En haut à droite la voûte construite au XVIIe siècle
Les quais de la ligne 7 de la station Châtelet-Pont-au-change sont situés dans le 4e arrondissement. Ils sont en effet sous l'avenue Victoria (sur cette voie, voir l'article du 7 mars 2009). Côté 4e, cette station est signalée par un candélabre Dervaux (voir article du 3 janvier 2009).
Cependant, cette station présente un grand intérêt car la partie orientale de la voûte, comme cela est annoncé par un cartel situé sur le quai, est très ancienne . La photographie ci-dessus permet en effet de voir (en haut à droite) un ouvrage ancien qui date du XVIIe siècle. Il a été redécouvert au moment du percement de la ligne 7 dans les années 1920 du XXe siècle.
En effet, cette voûte a été édifiée sous le règne de Louis XIII. Un terrain situé entre le pont Notre-Dame et le pont au change avait été cédé au marquis de Gesvres en 1642 en échange de la construction d'un quai reposant sur une série d'arcades.
Si on lit le panneau informatif que l'on trouve sur le quai en direction de La Courneuve, on apprend que la voûte que l'on peut voir dans la station était un tronçon du "tunnel des cagnards" un égoût dont les eaux usées se déversaient au niveau de ces arcades construites au XVIIe siècle :
Très rapidement, ces lieux devinrent un repaire mal famé. En 1860, ces câgnards (les voûtes construites à l'avant d'un port) furent bouchées par des murs de maçonnerie. Un aspect parmi tant d'autres de la volonté de faire régner l'ordre du préfet Haussmann répondant ainsi aux souhaits de l'empereur Napoléon III.
Ce n'est que vers 1921, au moment du percement des tunnels pour la ligne Ivry-Villette que ces voûtes furent redécouvertes. Elles furent soigneusement conservées grâce à la vigilance de la Commission du Vieux Paris.
Une passerelle a été construite à l'extrêmité des quais pour pouvoir admirer cette voûte fort ancienne. On peut passer à cet endroit tous les jours sans se rendre compte de l'antiquité du lieu.
Une vue de la passerelle située à l'extrémité des deux quais de la ligne 7
Cette vue prise sur la voie Georges Pompidou semblent être l'accès extérieur de ces galeries construites au XVIIe siècle.
Sur la question : voir le livre de Rodolphe TROUILLEUX (texte) et Jacques LEBAR (photographies), Paris secret et insolite, Parigramme, 1996/2006.
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