L'Indépendant du 4e Arrondissement de Paris

MCMXLIV : Une expo très intéressante sur la façade de la carserne Baudoyer : 100e anniversaire de l'arrivée des troupes américaines dans la Grande Guerre

Sur les murs extérieurs de la Caserne Baudoyer (donc entre l'Hôtel de Ville et la mairie du 4e), notamment le long de la rue de Rivoli, on peut voir en ce moment une exposition qui m'a particulièrement intéressé (notamment car j'enseigne ce sujet à mes élèves en anglais). En effet, elle concerne l'engagement des troupes américaines dans la Première Guerre mondiale. On peut voir de nombreuses photos très intéressantes.

Cette présentation permet aussi de voir les suites de l'engagement militaire avec l'attention prêtée aux cimetières militaires et à l'effort de reconstruction :

De plus, elle montre aussi la vitalité de la présence américaine en France pendant l'Entre-deux-Guerres. J'ai été intéressé par cette vue prise dans le 4e arrondissement sur une terrasse du quai de Béthune :

On peut cependant regretter que les explications ne soient pas données aussi en anglais. Cela aurait été sympathique pour les touristes américains qui peuvent passer devant cette exposition.

MCMXX : François Ier l'Art des Pays Bas : une exposition qui concerne le 4e arrondissement

Voici une exposition que je recommande à tous ceux qui s'intéressent au patrimoine artistique du 4e arrondissement : "François Ier et l'Art des Pays-Bas".

En effet, on peut y voir deux œuvres qui normalement se trouvent dans l'église Saint-Gervais-Saint-Protais :

• Le retable de la Passion de Noël Bellamare (un artiste flamand dont on voit de nombreuses œuvres dans l'exposition).
• Le vitrail du Jugement de Salomon dessiné par Jean Chastellain qui date de 1531 et qui normalement se trouve dans la chapelle Saint-Jean-Baptiste de l'église Saint-Gervais-Saint-Protais et qui est une des plus belles œuvres présentées

Autrement, il ne faut pas manquer cette exposition pour admirer les œuvres magnifiques des peintres Jean Clouet, Joos van Cleeve et Corneille de Lyon.

Je ne peux pas présenter plus de photographie car le Louvre est un des derniers musées qui continue à interdire toute photographie dans les expositions temporaires.

MDCCCLIII : La nef de Paris dans le 4e (23e volet) : une nef que l'on peut voir à l'exposition sur les Pompiers de Paris

Voici le 23e volet de la série consacrée à la nef de Paris dans le 4e arrondissement. Avec cet article je triche un peu car cette nef est provisoirement visible dans le 4e. On peut en effet la voir à l'exposition sur les Pompiers de Paris qui se tient à l'Hôtel de Ville (et à laquelle j'ai consacré un article le 16 mars 2017).

Je tenais à faire cet article car cette nef orne un casque de pompier que je trouve vraiment superbe  :

Il s'agit du modèle de 1933 qui d'après le cartel a été progressivement remplacé à partir de 1985 mais qui continue à être utilisé lors des cérémonies. Cependant, même si ce casque date des années 1930, il s'agit d'une version qui normalement était représentée plutôt sous le 2nd Empire (Il ne s'agit pas de la nef toute simple à une voile qui est la version qui s'est imposée au XXe siècle et que l'on peut voir par exemple sur la façade des anciens bains publics saint-Merri [article du 12 août 2016]).

Cette version de la nef de Paris est vraiment très belle :

MDCCCXLVI : Exposition "Pompiers de Paris" à l'Hôtel de Ville

Voici une exposition à voir à l'Hôtel de Ville avant le 29 avril 2017. Elle a pour thème les Pompiers de Paris. Je la conseille vivement car on y trouve une mine d'informations concernant la brigade des Sapeurs Pompiers de Paris qui a fêté en 2011 son bicentenaire.

Je ne peux pas évoquer dans cet article les différents thèmes qui sont abordés (évolution des uniformes, des véhicules, vie du pompier,..).

J'ai choisi de publier uniquement des photographies qui je l'espère donneront aux lecteurs l'envie d'y aller :

Une affiche de recrutement réalisé vers 1973.

L'ancien centre de télé-alarme du poste de commandement de la 11e compagnie (dont fait partie le 4e arrondissement comme le montre la carte ci-dessous). Une installation datant de 1955.

