Le 21 février 2018, le tribunal administratif de Paris a annulé l'arrêté municipal par lequel Anne Hidalgo avait fermé à la circulation automobile les quais bas de la rive droite. Il est intéressant de noter la juridiction administrative s'est appuyée sur l'insuffisance de l'étude d'impact comportait des "inexactitudes, des omissions et des insuffisances concernant les effets du projet". En tant que rédacteur de l'Indépendant du 4e, il s'agit bien sûr d'un sujet qui m'intéresse. J'y ai consacré plusieurs articles depuis de nombreux années.
Comme sur le changement de prestataire de Vélib' ou l'annulation (validée par le Conseil d'Etat) du contrat publicitaire avec JCDecaux, c'est un nouvel effet désastreux de la politique brouillonne à l'oeuvre avec la majorité municipale actuelle : des décisions prises à la va-vite et sans aucune préparation sur le long terme.
Je ne fais pas partie de ceux qui pensent que les quais devraient être rouverts. Cela donnerait un message désastreux pour Paris et ceux qui prônent cela n'apporteront que de l'eau au moulin de Mme Hidalgo qui veut se présenter comme la pourfendeuse des rétrogrades et des réactionnaires.
Il est par contre urgent de revenir sur les raisons qui ont conduit à cette bérézina juridique en laquelle consiste cette annulation. Il faut le plus rapidement possible ouvrir des discussions avec les communes limitrophes, la région et l'Etat pour envisager comment accompagner cette fermeture pour que les nombreuses nuisances observées (l'allongement des temps de parcours pour ceux qui doivent traverser la capitale, l'augmentation du bruit et de la pollution pour les habitants des quais hauts et des axes congestionnés par le report de trafic) trouvent une solution qui ne relève pas seulement de la seule imprécation. La fameuse prétendue "évaporation de la circulation automobile".
Mme Hidalgo a pris un nouvel arrêté pour maintenir la fermeture de la circulation sur les quais bas et espère une mobilisation des Parisiens en faveur de sa décision. Elle ferait bien mieux de se préoccuper de lancer une réelle concertation basée sur une étude d'impact effectuée honnêtement pour voir ce qu'il convient de faire de manière temporaire en 2018 puis à plus long terme une fois que tous les acteurs se seront vraiment concertés.
J'invite mes lecteurs à lire deux prises de position avec lesquelles je suis complètement sur la même longueur d'ondes :
- La tribune de Eric Azière, président du groupe UDI-MODEM au Conseil de Paris pour qui "le mal est fait, les berges sont fermées à la circulation et doivent le rester" (JDD du 22 février 2018)
- la tribune de Pierre-Yves Bournazel, député de Paris membre à l'Assemblée NAtionale du groupe "UDI -Les constructifs" de PAris pour qui"il faut repenser globalement la mise en oeuvre du projet, sans réouvrir à la circulation automobile" (L'Opinion du 2 mars 2018).
* lire les articles suivants :
- du 21 avril 2010 : Aménagement des quais : je suis "pour", mais il faut que les Parisiens s'intéressent à ce projet
- du 2 septembre 2012 : L'aménagement des quais de la rive droite pendant les vacances d'été
- du 27 août 2016 : Piétonisation des quais bas de la rive droite : on marche sur la tête ?
- du 10 décembre 2016 : Un bouchon sur les quais hauts de la rive droite en pleine alerte pollution. Le résultat de la politique dogmatique et non concertée de Mme Hidalgo.
Je ne vois pas qui reste pour que les voitures soient en quai bas -actuellement. Or, je ne cesse de le dire, les piétons sont en quai haut pour changer de bus etc... la ville rassemble des travailleurs, non des oisifs (à la retraite, je vais vivre mes moments sans obligation à la campagne)et le métro ne fait pas tout; jeune déjà je ne pouvais guère le prendre (escaliers trop durs, alors aujourd'hui...)
Rédigé par : Bouyssy | dimanche 25 mars 2018 à 21h22