Située dans le quartier Saint-Merri, la rue de la Reynie se prolonge vers l'ouest dans le 1er arrondissement.
En lisant récemment le livre d'Eric Hazan, L'invention de Paris (voir mon article sur Heliosse), je me suis rappelé que cette rue rendait hommage à un grand serviteur de Louis XIV : Gabriel Nicolas de La Reynie (1625-1709), le 1er Lieutenant de Paris, charge dont il a été titulaire de 1667 à 1697.
A la demande du Roi-Soleil, La Reynie a fait installer dans Paris près de "trois mille lanternes -cages de verre protégeant des chandelles, accrochées par des cordes à la hauteur du premier étage des maisons". C'est donc à La Reynie que Paris a pris dès l'Ancien Régime le surnom de "Ville-lumière" (je cite Eric Hazan). Le but de cet éclairage était de rendre Paris plus sûr la nuit.
La rue porte ce nom depuis 1822. Un hommage de la Restauration à ce grand serviteur du Roi-Soleil. La Reynie a appliqué de manière particulièrement sévère la répression envers les Protestants après la Révocation de l'Edit de Nantes en 1685.
La Reynie est donc à l'origine de "Paris Ville-Lumière" mais ayant appartenu au "Grand Siècle" il n'est donc pas un représentant du siècle des "Lumières" qui est plutôt l'époque d'un de ses successeurs comme Lieutenant de Paris, Antoine de Sartine.
Chose étrange dont je me suis rendu compte en "boîtant" pendant la campagne des municipales de 2008, la rue de La Reynie commence côté impair au N°9 et côté pair au N°18. Après enquête cela est dû au fait qu'avant l'aménagement du quartier Beaubourg dans les années 1970, la rue de la Reynie avait un prolongement vers l'Est en léger déport vers le Nord (on peut s'en rendre compte car, dans l'axe de la rue actuelle, il y a un immeuble du XVIIIe siècle). Ce prolongement de la rue de La Reynie passait à l'emplacement des constructions dont la façade donne sur la rue Edmond Michelet.
La largeur de la rue actuelle montre qu'il s'agit d'une artère considérablement élargie au XIXe siècle à l'époque des travaux d'Haussmann et de la percée du boulevard Sébastopol. Comme pour la rue du Bourg-Tibourg, les ardeurs destructrices ont heureusement cessé et cette rue fait aujourd'hui comme une petite place agrémentée d'arbres.
Sur un plan de Paris en 1850, la rue de la Reynie apparaît "en biais". A l'époque, elle n'était pas parallèle à la rue des Lombards. Tout comme cette rue, elle finissait à l'Ouest au niveau de la rue Saint-Denis mais elle s'en éloignait en partant vers l'Est ce qui formait un pâté de maisons en forme de trapèze.
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