L'Indépendant du 4e Arrondissement de Paris

MDLIV : La rénovation du Mémorial des martyrs de la Déportation est achevée

Le Mémorial des Martyrs de la Déportation est situé à la pointe Est de l'île de la Cité dans le square de l'Île-de-France. Il avait été inauguré le 12 avril 1962 par le Général De Gaulle.

Or, depuis de nombreux mois (même plusieurs années me semble-t-il), cet espace vert était fermé car le mémorial était en rénovation.

J'ai été ravi de constaté début avril que les travaux étaient quasiment achevés certainement en vue de la Journée Nationale de la Déportation qui a lieu ce dimanche 26 avril.

Le retrait des protections a permis de découvrir qu'une nouvelle édicule avait été mis construit. Son esthétique peut être discutable (voir les photos ci-dessous) mais au moins il a l'avantage de donner davantage de visibilité à ce lieu qui jusque-là était souvent ignoré des visiteurs pourtant nombreux dans le secteur de la cathédrale Notre-Dame.

 

MDXXV : Une exposition photo pour l'anniversaire de la "Libération des camps" (et pas "l'ouverture") qui m'a particulièrement touché

Depuis fin janvier 2015, on peut voir sur les façades de la caserne Baudoyer (située entre l'Hôtel de Ville et la mairie du 4e arrondissement), une exposition photographique consacrée au 70e anniversaire de la "Liberation des Camps".

Même si M. Landel (le 1er adjoint au maire et qui par ailleurs est tout comme moi professeur d'histoire-géographie) nous a expliqué au Conseil d'arrondissement de janvier qu'il valait mieux parler "d'ouverture des camps" car leur libération n'était pas un but de guerre, je tiens à continuer à utiliser l'expression "Libération des Camps" pour plusieurs raisons. La première est tout simplement une question de pédagogie que j'ai personnellement expérimentée. Quand on explique à des élèves de 3e que les premiers camps de concentration ont été ouverts par dans l'Allemagne nazie dès mars 1933 puis qu'on finit par leur dire qu'ils ont été ouverts par les alliés en 1945. On crée dans l'esprit de jeunes élèves, une difficulté qui n'est pas nécessaire sur un sujet aussi sensible. L'expression "Libération des camps" est beaucoup plus claire, c'est d'ailleurs l'expression qui est choisie pour présenter cette exposition : 

Le cartel très bien fait que l'on peut voir à l'extrémité de la rue de Rivoli avant d'arriver sur la place Baudoyer fait un point très clair sur ces mois pendant lesquels les camps ont pu être libérés avec l'invasion du territoire allemand par les troupes alliées :

Cela me conduit à la 2e raison qui fait que je préfère que l'expression "Libération des camps". En effet, de nombreuses photographies sont touchantes car elles montrent combien cela a conduit ceux qui ont survécu à un vrai moment de joie, de soulagement,... de libération. Cela est formidablement illustré par cette photographie prise avec des internés du camp de Dachau

J'ai fait un détail de cette photographie car elle illustre par la variété des visages et des attitudes le retour dans le monde d'individus, d'être humains qui n'en étaient pas à se demander si les camps avaient été ouverts ou bien libérés.

Mon attention a été particulièrement attirée par la photographie qui montre l'arrivée de Léon Blum à l'aéroport du Bourget après la libération du camp de Buchenwald : En effet, pendant ma scolarité à Sce Po, je m'étais particulièrement intéressé aux destins croisés de deux personnages de la IIIe République : Léon Blum (et Pierre Laval). Cette photographie m'a rappelé que le chef du gouvernement du Front Populaire avait été déporté à Buchenwald, camp situé en Thuringe près de Weimar. Cela m'a conduit à me remémorer  que lorsque j'étais enfant mon parrain racontait comment son propre père (juif et résistant qui faisait sauter des trains pendant l'Occupation) avait été déporté à Buchenwald où il avait sympathiser avec Marcel Bloch, qui prit quelques mois après la guerre le nom de Marcel Dassault. 

De ce fait, une autre photo m'a particulièrement ému. Celle qui montre non pas un personnage célèbre comme Léon Blum mais des inconnus arrivés au Bourget et envoyés en bus dans la joie  à l'Hôtel Lutetia (où les déportés étaient accueillis) :
Je me suis dit que parmi ces personnes qui apparaissent sur la photographie il y avait peut-être le père de mon parrain.

Un témoignage qui montre que l'Histoire de la 2nde Guerre mondiale ne doit pas être désincarnée. Il faut qu'on continue à s'appuyer sur les témoins et la Mémoire des témoins pour ne pas en faire un objet historique "froid". A cet égard, la volonté de faire une controverse conduisant à parler d'ouverture des camps et non pas de libération des camps me semble vraiment mal venue. Aucune des personnes concernées n'a parlé d'autres choses que de "Libération".

 

MCDXCVIII : Paris, le 7 janvier 2015, "Mourir pour dessiner"

En France en ce 7 janvier 2015, à Paris, 12 hommes sont morts à cause de dessins.

Ne faisons pas d'amalgame. Il faut réagir en gardant toujours à l'esprit les valeurs de la République qui sont l'autre cible de cet ignoble acte terroriste.

