En passant dans la cathédrale Notre Dame pour préparer l'article sur la Crèche 2016, je me suis attardé devant cet immense mausolée auquel je n'avais pas fait attention jusqu'ici. Ce monument est situé dans la chapelle Saint-Marcelle dans la partie Nord-Est du déambulatoire.
En regardant de plus près, je me suis rendu compte qu'il s'agissait de l'archevêque de Paris, nommé suite au concordat de 1801 : Jean-Baptiste de Belloy. Un personnage intéressant pour évoquer les relations entre l'Etat et l'Eglise catholique pendant la période révolutionnaire et impériale. Le cardinal de Belloy a été archevêque de Paris de 1802 à 1808. Je me suis dit qu'il fallait que je fasse quelques recherches sur ce personnage, et je n'ai pas été déçu...
Jean-Baptiste de Belloy a eu une vie pour le moins intéressante puisqu'il a vécu fort longtemps et pendant une période mouvementée. Il est né à Morangles dans l'Oise le 19 octobre 1709. Il avait été évêque de Marseille de 1755 jusqu'à 1791 à l'époque où les relations entre l'Eglise catholique et le gouvernement révolutionnaire sont devenues compliquées. Il n'émigra pas cependant, même pendant la Terreur.
Après avoir surmonté cette période agitée, il devint non seulement archevêque de Paris, mais aussi un notable important de l'Empire. Il fut désigné sénateur et devint même compte d'Empire en avril 1808, deux mois avant ma port, dans sa 99e année.
Il avait été créé cardinal par le pape Pie VII le 17 janvier 1803.
Il avait bien sûr assisté au sacre de Napoléon le 2 décembre 1804. David l'a immortalisé sur le fameux tableaux dévoilé en 1808 :
On ne peut pas manquer de le voir puisqu'il est situé au centre de la monumentale composition :
Pour en revenir au mausolée, il date de 1818, c'est-à-dire qu'il a été inauguré pendant la Restauration. C'est une œuvre du sculpteur Louis-Pierre Deseine (1749-1822)
il est regardé avec une grande dévotion par une femme et une jeune fille :
Sur ce monument, un détail important de la vie du cardinal de Belloy n'est pas mentionné... Il est aussi l'inventeur du percolateur. A l'âge de 91 ans (aidé semble-t-il quand même par son neveu qui était un chimiste) il a mis au point une cafetière appelé la débelloire ou dubelloire en 1800 (avant donc d'être nommé archevêque de Paris).
Grâce à cette innovation, la consommation de café a fortement progressé puisqu'avant cela le café ne se buvait que sous forme d'infusion. L'amateur de café que je suis est donc très redevable envers le cardinal de Belloy.
Source d'info :
- Napolean.org (qui ne mentionne pas l'invention du percolateur)
- Ulul.com (sur l'invention du percolateur).
Je me souviens d'avoir lu que Napoléon lui aurait souhaité de devenir centenaire, probablement lors de sa nomination comme comte, ce à quoi le cardinal lui aurait répondu qu'il ne lui restait donc plus longtemps à vivre...
Rédigé par : Olivier | mercredi 04 janvier 2017 à 13h42