Une photo de la rue des Archives qui date un peu... à l'époque il n'y avait pas encore le daily monop'. Je l'aime bien cette photo !
Je viens d'être ouspillé pour lâcheté par une riveraine de la rue des Archives car je n'avais pas consacré d'article aux travaux envisagés suite à un récent "conseil de rue" (dont je suis membre). Je répare ma faute par cet article !
Après la 1ère réunion générale organisée (voir mon article du 13 février 2009), la maire Dominique Bertinotti a renoncé à un réaménagement en profondeur de la rue des Archives. Par la suite, j'ai participé aux deux réunions de "Conseil de rue" qui devaient permettre de parvenir à un accord. Le principal problème concernait la gestion des terrasses du Cox et de l'Open Café dont les débordements posent des problèmes réguliers. Lors de la réunion du 28 avril 2009, la vingtaine de membres a été invitée à envisager les solutions à ce problème de cohabitation.
Une solution a été écartée : celle qui consistait à piétoniser la rue située juste derrière (square Sainte-Croix-de-la-Bretonnerie) car elle posait le problème du contrôle et de la gestion de cet espace. Un remède miracle a été adopté à une majorité écrasante. Il consiste à supprimer les places de parkings situées juste devant le Cox et l'Open Café.
Pendant la discussion, je ne me suis pas senti libre de pouvoir parler librement. En effet, une pression morale très forte a été mise sur les membres du Conseil de rue puisqu'un refus de la solution miracle était présenté comme une odieuse marque de rejet, voire de crime homophobe. Les talents oratoires du président du SNEG ne sont plus à prouver. On a entendu ce dernier qualifié de "débile" une personne qui n'avait pas le même point de vue que lui sur les parkings pour deux roues (je ferai bientôt un article sur la question). Quant à la patronne d'un bar de la rue, elle a agressé verbalement le président de l'Association Vivre le Marais ! ("ah c'est vous Gérard Simonet... ah ben j'aurais honte si j'étais vous" : le niveau a parfois volé bien bas !). Précisons en outre qu'un membre du cabinet de la maire -fort sympathique au demeurant-, s'était invité à cette dernière réunion et s'était mis à l'écart pour entendre les propos des uns et des autres. Quelle était la signification de sa présence ? Etait-il simple témoin ou bien était-il là pour pouvoir faire "remonter" des prises de position que nous aurions eu pendant cette réunion. Ce n'était pas clair ! Lors de la 1ère réunion, seuls les médiateurs étaient présents.
Or, la solution proposée parassait simple. En supprimant les places de parking, elle permettrait d'agrandir l'espace disponibe et donc aux deux bars de pouvoir accueilir leur clientèle sur le trottoir tout en gardant un passage sur le côté pour les piétons (le tout séparé par des bacs à fleurs). Sur cette photo ci-dessous que j'ai prise le 1er mars (à l'occasion du tournage d'un film), on se rend à peu près compte de la largeur disponible :
La rue des Archives, vue le 1er mars 2009
Dans le vote final, les participants au Conseil de rue devaient soit valider cette proposition soit refuser tout changement. Ils ont donc très largement opté pour l'élargissement du trottoir.
Je n'ai PAS PRIS PART AU VOTE pour deux raisons. En tant que géographe, je dirais que se pose un problème d'échelle :
1°) J'estime que pour les membres du Conseil de rue (en présence des patrons des bars concernés qui sont plutôt sympathiques), il était difficile de sembler être sourd à leurs demandes et il paraissait somme toute plus facile de choisir une option dont les éventuelles conséquences ne les concernaient pas directement. Par exemple pour ma part, quels que soient les effets de l'agrandissement des terrasses du Cox et de l'Open, mon appartement ne donne pas sur la rue : en aucun cas, je ne serai directement gêné par les conséquences de ma décision. Accepter l'agrandissement du troittoir était la solution de facilité. Elle évitait le conflit. Or ce qu'il faudrait c'est une approbation à une échelle plus réduite de façon à ce que les riverains directement concernés par cette décision puissent avoir voix au chapitre. Ce sont eux qui sont doivent donner leur accord !
