à l'emplacement de l'actuel Centre Pompidou. Au sud, la rue était dans l'axe de la rue Saint-Bon à laquelle était reliée par la rue Taillepain qui a disparu au XVIe siècle quand l'église Saint-Merri a été agrandie.

On trouvait dans ce quartier des "femmes folieuses"  qui en furent expulsées en 1425. Comme certains habitants du quartier je pensais que cette dernière activité était à l'origine du nom de la rue "Brise-miche" faisant allusion à ce qui advenait des "miches" des professionnelles de ce quartier livrées à la clientèle masculine mais en fait c'est une légende qui est fausse... En effet, il semble que la rue porte ce nom en raison d'une boulangerie dans laquelle les moines du chapitre Saint-Merri distribuaient du pain d'où le nom "brisemiche".

La rue a connu une première transformation importante quand les immeubles médiévaux ont été détruits en 1911 dans la partie Sud de la rue. La plupart des immeubles que l'on peut voir dans la partie Est de cette rue sont donc relativement récents :

Quand à la partie située côté ouest de la rue (les numéros impairs) que l'on peut encore voir sur les photo aériennes de Google Earth de 1949, elle a complètement disparu puisqu'on y trouve l'actuelle place Stavinski :

 Sources :

- le plan Turgot de 1734 (planche 10)

- carte postale : collection personnelle.

- Maquis de ROCHEGUDE et Maurice DUMOULIN, Guide pratique à travers le Vieux Paris, E. Champion,  juin 1923

- Google Earth : images d'archives du centre de Paris en décembre 1943 et juin 1949.

DCCCLXVII : 140e anniversaire de la Commune de Paris, une expo à voir pour mieux connaître l'histoire du 4e

 

En ce moment on peut voir une exposition intéressante à l'Hôtel de Ville : elle est consacrée à la Commune de Paris dont on célèbre le 140e anniversaire.

Pendant les semaines qui ont suivi son ouverture, il était impossible d'y entrer tant la file d'attente était longue.  Cependant, depuis le 12 avril et l'ouverture de l'exposition qui est consacrée à "Paris au temps des impressionnistes" (dont je reparlerai bientôt), celle consacrée à la Commune fait moins recette et donc le temps d'attente est très réduit. J'ai réussi à rentrer dans l'exposition consacrée à la Commine sans faire la queue, ce qui était impossible les semaines précédentes.

La Commune de Paris m'intéresse depuis fort longtemps puisqu'en TD de licence à la Sorbonne j'ai eu la chance d'avoir comme professeur Jacques Rougerie qui est l'un des spécialistes de la question. L'exposition a le mérite de montrer de nombreux documents à propos de cette période pour le moins agitée de l'histoire de Paris.

Pour ceux qui s'intéressent plus particulièrement au 4e arrondissement, on peut souligner la présentation des documents suivants :

 - des photographies de l'Hôtel de Ville et de la place au moment de la mise en place de la Commune. Cela permet de voir le bâtiment dans son état ancien tel qu'il avait été reconstruit sous Lopuis-Philippe avec notamment la salle du trône.

- deux portraits de leaders de la Commune qui étaient du 4e arrondissement ;  Charles AMOUROUX (1843-1885) qui était ouvrier chapelier et Gustave LEFRANCAIS (1846-1901) qui était instituteur.

- une photographie d'une barricade située avenue Victoria pour protéger l'accès à la place de l'Hôtel de Ville (voir en fin d'article).

La suite de l'exposition est plus tragique :

- une vue cavalière montrant de nombreux bâtiments de la rive droite en feu en mai 1871.

- une gravure des Communards fusillés dans la caserne Lobau.

- une gravure des combats rue Saint-Antoine au niveau de la barricade située vers l'église Sainte-Marie.

- de nombreuses vues des immeubles situés rue de Rivoli éventrés par des obus.

- les ruines de l'Hôtel de Ville après son incendie par les Communards.

Je publie juste un document : la photographie de la barricade située avenue Victoria avec en arrière-plan la Tour Saint-Jacques. On a du mal à imaginer à des canons en plein coeur de notre arrondissement.

 

DCCLXVIII : Un article sur Héliosse à propos du livre "Etre maire à Paris"

 

Depuis plus de quatre ans, le blog Héliosse me sert de bloc-notes pour me rappeler de ce que je peux voir ou lire (avec une logique basique et un peu binaire que je trouve efficace pour écrire rapidement : "J'ai aimé" / "J'ai pas aimé").

