Voici à nouveau un autre article que j'avais publié sur Le 4e que j'aime (article du 2 février 2008) :
Rue Le Regrattier, à l'angle avec le quai de Bourbon sur l'ïle Saint-Louis, on peut se rendre compte en observant attentivement la paroi du mur d'angle que cette partie Nord de la rue s'est appelée "Rue de la femme Sans Tête" comme cela est gravé dans la pierre. Il ne faut pas y voir une allusion à une riveraine qui dans le passé se serait caractérisée par une étourderie maladive...
Il ne faut pas non plus croire que ce nom est dû à la statue en grande partie détruite que l'on trouve à l'angle de la rue. Cette statue était en effet celle de Saint-Nicolas et elle a été brisée en 1793 en pleine Terreur par le révolutionnaire Coffinhal, un habitant de cette rue. Ce qui nous montre que l'ïle Saint-Louis par le passé a pu être habitée par des personnes bien sectaires !
Le nom "rue de la femme Sans tête" est cependant bien plus ancien : il date de 1680. Il était dû à l'enseigne d'une boutique représentant une femme sans tête tenant un verre à la main avec comme devise "tout est bon".
Ce nom n'a été abandonné qu'en 1870. La rue a alors repris le nom qu'elle avait lors de sa création et qu'elle continuait à porter dans sa partie au sud de la rue Saint-Louis-en-l'ïle : rue Le Regrattier. C'est le nom d'un des entrepreneurs qui s'est chargé du lotissement de cette île dans la première moitié du XVIIe siècle. Une des opérations d'urbanisme les plus réussies mais aussi les plus intéressantes financièrement dans le Paris de cette époque : des terres jusqu'ici utilisées pour le pâturage des vaches sont devenues des terrains à bâtir pour les riches familles parisiennes de l'époque en manque d'espace.
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