Lors du dernier conseil d'arrondissement du 4e, les élus de la majorité municipale se sont très longuement étendus sur leur attachement aux livres à l'occasion du vote du subvention pour le salon des éditeurs indépendants. Ils sont presque tous intervenus avec des trémolos dans la voix pour évoquer de leur passion de la lecture.
Je suis donc encore plus agacé de constater qu'une nouvelle librairie ferme ses portes dans le 4e arrondissement. Il s'agit de la librairie "The Red Wheelbarrow" (22 rue Saint-Paul) qui était une institution parisienne pour tous ceux qui cherchent des livres en anglais.
Je m'étais posé la question de la survie de ce "bookshop" en raison de la fermeture prochaine de l'UFR d'études anglophones de Paris VII située rue Charles V dans le 4e arrondissement. La fin du "The Red Wheelbarrow" est intervenue encore plus tôt que je ne le pensais puisque cet établissement vient d'être vendu.
Je suis bien conscient que l'activité économique qui consiste à vendre des livres est particulièrement fragile en ce moment mais il serait bon que la mairie de Paris et en particulier celle du 4e se pose la question de l'action qu'elle a eu pour agir.
Quand je me suis installé dans l'arrondissement en 1996, on y trouvait un nombre impressionnant de libraires. Mais, depuis, beaucoup d'entre elles ont fermé leurs portes (dont certaines qui étaient réputées pour leur grande spécialisation) : La librairie consacrée à l'Histoire de Paris rue Saint-Louis-en-l'île, la librairie d'archéologie rue Jean Du Bellay, la librairie d'histoire de la Ville de Paris rue Pavée, librairie allemande rue des Blancs Manteaux et une librarie généraliste : la librairie Charlemagne rue Saint-Antoine). Les élus n'ont RIEN fait pour sauver ce qui était une des richesses culturelles du 4e arrondissement. Ils ont laissé transformé ce secteur de Paris en un vaste parc d'attraction pour ventes de fringues et colifichets touristiques.
Comme pour le reste, nos élus de gauche qui tiennent toujours de belles paroles vont nous répondre qu'il n'y a rien à faire.
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