L'Indépendant du 4e Arrondissement de Paris

MCMLXI : Overdose de locations saisonnières, un problème qui commence à être jugulé ?

Le problème des locations saisonnières est une des plaies qui touche Paris et tout particulièrement le 4e arrondissement. Dans mon immeuble, le phénomène était devenu tellement insupportable (je passais mon temps à devoir expliquer à mes voisins les règles à respecter) que c'est une des raisons pour lesquels je me suis "délocaliser" du 4e en 2013.

Mardi soir à la mairie du 4e, une réunion était organisée pour faire le point concernant l'action des pouvoirs publics pour lutter contre ce phénomène :

• depuis le début de l'année, toutes les personnes qui mettent leur appartement en location saisonnière doivent obtenir un numéro d'enregistrement. Cela commence à être fait mais il semble que dans le 4e arrondissement le nombre de propriétaires qui ont fait cette démarche est très insuffisant par rapport à l'importance du nombre de logements mis en location saisonnière.
• la réglementation a changé : désormais tout propriétaire qui met un logement en location saisonnière doit compenser cela en transformant une surface équivalente espace commercial en logement dans la même zone résidentielle (et non plus n'importe où ailleurs dans Paris).
• Les services de la ville chargés de faire des contrôles ont été renforcés. En 2016/2017, 10 000 logements ont été contrôlés.
• Les règlements de copropriété peuvent décider d'interdire les locations saisonnières dans un immeuble.
• La jurisprudence semble évoluer. La Justice a accepté récemment de prendre des sanctions contre les propriétaires qui mettaient en location saisonnière tout un étage et surtout elle prend désormais en compte les nuisances provoqués par la présence de locataires saisonniers pour le reste des autres occupants.

Une des mesures à prendre serait de réduire (comme c'est le cas dans de nombreuses autres villes), la durée maximale pendant laquelle un logement peut être mis en location saisonnière sur une année.

 

MCDXCII : Immobilier : Le 4e arrondissement ne connaît pas la crise...

Dans les années 1990, je me rappelle d'une publicité qui avait beaucoup fait rire jaune dans la première partie de la décennie. Alors que le pays subissait une crise économique profonde en 1993, on voyait une vieille dame qui disait "On nous parle de crise, mais à Sèvres, on ne sait pas ce que c'est la crise".

Le 4e arrondissement en 2014 sembre ressembler à cette vieille dame de Sèvres. Alors qu'en 2014, le prix du m² a diminué de 1%  en un an sur l'ensemble de Paris et a reculé assez sensiblement dans les "arrondissements centraux" [Ce sont les chiffres du 3e trimestre avec la carte parue dans le Journal Le Monde du 28 novembre 2014] avec par exemple -9,3% dans le 2e arrondissement et -7,6% dans le 7e arrrondissement, le 4e arrondissement a connu la plus forte augmentation de Paris avec +3,6%. Il se place désormais à la 2e place pour le prix du m² à Paris avec 11 220€ par m², pas très loin derrière le 6e arrondissement (11 800€/m²). Le 4e arrondissement passe ainsi devant le 7e arrondissement (10 820€/m²).

Certains se rejouiront que le 4e arrondissement deviennent un quartier dédié au luxe qui conduit à l'accélération rapide de la perte de ce qui faisait l'âme du 4e arrondissement qui devient une annexe de l'avenue Montaigne. N'est-ce pas un peu triste ?

La population qui a peut acheter les logements (ou  les louer quand ceux-ci sont mis en location) a des moyens qui conduisent à la flambée des prix des commerces de détail. Cela rend inefficace les tentatives d'installer des logements sociaux. Les personnes à faibles revenus n'ont plus les moyens de faire leur course dans le 4e arrondissement. C'est donc toute la question de la mixité sociale dans l'arrondissement que pose cette flambée du prix du m² dans le 4e arrondissement.

(Notons que le 3e, l'autre arrondissement du Marais, ne connaît pas la même évolution. Sur un an le prix du m² a baissé de 3% et est retombé à 9810€.)

Source pour les statistiques : Article du Journal Le Monde daté du vendredi 28 novembre 2014 à partir d'information des notaires de l'Île-de-France.

 

 

MCCLXXXVI : Un très bel exemple d'immeuble XVIIIe siècle à l'angle rue Saint-Antoine/Impasse Guéménée

A l'angle de la rue Saint-Antoine et de l'impasse Guéménée, on peut observer un très bel immeuble XVIIIe siècle de cinq étages surmonté par des mansardes.

 On voit que les cinq étages ont une très belle hauteur sous plafond comme le montre la taille des fenêtes :

Les fenêtes sont décorées par de très très belles ferroneries :

En outre, un appartement à vendre dans cette immeuble permet de savoir que les logements y sont d'assez grandes dimensions. L'annonce immobilière annonce une superficie de 155 m² et une hauteur sous plafond de 3m80.

