On trouve dans Paris de nombreuses rues, places ou avenues qui portent le nom de "grandes batailles" comme par exemple dans le 4e arrondissment la rue de Rivoli ou le boulevard de Sébastopol.
Certains pays, par exemple nos amis Anglais, continuent de célébrer dès que cela est possible toutes les victoires dans lesquelles leurs armées se sont illustrées.
Nous célébrons aujourd'hui l'anniversaire d'une terrible bataille qui n'a en fait d'avenue ni dans le 4e arrondissement ni ailleurs dans Paris : la bataille de Malplaquet qui eu lieu il y a 300 ans exactement le 11 septembre 1709. Elle a eu lieu sur le sol français dans un lieu-dit de la commune de Taisnières-sur-Hon (village du département du Nord, situé à quelques kilomètres aujourd'hui de la frontière belge).
Cette bataille est importante à plusieurs points de vue :
- elle marque la fin d'une série de défaites françaises. Marlborough et le prince Eugène qui avaient ensemble et séparément connus des succès retentissants contre la France sont tenus en échec. Cela sauve la fin du règne du Roi soleil : le maréchal de Villars sauve la France d'un désastre. Cette victoire permettra au petit-fils de Louis XIV, Philippe V de Bourbon de se maintenir sur le trône d'Espagne.
- c'est une des journées les plus noires dans l'Histoire militaire européenne : en huit heures de combat 22 500 alliés (les armées du Royaume Uni et du Saint-Empire) et 11 000 français furent tués. Plus de 30 000 victimes en une journée et un seul lieu : des pertes que l'on ne retrouvera que dans les batailles les plus sanglantes de la 1ère et de la 2e guerre mondiale.
La bataille de Malplaquet ne mérite donc peut-être pas de donner son nom à une avenue mais elle méritait cependant que l'on s'en rappelle. Ce blog me donne cette liberté !
Pourquoi s'étonner que la France oublie ses victoires passées ? Nos élites, qui sont en train d'accumuler tous les non sens stratégiques possibles depuis 30 ans, ont une vision culpabilisatrice de notre histoire : tout ce que nous avons fait est mal. Pour elles, être fier d'être Français, c'est être fasciste. Ne sont plus célébrés aujourd'hui que les étrangers et les "communautés". Enfin, ce phénomène n'est pas nouveau, Voltaire passait son temps à dire du mal du Royaume dans toutes les cours d'Europe qui voulaient bien flatter son amour propre et remplir sa bourse
Rédigé par : Lionel | dimanche 20 septembre 2009 à 16h08