L'Indépendant du 4e Arrondissement de Paris

MCMLI : Crue et neige dans le 4e arrondissement

Quai de Bourbon

Nous vivons en ce moment une situation inédite depuis que ce blog existe, il y aura bientôt 10 ans : un 4e arrondissement enneigé pendant une crue de la Seine. Cela permet de prendre des clichés un peu insolite avec le blanc de la neige et le fleuve qui reste à un niveau très élevé. Je suis allé prendre cet après-midi des photographies pour que cette chronique locale n'oublie pas de mentionner cette situation rarissime.

Le pont Louis-Philippe

Bonhomme de neige quai aux fleurs avec l'Hôtel de Ville

La pointe Ouest de l'Ile Saint-Louis et l'île de la Cité

 

Le Pont Marie

Le quai d'Orléans

 

Le quai de l'Hôtel de Ville

 

Malgré la beauté du spectacle, il faut espérer que la fonte de toute cette neige ne va pas entraîner une nouvelle montée du niveau de la Seine.

 

MCMXLV : Un tableau à propos d'un événement peu glorieux qui s'est produit dans le 4e arrondissement

En ce 21 janvier 2018, nous commémorons l'exécution en 1793 du roi Louis XVI il y a 225 ans. Je fais partie de ceux qui pensent qu'on ne refait pas l'Histoire mais qui pensent que les Français se seraient évités bien des tourments si cette condamnation à mort n'avait pas eu lieu.

Je publie aujourd'hui un article à propos d'un tableau que l'on peut voir au Musée Lambinet à Versailles. C'est une oeuvre datée de 1908 peinte par Léon-Maxime Faivre qui représente la mort de la princesse de Lamballe devant la prison de la Force. Cela me permet de rappeler que cette prison à la sinistre réputation pendant la Révolution française et pendant la 1ère moitié du XIXe siècle se trouvait dans le 4e arrondissement. (voir mon article du 30 décembre 2016).

Après une mise à mort atroce le 3 septembre 1792, le corps de la princesse fut mutilé et sa tête promenée au bout d'un pique pour être donné en spectacle à la reine Marie-Antoinette enfermée au Temple.

MCMXLIV : Une expo très intéressante sur la façade de la carserne Baudoyer : 100e anniversaire de l'arrivée des troupes américaines dans la Grande Guerre

Sur les murs extérieurs de la Caserne Baudoyer (donc entre l'Hôtel de Ville et la mairie du 4e), notamment le long de la rue de Rivoli, on peut voir en ce moment une exposition qui m'a particulièrement intéressé (notamment car j'enseigne ce sujet à mes élèves en anglais). En effet, elle concerne l'engagement des troupes américaines dans la Première Guerre mondiale. On peut voir de nombreuses photos très intéressantes.

Cette présentation permet aussi de voir les suites de l'engagement militaire avec l'attention prêtée aux cimetières militaires et à l'effort de reconstruction :

De plus, elle montre aussi la vitalité de la présence américaine en France pendant l'Entre-deux-Guerres. J'ai été intéressé par cette vue prise dans le 4e arrondissement sur une terrasse du quai de Béthune :

On peut cependant regretter que les explications ne soient pas données aussi en anglais. Cela aurait été sympathique pour les touristes américains qui peuvent passer devant cette exposition.

MCMXLII : Une vue du "cloître de l'église Saint-Paul à Paris" qui m'a interpelé

En visitant le musée des Beaux-Arts de Rouen en juin dernier, mon attention a été retenue par ce petit tableau (33m de haut sur 24 cm de large). Il a en effet pour titre "Cloître de l'église Saint-Paul à Paris". Il est signé Etienne Bouhot qui d'après le cartel a vécu de 1780 à 1862.

Mon interrogation est venue du fait que l'église Saint-Paul a été détruite sous le Directoire. On peut la voir sur le plan Turgot ci-dessous :

Or, d'une par cette église ne comportait pas de cloître mais un cimetière. D'après Danielle CHADYCH, dans Le Marais, Parigramme "Le cimetière était entouré sur trois côtés de vastes charniers qui formaient un cloître. [...] Les galeries du cloîtres , hautes de 3 mètres et larges de 3,20m étaient bordée de chapelle".

En vérifiant sur la base Joconde du ministère de la Culture, j'ai trouvé la fiche du tableau : elle date la peinture de 1824.  A cette date, l'église Saint-Paul avait été détruite depuis plus de 20 ans mais en ce qui concerne le cimetière et le cloître situé autour je n'ai pas réussi à avoir de certitude.

