L'Indépendant du 4e Arrondissement de Paris

CDXXXVII : Réaménagement des Halles (2e volet) : profitez pour la dernière fois cette année de certaines perspectives paysagères...

 

Les jardins Lalanne vu depuis le côté pair boulevard Sébastopol (4e arrondissement)

Voici le 2e volet que je consacre au réaménagement des Halles qui, je l'ai montré dans un 1er article, concerne le 4e arrondissement. Je suis allé consulter en mairie du 4e le 27 juin 2009 les dossiers de la consultation publique pour écrire cet article.

Comme on le voit sur cette photo prise depuis le 4e arrondissement (côté pair du boulevard Sébastopol), il est aujourd'hui possible d'avoir de splendides perspectives en direction des Halles et des jardins Lalanne car toute la partie sud de cet espace n'est pas construite. Cela va changer...

En effet, il est prévu que dans toute la partie Est la "canopée" qui doit être érigée aura une hauteur identique à celle des arbres. On ne pourra donc plus voir le jardin des Halles depuis le 4e arrondissement mais un espace bâti.

En s'avançant vers l'Ouest, les riverains qui sont familiers de ce quartier doivent aussi être conscients du fait qu'ils ne pourront plus voir l'église Saint-Eustache depuis la place des Innocents comme on peut le faire aujourd'hui :

A l'arrière plan, l'église Saint-Eustache vue depuis la fontaine des Innocents

Ce qui m'attriste encore plus, lorsque l'on arrivera à l'angle des rues Pierre Lescot et  Berger (un endroit où je passe presque chaque jour), on ne pourra plus avoir cette magnifique vue en direction de l'église Saint-Eustache :

 

L'église Saint-Eustacle entre les  treilles des jardins Lalanne (à gauche) et les pavillons Willerval (à droite) vue depuis l'angle des rues Berger et Pierre Lescot

A la place on aura la partie sud de la canopée qui ressemblera à ça :

La Canopée (projection depuis la rue de la Cossonnerie), la partie gauche de cette vue montre la base bu bâtiment qui supprimera les perspectives évoquéesdans les photographies précédentes.

Les promoteurs du réaménagement des Halles (je pense aux discours tenus lors de la réunion publique du 22 juin 2009) s'évertuent à nous dire que l'aménagement des Halles des années 70 était un grand raté. Je me demande cependant si tous les habitants du centre de Paris, notamment ceux du 4e arrondissement, sont conscients du fait que l'on va les priver de perspectives paysagères qui étaient très réussies.

Ceux qui aiment les vues lointaines vers l'église Saint-Eustache doivent vite aller faire des photographies car dès 2010 les travaux de destruction des pavillons Willerval commenceront. Tout cet espace sera donc en chantier... a moins que ceux qui se sont opposés au projet soient enfin entendus ! (je pense à la résistance courageuse menée par l'association ACCOMPLIR).

CDXXXVI bis : 30 000 pages lues

Aujourd'hui L'Indépendant du 4e vient de dépasser le seuil des 30 000 pages lues. Les 10 000 pages lues avaient été atteinte le 10 janvier 2009, les 20 000 pages lues le 15 avril 2009.

CDXXXVI : 10 juillet 1559 : il y a 450 ans jour pour jour Henri II expirait dans le 4e arrondissement.

La rue des Tournelles est une des rue située à l'extrémité Nord-Est du 4e arrondissement (elle se prolonge dans le 3e).

Elle porte le nom du palais des Tournelles qui se trouvait au Nord de la rue Saint-Antoine au niveau de l'actuelle place des Vosges. Cette résidence avait commencé à être construite sous le règne de Charles V (1364-1380). En effet, la construction par ce dernier d'une nouvelle enceinte située plus à l'Est que celle de Philippe Auguste permettait à cette partie de l'actuel 4e arrondissement d'être protégée. L'actuelle rue des Tournelles était située à l'intérieur de ce rempart.

Le palais des Tournelles avait pour origine une maison champêtre possédée par Pierre d'Orgement, Chancelier de France et du Dauphiné qui y mourût en 1389. Au début du XVe siècle l'Hôtel passa dans la famille d'Orléans (qui descendait d'un des fils de Charles V). Elle servit de lieu de résidence au représentant du gouvernement anglais à partir de 1420 lors de l'occupation de Paris pendant la guerre de 100 ans. L'Hôtel fût considérablement agrandi par le duc de Bedford, qui était régent au nom du jeune roi Henri VI d'Angleterre.

