Depuis le printemps dernier, on a vu cette campagne sur les panneaux d'affichage et dans les journaux distribués par la Ville de Paris.
L'information donnée ici est consternante : "16 000 vélos vandalisés et 8 000 vélos disparus" ! Cela appelle plusieurs commentaires :
1°) Il faut rappeler que le nombre total de vélib' en circulation dans Paris est de 20 000 ! Cela permet de prendre conscience de l'ampleur des dégâts (16 000 c'est d'ailleurs le nombre "d'engins" qui avaient été mis en circulation lors de la création de Vélib' en juillet 2007).
2°) Il faut rappeler que le contrat passé avec J.-C. Decaux a permis a celui-ci de se payer grâce aux panneaux d'affichage que l'on peut voir un peu partout dans Paris.
3°) Ce contrat prévoit que si plus de 4% du parc de vélos est détérioré, la Ville de Paris doit payer à J.-C. Decaux un dédommagement financier. Si le quota des 8% est dépassé l'entreprise est en droit de demander une renégociation du contrat. Il pourrait en coûter 1,6 millions d'euros par an aux contribuables parisiens.
4°) Cette campagne laisse entendre que ce sont les Parisiens eux-mêmes qui dégradent les Vélib's.
Que faut-il en conclure ?
1°) Je pense depuis son lancement que Vélib' a été une erreur. Je sais que je suis minoritaire mais j'assume mon point de vue. Cela aurait peut-être été moins tape à l'oeil mais la Ville de Paris aurait gagné à mener une politique incitant les Parisiens à s'équiper de leur propres vélos. Vélib' repose sur la propriété collective des vélos, mais mystérieusement les vélos sont beaucoup mieux entretenus quand ils sont choyés par leurs propriétaires. Si on avait fait payer à J.-C. Decaux l'usage des panneaux publicitaires dont il dispose, il aurait été possible de donner des vélos aux Parisiens qui n'avaient pas les moyens de s'en acheter (et je parle de vrais vélos, pas de ces chars d'assaut à deux roues qui sont si difficiles à manoeuvrer).
2°) Il faudrait inciter tous les immeubles et toutes les zones commerçantes à se doter de parkings où les Parisiens peuvent laisser leur vélo sans craindre de le voir disparaître.
3°) Avec Vélib' on a fait tout le contraire puisqu'il y a même des endroits où les parkings pour vélos qui existaient on été supprimés pour être remplacés par... des stations Vélib.
Vélib' a certes développé l'usage du vélo à Paris mais une autre politique moins coûteuse et plus efficace pouvait conduire aux mêmes résultats. C'est la solution démagogique, idéale pour faire la propagande d'une municipalité qui préparait sa réélection en 2008 qui l'a emporté... Tant pis pour les contribuables !
Commentaires
Vous pouvez suivre cette conversation en vous abonnant au flux des commentaires de cette note.