2°) Plus gravement, on nous demande à l'échelle d'une rue de prendre une décision qui risque d'avoir des conséquences bien plus larges. Par la suite, pourquoi les bars, les restaurants et cafés qui ne respectent pas la règlementation concernant les terrasses ne prendront pas prétexte de ce qui s'est passé rue des Archives pour exiger une suppression des places de parkings et un agrandissement de leur terrasse ? On fait prendre par un conseil de rue, une responsabilité qui relève des seuls élus. Ce sont eux qui doivent prendre cette décision qui relève de la politique de la ville dans son ensemble.
Dans cette affaire, je trouve que la municipalité n'a pas joué cartes sur tables à au moins à deux titres :
1°) Lors de la réunion initiale, la maire Mme Bertinotti a affirmé que la règle était la même pour tous. Elle a ainsi défendu que le Cox et l'Open devrait avoir droit leur terrasse. J'aimerais alors comprendre pourquoi la municipalité s'est semble-t-il acharné juridiquement contre une créperie de la rue Jean Du Bellay. Elle a interdit l'installation de petites tables qui ne gênaient pas le passage (pas plus grandes que celles que le Cox installe en journée). Après avoir perdu en 1ère instance au tribunal administratif, il a fallu un procès en cour administrative d'appel pour que la petite terrasse soit finalement interdite. Si je me trompe je veux bien être démenti mais c'est en tout cas la version qui m'a été rapportée. Dans la gestion des terrasses, il y a donc deux poids deux mesures.
2°) Avec le Cox et l'Open, Mme Bertinotti ne savait trop comment faire. Elle ne pouvait pas prendre le risque d'être accusée d'homophobie. Il est en effet, d'une part, certain qu'elle ne l'est pas et, d'autre part, il ne serait pas pour elle très judicieux de prendre le risque d'une telle accusation dans notre quartier. Cependant, elle ne voulait pas être accusée d'avoir fait le jeu des cafés contre les riverains. Elle a donc préféré tel Ponce Pilate s'en laver les mains... c'est-à-dire demander à un Conseil de rue de prendre la décision de l'accord. C'est pourquoi je n'ai pas pris part à ce vote. La municipalité aura beau jeu désormais de dire que les membres du Conseil de rue se sont prononcés et qu'elle ne fait qu'appliquer une décision validée par les riverains. Tout en étant membre de ce conseil de rue, je conteste sa légitimité à voter un tel accord. !
Dans mon article du 13 février, suite à la réunion initiale, j'affirmais que la rue des Archives méritait une vraie concertation or, finalement, je garde un profond sentiment de malaise à l'égard de ce qui s'est passé.
Le dossier est complexe et il est un peu facile de s'en remettre à une décision du conseil de rue.
A lire : l'article écrit à ce sujet sur le blog Vivre le Marais !
Deux personnes m'ont signalé qu'elles n'avaient pas réussi à m'envoyer leurs commentaires... J'ai même été accusé de censure par un de mes amis ! Un phénomène que je ne m'explique pas... Si le problème persiste, n'hésitez pas à m'envoyer un mail avec le contenu de votre message : [email protected]
Rédigé par : L'Indépendant du 4e | mardi 05 mai 2009 à 11h27
Tu as raisons: c'est aux habitants de prendre la décision, et non pas un "conseil de rue", un " bidule ubuesque" tout en bricolage!
Cela ressemble terriblement, in fine, à l'utilisation de fonds publics à des fins de favoritisme privé, et qui pourra dire le contraire: s'appuyer sur le "conseil de rue"? Cà mérite autre chose que cette pseudo-concertation.
L'électoralisme ou "la pêche aux voix" ne doit pas primer sur la gestion équilibrée de la Ville; c'est pour celà que les gens votent!
La démocratie participative montre au grand jour toute sa "perversité"; et si ce projet devait aller plus avant, il s'agira, sans nul doute, de la plus grosse faute politique de Mme. le Maire, pourtant, par ailleurs, sachant démontrer un souhait d'équilibre dans d'autres affaires. Mais là, on est sur la ligne jaune.