Un véhicule d'intervention : une ambulance de réanimation mise en circulation en 1968:

Un visuel concernant le nombre impressionnant d'interventions avec une statistique impressionnante : un départ toutes les 1mn6 secondes en 2015 !

Une exposition gratuite que l'on peut aller voir en famille car elle intéressera aussi les enfants et c'est un bon moyen de rendre hommage à ceux et celles qui risquent quotidiennement leur vie pour les autres.

MDCCCXXXVII : Un projet pour l'île de la Cité qui pose -à priori- quelques interrogations...

A la mi février, dans le cadre d'une exposition qui a ouvert ses portes à la conciergerie, la presse a consacré des articles aux projets de réaménagement de l'ïle de la Cité à l'horizon 2040. Le visuel présenté est intéressant avec de nouvelles verrières et des tâches de verture un peu partout.

Cependant, ce ne sais pas si la chronique que constitue l'Indépendant du 4e existera encore dans 25 ans, mais il y a, à première vue,  au moins deux poins qui me chiffonnent :

Le 4e arrondissement possède très peu d'espaces verts. Il me paraît regrettable de détruire ce petit square assez tranquille qui se trouve à la pointe Est de l'île de la Cité, le square de l'île de France et où on trouve un arbre pour lequel j'ai un certain attachement. J'espérais que le saule pleureur replanté en 2010 (voir mon article du 23 mars 2010) et consacré à la mémoire des victimes du nazisme pourrait devenir "centenaire" comme son prédécesseur. Or dans le projet ce square est remplacé par un espace minéral :

De plus, alors que le maire du 4e arrondissement a communiqué à plusieurs reprises sur le projet de rénovation du romantique marché aux fleurs, un lieu qui restera attaché à la personnalité de la reine Elizabeth II (dont j'espère on gardera encore un très bon souvenir en 2040), tout cet espace est occupé par une construction certes végétalisée mais qui ne semble pas avoir le charme de l'ancien (alors que c'est une qualité rare de manière assez paradoxal dans ce coeur de Paris) :

Dès lors on comprend mal pourquoi lors du dernier conseil d'arrondissement, le maire Christophe Girard a annoncé un coûteux projet de restauration des actuels édicules du marché aux fleurs (article du 10 février 2017)

Cela donne l'impression que cette mission pour l'île de la Cité est un peu "hors sol" et que les élus, les membres des conseils de quartier, et les habitants n'ont pas vraiment eu droit au chapitre en ce qui concerne la réalisation de ce projet.

Il me reste cependant à aller voir l’exposition ce que je n'ai pas eu le temps de faire... Comme le monument était gratuit jusqu'au 19 février, et que nous sommes en période de vacances scolaire, j'ai craint de devoir faire la queue. Je vais attendre que tout le monde ait repris les cours pour prendre le temps d'aller voir sur place.

Voir le site : Découvrez l'exposition sur les propositions issues du rapport "Mission Île de la Cité"

PS : Après avoir écrit mon article, je me rends compte que l'excellent blog "Paris Bise Art" a déjà consacré un article au même sujet après avoir visité l'exposition. C'est assez édifiant ==> voir le lien suivant.

MDCCCXVIII : Les animaux du 4e : Tapis de choeur Charles X / Louis-Philippe exposé à Notre-Dame : un aigle qui en fait n'a rien d'impérial.

En consultant le compte twitter de l'Association "Aux 4 coins du 4" (@Aux4coinsdu4), j'ai appris qu'en ce moment, et jusqu'au 14 janvier, une collection d'objets liturgiques était exceptionnellement présentée dans la cathédrale Notre-Dame. Il s'agit d'un tapis et de vêtements pour le clergé de Notre-Dame offerts par les souverains du XIXe siècle : Charles X, Louis-Philippe et Napoléon III (voir le site de la cathédrale).

Le tapis est le plus impressionnant. Présenté dans la nef de la cathédrale, il permet une vue assez époustouflante en direction du chœur (surtout qu'une petite estrade permet de prendre un peu de hauteur).

Ce tapisa été commandée par le roi Charles X en 1825 et il a été offert par celui qui lui a "succédé" -"grâce" à la Révolution de Juillet-, Louis-Philippe à l'occasion du baptême de son petit-fils le compte de Paris en 1841.

