Heliosse II

La Reine Morte

La Reine Morte +++ (N°13481)

Le 15 juin, j'ai fini de lire la pièce de Henru de MONTHERLANT, La Reine Morte, 1942, Gallimard, 1947, Filio Théâtre N°100, 2006.

Ce que j'ai aimé :

1°) C'est une très belle pièce. La langue est magnifique.

2°) La pièce insiste sur le poids du pouvoir par l'intermédiaire du roi Ferrante.

3°) Une très belle tirade du roi Ferrante sur les courtisans : " De même qu'ils préfèrent obtenir par la menace ce qu'ils pourraient obtenir par la douceur, par la fraude ce qu'ils pourraient obtenir par la droiture, ils préfèrent obtenir par la l'hypocrisie ce qui leur serait acquis tout aussi aiment par la franchise : c'est le génie ordinaire des cours". (Acte I, tableau II, scène V, page 67).

4°) Toujours Ferrante à propos des personnages âgées : "Je ne sais pas pourquoi les hommes de cet âge (70 ans) feignent qu'ils vont vivre éternellement. Pour moi je ne m'abuse pas. Bientôt la mort va m'enfoncer sur la tête son casque noir. Je meurs d'ailleurs depuis longtemps ; il ne s'agit que d'achever la chose". (Acte III, scène I, page 129).

5°) La psychologie du roi Ferrante est très intéressant : il finit par tuer Ines juste pour montrer qu'il n'est pas faible.

6°) Une pièce magnifique sur les relations Père-Fils : Ferrante n'accepte pas la déception d'avoir un fils qui ne lui semble pas à la hauteur pour régner.

Ce que j'ai moins aimé :

1°) L'auteur s'inspire d'une histoire fort belle : celle de Pierre Ier du Portugal qui sous le règne de son père Alphonse IV (1325-1357) tomba amoureux d'une femme (Ines de Castro) que le roi fit éliminer mais que Pierre Ier, une fois devenu roi, fit déterrer pour qu'elle soit couronnée reine : il ne reste rien de cette histoire dans la pièce.

2°) De même pour le contexte historique, on ne sait plus trop à quelle époque on est puisque la pièce fait allusion aux expéditions maritimes du Portugal qui auront eu fait lieu bien plus tard.

Trafic d'Or sous les Tang

Trafic d'or sous les Tang +++ (N°13471)

Le dimanche 10 juin 2007, j'ai fini de lire le livre de Robert VAN GULIK, Trafic d'or sous les Tang, collection 10/18 N°1619, traduit de l'anglais par Roger GUERBET,1985,réédition, 2004,  1ère édition en Français, 1965.

Ce que j'ai aimé :

1°) Nous voilà replongé dans ce livre dans les enquêtes policières du juge Ti au VIIe siècle, à l'époque des Tang.

2°) L'action se déroule dans un port de Chine de l'Est. On se rend compte de l'importance des trafics plus ou moins légaux avec la Corée.

Ce que je n'ai pas aimé :

1°) On se perd un peu dans les personnages.

Conseils aux politiques pour bien gouverner

Conseils aux politiques pour bien gouverner +I (N°13465)

Le 4 juin 2007, j'ai fini de lire le livre de Plutarque, Conseils aux politiques pour bien gouverner, Rivages N°558.

Ce que j'ai aimé :

1°) Voilà un livre qui nous replonge dans la culture classique. Plutarque, le célèbre biographe de langue grec du Ier siècle après J.-C., expose ici comment se comporter pour bien gouverner.

2°) Le livre regorge d'exemples de bons et de mauvais comportements.

Ce que j'ai moins aimé :

1°) Beaucoup d'exemples nous sont aujourd'hui devenus très obscurs.

2°) Le livre manque d'un classement des idées.

Le rapport de la CIA

Le rapport de la CIA ++ (N°13458)

Le 27 mai 2007, j'ai fini de lire le livre de Alexandre ADLER, Le rapport de la CIA. Comment sera le monde en 2020 ?, Pocket N°13084, 2007, 1ère édition Robert Laffont, 2005.

Ce que j'ai aimé :

1°) L'introduction d'Alexandre Adler est très claire et expose précisément bien les enjeux.

