Voici le panneau que l'on pouvait lire sur la porte de la piscine Saint-Merri jeudi dernier :
"Ce jour 1er.04.2010. Fermeture de la caisse 18h45, évacuation du bassin 19h00, fermeture piscine et gymnase 19h30.
Merci.
P.S. : ce n'est pas un poisson."
J'ai eu la chance de venir à 16h30 et donc de pouvoir nager (contrairement à ce qui s'est passé en février où à plusieurs reprises, la grève avait commencé à 15h). Par contre, pour ceux qui voulaient nager en profitant de la nocturne (jusque 21h30) et qui sont arrivés après 18h45, je ne suis pas sûr que ce petit panneau informatif, les ai beaucoup amusés.
Il est vrai que les usagers des piscines de la ville (et notamment ceux de Saint-Merri) ne sont malheureusement plus surpris par ce genre de fermeture. Depuis février, les grèves surprise à répétition se succèdent (voir mon article du 21 février 2010).
A la fin du Conseil d'arrondissement du mois de mars, j'ai posé une question à ce sujet en demandant :
1°) la cause de ce mouvement social.
2°) la mise au point d'un système d'information par Internet plus efficace afin que les personnes qui viennent de loin ne se retrouvent pas devant une porte fermée. (Il y a fort peu de piscines dans le centre de Paris).
3°) la possibilité de prolonger la validité des cartes d'abonnement. Ceux qui en sont titulaires comme c'est mon cas se sont retrouvés plusieurs fois devant une porte close. Pour ma part, cela m'oblige à aller nager à la piscine des Halles où la carte d'abonnement de la Ville n'est pas valable. D'autres jours, la caisse était fermée avec un accès gratuit pour la piscine, mais là encore les détenteurs d'une carte d'abonnement se sont faits avoir !
Après la séance du Conseil, la maire adjointe du 4e chargée du sport, Evelyne Zarka m'a donné quelques premiers éléments de réponse (en attendant la réponse officielle lors du prochain conseil d'arrondissement) :
1°) le mouvement social est dû à la décision de supprimer un poste dans les piscines municipales : une personne est chargée de donner un ticket, une autre doit le récupérer, un des deux postes devrait disparaître. (Il est vrai qu'à la piscine des Halles, ce système a disparu depuis fort longtemps).
2°) les grèves sont des "grèves sauvages" ce que regrette Mme Zarka. Elle a bien conscience que, pour les usagers, cela crée une très grande gêne, surtout pour ceux qui viennent de loin.
Addendum (06/04/2010).
Le mardi, j'essaie d'aller nager à la piscine Valeyre dans le 9e arrondissement car, le mardi, cette piscine fait sa "nocturne" de 17h à 21h30. Elle était en grève... mais j'ai pu récupérer un tract de l'intersyndicale qui dénonce le projet de " suppression des 94 caissiers des piscines" municipales. Valeyre est justement la piscine où on trouve un caissier qui a la surprenante habitude de jeter le ticket à certains clients de sexe masculin... Un surprenant type de préjugé, il faut bien l'admettre ! Un maître nageur m'a suggéré de me déguiser en femme pour passer aux caisses ! On peut aussi comprendre qu'une telle personne à un tel poste n'est pas le meilleur moyen pour nous rendre sympathique ces personnels de la Ville.
On apprend aussi dans ce tract que les piscines sont ouvertes "de 6h30 à 23h, 7 jours sur 7 et 360 jours sur 365". On y annonce que ces horaires comprennent l'accueil du public, des écoles et des clubs... Ne me rangeant que dans la 1ère catégorie, je me demande de qui on se moque quand on affirme que les piscines sont ouvertes de 6h30 à 23h. Il est triste de constater que dans d'autres pays d'Europe, par exemple, en Allemagne, dans la plupart des villes, le public a effectivement droit à de tels horaires dans les piscines municipales.
Le tract annonce que cette grève a pour but de "barrer la route à la désorganisation du service public parisien, voire à la privatisation"... Je trouve cela aussi assez paradoxale puisqu'en raison de ce mouvement de grève, je n'ai jamais autant fréquenté la piscine Suzanne Berlioux des Halles qui a l'énorme avantage d'être un établissement... concédé (mais avec un tarif malheureusement plus cher). C'est donc cette grève qui fait le bonheur du secteur privé !
En gros, ils font ce qu'ils veulent, et personne n'a assez d'autorité sur eux pour les obliger ne serait-ce qu'à respecter la loi (préavis de grève etc.). C'est très encourageant.
Rédigé par : Avishaï | mardi 06 avril 2010 à 12h46