Rédigé par : jean-pierre | lundi 11 mai 2009 à 19h18
La composition du conseil de rue, à travers ses participants, n'est malheureusement pas représentative : autant de commerces représentés que d'habitants, essentiellement les bars du périmètre Archives-Ste-Croix, alors que la réalité serait de 50 commerces pour 750 habitants, selon les chiffres de la Maire : nous sommes loin du compte ; en outre, un grand nombre de participants se présente avec la double casquette de commerçants et d’habitants, tout en ne défendant que les intérêts des commerçants : où est la parité, l’égalité des chances ? Sachant, en outre, qu'une majorité des habitants non commerçants travaille en dehors du quartier, souvent loin, on imagine comme il leur est facile de participer à ce conseil de rue, contrairement aux commerçants qui ont l'avantage d'être sur place...
Par ailleurs, je remarque qu'aucun autre commerce de la rue des Archives, à part le garage du 46, n'était présent : se désintéressent-ils de la question, ou se désolidarisent-ils de leurs confrères à licence IV (qui ne travaillent pas sur les mêmes tranches horaires, soit dit en passant) ?
« L’écrasante majorité» qui aurait voté le projet d’élargissement du trottoir devant le COX et l’OPEN ne correspond à aucune réalité !
Nous avons une fois de plus le sentiment de faire le jeu d'une parodie de démocratie, à laquelle nos élus et nos gouvernants, de gauche comme de droite, semblent s'adonner de plus en plus volontiers.
Il ne devrait pas être nécessaire de leur rappeler que ce sont nos impôts qui constituent le budget dont ils se sont vus confier la gestion, et ce par la grâce de nos votes... Nous avons fait un rêve, celui d'avoir notre mot à dire et d'être entendus. Nous sommes, une fois de plus, loin d'une véritable concertation
PS : Nous apprenons que le COX projetterait d’ouvrir, outre le Free DJ, une boîte de nuit de 500m2 rue Pierre-au-Lard, derrière le théâtre Essaïon…
Rédigé par : M. BERNARDON-FONTAINE | dimanche 17 mai 2009 à 21h33
35 à 40 appartements directement genés par la proposition honteuse du maire d'élargir au droit du cox et de l'open ET aucun habitant présent à ce conseil de rue en dehors des gerants des commerces .
Quelle crédibiité pour ce vote ?c'est un tour de passe passe pour gogos .
Fermer le cox et la rue redevient agréable
Rédigé par : dan | lundi 18 mai 2009 à 20h16
Il est excessif de dire qu'il n'y avait AUCUN habitant. J'habite rue des Archives depuis 1996. Je n'étais pas le seul riverain présent lors de ce Conseil de rue. C'était aussi le cas, par exemple de Mme Bernardon-Fontaine. De plus,il y avait même le représentant d'une co-propriété située dans l'immeuble du Cox...
Cela ne retire rien aux arguments que j'ai utilisés pour dénoncer la méthode qui a été choisie.
Rédigé par : L'Indépendant du 4e | mardi 19 mai 2009 à 10h12
tout le monde parle du cox, mais quid du bears den, autre bar gay réservé aux bears (=hommes poilus) situé rue des lombards (près du chant des voyelles) où les clients profitent de la rue piétonne pour envahir toute la largeur de la rue en début de soirée. difficile alors de se frayer un chemin.
Rédigé par : olivier francheteau | vendredi 22 mai 2009 à 10h41
En ce qui concerne les "bears", il faut tenir compte du volume de beaucoup des clients qui n'ont pas que la pilosité comme point commun avec les plantigrades ... Les données sont (un peu) différentes.
Cependant si cela crée une gêne, je comprends que cela puisse aussi être mal accepté par les riverains.
Quel dommage que cela se situe hors du périmètre du Marais et donc de l'aire qui bénéficie de la vigilance éclairée de l'association Vivre le Marais !
Rédigé par : L'Indépendant du 4e | vendredi 22 mai 2009 à 21h11