Une chronique de la vie d'un arrondissement doit permettre de garder en mémoire des événements qui ne sont pas tous très glorieux...
Voici une nouvelle qui a juste fait l'objet d'un encart dans le journal gratuit Direct soir du vendredi 28 novembre 2008 :
"Un sans abri âgé de 55 ans a été retrouvé mort ce matin sur un trottoir de la rue de la Cerisaie, dans le 4e arrondissement de la capitale."
L'information a été reprise dans le Parisien du 29 novembre (page 15) mais je n'en ai entendu écho dans aucun autre média. Faut-il y voir un indice de la banalité consternante de ce genre de nouvelle ? Depuis, un mois c'est le 6e SDF qui meurt en Ile-de-France.
Je ne veux pas être un donneur de leçon mais je ne comprends pas qu'une société comme la notre accepte l'idée que des personnes meurent dans la rue. Les politiques sont collectivement responsables.
En 2007, le candidat Nicolas Sarkozy s'était engagé à ce qu'il n'y ait plus un seul SDF dans la rue à la fin de son mandat. On voit mal comment il pourra tenir cet engagement avec la crise qui semble sur le point de s'amplifier. Le RSA proposé par Martin Hirsch, un homme qui a été mon professeur à sciences po et que j'admire énormément, ne suffira pas à régler les problèmes. L'idée de Christine Boutin selon laquelle il faudrait obliger les SDF à accepter des hébergements me semble une grave erreur. Elle priverait les sans abris de leur dernière dignité : la responsabilité qu'ils ont de choisir où ils veulent (et peuvent) vivre. Si nombreux d'entre eux refusent les foyers c'est parce que très souvent ils présentent des conditions d'accueil déplorables tant pour la sécurité que pour l'hygiène.
Cependant, les élus politiques de gauche, qui sont toujours prompts à donner des leçons, ont aussi une responsabilité énorme dans la situation actuelle. Hier matin, sur France info, Edwy Plenel (que l'on ne peut en aucun cas accuser d'être de droite) rappelait que les collectivités locales sont très majoritairement dirigées par des élus de gauche. Or, l'action sociale est une compétence des départements. Le silence assourdissant de ce que peut proposer le P.S. à ce sujet est édifiant. Il a récemment préféré montré que ses dirigeant(e)s pensaient avant tout à leurs ambitions personnelles, n'hésitant pas semble-t-il à utiliser des pratiques de fraudes que l'on pensait réservées aux mairies communistes d'antan. Triste spectacle pour la démocratie.
Bref, tout cela est bien consternant. Je dédie cet article à la mémoire de ce S.D.F. inconnu mort sur un trottoir de notre arrondissement.
Il y a encore tant à faire pour aider ces personnes . Il ne suffit pas de leur proposer des centres d'abri, mais il faut un réel accompagnement psychologique et il nous manque en France tant de structures médico-sociales. Aucune municipalité de gauche comme de droite ne peut se prévaloir d'être exemplaire dans ce domaine. Il faut faudra faire plus, beaucoup plus...
Je souhaitais juste vous écrire pour vous dire au moins son prénom..."
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