J'ai déjà utilisé cette photo pour illustrer un article du 25 mai 2009. Je la réutilise car la question de la vidéo surveillance a provoqué de longs débats lors du conseil d'arrondissement du 4e mardi 17 novembre. Cela nous a valu de voir la séance se finir à un horaire quasi record : 21h40.
Je ne reviendrai pas sur le grand scepticisme que je ressens vis-à-vis de la politique de l'installation des caméras. Malgré le point de vue différent de nombreux de mes amis, je suis plutôt contre ses caméras pour deux raisons :
1°) Si l'argent utilisé pour leur installation et leur utilisation était dépensé pour embaucher des policiers, je trouverai pour ma part cela beaucoup plus judicieux.
2°) Ces caméras nous font rentrer dans une logique où peu à peu au nom de la sécurité tout sera surveillé. On met le doigt dans un engrenage dont on ne connaît pas la fin. M'intéressant de près à l'Histoire, je sais qu'elle nous réserve des surprises, parfois pas très sympathiques. Avec des caméras banalisées à tous les coins de rue, on risque de permettre la pérennisation d'un Etat totalitaire qui pourrait se mettre en place.
Lors du débat, plusieurs positions sont apparues :
- les élus UMP et Nouveau Centre assument l'installation des caméras décidée par le Préfet de Police puisque cela est dans la logique de la politique voulue par le gouvernement... avec lequel je ne suis absolument pas d'accord sur ce sujet.
- à gauche par contre, l'éventail des points de vue laisse presque penser qu'il y a autant de positions que de conseillers. Cela va de l'opposition farouche défendue par Corinne Faugeron jusqu'à un soutien du projet au nom de l'évolution de la société -le tout emballé avec une "charte"- qu'a soutenu Christophe Girard, le maire adjoint à la Culture... Mme Faugeron n'a pas hésité à parler de position "faux cul"... et celui qui reste mon ami (malgré mon désaccord profond avec lui sur ce sujet) Vincent Roger a évoqué une séance de "calinothérapie" à propos du "voeu" proposé par la majorité municipale pour encadrer le dispositif de vidéo-surveillance.
Pour finir, la décision d'installer les caméras a été votée par 7 conseillers d'arrondissements, 4 se sont abstenus (Mme Mukizwa, MM. Lapeyronnie, Pouriat et Jean-Baptiste) et 2 ont voté contre (Mme Faugeron et Mme Zarka).
Ce que je regrette, quelles que soient les positions que l'on peut avoir, c'est que le débat préalabre à l'installation des caméras de surveillance comme cela avait été promis lors du Conseil d'arrondissement du 4 mai 2009 (voir l'article que j'avais écrit : "Vidéo-surveillance ou vidéo-protection. Un débat s'impose de toute façon") n'a pas eu lieu.
Lors du compte-rendu fait dans le 4e arrondissement par Bertrand Delanoë le 16 novembre dernier, celui-ci a rappelé que la "vidéo-surveillance" faisait partie de son programme... Je ne suis pas sûr que tous ceux et toutes celles qui ont voté pour lui (et même l'ont soutenu en se présentant sur ses listes) y ont beaucoup prêté attention...
Pour un complément d'information lire le très bon article du site Paris.Tribune.fr consacré à la question.
Je crois que certains d'entre nous ont une attitude irrationnelle à l'égard des caméras. Je pense que le livre d'Orwell (1984, Big Brother etc ...) y est pour quelque chose. La caméra n'est jamais qu'un regard électronique, qui s'ajoute aux millions de regards qui se posent sur nous en permanence et que nous sollicitons toujours plus avidement dans des démarches exibitionnistes qui vont du naturisme, à la télé-réalité, facebook, les blogs et autres pratiques en expansion. Dès qu'on entre dans un magasin, aujourd'hui, on est filmé. Personne ne s'en offusque.
Il ne faut donc pas confondre le moyen et l'usage qui en est fait. Dans un régime totalitaire, les exactions ne sont pas commises par les outils de surveillance mais par ceux qui sen servent. Privez les de ces outils, ils sauront bien trouver d'autres moyens d'oppresser les gens et de les torturer moralement et physiquement. Dans un régime sain d'esprit, comme il s'en trouve maintenant dans les pays de cette Europe unie qu'on a fini par bâtir sur les ruines du despotisme nazi et des démocraties populaires, je ne crois pas qu'il faille s'effaroucher de caméras qui sont là pour réguler le trafic et les comportements aberrants.
Gérard Simonet
Rédigé par : gérard simonet | mercredi 25 novembre 2009 à 12h10
Les caméras, peut-être, mais le plus efficace resterait sans nul doute le rétablissement de la peine de mort !
Rédigé par : Lionel | mercredi 25 novembre 2009 à 23h32
Lionel, STP, arrête de tomber dans la caricature du vieux réac !
Rédigé par : L'Indépendant du 4e | vendredi 27 novembre 2009 à 18h34