Voici un article que j'écris à propos d'une plaque d'immeuble que l'on peut voir sur l'immeuble situé 12 rue de Rivoli.
J'ai remarqué cette plaque depuis fort longtemps, mais j'en ai appris beaucoup plus récemment. En effet, je pensais qu'il s'agissait d'une évocation d'un bombardement par la "Grosse Bertha", le canon placé par les Allemands au Nord de Paris au cours du printemps 1918 (un sujet dont je reparlerai très bientôt).
Or, pour un sujet en relation avec Londres pendant la 1ère Guerre mondiale que j'ai préparé pour mes élèves, j'ai découvert que la capitale britannique avait elle subi plusieurs bombardements aériens pendant la 1ère Guerre mondiale. On était bien sur loin du Blitz de 1940/1941 mais Londres a subi de nombreux dommages causés d'abord par des Zeppelins, puis par des bombardiers de plus en plus puissants : les Gothas G-V mis au point au cours de l'année 1917. On peut voir sur cette page du site militaryfactory.com à quoi ressemblait cet avion.
Je me suis alors rendu compte que la plaque située au 12 rue de Rivoli ne mentionnait pas des tirs de canons mais des "torpilles". Une petite recherche m'a alors fait comprendre qu'il s'agissait là aussi d'un bombardement aérien dû à des Gothas G-V. J'ai trouvé à ce sujet un article très bien fait sur le site ClippCity "Le 12 rue de Rivoli, pulvérisé par une bombe".
On y apprend que le bombardement a eu lieu dans la nuit du 12 au 13 avril 1918. Le Journal Le Figaro du 13 n'a cependant pas mentionné le lieu du sinistre : "La consigne très sage étant de ne donner en dehors des communiqués, aucun renseignement sur les points de chute, le nombre des bombes ou leurs effets, nous nous bornons à ces communiqués et nos lecteurs, nous le savons, approuveront notre réserve".
Voici une photographie qui montre l'aspect du 12 rue de Rivoli après le bombardement :
J'ai aussi trouvé un article très intéressant sur le site de photo Vergue.com. On peut y voir une photographie de ce que nous appelons aujourd'hui le "terre-plein Saint-Paul" : on peut observer une vespasienne complètement éventrée mais aussi les effets du bombardement sur l'immeuble situé à la pointe Rivoli/rue François Miron. On y apprend aussi que ce sont deux Gothas G-V qui avaient réussi à franchir les lignes aériennes françaises en fin de soirée et qui étaient passés sur le 4e arrondissement vers 10h10 du soir.
Cela m'a permis de trouver sur un 3e site une page qui détaille très précisément l'intervention des pompiers sur le site de la Brigade de Sapeurs-pompiers de Paris. On y découvre que le bombardement a précisément eu lieu à 10h19 et une mine d'informations sur le déroulement des opérations de secours.
Le bilan de ce bombardement a été très lourd (27 morts et 72 blessés) car une des bombes avait éventré une conduite de gaz. Toujours d'après le site de la Brigade de sapeurs-Pompiers, 1 233 personnes ont été blessées par des bombardements allemands sur Paris entre 1914 et 1918 et 522 en sont mortes.
Cela nous rappelle combien les bombardements sont particulièrement affreux pour les civils. On ne peut bien sûr qu'avoir une pensée pour les Syriens qui subissent une telle situation depuis plusieurs années.
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