L'Indépendant du 4e Arrondissement de Paris

MCCLXXII : Une superbe façade du XVIIe siècle au 15 rue de la Cerisaie

Le quartier de l'Arsenal a été en grande partie restructuré au moment du percement du boulevard Henri IV sous Haussmann. Pour cette raison, il subsiste dans ce secteur très peu de façades d'immeubles du XVIIe siècle. Pour cette raison, une grande partie de ce secteur du 4e arrondissement ne fait pas partie du Plan de Sauvergarde et de Mise en Valeur du Marais (PSMV).

Cependant au 15 rue de la Cerisaie, mon attention a été happée par une très belle demeure qui possède un portail encadré par de superbes pas reliefs d'angles :

Voici une détail de l'angle gauche :

On peut observer un détail végétal avec tout à gauche un visage.

De plus, au-dessus de chaque fenêtre de très beaux cartouches sont sculptés. En voici trois exemples :

 Après une petite recherche sur Internet, j'ai trouvé des informations sur cette façade :

"Hôtel Titon de Tillet, construit dans le dernier quart du XVIIe siècle, il appartient en 1690 à Titon du Tillet. Il offre une remarquable façade en pierre de taille Louis XIV composée de trois travées et de trois étages carrés sur rez-de-chaussée, ornée d'appuis de fenêtre en fer forgé, de bas-reliefs couronnant les baies des deux étages, et d'une balustrade coiffant l'élévation. Bandeaux d'étage plats. Remarquable porte cochère cintrée à vantaux en boisconservés ornée d'écoinçons sculptés" (Source : le Plan Local d'Urbanisme. Annexes 6, protections patrimoniales).

Un mystère à résoudre : Evrard Titon du Tillet est né à Paris le 16 janvier 1677 et il y est mort le 26 décembre 1762. En 1690, il avait seulement 13 ans ce qui est un peu jeune pour posséder un Hôtel particulier. Il s'agit donc peut-être d'une propriété de son père, Maximilien Titon (1632-1711), seigneur d'Ognon, secrétaire du roi et directeur général des magasins d'armes sous Louis XIV. Il aurait paru assez judicieux qu'il se soit installer près de l'Arsenal.

Quand à Evrard Titon du Tillet c'était un chroniqueur et un musicologue, célèbre... en son temps !

MCCLXVII : Les rues et... les places du 4e : la place du Père Teilhard de Chardin

Voici un nouvel episode de la série consacrée aux rues et placs du 4e. Il concerne la place Teilhard de Chardin située entre la rue de Suly, le boulevard Henri IV et le boulevard Morland. Elle forme comme un parvis devant le pavillon de l'Arsenal.

Il s'agit d'un espace très "minéral" :

La majorité municipale s'est engagée depuis des années a y planter un jardin. Le Conseil de quartier Arsenal en attend la mise en oeuvre depuis des années. Il semble que pour la rentrée 2013, des jardinières vont y être installées... faute de mieux.

On peut voir sur cette place la statue dédiée à Arthur Rimbaud due à Jean-Robert Ipousteguy et qui a pour nom "l'homme aux semelles devant".

Il est amusant de noter que Verlaine avait donné à Arthur Rimbaud le surnom de "l'homme aux semelles de vent". Il s'agit donc d'une méprise ou d'un mauvais jeu de mots... Cette oeuvre date de 1985. Elle avait été commandée par François Mitterrand.

La place porte le nom du Père Teilhard de Chardin depuis une décision muncipale du 23 novembre 1981. De manière assez surprenante, il existe aussi dans le 5e arrondissement une rue du Père-Teilhard-de-Chardin. Elle est située près du jardin des plantes et porte ce nom depuis 1978.

Pierre Teilhard de Chardin était certes un homme exceptionnel. Il est bien difficile de résumer sa vie. Membre de la compagnie de Jésus, il a mis son savoir scientifique au service de la théologie. Ordonnée prêtre en 1911, il a effectué des recherches dans de très nombreuses disciplines : la géologie et la paléantholgie. Pendant la Première Guerre mondiale, il a été brancardier dans une régiment de tirailleurs marocains. En 1929, il a fait des fouilles en Chine qui ont permis la découverte du squelette de "l'Homme de Pékin" , un homo erectus asiatique. En 1931, il a participé à la croisière jaune. La pensée théologique de Pierre Teilhard de Chardin était fondé sur la prise en compte de l'évolution. Il espérait que l'homme réussirait à passer au stade de "l'humain supérieur". Vaste programme qui nous rappelle que les Jésuites ont fondametalement foi en l'Homme...