Après la libération de Paris en 1436, Charles VII rendit la partie la plus ancienne de cette résidence à la famille d'Orléans-Angoulême. A la mort de Louis XII, c'est justement François d'Orléans-Angoulême qui devint roi de France en 1515. L'Hôtel était donc la propriété personnelle de François Ier avant même qu'il ne devienne roi de France. A cette époque, l'Hôtel dit des Tournelles était un ensemble composite de bâtisses construites à différentes époques comme on peut le comprendre avec cette gravure (qui est peut-etre très imaginaire). On y voit à droite l'actuelle rue Saint-Antoine et à l'arrière-plan à droite les tours de la Bastille puis le faubourg Saint-Antoine.

Henri II succéda à son père François Ier en 1547. C'est, avec son père, un de nos grands rois de la Renaissance française, même si le raidissement à l'égard des Protestants annonce le temps difficile des Guerres de religion.

 

Henri II, par François Clouet, musée du Louvre.

Henri II affectionnait particulièrement la résidence qui avait pris le nom de "palais des Tournelles" (certainement en raison de la présence de tours toutes proches dues à la présence de l'enceinte de Charles V). Il commanda des transformations à l'un des plus grands architectes de l'époque, Philibert de l'Orme.

A l'occasion de l'inauguration du portail d'honneur, le roi donna une fête dans ce palais. Elle se déroulait rue Saint-Antoine, voie très large  qui était située juste devant le palais des Tournelles. Derrière ce palais, on trouvait un vaste parc comme on peut l'apercevoir sur cette autre reconstitution :

Ce tournoi du 30 juin est décrit par Ivan CLOULAS dans sa biographie d'Henri II (page 590) : "L'ambiance du tournoi était exaltante. Malgré sa fatigue, le roi exige de subir le triple assaut que la règle réserve à chaque tenant. Il faut obéir. Le duc de Nemours puis le duc de Guise se mesurent à Henri qui remporte l'avantage. Un troisième adversaire se présente : c'est le comte Gabriel de Montgomery [...] Les deux cavaliers se heurtent mais la victoire est indécise. Dans les tribunes, les courtisans se lèvent déjà pour partir. Mais le roi réclame une seconde passe de son adversaire. On lui fait remarquer que ce serait violer la tradition. "Je veux ma revanche, réplique-t-il, avec force. Il m'a fait branler sur ma selle et quasi quitter les étriers"."

Une seconde joute a donc eu lieu et cette fois, les lances se brisent... Un morceau s'est enfoncé au-dessus du sourcil droit du roi. Il ne se relèvera pas.

Il est transporté dans son lit du palais des Tournelles. Après avoir semblé se remettre les 3 et 4 juillet, son état se dégrade. La fièvre monte. Un abcès s'est formé dans la tête comme le révèlera l'autopsie. Le 10 juillet à une heure de l'après-midi le roi expire... François II âgé de 12 ans devient roi. Il ne règnera qu'un an.

La mort de Henri II, Dessin Jean-Jacques PERISSIN (1536-1617) gravé par Jacques Tortorel.

La veuve d'Henri II, Catherine de Médicis, est effondrée. En 1564, elle ordonne la destruction de ce palais dont il ne reste rien mis à part le nom de la rue des Tournelles et plus au nord dans le 3e arrondissement la rue du "Parc royal".

Laissé à l'abondon pendant plusieurs dizaines d'années, le terrain sera lôti sous Henri IV (roi de 1589 à 1610) : il décidera d'y faire construire la "place royale" qui est aujourd'hui devenue la place des Vosges (à propos de cette place, voir l'article du 26 octobre 2008).

Sources :

- Danielle CHADYCH, Le Marais, Parigramme, 2005. (voir article du 17 janvier 2009).

- Ivan CLOULAS, Henri II, Fayard, 1985.

- pour le portrait d'Henri II le site portrait-renaissance.fr

- pour la gravure de la mort de Henri II, le site Utpictura 18

- pour les autres gravures, mes archives personnelles.

CDXXXV : Quai d'Orléans : printemps, été, automne, hiver... et printemps.

 

Le quai d'Orléans au printemps : ( le 2 avril 2007)

Le film "Printemps, été, automne, hiver... et printemps" (2004) du coréen Kim Ki-duk est un de mes films préférés. Cela m'a donné l'idée de faire cet article consacré au quai d'Orléans.

