Pour les amateurs de photographies et d'histoire, voici une affiche à ne pas râter à la Bibliothèque historique de la Ville de Paris, rue Pavée, dans le 4e arrondissement. Celle intitulée : "Les Parisiens sous l'Occupation". La visite permettra de prolonger celle que certains ont pu faire à l'Hôtel de ville lors de l'exposition "Paris en couleurs" à laquelle j'avais consacré un article sur 4e que j'aime.
Avec cette nouvelle exposition, le visiteur découvrira la vie quotidienne à Paris pendant l'Occupation et à la Libération grâce à de rares clichés en couleurs (les prises de vue d'André Zucca). Comme le rappelle un cartel qui cite Jean-Pierre Azéma (un habitant du 4e et mon ancien prof à Science Po de 1989 à 1990), Goebbels le chef de la propagande nazie voulait que Paris continue à donner une image d'animation (avec aussi peut-être l'idée que la France était le pays du plaisir et de la désinvolture). Par conséquent, on ne peut voir que sur de très rares clichés le sort des Juifs pendant l'Occupation. Ce n'est cependant pas un hasard s'il s'agit de photographies prises autour de la rue des Rosiers et de la rue de Rivoli (dans le 4e arrondissement). Le 4e arrondissement était et reste un quartier où la communauté juive est fortement implantée.
Parmi les clichés qui ont retenu mon attention, une vue de l'angle de la rue des Tournelles à l'angle avec la rue Saint-Antoine, à l'emplacement de l'actuel magasin Le Nôtre : on peut voir une vitrine placardée avec une propagande qui cite le maréchal Pétain : "La famille est la base de la société".
De plus, beaucoup des photographies ont un intérêt artistique indéniable. Je pense toujours pour le 4e à une splendide vue d'un arche de la place des Vôsges (pour ceux qui achèterait le livre de l'expo, on peut la trouver à la page 121).
Autre intérêt de l'exposition pour les amoureux du centre de Paris (même si ce n'est pas le 4e arrondissement) : les vues des Halles avec toute leur animation avant le déplacement des grossistes à Rungis et la destruction des pavillons de Baltard.
A voir donc avant le 1er juillet 2008. Autrement, on peut acheter ou consulter le livre de l'exposition paru chez Gallimard (35€).
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