Au musée Carnavalet, on peut voir ce tableau signé Donat Nonotte (1708-1785) représentant "Jacques de Flesselles (1730-1789) dernier prévôt des marchands".
En ce 14 juillet où nous célébrons le 225e anniversaire de la prise de la Bastille qui s'est déroulée dans la partie Est de l'actuel 4e arrondissement, ce tableau permet de faire un petit rappel d'un événement oublié qui s'est déroulé le même jour : l'assassinat de Jacques de Flesselles...
Jacques de Flesselles était né à Paris le 11 novembre 1730. Il a fait une carrière d'administrateur. Il a notamment été intendant à Lyon de 1767 à 1784. Il y a laissé le souvenir d'un personnage caractéristique de l'esprit des Lumières en soutenant le développement des innovations techniques (il a par exemple soutenu les travaux qui ont permis aux frères Montgolfier de mettre au point leur ballon à air chaud). Il a cherché à développer le commerce tout en montrant un esprit de modération. Cela explique qu'à Lyon, un lycée professionnel porte son nom.
Pour son malheur, Jacques de Flesselles a été nommé prévôt des Marchands de Paris le 21 avril 1789. Dans la tourmente de juillet 1789, il a temporisé et a été accusé de jouer un double jeu. Il aurait notamment envoyé un message au gouverneur de la Bastille le 14 juillet pour lui demander de tenir bon en attendant des renforts. Jacques de Flesselles fût alors sommé de quitter l'Hôtel de Ville et de prendre la direction du Palais royal pour être jugé.
Arrivé sur la place de grève, il fut abattu par une balle tirée par un jeune homme qui proféra "Traître, tu n'iras plus loin". Il fut alors décapité et sa tête promené au bout d'un pique dans les rues de Paris.
Cette histoire nous rappelle que si la Révolution française est une période fondatrice de la Nation française, il ne faut pas oublier qu'elle s'est traduite par des violences. Le mieux donc pour un pays est de savoir se réformer à temps avant que des méthodes moins respectueuses des droits et des personnes ne soient considérées comme les seules recours possibles.
Sur la place de l'Hôtel de Ville, une plaque évoque la fin tragique de Jacques de Flesselles.
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