Le quai d'Orléans sur l'ïle Saint-Louis est un de mes lieux préférés dans le 4e arrondissement depuis que je m'y suis installé en 1996 -même si je ne fais pas partie des privilégiés qui habitent l'ïle. Sauf pendant la période de Paris plage (qui concentre sur les bords de Seine du centre de Paris une foule énorme) c'est un endroit où l'on trouve le calme et la sérénité en journée. Un endroit merveilleux pour lire en regardant les canards et les péniches. Jusqu'au 29 juin dernier, on pouvait admirer depuis cet endroit le magnifique saule pleureur qui lui faisait face au chevet de Notre-Dame (voir mes articles des 1er juillet et 7 juillet). Voici donc cinq photographies qui représentent ce lieu vu depuis le pont de l'île Saint-Louis.

Le quai d'Orléans en été (le 4 juillet 2009)

 

Le quai d'Orléans en automne (le 18 octobre 2007)

 

Le quai d'Orléans en hiver (le 5 janvier 2009)...

Le quai d'Orléans au printemps (le 14 juin 2009)...

 

CDXXXIV : L'exposition Gustave Eiffel à l'Hôtel de Ville

 L'an dernier, à la même époque, j'avais visité l'exposition Grace Kelly qui se tenait à l'Hôtel de Ville dans la salle Saint-Jean. Cette année, c'est Gustave Eiffel qui est l'hôte de ce lieu.

La visite permet de découvrir la mise en oeuvre du projet le plus célèbre de Gustave Eiffel : la Tour inaugurée en 1889 et qui porte son nom.

Cependant, elle permet aussi de mieux connaître d'autres projets menés à bien par Gustave Eiffel. On peut admirer un très beau modèle réduit de la structure métallique construite par Eiffel pour la statue de la Liberté :

La visite permet aussi de mieux connaître le personnage lui-même. Il vécut une vie plutôt tranquille avec un train de vie caractéristique de la bourgeoisie de l'époque.

Enfin, l'exposition montre des oeuvres d'artistes qui ont représenté la Tour Eiffel. On ne sera pas surpris de voir des oeuvres de Delaunay (que l'édifice a beaucoup inspiré). J'ai aussi beaucoup apprécié la série des lithographies d'Henri Rivière (auquel la BNF consacre une très belle exposition en ce moment à Richelieu [voir mon article sur Héliosse]). Parmi les différentes vues de la Tour, j'ai notamment retenu celle qui montre la Tour depuis le port qui se trouvait il y a un siècle au niveau de l'Arsenal :

Une exposition à voir avant le 10 août 2009. Comme toutes les expositions de l'Hôtel de Ville elle est gratuite. J'y suis allé samedi 4 juillet vers 11h il n'y avait presque pas de queue. N'hésitez pas donc à aller y faire un tour !

CDXXXIII : In memoriam : le saule pleureur de la pointe Est de la Cité (suite)... une énorme bourde ?

Voici une autre photo du saule pleureur qui se trouvait à la pointe Est de l'ïle de la Cité. Je l'avais prise le 15 mars 2009 par une magnifique journée de printemps. Comme je l'ai déjà raconté dans un article paru dans un article paru le 1er juillet 2009 cet arbre a malheureusement été abattu.

Il apparaît que c'est une grosse bourde qui a été commise. En effet, je ne suis pas expert en botanique mais en regardant la souche de cet arbre, il semble bien que ce dernier était en bonne santé (l'intérieur du tronc n'était pas du tout pourri) :

Un commentaire laissé sur ce blog s'en prend de manière virulente aux fonctionnaires de la Ville de Paris. Il faudrait cependant rappeler qu'en démocratie ce sont les politiques qui sont responsables. L'abattage de ce saule montre que dans le Paris de 2009 on n'accorde pas un énorme intérêt à la protection des arbres. On peut s'en convaincre si nécessaire en s'intéressant au nombre d'arbres qui vont bientôt être tronçonnés dans le cadre du réaménagement du Jardin des Halles. J'y reviendrai bientôt dans un article, ce projet prévoit la destruction de centaines d'arbres qui atteignaient tout juste leur maturité.