Il est aussi possible que ce tableau représente le cloître de ce qui est appelé depuis la XIXe siècle "l'église Saint-Paul-Saint-Louis" et qui au XVIIIe siècle était l'église "Saint-Louis-des-Jésuites". On voit toujours sur le plan Turgot que cette église un cloître dans son côté Ouest :

Cependant ma perplexité a été encore plus grande quand je suis tombé sur ce très intéressant plan de Paris qui date de 1820-1830 sur Gallica. On y voit plus guère decloître à cette date :

Je n'ai donc pas réussi à me faire une idée complètement certaine du lieu du 4e arrondissement représenté sur ce tableau.

MCMXL : Ne jetez pas vos sapins n'importe où !

Certains Parisiens continuer l'habitude d'abandonner leur sapin de Noël sur le trottoir. Cependant, depuis plusieurs années, il est possible de les déposer dans des points de collecte où ils sont recyclés. Dans le 4e arrondissement il en existe trois :

• le square Albert Schweizer, 10 rue de l'Hôtel de Ville (quartier Saint-Gervais)
• le square Henri Galli, 9 boulevard Henri IV (quartier Arsenal)
• le square Louis XIII, 1 place des Vosges (quartier Arsenal)
• le square Barye, 4 boulevard Henri IV (quartier des îles)

Pour le quartier Saint-Merri, il est aussi possible d'aller dans le point de collecte du 1er arrondissement :  aux Halles au jardin Nelson Mandela (32, rue Berger)

 

MCMXX : François Ier l'Art des Pays Bas : une exposition qui concerne le 4e arrondissement

Voici une exposition que je recommande à tous ceux qui s'intéressent au patrimoine artistique du 4e arrondissement : "François Ier et l'Art des Pays-Bas".

En effet, on peut y voir deux œuvres qui normalement se trouvent dans l'église Saint-Gervais-Saint-Protais :

• Le retable de la Passion de Noël Bellamare (un artiste flamand dont on voit de nombreuses œuvres dans l'exposition).
• Le vitrail du Jugement de Salomon dessiné par Jean Chastellain qui date de 1531 et qui normalement se trouve dans la chapelle Saint-Jean-Baptiste de l'église Saint-Gervais-Saint-Protais et qui est une des plus belles œuvres présentées

Autrement, il ne faut pas manquer cette exposition pour admirer les œuvres magnifiques des peintres Jean Clouet, Joos van Cleeve et Corneille de Lyon.

Je ne peux pas présenter plus de photographie car le Louvre est un des derniers musées qui continue à interdire toute photographie dans les expositions temporaires.

MCMXVIII : Une barricade rue de la mortellerie... quand elle ne s'appelait déjà plus la rue de la mortellerie

Je visite très régulièrement le musée du Louvre et récemment mon attention a été attirée par ce petit tableau  d'Ernest Meissonnier exposé au Salon de 1850/1851. En effet, d'après le cartel, il représente une barricade rue de la mortellerie en 1848 :

Il est toutefois intéressant de noter qu'en 1848, cette rue ne s'appelait plus la rue de la Mortellerie. En effet, comme je l'ai expliqué dans un article paru en 2014 (article du 21 octobre 2014), cette voie a changé de nom en 1835 car pour certains son nom faisait référence à l'épidémie de choléra qui avait sévi quelques années plus tôt (alors qu'en fait mortellerie faisait référence aux fabricants de mortier).  Elle s'appelle depuis la rue de l'Hôtel de Ville.

Ce changement de nom ne devait pas être complètement passé dans les usages puisque soit le peintre lui-même, soit ceux qui ont exposé ce tableau (soit d'autres encore) ont continué à donner ce com à cette voie au milieu du XIXe siècle. Dans la partie gauche du tableau, on voit des maisons anciennes dont certaines sont encore en partie visibles dans cette rue (mais beaucoup ont été été détruites car cette voie était très longue : elle partait de Saint-Gervais pour se prolonger jusqu'à l'Hôtel de Sens):

Peut-être le peintre a-t-il choisi de continuer à appeler cette voie la rue de la mortellerie en raison du carnage que l'on peut voir au 1er plan avec de nombreux cadavres qui apparaissent parmi les pavés :

Une bien triste époque pour le 4e arrondissement !