J'ai donc publié il y a quelques jours un article relatif au livre écrit par la maire du 4e arrondissement Dominique Bertinotti, Etre maire à Paris. L'exercice n'a pas été facile car je ne voulais pas adopter une attitude systématique négative (qui aurait été fort discourtoise, surtout que la maire a eu la gentillesse d'écrire une dédicace quand j'ai acheté le livre en sa présence en avril dernier) mais je ne pouvais pas non plus me laisser aller à un article mièvre et complaisant (qui aurait pu paraître saugrenu pour les lecteurs habituels de L'Indépendant du 4e...). J'ai donc essayé d'être le plus "honnête" possible tout en sachant que l'objectivité n'est pas de ce monde et tout en gardant la logique de ce blog qui est de parler de mon vécu par rapport à ce que je peux voir ou lire (article publié sur Héliosse le 20 octobre 2010).

Le meilleur moyen pour se faire un avis sur l'ouvrage est de le lire. Je peux garantir que sa lecture est passionnante pour toute personne qui s'intéresse au 4e arrondissement.

DCCXLIV : La proclamation de la République il y a 140 ans... dans le 4e arrondissement

 J'ai consacré fin juilletun article à la révolution de 1830. Nous célébrons aujourd'hui un autre anniversaire : le 140e anniversaire de la proclamation de la (IIIe) République le 4 septembre 1870.

Cela est rappelé par le tympan central en bois situé au dessus du portail central de l'Hôtel de Ville où on peut lire "en ce lieu le 4 septembre 1870 le peuple de Paris a proclamé la République". Cette mention a été ajoutée en 1920. Sur la photo ci-dessous, pour ceux qui sont des lecteurs qui ne seraient pas riverains du 4e, voici la localisation précise de cette inscription :

Avant la Commune de Paris (1871) qui a conduit à l'incendie de l'Hôtel de Ville puis à la décision de le reconstruire complètement, on trouvait à cet endroit un bas relief représentant une statue équestre de Henri IV (que l'on peut voir au musée Carnavalet).

Rappelons que cette proclamation de la République est consécutive à la défaite des arméees françaises lors de la bataille à Sedan le 1er septembre 1870. L'empereur Napoléon III fut fait prisonnier sur le champs de bataille. La nouvelle arriva à Paris dans la nuit du 3 au 4 septembre 1870.

Les députés du Corps législatif hésitèrent que la marche à suivre. Finalement, c'est encore une fois à l'Hôtel de Ville que tout se dénoua : dans la ferveur populaire, Léon Gambetta et Jules Favre proclamèrent la République dans la journée du 4 septembre.

Le plus dur était cependant à venir puisque dans les semaines qui suivirent Paris fut soumis à un terrible siège de la part de l'armée prussienne.
  

DCCXXIX Ledru-Rollin (suite) : un natif du 4e arrondissement

 J'ai parlé il y a peu de temps de la statue de Ledru-Rollin que l'on trouve sur l'Hôtel de Ville. Cet édifice est décoré par des personnages qui ont la particularité d'être né à Paris. Tel est bien le cas de Ledru-Rollin puisque la place realtive à sa naissance est située dans le 4e arrondissement comme on le voit ci-dessus. 

On reconnaît au dessus de la plaque les ormes qui ornent les balcons de l'immeuble situé rue François Miron à la hauteur de la place Baudoyer (voir l'article du 4 septembre 2009). Si on fait foi à cette plaque posée en 1908, c'est donc à cet endroit qu'est né 2 février 1807 Ledru-Rollin.

 

Mon titre est en partie discutable car en 1807, le découpage des arrondissements actuels date de 1860 et à l'époque la rue François Miron n'était pas dans le 4e arrondissement. Voir l'article que j'avais écrit à propos de ce découpage (article paru le 18 avril 2009).

Enfin, pour être complet, la rue François Miron n'a en fait pris ce nom qu'en 1865 (voir l'article du 20 janvier 2010).

DCXCVII (Artículo en español) : Calle des Francs Bourgeois : ¡Unos burgueses sin dinero!

Cet article est paru en français le 17 février 2009.

 Mientras leer el libro de Eric Hazan, L’Invention de Paris, (La invención de París), descubrí el originen del nombre de la calle des Francs Bourgeois que se sitúa  en la parte norte del 4° arrondissement en el limite con el 3° arrondissement.

De hecho, en nota al pie de la página 79, se puede leer la siguiente explicación : “En la ubicación del Hôtel d’Almeyras, se encontraba en el siglo XV una casa de caridad. Fue este asilo que le dio a esta calle el nombre Francs Bourgeois. Ya que los que habitaban en este lugar par su pobreza eran llamados “francs”, es decir que estaban exentos de impuestos y contribuciones (Jaillot, Recherches critiques, historiques et topographiques sur la Ville de Paris, Paris, 1782, réédition, París, Berger-Levrault, 1977).