Cependant,  l'entrée se fait par le côté au 1 de l'impasse Guéménée et et la porte est relativement exigüe :

Cependant, la porte elle même est décorée par un belle grille en fer forgé qui comprend un type de scène assez souvent visible ailleurs dans le Paris de cette époque. (Il s'agit peut-être d'un décor ajouté au XIXe siècle ) :  

 On peut y noter la présence de deux "faunes", des personnages aux pieds de bouc :

Il est cependant possible que cette entrée actuelle ne soit que la porte de service originelle et que la porte principale ait été supprimée.

 

MCCLXIV : Un immeuble de la rue Sainte-Croix-rue-de-la-Bretonnerie qui tord le cou à une légende

Au 37 de la rue Sainte-Croix-de-la-Bretonnerie, on trouve ce superbe immeuble qui vient d'être restauré. Il abrite le réfectoire du BHV, des bureaux et des logements devenu récemment des logements sociaux (ce qui est tant mieux pour certains des locataires qui occupaient ces appartements et qui sans rien avoir demandé à personne vont payer un loyer beaucoup plus faible !).

Cet immeuble a des dimensions imposantes. Il possède un superbe porche d'entrée qui est situé dans la partie la plus à droite de la façade :

 

Son décor comporte un décor très classique et relativement sobre :

Les nombreues fenêtres qui rythment la façade sur trois étages sont encadrés d'une grande austérité avec cependant d'élégantes petites consoles dans les parties supérieures :

Elles possèdent aussi toutes de très belles barres d'appui qui sont du bel ouvrage de ferronnerie :

Certains détails de l'immeuble sont particulièrement élégants comme la corniche qui orne le sommet de la façade :

 

Enfin cet immeuble tord le cou à une légende que j'ai entendu assez régulièrement. Ce n'est pas Charles Garnier qui a été le premier a signé de son nom la construction d'une de ses oeuvres (l'Opéra). En effet, cet édifice du 37 rue Sainte-Croix-de-la-Bretonnerie est daté de 1851 avec le nom de son créateur : Bonneau.

Avant donc le début de la construction de "l'Opéra Garnier" qui a commencé en 1861 et s'est achevée en 1875.

Juste à côté de cet immeuble, on trouve une construction  dont le décor est beaucoup plus exhubérant (voir article du 5 décembre 2009).

 

 

CMLXII : La Ville de Paris se décide enfin à agir contre les abus de la location saisonnière, notamment dans le 4e

En rouge les secteurs dits de "protection de l'habitation"(carte parue dans le journal Le Monde daté du 27 juillet 2011)

J'ai déjà écrit plusieurs articles sur ce blog pour dénoncer la folie des prix de l'immobilier dans le 4e et la chute régulière du nombre d'habitants. Ces deux évolutions sont en partie dues au développement abusif de la location saisonnière. Depuis quelques années, j'ai assisté dans mon quartier à cette évolution qui, non seulement conduit les loyers à atteindre des niveaux insupportables, mais aussi à pour effet de nombreuses nuisances : nos immeubles familiaux se transforment en hôtels clandestins avec des résidents provisoires fort peu respectueux de leur voisinage. Les immeubles deviennent des lieux de passage sans vie. (Incroyable parfois comme il faut insister pour obtenir un "bonjour" d'un voisin qui n'est là que pour quelques jours). La plupart du temps, les propriétaires s'en moquent éperdument pour peu qu'ils continuent de toucher leur loyer.

On ne peut accuser ce blog de faire systématiquement l'apologie de la politique du maire de Paris. Cependant, je suis content d'apprendre qu'enfin des mesures sont prises.

On peut en effet lire dans un article du journal du Monde daté du 27 juillet 2011 intitulé "La location de logements meublés se développe dans les grandes villes" et écrit par Isabelle Rey-Lefebvre que désormais, la ville de Paris, "considérant que la location touristique de courte durée est une activité commerciale de type hôtelier, la ville attaque en se fondant sur une disposition du code de la construction et de l'habitation (article L. 631-7) qui, dans les grandes villes de plus de 200 000 habitants et les départements limitrophes, soumet le changement d'usage d'un local d'habitation en local commercial à une autorisation relevant, depuis le 1er avril 2009, des maires"

Le 4e arrondissement fait partie des secteurs (en rouge sur la carte qui ouvre cet article) dans lesquels les propriétaires qui sollicitent de changer l'usage d'habitation vers un usage commercial (comme la location de courte durée) doivent compenser auprès de la municipalité le double de ces superficies soustraites à l'habitation.