2°) Les 4 scénarios proposés par la CIA sont intéressants : 1. Une pax Americana où les Américains continuent de dominer (notamment à la demande d'une Europe soumise au terrorisme islamiste) - 2. Le monde de Davos (un monde multipolaire avec une Chine jouant un rôle préprondérant. 3. Le nouveau Califat (les islamistes réussissent à mettre en place un Etat pan-musulman et menaçant) 4. Le cycle de la peur (la diffusion des armes de destructions massives dans un monde soumis au terrorisme).

Ce que je n'ai pas aimé :

1°) Les scénarios de la CIA sont présentés sous des formes grotesques : des lettres et même un échange (illisible !) de SMS sur 5 pages !

2°) L'édition présente de nombreuses fautes de frappes.

3°) Les sujets sont mélangés les uns aux autres. On voit mal le fil conducteur. C'est confus !

British Politics

British Politics +++ (N°13455)

Hier, samedi 26 mai 2007, j'ai fini de lire le livre de Tony WRIGHT, British Politics, Oxford University Press, 2003, collection, A very Short Introduction.

Ce que j'ai aimé :

1°) Encore une fois, j'aime beaucoup ce format qui ressemble à nos "Que sais-je ?". Un thème bref en une centaine de pages pour 7 £ (avec une formule les 3 pour le prix de 2).

2°) Il s'agit ici d'un ouvrage écrit spécialement pour la collection (ce n'est pas une réédition) et l'auteur est Tony Wright, un député du Labour Party et donc qui est au coeur du sujet.

3°) L'auteur pose en 1ère partie la question de la Britishness de la British Politics... Y a-t-il une spécificité britannique de la politique en Grande-Bretagne. Beaucoup de penseurs restent persuadés que le modèle britannique est à part et présente une supériorité sur les autres systèmes démocratiques par son ancienneté et sa force. "This country's distintive contribution to civilisation has been the development of stable institutions of representative government" (Daily Telegraph, 19 decembre 1997) [page 2].

4°) L'auteur rappelle que la spécifité du Royaume Uni est de ne pas avoir de texte constitutionnel (situation que ne connaisse aussi que la Nouvelle Zélande et Israël).

5°) L'auteur montre de manière très intéressante que le système britannique est un modèle sans équilibre des pouvoirs : le gouvernement est tout puissant. Contrairement aux idées reçues, le Parlement n'a aucun rôle prépondérant et est une vraie chambre d'enregistrement. De plus, sous Tony Blair, la centralisation des décisions s'est encore accentuée.

6°) L'auteur montre que l'Union Européenne, malgré la volonté de certains britanniques, a changé la donne : il faut désormais respecter les normes qui ne sont pas décidés à l'échelle du Royaume.

Ce que j'ai moins aimé :

1°) Il aurait été bon que l'auteur dise dès l'introduction qu'il donne le point de vue d'un député travailliste. On ne découvre cela qu'au fur et à mesure.

2°) Il y a des passages un peu obscur pour un lecteur de langue française : le jargon politicien n'est pas toujours facile à comprendre.

La femme fatale

La femme fatale +++ (N°13446)

Aujourd'hui, vendredi 18 mai 2007, je viens de finir le livre  de Raphaëlle BACQUE et Ariane CHEMIN, La femme fatale, Albin Michel, 2007.

Ce que j'ai aimé :

1°) Voilà une plongée passionnante dans les coulisses de la campagne de Ségolène Royal. Le livre est encore plus complet que celui d'Eric BESSON que j'ai lu précédemment.

2°) On se rend compte combien Ségolène Royal est habitée par certains lubbies : Internet, François Mitterrand, sa propre image...

3°) On découvre aussi combien c'est une personne qui a de très gros défauts : une menteuse effrontée, une sectaire très dure qui est incapable de pardon.

4°) On apprend pas mal de choses sur Jean-Pierre Jouyet, chef de l'inspection des finances, très proche de François Hollande... et membre du gouvernement Fillon depuis aujourd'hui !

5°) On apprend que Ségolène Royal est vraiment connu un élan mystique et qu'elle est une lectrice du Petit traité de spiritualité au quotidien d'Anselme Grün.

