Depuis fin septembre, on peut admirer une très belle exposition consacrée au peintre d'origine belge René Magritte au Centre Pompidou. Contrairement à l’œuvre de Paul Klee (à laquelle était consacrée la précédente grande exposition du Centre Pompidou qui était marqué par un éclectisme et une très grande variété), on peut apprécier chez Magritte une unité dans ses créations qui sont presque toutes dominées par le surréalisme, un courant artistique majeur du XXe siècle.
L'exposition présente un très grand nombre d'oeuvre. Comme souvent avec le surréalisme (je pense à Salvador Dali), le surrealisme est un moyen de nous faire réfléchir. Le tableau qui apparaît sur l'affiche résume à lui seul cette vocation avec son titre : les Vacances de Hegel. La référence au maître de la philosophie de la dialectique allemande du XIXe siècle est un fil conducteur de nombreuses peintures de Magritte. Entre l'eau et le parapluie, la question est de savoir qui précède quoi, sachant que le parapluie n'existerait pas sans l'eau dont pourtant il sert à protéger.
On retrouve le même type de sujet de réflexion avec ce tableau que l'on peut admirer dans la 1ère salle :
La clairvoyance, un tableau peint en 1936, montre un peintre peignant un oiseau qui est est déjà devenu l'oiseau qu'il deviendra. Le regard minutieux du peintre est très bien rendu et montre une volonté de ne pas rater le moindre détail de l’œuf/oiseau.
On peut d'ailleurs remarquer le nombre impressionnant de peintures qui représentent une toile comme objet lui-même de représentation. En peignant une peinture dans une peinture, on trouve un emboîtement des registres et des confusions entre réalité et représentation qui est une des clés de l’œuvre de Magritte.
Une exposition que je recommande donc vivement. A voir avant le 23 janvier 2017.
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