Je suis attaché au droit de la propriété mais il est quand même normal que les propriétaires ne puissent pas faire n'importe quoi ! Les services de la Ville ont déjà obtenu la condamnation de sept propriétaires à des amendes plus ou moins lourdes (arrêt du 24 mai 2011). Ce sont des voisins excédés par les nuisances qui avaient signalé les logements concernés...

Source :

Isabelle Rey-lefebvre,"La location de logements meublés se développe dans les grandes villes", Le Monde, 27 juillet 2011

Rafaële Rivais, "Paris veut mettre de l'ordre dans ses meublés, Le Monde, 9 août 2011.

 

CMLII : La flambée de l'immobilier continue...

Voici encore un article à propos du prix de l'immobilier dans le 4e. D'après l'enquête publiée par la chambre des notaires au début du mois de septembre, le prix du m² atteint 11 560€ le m² dans le 4e arrondissement. Lors de mon dernier article consacré à cette question (le 28 mai 2011), le prix du m² était de 11 080€.

Notre arrondissement est sur le point de devenir un des plus chers de Paris : si le 6e arrondissement reste en tête (11 690€ le m²), le 5 arrondissement est en 2e position (11 570€/m²) donc tout juste devant le 4e arrondissement.

Après le 4e arrondissement on trouve, en 4e position le 5e arrondissement (10 710€/m²), à la 5e place le 1er arrondissement (10 130€) puis en 6e position le 1er arrondissement (10 600€).

Dans cinq arrondissements, le m² est compris entre 8 000€ et 10 000€ : le 3e arrondissement (9 790€), le 16e arrondissement (9 470€), le 9e arrondissement (8 570€), le 15e arrondissement (8 370€) puis le 14e arrondissement (8 130€).

Puis on trouve six arrondissement dans lesquels le m² vaut entre 7 000€ et 8 000 € : le 17e arrondissement (7 890€), le 13e arrondissement (7 710€), le 11e arrondissement et le 12e arrondissement (7 690€), le 10e arrondissement (7 420€) puis le 18e arrondissement (7 420€).

Dans deux arrondissements, le prix du m² reste inférieur à 7 000€ : le 20e arrondissement (6 700€) et le 19e arrondissement (6 350€).

Comme à chaque fois que j'écris un article consacré à la flambée de l'immobilier, je pense au maire de Paris qui a justifié la forte augmentation de la taxe foncière en disant que les propriétaires Parisiens s'étaient enrichis avec cette forte augmentation du prix de m² et que donc ils pouvaient bien reverser une partie de cette manne (voir mon article du 25 janveir 2010). Le maire de Paris aurait montré une véritable proximité avec les Parisiens s'il avait compris que beaucoup de propriétaires sont les principales victimes de la situation. En effet, toute personne qui aspire à s'agrandir ne serait que de quelques dizaines de m² (je parle en connaissance de cause) doit soit quitter la capitale, soit s'endetter jusqu'au cou. Tout le monde n'a pas les moyens de s'acheter sans problème un logement, voire un hôtel particulier place des Vosges, sur l'île Saint-Louis ou dans le quartier Latin. Il y a quelques petits détails qui échappent à la gauche caviar !

DCCCLXXXVIII : Flambée de l'immobilier : la folie continue

 

Je consacre régulièrement des articles à la folie concernant le prix de l'immobilier dans notre arrondissement. J'ai encore eu un nouveau choc hier matin quand j'ai découvert dans Matin Direct (daté du 27 mai 2011) que le prix de l'immobilier atteignait désormais 11 080 €/m ² dans le 4e arrondissement. Le 4e arrondissement est en 3e position derrière le 7e arrondissement (11 880 €/m²) et le 6e arrondissement (11 870 €/m²).

A chaque fois que ce genre d'information apparaît, je repense à M. Delanoë qui, lors de son compte rendu de mandat dans le 4e en 2009, avait justifié l'augmentation des impôts fonciers en expliquant que les propriétaires parisiens s'étaient considérablement enrichis grâce à la flambée de l'immobilier. Ce genre de propos m'exaspère.

En efffet, je suis moi-même propriétaire de mon (petit) appartement dans le 4e. Je finis très bientôt de rembourser le prêt.Le problème est que si, tout en restant dans le 4e arrondissement, je veux m'agrandir d'une surface équivalante à l'appartement que je viens de payer, il faudrait que je paie le prix du m², 4 fois plus cher qu'en 1998 lorsque j'ai pu acheter l'appartement dont j'étais locataire. Je n'en ai pas les moyens alors que je gagne beaucoup mieux ma vie que quand j'avais 28 ans.

J'ai donc plusieurs possibilités :

1°) Demander un logement social à la mairie du 4e... mais comme j'ai eu la mauvaise idée d'économiser pour pouvoir acheter mon appartement je ne vois pas comment mon dossier pourrait être pris en compte.