6°) On découvre le rapprochement de Ségolène Royal avec deux hommes que pourtant tout oppose : Jean-Pierre Chevènement et surtout BHL qu'elle ne connaissait pas encore en janvier 2007 et à qui après un dîner à 2 elle téléphonait plusieurs fois par jour à la fin de la campagne !

7°) Je ne savais pas que Daniela Lumbroso est mariée avec un ex de SOS Racisme et dirgeant du PS.

8°) On se rend compte à quel point les instituts de sondage dépendent des partis... le PS achète ses sondages à CSA et l'UMP à Sofres.

9°) On découvre combien les relations entre Hollande et Royal sont tendues... mais là je trouve que le livre va un peu loin.

10°) On se rend compte à quel point Jean-Marie Colombani et Le Monde ont été dans les soutiens très forts de Ségolène.

Ce que je n'ai pas aimé :

1°) On ne sait pas où se place les deux femmes qui ont écrit ce livre. S'agit-il d'un acte de trahison ? S'agit-il de propos rapportés ? On ne sait donc pas si ce qui est crédit est complètement crédible.

2°) La couverture est tellement moche que j'ai choisi de mettre celle d'une oeuvre homonyme : 

Le monde chinois (volume 2)

Le monde chinois +++I (N°13444)

Aujourd'hui, mercredi 16 mai 2007, j'ai fini de lire le livre de Jacques GERNET, Le monde chinois, 2. L'époque moderne, Pocket 302, 2005, 1ère édition, Armand Colin, 1972.

Ce que j'ai aimé :

1°) Dans un style clair et limpide, l'auteur dresse les grandes évolutions politiques et culturelles de la Chine depuis les Song (Xe siècle) jusqu'à la fin du XIXe siècle.

2°) Je connais un peu l'histoire de la Chine cela m'a permis de réviser mais j'ai découvert un empereur avec une grande personnalité : Hongwu (1368-1399) le fondateur de la dynastie Ming (un fils d'ouvrier agriciole et oui !!!! ).

3°) J'ai vraiment appris que les armes à feu avaient été utilisés par les Chinois bien avant les Européens (je croyais qu'ils n'utilisaient la poudre que pour des feux d'artifice). De même, l'imprimerie avec des caractères mobiles a été utilisé en Chine avant l'Occident.

4°) L'auteur porte avec justesse la question de savoir en quoi la Chine a subi un retard par rapport à l'Occident. Rien n'est évident avec le XIXe siècle. Ce siècle a conduit la Chine a s'affaiblir en raison de problèmes avant tout internes avec de nombreuses guerres civiles (notamment avec les Taïpings).

5°) J'ai appris que c'est au milieu du XVIIIe siècle en 1759 (sous l'empereur Qianlong) que la Chine a connu son apogée territoriale : 12 millions de Km² (contre un plus 9 millions aujourd'hui).

Ce que j'ai moins aimé :

1°) J'avoue que je me suis un peu perdu dans les chapitres consacrés à l'évolution intellectuelle. On erre désespérément entre les listes de nombreux penseurs dont finalement on ne retient pas grand chose.

Qui connaît Madame Royal ?

Qui connaît Madame Royal ? ++ I (N°13440)

Aujourd'hui, samedi 12 mai 2007, je viens de finir le livre d'Eric BESSON, Qui connaît Madame Royal ?, Grasset, 2007.

Ce que j'ai aimé :

1°) C'est un ouvrage dans lequel on sent vraiment les sentiments d'un député socialiste, de tendance social-démocrate, qui s'est senti trahi par le manque de sérieux de Ségolène Royal, ses a-peu-près, son tout pour la com' et son refus de la réflexion en profondeur (par exemple sur l'avenir de la politique nucléaire).

2°) On se rend compte aussi des coups bas dont les socialistes ont été capables entre eux... Certains pseudo-amis d'Eric Besson n'ont pas hésité à faire courir le bruit qu'il avait des problèmes dans son couple. Certains socialistes s'étaient déjà montrés sectaires envers Besson car ils venaient du monde de l'entreprise et revendiquait sa proximité avec Jean-Marie Messier.

3°) On a le témoignage ici d'un homme politique qui semble vraiment avoir cru au rôle qu'il a pu avoir sur le terrain en tant que maire et député à Donzère dans la Drôme.

