La caserne Napoléon revient dans l'actualité locale puisque récemment, Vincent Roger, le leader de l'opposition munucipale, (mon ami je ne le cache pas) a demandé à nouveau à la maire du 4e arrondissement de s'expliquer sur le futur de cet édifice qui va bientôt être libéré par l'armée (voir son article : "Caserne Napoléon, entre amnésie et absence").
Cela me donne l'occasion de republier un article que j'avais écrit avec Raphaël pour "le 4 que j'aime". Une nouvelle occasion de rappeler combien l'intelligence, le brillot, l'énergie de Raphaël nous manquent. On retrouve dans ce texte la preuve du savoir encyclopédique qui était le sien malgré sa jeunesse.
La place Baudoyer a été aménagée par le préfet Haussmann. L'endroit ne manque pas d'atouts pour aiguillonner notre curiosité. Outre les magnifiques maisons de la Fabrique-Saint-Gervais, très bien mises en valeur par une restauration réussie, et la mairie du Quatrième, nous pouvons contempler les martiales façades de la Caserne Napoléon, qui borde le côté Ouest de la place.
Construite en 1853, sur l'emplacement de soixante-treize maisons abattues entre 1850 et 1851, elle forme un polygone irrégulier, entre la place Saint-Gervais et les rues François-Miron, de Lobau, et de Rivoli qu'il s'agissait de prolonger. Cela a conduit - on l'a déjà signalé - à raccourcir la rue des Mauvais garçons. Concédé par la Ville de Paris, l'important terrain (0,8 hectares) devait recevoir des logements pour 2 000 soldats.
Pourquoi avoir établi une caserne à cet emplacement? C'est que le souvenir des révolutions de 1830 et 1848 était encore frais, et que le programme d'"assainissement" voulu par Haussmann comprenait, à peine voilé, le dessein d'éviter les débordements révolutionnaires. Volonté de marquer l'empreinte du pouvoir, la caserne Napoléon impose donc son architecture sobre et autoritaire, dans un style néo-classique plutôt discret, si on le compare à d'autres constructions du Second Empire. Ses façades devaient être traitées de manière à s'intégrer dans le paysage urbain, entre l'Hôtel de Ville récemment agrandi, la caserne Lobau (en bord de Seine), et la future mairie du IVe arrondissement. La sculpture est reléguée aux frontons : ne manquez pas d'observer les trophées, composés de boucliers, casques et peaux de lions dans la plus pure tradition antiquisante.
L'ouvrage dirigé par Jean-François PERNOT et Luc THOMASSIN, Le patrimoine militaire de Paris, collection "Action artistique de la Ville de Paris", édition Ville de Paris, vous permettra, si vous le souhaitez, d'en savoir plus sur ce bâtiment et son histoire (pages 165-166). Ainsi, vous pourrez découvrir qu'il était véritablement novateur en son temps, offrant des chambres de quarante-huit lits disposés sur quatre rangées !
En 2009, après plus d'un siècle et demi d'occupation des lieux, la Garde républicaine quittera la caserne. Le maire actuel de Paris souhaite y installer des bureaux pour la Ville. [...]
Les commentaires récents