2°) Partir vers des secteurs un peu moins chers. Cela ferait quelques heureux (ses) dans le 4e arrondissement mais je suis de plus en plus attaché à cette partie de Paris où j'ai de plus en plus de connaissances. Même dans les rues "plutôt bourgeoises" pour reprendre une surprenante expression de la maire le 8 mai dernier, la vie de quartier existe.

3°) Attendre et espérer un Krash de l'immobilier sachant que même si je vends le mien moins cher, celui que je pourrai acheter dans le 4e arrondissement sera également plus abordable... Je vais peut-être devoir attendre longtemps !

4°) Gagner au loto... mais comme je ne joue pas il y a encore moins de chance que cela arrive !

Bref, pour reprendre un titre d'un ouvrage de Lénine en 1903, "Que faire ? "

Une petite démonstration donc pour prouver à M. Delanoë que la flambée de l'immobilier n'est pas une bonne nouvelle pour les Parisiens.

DCCCLXIV : Construction d'une maison individuelle sur le parvis du Centre Pompidou

 

Hier, en revenant de la piscine des Halles,  j'ai assisté à un étrange spectacle : la construction d'une maison individuelle sur le parvis du Centre Pompidou. Je n'ai pu m'empêcher de penser à la maire du 4e arrondissement, Dominique Bertinotti, qui avait suggéré que l'on pouvait rajouter un étage aux immeubles du 4e arrondissement pour répondre au manque de logements dans le 4e. Pourquoi ne pas construire des maisons individuelles sur toutes les places de l'arrondissement ? 

En ce qui concerne celle-ci, il semble que ce soit une opération publicitaire et que donc elle est destinée à être "déconstruite" pour reprendre la sémantique utilisée par la Ville de Paris à propos du chantier des Halles.

En attendant, on peut observer cette surprenante construction :

DCCLXXXIV : Le prix du m² dépasse le seuil des 10 000 euros dans le 4e arrondissement

 
Je vous invite à lire un article intéressant paru en avant-dernière page du Journal des Finances daté du 27 novembre 2010 avec pour titre "Spectaculaire rebond de l'immobilier parisien". 

On y apprend que le prix du m² dans le 4e arrondissement au 3e trimestre 2010 est en augmentation de +15,4% en tendance annuelle. Pour la 1ère fois, le seuil des 10 000 € le m² est franchi (certes de peu : 10 030 € du m²). Un seul arrondissement dépasse aussi ce seuil : le 6e arrondissement (avec 10 640€/m²). Le 4e arrondissement est ainsi le 2e arrondissement le plus cher de Paris.

On peut lire aussi un article paru dans le Journal Le Monde du 28 septembre 2010 signé Isabelle Rey-Lefebvre. Il avait pour titre "A Paris, acheter un logement devient quasi impossible" avec comme titre d'appel en Une : "IMMOBILIER : pourquoi la classe moyenne est chassée de Paris". Les titres résument à eux seuls le contenu de cet article

DCCLXVII : Une enquête de l'INSEE très intéressante sur le logement et les CSP dans le 4e arrondissement

 J'ai trouvé une enquête fort intéressante sur le site de l'INSEE à propos du logement dans le 4e arrondissement. Il s'agit des résultats du recensement qui porte sur les seules résidences principales.

On comptait, en 2006, 16 611 logements répartis ainsi :

- logements de moins de 25m² : 15,2%

- logements de 25m² à 40m² : 26,9%

- logements de 40m² à 70 m² : 28,9%

- logements de 70m² à 100 m² : 17,5%

- logements de 100m² à 150m² : 8,9%

- logements de plus de 150 m² : 2,6%

 L'enquête réserve aussi plusieurs surprises :

- Parmi ces 16 610 résidences principales du 4e arrondissement, on compte 44 maisons individuelles (4 d'entre elles ont une superficie inférieur à 25 m²).

- L'enquête donne aussi une répartition des catégories socioprofessionnelles "de la personne de référence". On apprend ainsi que le 4e arrondissement est le lieu de résidence principale de 6 agriculteurs exploitants. On peut penser qu'ils doivent faire quelques kilomètres pour se rendre sur leur lieu de travail.

La répartition des catégories socioprofessionnelles (pour les seules résidences principales je le rappelle) était la suivante :

- agriculteurs : 0,04%

- artisans, commerçants, chefs d'entreprise : 5,14%

- cadres, professions intellectuelles supérieures : 35,77%

- professions intermédiaires : 14,69%

- employés : 10,37%

- ouvriers : 3,37%

- retraités : 21,22%

- autres, sans activité professionnelle : 9,40%

 Voilà donc un outil très utile pour étudier l'évolution du nombre de résidences principales dans le 4e arrondissements et la répartition des CSP.

Lire aussi l'article du 10 janvier 2010 à propos de la "population légale dans le 4e arrondissement".