4°) C'est un livre qui réussit à faire apparaître François Hollande comme un homme formidable. A mes yeux ce n'était pas gagné d'avance.

5°) L'ouvrage nous dépend le parti socialiste comme une vieille machine sclérosée qui pratique une polysynodie qui tourne à vide... et qui a laissé un vide dans lequel Ségolène Royal a pu s'engouffrer.

6°) Un passage à retenir page 140, lors duquel en 2006, lors d'une réunion sur le projet Ségolène Royal fait un bide. En effet après les brillantes interventions des éléphants sur la politique budgétaire, celle-ci se contente d'affirmer : "Ce qui m'importe,c'est que le budget de la Nation soit participatif". Une formule creuse, sans aucun sens et qye tout le monde s'est empressé d'oublier.

Ce que je n'ai pas aimé :

1°) On a quand même du mal à comprendre comment Eric Besson qui a voté socialiste depuis 1980 et qui a été député depuis 1997, pour finir secrétaire chargé de l'économie du PS a pu se retrouver dans les meetings de Nicolas Sarkozy. Tant mieux pour ce dernier mais il est dommage que le livre n'explique pas comment Besson est passé de l'anti-Royalisme a un soutien ostensible pour Nicolas Sarkozy que par ailleurs quelques mois plus tôt il avait traîné dans la boue en parlant de "néo-conservateur américain à passeport français".

2°) Un livre qui nous conduit donc à nous interroger sur les convictions profondes de nos hommes (et femmes !) politiques. A quels moments sont-ils sincères ? A quels moments s'expriment-ils comme ils le font parce qu'en fait ils sont un rouage d'un appareil partisan.

Mémoires sur la vie privée de Marie-Antoinnette

Mémoires sur la vie privée de Marie-Antoinette ++I (N°13339)

Aujourd'hui, vendredi 11 mai 2007, je viens de finir le livre de Madame Campan, Mémoires sur la vie privée de Marie-Antoinette, Folio 2 € N°14519, 2007, publiés pour la 1ère fois vers 1822.

Ce que j'ai aimé :

1°) cela permet de connaître la vie privée de Marie-Antoinette de 1770 (son mariage) à 1778 (la naissance de son 1er enfant). On découvre une Marie-Antoinette ingénue qui commet des fautes mais n'a pas un mauvais fond.

2°) Certains jugements sont très réussis : à propos de Louis XV : "son règne, assez paisible, avait conservé une force imprimée par la puissance de son prédécesseur ; d'un autre côté, sa faiblesse avait de même préparé les malheurs de celui qui règnerait après" (page 47) et à propos de Louis XVI : "Il savait parfaitement l'Histoire, mais peut-être n'en avait pas assez étudié l'esprit" (page 80).

Ce que j'ai moins aimé :

1°) On reste un peu sur sa fin... c'est la logique de la collection : le livre ne fait que 126 pages et il s'arrête en 1778, plus de 11 ans avant que les choses sérieuses ne commencent.

2°) Il y a des fautes grossières dans les notes de bas de page : page 35 (les rois et les reines de France enterrés à Reims !!!) et page 60 (Philippe d'Orléans, dit Philippe Egalité, frère de Louis XVI !! )

Rodogune

Rodogune ++++ (N°13438)

Hier, mercredi 9 mai 2007, j'ai fini de lire la pièce de théâtre de Corneille, Rodogune, folio théâtre N°89, 2005, pièce écrite en 1644-1645.

Ce que j'ai adoré :

1°) Je suis un fan de Corneille (pas le chanteur, l'écrivain...). Récemment, j'avais été déçu par la dernière pièce de Corneille que j'avais lu (Suréna). Or, avec Rodogune, on retrouve le Corneille de la grande époque avec de magnifiques tirades et des rebondissements à foison.

2°) La pièce se passe à l'époque hellénistique, dans le royaume Séleucide de Syrie. La méchante est une Cléopâtre (pas la célèbre) qui veut garder tout le pouvoir pour elle et est prête à tuer mari et fils pour cela.

3°) Les deux frères jumeaux, Antiochus et Seleucus, incarnent un bel amour fraternel.

4°) Cette collection offre une bonne présentation de la pièce, son contexte, sa réception par le public. Les notes sont très bien faites.