La rue François Miron est située entre la place Saint-Gervais et se termine rue Saint-Antoine au niveau de la rue de Fourcy. Elle porte le nom d'un ancien prévot des Marchands du XVIIe siècle, François Miron comme on peut le lire sur une des plaques :
J'en reparlerai bientôt puisque la statue de ce personnage apparaît parmi les statues de l'Hôtel de Ville.
L'intérêt majeur de cette rue est son tracé. Il est particulièrement sinueux comme on peut le voir sur les photos suivantes :
La partie de la rue François Miron située à la hauteur de la place Baudoyer en direction de l'Est (à droite au 1er plan les immeubles de rapport XVIIIe siècle et à gauche au 2e plan la mairie du 4e).
La rue François Miron depuis la rue du Pont Louis-Philippe en direction de l'Est (à gauche au 1er plan un drapeau sur l'ancienne école François Miron, à droite au 2e plan une des dernières maisons à colombages de Paris).
La rue François Miron depuis l'angle avec la rue Tiron (on voit côté droit au 2e plan les balcons de l'Hôtel de Beauvais, voir l'article du 26 août 2008).
On peut se rendre encore mieux compte grâce à une carte du caractère sinueux de cette rue :
Cette rue porte ce nom depuis un décret de 1865. Précédemment la partie Ouest (entre la place Saint-Gervais et la rue des Barres) s'appelait la rue du Pourtour (car elle faisait le tour du territoire possédé par les prélats de l'église Saint-Gervais). Le reste (entre les rues des Barres et de Fourcy) s'appelait rue Saint-Antoine (dont elle formait donc l'extrémité occidentale).
Cette rue a une particularité : alors qu'elle est une rue plutôt parallèle à la Seine, le N° des rues augmente en allant vers l'Est (à rebours du sens du courant). Lors de la numérotation des rues, on a du considérer que c'était une rue perpendiculaire à la Seine et la numérotation part donc de la partie la plus proche du fleuve : au niveau de l'église Saint-Gervais.
Le salon de thé fort sympathique et convivial, le "Mogador", qui était au 74 de la rue François Miron, se situait donc dans la partie la plus orientale de cette voie.
Le caractère sinueux de cette rue s'explique par le fait qu'il s'agit du tracé de l'ancienne voie romaine qui après la sortie de Lutèce prenait la direction de la capitale de la région "Lyonnaise IV". La voie longeait par le Nord le monceau Saint-Gervais, c'est-à-dire une des buttes qui surmontait la plaine marécageuse que l'on trouvait à cet endroit... il y a fort longtemps !
( D'après une reconstitution montrée lors de l'exposition "Construire à Paris" présentée à la crypte archéologique en 2008 : voir article du 8 juillet 2008).
Vive les rues sinueuses ! elles offrent au promeneur un paysage sans cesse changeant et elles sont naturellement tranquilles car elles favorisent le ralentissement des véhicules.
Les urbanistes seraient bien inspirés de tracer des rues sinueuses dans leurs projets de nouveaux quartiers.
Rédigé par : manuel | mercredi 20 janvier 2010 à 08h37