Etant un observateur très attentif de la vie politique et de l'histoire du 4e arrondissement, j'ai écouté attentivement le discours prononcé par Dominique Bertinotti le 8 mai 2011 à l'occasion du 30e anniversaire de la victoire de François Mitterrand. Un discours prononcé pendant des Universités populaires participatives organisées à l'espace des Blancs Manteaux Pierre-Charles Krieg dont on peut retrouver l'intégralité en vidéo sur le site de la maire.
Je me suis permis de sélectionner un court passage (1mn14) dans lequel la maire du 4e arrondissement évoque son vécu de la victoire de la Gauche le 10 mai 1981.
Commencez par regarder cet extrait pour comprendre les réflexions que je me suis faites à propos de ce récit :
1°) Je trouve que la maire est très vague lorsqu'elle nous dit qu'elle habitait "une rue plutôt bourgeoise non loin de la Bastille"... A-t-elle honte de dire qu'elle habite sur l'Île Saint-Louis ? Mme Bertinotti semble jeter en pâture à son public ses voisins qui sont associés dans le passage suivant avec "les quartiers les plus huppés". Si Mme Bertinotti a honte de vivre depuis des années sur l'île Saint-Louis, il existe encore dans Paris quelques quartiers beaucoup plus populaires en accord avec ses convictions, je pense que ce ne sont pas les quartiers moins huppés que l'île Saint-Louis qui manquent. Je trouve absurde qu'on lui reproche d'habiter là où elle habite mais cette façon de crâcher dans la soupe, ou plutôt, sur ces voisins relève du véritable scandale !
2°) Elle décrit la tristesse de ceux qui étaient contre François Mitterrand en ce soir du 10 mai 1981. Elle fait une comparaison avec ce qui s'était passé "dans les quartiers les plus huppés" au moment de l'affirmation de la IIIe République en 1880. Je trouve que Mme Bertinotti fait un amalgame surprenant entre ceux qui pouvaient être contre la République (en 1880) et les partisans déçus d'un candidat en 1981. En ce qui la concerne, je ne me rappelle pas que lorsque le Président actuel a été élu contre Ségolène Royal en mai 2007 elle se soit laisser aller à ouvrir une bouteille de champagne pour fêter la désignation d'un nouveau président de la République au nom du respect de la démocratie. J'ai plutôt le souvenir des bouteilles et des verres rangés à la hâte puisque, même dans le 4e arrondissement, Nicolas Sarkozy avait fait plus de 50% des voix. Je me rappelle alors d'une maire du 4e arrondissement "au regard sombre" (pour reprendre l'expression qu'elle utilise). Mme Bertinotti ne comprend pas quand les adversaires de son candidat ne sont pas ravis d'être battus, alors qu'elle-même a le même comportement lorsqu'elle est dans la même situation. Mme Bertinotti dénonce le sectarisme des autres avec d'autant plus de zêle qu'elle le pratique elle-même !
Morale de l'histoire : Si jamais François Hollande emporte le 2e tour de l'élection présidentielle (il faut se résoudre à l'idée que cela reste fort probable), les habitants de l'île Saint-Louis ont intérêt à afficher un grand sourire car autrement ils risquent d'être mis au pilori par la maire de l'arrondissement... dans 30 ans ! Nous voilà projeté en l'an de grâce 2042.
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