La réalisation a été confiée à la manufacture de la Savonnerie (dont le nom vient de l'installation d'un atelier de fabrication au XVIIe siècle à l'emplacement d'une ancienne savonnerie qui était située à l'emplacement de l'actuel palais de Tokyo. C'est un superbe travail.

Un petit détail m'a d'abord interpelé : la présence d'un aigle dans la partie  la plus visible depuis l’extrémité de la nef. Cet aigle avait quelque chose qui rappelle l'Empire ce qui n'était pas franchement très bien venu sous Charles X (même si par contre Louis-Philippe a tout fait pour essayer de récupérer à son profit l'épopée napoléonienne).

 

Cependant, en regardant de plus près, on se rend compte que cet aigle est une représentation d'un des quatre apôtres (Saint Jean) et qu'on retrouve dans la composition le taureau (pour saint Luc), le lion (pour Saint Marc) et l'Ange [dont on ne voit que la tête] (pour saint Matthieu) :

 

 

MDCCCXI : Une expo à ne pas manquer sur les grilles de l'Hôtel de Ville qui longent la rue de Rivoli à propos du dessin de presse

J'ai évoqué récemment une exposition qui s'était tenue sur les grilles du square de la Tour Saint- Jacques (article du 27 octobre 2016). En voici une cette fois que l'on peut voir sur les grilles de l'Hôtel de Ville le long de la rue de Rivoli. Elle concerne le "dessin de presse dans tous ses états".

Le thème est passionnant et peut permettre de prolonger des débats que j'ai eu en Enseignement Moral et Civique avec mes 4e à propos de la liberté d'expression. Les caricatures présentées sur les grilles peuvent permettre de nourrir de nouveaux échanges. Je ne peux pas bien sûr tous les publier (d'où l'intérêt d'aller voir sur place) mais en voici deux que j'ai sélectionnées.

Celle ci-dessus est du dessinateur belge Kroll et celle qui suit est du français Willem (que les lecteurs de Libération connaissent bien) :

 A voir avant le 8 janvier 2017 !

 

 

MDCCLXXXI Une exposition pour dénoncer l'esclavage domestique sur les grilles du square de la Tour Saint-Jacques avec une réflexion sur les "profs en vacances".

Depuis le mercredi 19 octobre, je suis en vacances. Normal puisque d’après M. Sarkozy les profs sont en vacances 6 mois par an. Je vais essayer de montrer à M. l’ex-président de la République, un prof ça travaille même quand ça n’est pas devant des élèves.

En effet, outre la correction des copies, la préparation des cours et des activités en classe, tout peut être prétexte à une activité qui a une visée pédagogique. Une réalité qui semble complètement échapper à M. Sarkozy.

Hier, je me promenais dans le 4^e arrondissement (quel plus bel endroit pour passer ses vacances ?) et en passant rue de Rivoli, mon attention a été attirée par une exposition que l’on peut voir sur les grilles situées le long du square de la Tour Saint-Jacques. Je me suis empressé d’aller voir de quoi il s’agissait.

Les panneaux étaient consacrés à une série relative à l’esclavage domestique. Organisée par la Ville de Paris et le Comité contre l’esclavage moderne, cette exposition présente de manière très concrète des situations d’esclavage domestique.

Une  douzaine de cas sont présentés. Chaque panneau montre une photographie des façades des logements dans lesquels les actes ont été commis (photographies de Raphaël Dallaporta) et des textes explicatifs d’Ondine Millot.

L’exposition permet de se rendre compte que l’esclavage domestique concerne tous les types de milieu et tous les types d’espace géographique. Comme je vais bientôt aborder en enseignement moral et civique le thème de la Liberté en 4^e et que j’ai déjà évoqué la question de la traite transatlantique au XVIIIe siècle, je compte me servir de ces panneaux comme des supports pédagogiques pour mes élèves.