Plus gravement, en lisant le panneau qui décrit le jardin de "l'ïle de France" dans lequel se trouvait ce magnifique saule pleureur on peut achever de se convaincre que l'abattage de cet arbre est certainement une énorme maladresse. Voici le panneau :

 Pour ceux qui auraient une mauvaise vue, voici un agrandissement de la partie que j'ai encadré en jaune :

 Il serait évidemment vain et polémique d'affirmer que la Ville de Paris fait peu de cas de la mémoire des victimes du nazisme. On peut cependant se demander s'il n'y a pas eu une coupable et irréparable négligence dans la décision de couper cet arbre.  

CDXXXII : Gravures du 4e : Les berges de l'île de la Cité en 1648

  

 Je viens de me rappeler que j'ai une collection de cartes postales que j'avais achetée quand j'étais adolescent. Ce sont des gravures qui représentent le vieux Paris d'avant la Révolution (dans une version parfois un peu libre qui doit dater du début du XXe siècle). Je les avais classées dans un album que j'ai retrouvé avec plaisir. J'ai décidé de leur redonner une seconde jeunesse en les numérisant.

Je commence avec cette vue qui représente la rive Nord de l'Île de la Cité avec d'abord un détail puis ci-dessous la vue complète à hauteur  du Pont-au-change qui en 1648 venait d'être reconstruit (on en voit une arche tout à droite). A l'arrière-plan on aperçoit la tour de l'Horloge du Palais de Justice et la flèche de la Sainte-Chapelle.

Une photo ci-dessous montre ce même lieu en 2009 :

 

Comme on le voit, à l'emplacement de l'actuel tribunal de Commerce (sur lequel je compte bientôt écrire un article), on trouvait un habitat très dense. Sous le Second Empire, le préfet Hausmann a fait un sérieux coup de balai dans l'île de la Cité. Un moyen pour éviter les révoltes qui ont marqué le centre de Paris.

 

CDXXXI bis : 29 447 pages lues

 29 447 : c'est le nombre d'habitants dans le 4e d'après la dernière enquête de l'INSEE (voir mon article du 18 mai 2009). C'est aussi le nombre de pages lues atteint aujourd'hui par l'Indépendant du 4e. Le seuil des 25 000 pages lues avait été dépassé le 31 mai 2009.

CDXXXI : Barbecue sur les quais...

Voilà un article que je publie à l'occasion de la chaleur estivale que connaît le 4e arrondissement...

Il est devenu d'un banal en été d'organiser des piques-niques sur les quais notamment sur l'île Saint-Louis et à la pointe ouest de l'île de la Cité. Dans certains milieux, c'est même devenu un "must" des soirées d'été.

 Cependant, le 23 août 2008, quai d'Orléans, j'ai découvert que l'on pouvait aller encore plus loin : cette fois-ci c'est un barbecue avec grillades qui était organisé...

Les bancs publics avaient trouvé une nouvelle utilité : pierre à cuire.

 

CDXXX : Les statues de l'Hôtel de Ville (43e volet) : H de Séchelles

 Voici le 43e volet de la série des statues de l'Hôtel de Ville. Elle concerne une de ses statues que l'on a bien du mal à voir puisqu'elle est située sur une façade peu visible située le long de la rue de Rivoli :

Marie-Jean Hérault de Séchelles était un magistat et a été un homme politique pendant la Révolution. Né à Paris le 15 novembre 1759, il a été le plus jeune procureur au tribunal du châtelet grâce à la protection de la reine Marie-Antoinette. Hérault de Séchelles était paraît-il un très beau jeune homme.

Hérault de Séchelles a participé activement à la Révolution française. Il a certainement participé à la prise de la Bastille le 14 juillet 1789. Par la suite, il a été élu député à l'Assemblée législative en 1791 où il représentait le département de la Seine-et-Oise. Il prit position contre la monarchie.

Elu à nouveau député de la Convention, il a présidé cette assemblée du 1er au 15 novembre 1792. Il a participé en 1793 à la version montagnarde de la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen. Il présidait la Convention en juin 1793 lors de l'arrestation des députés Girondins.

En avril 1794, alors que Robespierre était tout puissant, il a été arrêté avec les amis de Danton, puis condamné à mort et guillotiné le 5 avril 1794.

Frédérique MATONTI lui a consacré une biographie, Hérault de Séchelles ou les infortunes de la beauté, La dispute, 1998.

La rue Hérault de Séchelles est située dans le 17e arrondissement pas loin du métro Porte de Saint-Ouen.