Esta casa fundada hacia 1350 se encontraba a la altura de los números 34 y 36 de la calle actual (por del lado del 3° arrondissement). Ella podía albergar a 48 personas.

Se hablaba de “Bourgeois”, bourgueses, porque en el Medio Evo, designaba a todos los habitantes de un burgo (o una ciudad). La explicación completa del nombre de esta calle muestra entonces que los burgueses non eran todos especialmente ricos. Fue hacia 1500 que la calle tomó este nombre. Durante la Revolucion francesa, fue rebautizada calle “des Francs citoyens” (ciudadanos). El trazado actual de la calle data de 1868.

Este artículo fue publicado en francés por primera vez el 17 de febrero de 2009.

DCLXXXI (Artículo en español): calle Pierre au Lard, une calle con un nombre megalítico

Cet article est paru en français le 27 août 2009.

 

Ésta es una muy pequeña calle del 4° arrondissement, la calle Pierre au Lard. Es una callejuela que hace un codo entre la calle Saint-Merri y la calle du Renard.

Se podría creer que el nombre de esta calle tiene su origen en el apellido de un antiguo habitante de este barrio. “Pierre” corresponde con  el nombre español “Pedro”. Se podría también creer que este personaje solía comer carne de cerdo: “le lard” es la palabra francés para decir tocino. Por eso, podemos creer que esta calle está dedicada  a un Pedro, famoso por su carne de cerdo, lo que es totalmente falso…

De hecho, el nombre de esta calle proviene de la deformación de “Pierre en l’air”, est de decir Piedra erigida.

En la época romana, este barrio era una zona megalítica con numerosas piedras erigidas. Estaba fuera de la ciudad de Lutetia (el nombre latín de París) cuyo centro estaba más al sur, en la orilla izquierda. Parece que durante el Medio Evo, sólo una de estas piedras fue conservada en esta parte de París. Esta piedra ha dado su nombre a esta calle que era mucho más larga. Una gran parte de ésta (situada al oeste de la rue du Renard) ha desaparecido cuando el Centro Pompidou fue construido en los años 70.

Aquí está situado uno de los numerosos teatros pequeños que dan el encanto a nuestro arrondissement : le Théâtre Essaïon.

Este artículo fue publicado por primera vez en francés el 27 de agosto de 2009.
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DCLXXX : Il y a 400 ans dans le 4e arrondissement : l'écartèlement de Ravaillac

 J'ai consacré il y a peu de temps un article à propos de la mort d'Henri IV, assassiné alors qu'il était en chemin pour l'actuel 4e arrondissement.

Nous fêtons aujourd'hui le 400e anniversaire d'un fait qui lui est directement lié et qui s'est produit dans le 4e arrondissement : l'écartèlement de Ravaillac en place de Grève (l'actuelle place de l'Hôtel de Ville). Je suis pour ma part toujours aussi fasciné de voir combien nos ancêtres pas si lointains que cela avaient des moeurs qui nous sont si étrangères.

En effet, il faut imaginer une foule nombreuse sur la place et dans les maisons environnantes massée pour assister au spectable suivant :

"La foule est tellement dense, tellement hostile, qu'il faut plus d'une heure pour franchir la courte distance. Arrivé sur la place au milieu des cris de haine, Ravaillac est étendu et ligoté sur une claie. On lui brûle au soufre fondu le poing qui avait tenu le couteau. On lui déchire les chairs à l'aide de tenailles rougies au feu. Ce sont les seuls moments où l'on entend gémir Ravaillac. Ses plaies sont arrosées d'un mélange brûlant de cire, de soufre et de plomb fondu.

Ravaillac est alors détaché de la claie, et lié aux quatre chevaux qui doivent l'écarteler. C'est la phase finale du supplice. Elle va durer une demi-heure. En raison de l'incroyable résistance de Ravaillac, peut-être aussi de la lassitude des chevaux qui attendent depuis des heures au milieu des cris déchaînés de la foule, rien ne se passe; des gentilshommes montent alors sur les chevaux pour les stimuler, d'autres s'attellent aux cordes pour aider à tirer. Enfin, les articulations de Ravaillac cèdent et les membres disjoints sont aussitôt happés par la foule qui s'en empare, le coupe en morceaux et, pour finir, les brûle."

Loin de moi l'idée de reprocher à nos élus de ne pas avoir prévu une reconstitution de l'événement !!!

De manière assez surprenante on trouve dans le 4e arrondissement, un restaurant de cuisine polonaise qui porte le nom de Ravaillac.

Source : L'Histoire en question.