Je vais organiser ma classe en  groupes qui travailleront chacun sur trois exemples. Il y a des cas qui comportent des sévices tellement affreux que je vais les éviter à mes élèves.  L’intérêt est de faire réfléchir les élèves sur la diversité des victimes (qui cependant sont toutes des femmes) et de leurs tortionnaires, tout en concluant sur les sanctions pénales qui ont été décidées. La lecture de chacun des douze cas afin de ne retenir que trois exemples à la fois complets et représentatifs m'a pris pas mal de temps tout comme la réalisation de la grille qui permettra aux élèves de relever les informations. Mais tout cela bien sûr pour M.Sarkozy ce ne sont que des loisirs de vacances.

Comme les panneaux comportent aussi une traduction en anglais (par Tom Ridgway)  et en espagnol (par Luiz Guilherme), cela va me permettre d’ajouter un support supplémentaire pour l’EPI (Enseignement Pratique Interdisciplinaire) que j’anime avec ma collègue d’anglais dans le cadre de la Réforme du collège sur le thème « Fighting for Freedom ». Nous pourrons donc choisir ensemble un ou deux autre exemples pour prolonger le thèmes mais cette fois-ci en anglais.

(Un exemple de panneau : 1 la photo / 2 le texte en français / 3 le texte en anglais / 4 le texte en espagnol)

Voilà donc qui me permet  de montrer à M. l’ex-chef de l’Etat que pendant ses congés, un professeur ne passe pas six mois de l'année  à glander.

Pour ceux qui veulent aider le comité de lutte contre l’esclavage moderne, il existe un site : www.esclavagemoderne.org

 

 

MDCCLXXIII : Une rétrospective Magritte à ne pas manque au Centre Pompidou

Depuis fin septembre, on peut admirer une très belle exposition consacrée au peintre d'origine belge René Magritte au Centre Pompidou. Contrairement à l’œuvre de Paul Klee (à laquelle était consacrée la précédente grande exposition du Centre Pompidou qui était marqué par un éclectisme et une très grande variété), on peut apprécier chez Magritte une unité dans ses créations qui sont presque toutes dominées par le surréalisme, un courant artistique majeur du XXe siècle.

L'exposition présente un très grand nombre d'oeuvre. Comme souvent avec le surréalisme (je pense à Salvador Dali), le surrealisme est un moyen de nous faire réfléchir. Le tableau qui apparaît sur l'affiche résume à lui seul cette vocation avec son titre : les Vacances de Hegel. La référence au maître de la philosophie de la dialectique allemande du XIXe siècle est un fil conducteur de nombreuses peintures de Magritte. Entre l'eau et le parapluie, la question est de savoir qui précède quoi, sachant que le parapluie n'existerait pas sans l'eau dont pourtant il sert à protéger.

On retrouve le même type de sujet de réflexion avec ce tableau que l'on peut admirer dans la 1ère salle :

La clairvoyance, un tableau peint en 1936, montre un peintre peignant un oiseau qui est est déjà devenu l'oiseau qu'il deviendra. Le regard minutieux du peintre est très bien rendu et montre une volonté de ne pas rater le moindre détail de l’œuf/oiseau.

On peut d'ailleurs remarquer le nombre impressionnant de peintures qui représentent une toile comme objet lui-même de représentation. En peignant une peinture dans une peinture, on trouve un emboîtement des registres et des confusions entre réalité et représentation qui est une des  clés de l’œuvre de Magritte.

Une exposition que je recommande donc vivement. A voir avant le 23 janvier 2017.

MDCCLII : Une autre exposition à ne pas manquer au Centre Pompidou : Pierre Paulin

J'ai déjà évoqué il y a peu l'exposition consacrée à Paul Klee qui se tient au Centre Pompidou jusque début août (voir article du 21 juillet 2016). Je tenais à signaler également une autre exposition qui se tient au même endroit et que j'ai visité à la même occasion : la rétrospective consacrée à Pierre Paulin (1927-2009).

Celui-ci était un designer de génie qui a non seulement fabriqué du mobilier mais aussi des objets de la vie courante tels que des appareils d'électro-ménagers.

L'exposition est vraiment très belle à voir et on peut y découvrir de très beaux meubles. Je pense notamment aux sofas qui ont ensuite été installés dans la grande galerie du Louvre (avec des couleurs plus neutres) :

enfin, comme Pierre Paulin a travaillé pour deux présidents de la République, Georges Pompidou et François Mitterrand, on peut signaler ce superbe siège de bureau fabriqué en 1984 pour le 4e Président de la Ve République :