Cet article me permet de publier deux photographies que j'ai prises dans deux musées différents : ci-dessus une maquette de la Bastille qui a été faite avec une pierre de la forteresse (et que j'ai prise aux Archives Nationales) et ci-dessous une plaque que l'on peut voir au Musée Lambinet à Versailles :
Or en décembre dernier, j'ai assisté à un stage sur la Révolution française qui m'a permis d'en savoir beaucoup plus sur ces deux documents. En effet, dans les deux cas, on peut voir dans les cartels, un nom qui est mentionné : il s'agit de Palloy :
Pierre-François Palloy s'est illustré car au soir même du 14 juillet 1789, il a pris -sans consulter aucune autorité- la décision d'entreprendre la destruction de la Bastille. Il a obtenu assez rapidement une validation de son chantier de démolition par l'Assemblée Nationale. Cela lui a permis d'embaucher plusieurs centaines d'ouvriers.
Une spécialiste du sujet c'est intéressée à entrepreneur en bâtiment : Héloïse Bocher (on lui doit Démolir la Bastille, L'édification d'un lieu de Mémoire, . Elle a donné plusieurs précisions intéressantes : Palloy a embauché 700 à 900 ouvriers par jour (ce qui était utile dans une période de chômage). Le chantier de destruction a duré jusqu'en mai 1791. Pierre-François Palloy a été le maître de la communication : pour faire connaître son rôle, il a offert des maquettes de la Bastille, des plaques, des clés et des objets souvenirs, notamment un nombre impressionnant de médailles commémoratives de la démolition de la Bastille.
Cependant, le marketing de Palloy n'a pas forcément bien fonctionné puisque jusqu'ici je n'avais jamais prêté attention à ce personnage. Il a fait un petit séjour en prison entre décembre 1793 et mars 1794. Il est mort en 1835 à près de 80 ans.
Cette volonté de marquer l'Histoire de la part du démolisseur de la Bastille, nous rappelle combien toute renommée est bien éphémère. Omnia vanitas
Si, si Palloy est fort connu: ses Bastilles retaillées dans les pierres de "la" Bastille qui font plus d'un mètre de long sur presque autant de large ont été envoyées dans nos départements et sont souvent à l'entrée des Archives départementales; récemment l'Académie d'Agen a fait une après-midi sur cet objet, depuis l'origine destiné à l'éducation des enfants des écoles et on en trouve des images partout, par exemple portées dans des manifestations de la Révolution! en revanche Palloy, qui a eu le sens de la pub n'a pas toujours eu des finances à la hauteur de ses ambitions.
Rédigé par : Bouyssy | dimanche 25 mars 2018 à 20h59