MCMXVII : Steeple chase sur un trottoir très passant du 4e : un exemple de ce qu'il ne faut pas faire

Voici un article que j'écris à la demande de plusieurs lecteurs de l'Indépendant du 4e qui m'ont contacté à ce sujet.

Les travaux de la rue de Rivoli occasionnent depuis plusieurs mois bien des désagréments aux riverains (difficulté à traverser la rue en raison des barrières en continu sur plusieurs dizaines de mètres, bruit et tremblements dès très tôt le matin, etc). Cependant, les travaux ne peuvent jamais se faire dans une tranquillité totale.

Cependant, il serait quand même bon de ne pas charger la barque. Rue de Rivoli, sur le trottoir pair un panneau a été fiché dans le sol juste à la hauteur de panneaux de protection d'un côté, et tout près d'une poubelle publique de l'autre. Résultat, il faut contourner cet obstacle qui est fort peu judicieusement disposé. il est complètement impossible pour une personne en fauteuil roulant de passer. Pour couronner le tout, il est situé à un angle après le feu tricolore grâce auquel on peut gagner le terre-plein Saint-Paul et la station de métro du même nom.

Cela conduit de nombreux passants à se bousculer et pour certains à se retrouver sur la chaussée. J'ai même une amie qui a "vraiment failli se faire mal". Le problème avait été signalé dès dimanche dernier à des agents présents sur place. Depuis d'autres personnes m'ont contacté pour ce problème car rien n'avait été fait depuis. Je suis allé voir ce dimanche matin sur place et j'ai constaté avec regret que ce dispositif de saut d'obstacle dans un des axes les plus passant du Marais était toujours en place. Suite au tweet que j'ai fait à cette occasion, une élue de la majorité m'a répondu qu'elle le signale elle aussi. Il faut donc espérer que ce panneau va enfin être déplacé. Je ne manquerai pas d'en informer mes lecteurs si ce n'est pas le cas !

Ce blog participe ainsi à cette "intelligence collective" si chère à notre 1er édile (encore pour quelques jours [même si on ne sait pas jusqu'à quand]) au service des habitants, des commerçants et des visiteurs du 4e.

 

 

 

MCMXVI : Une étude inquiétante concernant la dégradation de la qualité de l'air publiée par Airparif en particulier pour le 4e arrondissement

Une enquête publiée par Airparif concernant l'évolution de la qualité de l'air entre août 2016 et juillet 2017 est pour le moins inquiétante. Ce blog ne s'intéressant qu'au 4e arrondissement, j'ai fait un focus sur ce qui ne concerne que le 4e arrondissement.

On peut en effet se rendre compte que si sur les bords de Seine (où -presque- personne n'habite), la qualité de l'air s'est améliorée, elle s'est au contraire dégradée dans toute la partie sud du Marais et dans une grande partie du quartier Arsenal. La fermeture des quais bas n'ayant fait l'objet d'une insuffisante anticipation, la circulation automobile ne s'est pas évaporée... La pollution s'est déplacée vers les quartiers qui sont habités et c'est bien le problème !

MCMXII : Deux autres oeuvres d'Eustache Le Sueur que l'on pouvait voir jadis dans le 4e arrondissement

J'ai consacré il y a quelques mois une série d'articles aux superbes peintures d'Eustache Le Sueur que l'on peut voir au Louvre et qui ornaient au XVIIe siècle l'Hôtel Lambert (articles du 26 novembre 2016 et du 20 décembre 2016)

En reparcourant l'aile sully du Louvre, j'ai regardé avec beaucoup d'intérêt ces deux autres œuvres d'Eustache Le Sueur que l'on pouvait aussi voir dans le 4e arrondissement jusqu'à la Révolution française. Il s'agit pour le tableau qui ouvre cet article de "Jésus portant la croix" et pour celui situé ci-dessous "La déposition de croix".

Ces deux oeuvres datent de 1651. Elles ornaient une chapelle privée de l'église Saint-Gervais-Saint-Protais : celle de la famille Le Roux (René Le Roux, le commanditaire  est décédé en 1674 et il avait été enterré dans cette chapelle privée).  A cette époque,cette église était la paroisse de nombreux notables très prestigieux.

Eustache Le Sueur est aujourd'hui un peintre trop peu connu qui été au XVIIe appelé le "Raphaël français". J'ai consacré en 2010 un article à la statue qui le représente sur la façade de l'Hôtel de Ville (article du 20 mai 2010)