MCCLVII : Un buste de Victor Hugo à l'époque où il était bien en Cour

Voici un buste de Victor Hugo que l'on peut admirer à la "Maison de Victor Hugo", place des Vosges, dans une des pièces de l'appartement que l'écrivain a occupé entre 1832 et 1848.

J'ai toujours été surpris que Victor Hugo, écrivain de génie, soit présenté comme le grand héros de la contestation en raison de la haine farouche qu'il a voué à Napoléon III, qu'il aimait appelé Napoléon le Petit.

En effet, né en 1802, "le siècle avait deux ans", il a été un artiste très bien en cour pendant toute la période où la France a été une monarchie constitutionnelle (1815-1848), légitimiste sous Charles X, il est devenu Orléaniste sous la monarchie de Juillet. Ce buste, commandé par Louis-Philippe,  a été offert  en 1838 à Victor Hugo alors agé de 36 ans. En  février 1848, par fidélité au roi qui venait d'abdiquer, il a refusé de faire partie du gouvernement provisoire de la toute jeune IIe république.

Ce n'est donc qu'après le coup d'Etat de 1851 que l'auteur des Misérables, -donc à près de 50 ans-, a pris l'habit du rebelle et du contestataire.

Ce buste est une oeuvre de Pierre-Jean David, dit David d'Angers, auquel on doit le bas-relief du fronton du Panthéon. Jusqu'au 20 mai, le Louvre présente une exposition consacrée aux dessins de cet artiste.

En revevant ce buste, Hugo qui avait le sens de la formule a  formulé le remerciement suivant "Sous une forme magnifique, mon ami, c'est l'immortalité que vous m'envoyez. Une pareille dette est de celles dont on ne s'acquitte jamais, l'essentiel est, cependant, non pas de la payer, mais de la reconnaître".

MCCLV : En dépit des beaux discours, encore une librairie qui ferme dans le 4e

Lors du dernier conseil d'arrondissement du 4e, les élus de la majorité municipale se sont très longuement étendus sur leur attachement aux livres à l'occasion du vote du subvention pour le salon des éditeurs indépendants. Ils sont presque tous intervenus avec des trémolos dans la voix pour évoquer de leur passion de la lecture.

Je suis donc encore plus agacé de constater qu'une nouvelle librairie ferme ses portes dans le 4e arrondissement. Il s'agit de la librairie "The Red Wheelbarrow" (22 rue Saint-Paul) qui était une institution parisienne pour tous ceux qui cherchent des livres en anglais.

Je m'étais posé la question de la survie de ce "bookshop" en raison de la fermeture prochaine de l'UFR d'études anglophones de Paris VII située rue Charles V dans le 4e arrondissement. La fin du "The Red Wheelbarrow" est intervenue encore plus tôt que je ne le pensais puisque cet établissement vient d'être vendu.

Je suis bien conscient que l'activité économique qui consiste à vendre des livres est particulièrement fragile en ce moment mais il serait bon que la mairie de Paris et en particulier celle du 4e se pose la question de l'action qu'elle a eu pour agir.

Quand je me suis installé dans l'arrondissement en 1996, on y trouvait un nombre impressionnant de libraires. Mais, depuis, beaucoup d'entre elles  ont fermé leurs portes (dont certaines qui étaient réputées pour leur grande spécialisation) : La librairie consacrée à l'Histoire de Paris rue Saint-Louis-en-l'île, la librairie d'archéologie rue Jean Du Bellay, la librairie d'histoire de la Ville de Paris rue Pavée, librairie allemande rue des Blancs Manteaux et une librarie généraliste : la librairie Charlemagne rue Saint-Antoine).  Les élus n'ont RIEN fait pour sauver ce qui était une des richesses culturelles du 4e arrondissement. Ils ont laissé transformé ce secteur de Paris en un vaste parc d'attraction pour ventes de fringues et colifichets touristiques.

Comme pour le reste, nos élus de gauche qui tiennent toujours de belles paroles vont nous répondre qu'il n'y a rien à faire.

MCCLI : Jour de match, place des Vosges. Un article pour commémorer UNE victoire.

Inutile de préciser contre quel pays, l'équipe de France de Rugby jouait en ce samedi 16 mars 2013 quand j'ai pris cette photographie place des Vosges. Cela s'est bien fini pour la France qui l'a emporté 23 à 16... Pas très fréquent cette année dans le tournoi des 6 nations.

