En préparant l'Assemblée générale de l'association que je préside, le 4e au coeur, j'ai été conduit à m'intéresser à l'histoire du couvent des Célestins qui se trouvait à l'Est de la rue du Petit Musc à l'emplacement du boulevard Henri IV et de la caserne de la Garde Républicaine. J'ai ainsi découvert grâce à l'ouvrage de CHADYCH, Le Marais, Parigramme (qui je le répète est LA Bible à propos du quartier) que dans l'église du couvent des Célestins on trouvait un monument funéraire dont je n'avais jamais entendu parler : celui où était conservé le coeur de Henri II. Je suis allé faire des photographies au Louvre pour retrouver le musée où cette oeuvre est aujourd'hui conservée.
Henri II étant mort suite à un tournoi, dans le Palais des Tournelles qui se trouvait à l'emplacement de l'actuel Place des Vosges (voir mon article du 10 juillet 2009), la reine Catherine de Médicis a souhaité que le coeur de son mari, reste dans un lieu proche de l'endroit où il avait trépassé : c'est le chapelle du couvent des Célestins qui fut choisie. Le monument où le coeur du roi était conservé était à cet endroit jusqu'à la Révolution. C'était vraiment une très belle oeuvre.
Le piédestal est dû à l'italien Domenico del Barbiere, dit Dominique Le Florentin. On peut y lire des plaques qui rappellent que l'oeuvre était destinée à contenir le coeur du roi par la volonté de son épouse éplorée :
Les Trois grâces qui soutiennent l'urne où se trouvait le coeur d'Henri II sont l'oeuvre du grand sculpteur de l'époque : Germain Pilon.
Comme pour la Vierge de la Déploration, commandée elle aussi par Catherine de Médicis à Germain Pilon et que l'on peut aujourd'hui voir dans l'église Saint-Paul-Saint-Louis, on retrouve des caractéristiques de l'Ecole maniériste française du milieu et de la 2e moitié du XVIe siècle : l'élancement des personnages et notamment de leurs membres. Pour preuve voici un détail des pieds d'une de ses Trois grâces :
Les Trois jeunes femmes soutenaient une urne en bronze doré dans laquelle le coeur royal était conservé. Cette partie du monument a été fondue à la Révolution puis remplacé à la Restauration par une urne en bois.
On notera que ces Trois grâces, par leur sensualité, n'invitent pas vraiment aux vertus chrétiennes. La reine Catherine de Médicis évoque peut-être ici involontairement l'amour par lequel son royal mari était attaché à la belle Diane de Poitiers...
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