Je reprends la série consacrée aux rues du 4e arrondissement avec cet article consacré au quai de Béthune qui se trouve dans la partie Sud-Est de l’Île Saint-Louis (et donc de l'arrondissement).
Long de 365m, il est compris entre le pont de la Tournelle et le pont Sully :
Il fait 7m80 de large ce qui permet (pour le moment) des places de parkings pour voiture de chaque côté du quai :
C'est un endroit très lumineux puisqu'il est tourné vers le sud avec en face un bras de la Seine assez large et le quai de la Tournelle (5e arrondissement) :
en remontant le quai vers l'Est on peut admirer un magnifique point de vue en direction sur le chevet de la cathédrale Notre-Dame :
Comme le reste de l'ïle Saint-Louis, il a été intégralement loti au XVIIe siècle. Il s'est d'abord appelé le quai du Dauphin puis quai au balcon comme on peut le voir sur le plan Turgot des années 1730 :
Après s'être appelé "quai de la Liberté" à la Révolution, il a pris le nom de quai de Béthune en l'honneur de Maximilien de Béthune, plus connu comme duc de Sully, le fameux ministre de Henri IV et qui a donné son nom a de très nombreux lieux du 4e arrondissement (un hôtel, un pont et une rue) car il y a joué un rôle particulièrement important avec la construction de l'Arsenal et de la Place des Vosges.
Le quai possède un très bel ensemble de façades sur lesquels je reviendrai dans de prochains articles. (Je renvoie aussi vers le site Ile Saint-Louis qui consacre une page très complète à ce quai).
Louis Aragon a écrit un poème intitulé "quai de Béthune" qui est sublime et évoque de manière très émouvante l'ambiance de l'Île Saint-Louis :
Connaissez-vous l'île
Au cœur de la ville
Où tout est tranquille
Éternellement
L'ombre souveraine
En silence y traîne
Comme une sirène
Avec son amant
La Seine profonde
Dans ses bras de blonde
Au milieu du monde
L'enserre en rêvant
Enfants fous et tendres
Ou flâneurs de cendres
Venez-y entendre
Comment meurt le vent
La nuit s'y allonge
Tout doucement ronge
Ses ongles ses songes
Tandis que chantant
Un air dans le noir
Est venu s'asseoir
Au fond des mémoires
Pour passer le temps
Et le vers qu'il scande —
L'amour qu'il demande
Le ciel le lui rende —
Bat comme le sang
Est-ce une fenêtre
Qui s'ouvre et peut-être
On va reconnaître
Au pas le passant
Est-ce Baudelaire '
Ou Nerval un air
Qui jadis dut plaire
A d'anciens échos
Vienne le jour blême
Montrant qui l'on aime
Rendre son poème
A Francis Carco
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