Cela me rappelle toujours la folle ambiance du mondial de foot 1998 quand les supporters en kilt avaient envahi Paris. Je vous parle d'un temps que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître.

MCCXXXVIII : Soleil sur les différents quartiers du 4e

Lever de soleil sur l'Hôtel de Ville, le pont d'Arcole et l'Hôtel-Dieu depuis le pont Notre-Dame le 3 mars 2009.

Récemment, j'ai été conduit à faire une petite recherche pour retrouver dans mes photographies de l'arrondissement des soleils levant sur le 4e arrondissement. Voici une sélection de 7 prises de vues que j'ai retenues (dans certains cas, il ne s'agît pas vraiment de soleil levant, mais je les ai quand même sélectionner car une personne qui ne connaît pas bien l'arrondissement pourrait s'y laisser prendre car le soleil est bas sur l'horizon).

 

Soleil levant rue Saint-Merri  devant le Centre Pompidou le 26 octobre 2009

L'île Saint-Louis et l'île de la Cité depuis le Pont-d'Arcole le 23 décembre 2007

Le bassin de l'Arsenal depuis la place de la Bastille le 19 novembre 2010 (sur celle-là, le soleil est levé depuis pas mal de temps).

Rue de Rivoli, trottoir pair, à la hauteur de la caserne Napoléon le 3 mars 2009

 
Rue de Rivoli, troittoir impair, le 6 octobre 2007

 
Rue Saint-Merri avec l'Hôtel du Rebours le 21 février 2011.

 

 

 

 

MCCXXV : Mardi 12 février : Compte-rendu de mandat par un élu du 4e qui n'a pas attendu le 2 juillet 2012 pour découvrir l'arrondissement ...

Le 12 février 2013, Vincent Roger le Conseiller de Paris UMP élu du 4e arrondissement organise son Compte-rendu de mandat. Tous les habitants de l'arrondissement sont conviés.

L'équipe municipale qui s'est mise en place le 2 juillet 2012 donne parfois l'impression qu'elle découvre les problèmes de l'arrondissement... dont beaucoup d'ailleurs sont l'oeuvre de ses décisions antérieures. On observe une frénésie incroyable à vouloir faire aboutir en urgence des projets en suspens depuis parfois plus de 10 ans.

 Avec Vincent Roger, vous pourrez débattre avec un élu qui pratique une opposition constructive mais qui lui n'a pas attendu l'été 2012 pour s'intéresser au 4e arrondissement et à ses habitants.

Le compte-rendu de mandat commencera à 19h15 et s'achèvera entre 20h30 et 21h. Il aura lieu à l'école Neuve Saint-Pierre, 15 rue neuve Saint-Pierre, au coeur du 4e arrondissement.

Je serai pour ma part en retard car le Conseil de quartier Saint-Gervais, dont je suis membre du bureau, se réunit à 19h. J'essaierai d'arriver à la réunion de Vincent Roger vers 19h30/19h40 pour marquer mon soutien à son action.

 PS. Vous pouvez allez voir le "nouveau" site de Vincent Roger. J'aime bien la photo du soleil levant qui apparaît dans le bandeau en haut à droite..

MCCXXII : Les anges du 4e (12e volet) : les putti du monument funéraire de Henri Chabot-Rohan

Voici le 12e volet de la série consacrée aux anges du 4e (initiée grâce à mon amie Aurélie). Il s'agit de deux anges que l'on peut voir au Louvre mais qui se trouvaient jadis dans le 4e arrondissement. En effet, tout comme le monument où était consacré le coeur d'Henri II (voir mon article du 10 janvier 2012) , on trouvait dans l'église du couvent des Célestins cette magnifique effigie funéraire de Henri de Chabot, duc de Rohan (1616-1655) :

L'artiste François Anguier (1604-1669) a magnifiquement utilisé le marbre pour représenter le défunt. Voici un détail qui montre la qualité du modelé du torse du duc :

Les putti alourdissent un peu la composition mais ils me permettent d'insérer cet article dans une des séries cultes de l'Indépendant du 4e !

Rappelons que le Couvent des Célestins était situé jusqu'à la Révolution française dans l'actuel quartier de l'Arsenal et qu'il s'étendait sur ce qui depuis est devenu principalement la caserne de la Garde républicaine.

