Voici un "flyer" (prospectus cartonné en papier glacé) qui a traîné dans les rues du secteur Archives/Sainte-croix-de-la-Bretonnerie ce week-end. Apparamment, rien de très méchant. On peut admirer de belles prises de vue de statues masculines. Suite à des réactions que j'avais suscitées à propos de créations que je considère comme pornographiques, j'ai expliqué il y a 3 jours que je n'avais pas, à priori, une "répulsion pour la représentation de la nudité". Quelle est donc la cause de ma colère à propos de ce "flyer" ?
Mon irritation s'explique par des raisons liées à l'Histoire. J'y suis peut-être plus sensible que d'autres puisque je suis agrégé d'histoire-géographie.
En effet, la référence aux "Dieux du stade" (gods of the stadium), que l'on peut lire sur le document, peut paraître anodine. Après tout c'est le titre choisi par le calendrier très célèbre des joueurs de rugby publié chaque année.
Le problème est que les statues qui illustrent ce "flyer" font directement référence à celle de l'art fasciste et de l'art nazi (On peut encore en voir à l'Olympische stadion de Berlin). Et surtout, il faut rappeler que "Les Dieux du stade" est le titre du film de Léni Riefensthal sorti en 1936. Une oeuvre de propagande à la gloire du nazisme et de la prétendue "race aryenne".
Quand on sait le sort connu par certains homosexuels qui ont été déportés à l'époque du IIIe Reich (1933-1945), ce genre de compromission avec la propagande nazie est purement et simplement inadmissible. C'est un manque de respect pour les personnes qui sont mortes en camp de concentration en raison de leur orientation sexuelle.
Certainement que les auteurs de ce flyer ne se sont pas forcément rendus compte de la portée de leur création. Il faudrait cependant qu'ils réalisent la portée de ce "visuel".
Cette "affaire" montre qu'encore une fois l'anarchie et le laisser-faire en ce qui concerne la distribution des flyers dans le quartier peut conduire à des dérapages très malheureux.
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