Quant à Henri de Chabot, il a été le premier de la lignée des Rohan-Chabot par son mariage en 1645  avec Marguerite de Rohan (1617-1684), seule héritière de Henri de Rohan. Un temps frondeur, il eut la sagesse de rendre la ville d'Angers aux troupes du roi en Louis XIV en février 1652.

 

MCCXXVIII : Aujourd'hui la manifestation pour l'égalité s'achèvera dans le 4e...

A Paris, la 2e "Manifestation pour l'égalité" aura lieu cet après-midi. La première,  le dimanche 16 décembre 2012, était partie de Bastille, celle-ci y finira son parcours. Partie de Denfer, elle remontera le boulevard Saint-Michel, puis prendra le boulevard Saint-Germain pour arriver dans le 4e arrondissement au niveau du pont Sully. Elle empruntera  le boulevard Henri IV et se dispersera sur la place de la Bastille.

Je suis très réservé concernant certaines revendications de la manifestation (notamment en ce qui concerne la filiation et la GPA) mais elles ne figurent plus dans le projet de loi actuellement en examen au Parlement. De plus, certains propos outranciers que j'ai entendus dans le camp de ceux qui sont opposés au "mariage pour tous" ont achevé de me convaincre de soutenir cette réforme au nom d'un principe fort simple : le droit à la dignité et au respect basé sur le refus des discriminations. Les propos et les attitudes méprisantes envers les homosexuels expliquent la prévalence des suicides parmi les adolescents concernés (même si cela semble laisser Mme Boutin indifférente).

De nombreux pays ont permis aux homosexuels de se marier et le monde ne s'est pas effondré (notamment les Pays-Bas, la Belgique, l'Espagne, le Portugal, l'Argentine,..). J'apprécie beaucoup une citation de David Cameron, le Premier ministre britannique, "I don’t support gay marriage despite being a Conservative, I support gay marriage because I am a Conservative" [Je supporte le mariage gay non pas malgré le fait d'être un conservateur, je supporte le mariage gay parce que je suis un conservateur]. L'idée pour un couple, quelle que soit l'orientation sexuelle de ceux qui le composent, de s'engager durablement est en effet à mes yeux plutôt une idée de droite...

Je considère que la Droite française fait une erreur historique sur ce sujet comme elle l'avait déjà fait à propos du PACS en 1999. Cela prouve que malheureusement l'Histoire ne sert pas de leçon.

 

MCXCII : Une erreur de le français à le quai Henri IV... et une petit rappel sur son prédecesseur grâce au maire du 4e

Voici un sujet qui m'a été soufflé par "JPD" le rédacteur du très bon blog Paris-bise-art dont j'ai fait la connaissance en visitant la Société des Cendres. Les blogs créent du lien social !

Dans son article du 21 novembre 2012, il publie une photographe de cette surprenante plaque de rue que l'on peut trouver quai Henri IV à l'angle avec la rue Agrippa d'Aubigné. JPD se moque fort justement de la mention "roi de la France" qui ne sonne pas très français. Il est peut-être un peu sévère avec les services de la voierie car il faut rappeler que, lorsque les plaques de rue sont dégradées, leur remplacement est à la charge du propriétaire du mur. La défaillance vient peut-être de là. En regardant bien on voit encore, sur le mur, la trace de la plaque plus ancienne qui a due être déposée il y a peu de temps.

Par le plus grand des hasards, alors que j'avais prévu d'écrire , le maire du 4e arrondissement, Christophe Girard a fait un lapsus à propos de ce quai lors du Conseil d'arrondissement de lundi dernier (le 3 décembre 2012). Il a, en effet, parlé du "quai Henri III". Une telle dénomination n'existe pas et -sauf erreur de ma part- aucune voie ne rend hommage au dernier roi Valois.

J'ai toujours considéré que c'était une véritable injustice car Henri III est victime de la légende noire (forgée par la Ligue catholique et reprise de manière assez surprenante par  l'historiographie bien pensante de la IIIe République) qui masque les qualités politiques de ce roi. Monté sur le trône à peine 2 ans après la Saint-Barthélémy, il a eu suffisamment de volonté politique pour imposer son cousin Henri de Navarre comme son seul successeur légitime. Cela a conduit un fanatique catholique à assassiner Henri III à Saint-Cloud en 1589 mais, sans lui, Henri IV n'aurait  certainement pas pu devenir roi de France puis en moins de 10 ans mettre fin aux "guerres de religion".

A quand donc un quai "Henri III, roi de (la) France" ?