MCDLXXIX : La permanence du réseau de Résistance "Libération-Nord" rue des Blancs Manteaux

Même si j'arpente depuis tant d'années les rues du 4e arrondissement, il m'arrive encore de faire quelques découvertes. Ainsi, il y a quelques jours, mon attention a été attirée par une plaque dorée située au 3 rue des Blancs Manteaux.

Elle signale la permanence de la région parisienne d'un des principaux réseaux de Résistance de la France occupée à l'époque de l'Occupation :

Pour en savoir plus à propos de ce réseau de Résistance, je renvoie au site mis en ligne à l'occasion d'une exposition organisée en 2012/2013 au Musée du général Leclerc et le Libération de Paris.

MCDLXIX : Une très belle cérémonie du 11 novembre dans la cour de la mairie du 4e malgré un petit couac...

Hier, de 10h à 11h, la commémoration du 11 novembre avait lieu dans la cour de la mairie du 4e. Pour ce 96e anniversaire de l'Armistice,, en cette année qui marque aussi le 100e anniversaire du début de la Grande Guerre, on pouvait remarquer une certaine affluence.

De plus, nous avons pu entendre l'intégralité d'une des chansons chantées dans les tranchées "La Madelon". Je tiens de plus à saluer la présence d'élèves du collège Couperin et de leur professeur d'histoire-géographie qui ont présenté une lecture d'extrait de Carnet de Poilu écrit par Raymond Renefer (avec aussi une lettre imaginée par les collégiens en réponse par Raymonde la fille de ce soldat).

Cela rappelle la nécessité de transmettre aux jeunes générations le souvenir de l'horreur de la guerre.

Seul petit couac à déplorer. Le leader de l'opposition municipale a eu l'heur de pouvoir déposer une gerbe avec d'autres élus mais sans que son nom ne soit prononcé. Etrange conception de la courtoisie républicaine en ce jour d'Unité nationale...

 

 

 

MCDV : 100e anniversaire d'une disparition que je tenais à évoquer

Il m'arrive rarement de quitter les limites du 4e arrondissement sur ce blog mais en ce 6 octobre, je tenais à écrire un article à propos d'un monument aux morts que j'avais envie d'évoquer aujourd'hui.

Il s'agit du monument aux morts d'Elincourt, une petite commune située dans le département du Nord. Le nom de Marc Gibot y apparaît sur la face "1914". Il s'agit de  Marc Gibot mort le 6 octobre 1914 dans un hôpital militaire à Verdun suite à une maladie contractée sur le front. (d'après la fiche du site "Mémoiresdeshommes.gouv").

Il était né le 4 février 1885 et il avait donc 29 ans. Il laissait une veuve Aline Berlèque (qui ne s'est jamais remariée et qui est décédée en 1974, 60 ans plus tard) et un orphelin  âgé de preque 5 ans puisqu'il était né le 1er novembre 1909... mon grand-père maternel.

Une pensée donc pour ces millions d'hommes arrachés à leur univers quotidien en août 1914 pour se retrouver plongé dans l'horreur de la guerre et y perdre la vie. Une pensée aussi pour les familles dont l'histoire a été profondément bouleversée par ce traumatisme collectif que les dirigeants ont imposé aux peuples d'Europe pendant la Grande Guerre.

Crédit photographique : l'article Wikipédia de la commune d'Elincourt.

 

 

MCDXXIX : Question de droit : Un conseiller d'arrondissement peut-il porter l'écharpe tricolore en présence d'autres adjoints ?

Dans ces temps, où la République vacille sur ses principes et ses symboles avec un Front National qui obtient 25% des suffrages exprimés, il me semble bon de poser une question relative au port de l'écharpe tricolore par les élus.

Il s'agit d'une question importante car dans certains lieux, les conseillers municipaux (notamment dans des manifestations contre le Mariage Pour Tous) s'étaient laissés aller à porter l'écharpe tricolore alors qu'ils n'en avaient pas le droit. Ils ont dû être rappelé à l'ordre par les préfets.

Or, le 18 juin dernier, pour les cérémonies de commémoration de l'Appel du général De Gaulle, le maire du 4e arrondissement Christophe Girard et l'adjointe en charge de la Mémoire, Evelyne Zarka étaient absents en raison d'une réunion importante à l'inspection académique pour la rentrée scolaire 2014. (Dans certains arrondissements, les maires avaient décalés l'horaire de la cérémonie mais  M. Girard ne l'a pas jugé utile).

Or, pour le représenter, M. Girard avait désigné Marianne de Chambrun, conseillère d'arrondissement de talent en fonction depuis l'été 2012 et qui a été réélue en mars 2014. Mme De Chambrun a prononcé un des discours et elle a déposé une des gerbes aux côtés de Vincent Roger, conseiller régional et conseiller d'arrondissement d'opposition UMP comme  on peut le voir ci-dessous :

Cependant, plusieurs personnes parmi les participants se sont demandés pourquoi Marianne de Chambrun portait l'écharpe tricole.

En effet, le code des collectivités locales prévoit des cas très précis dans lesquels le maire peut être remplacé par un conseiller municipal (article L2122-17 : "En cas d'absence, de suspension, de révocation ou de tout autre empêchement, le maire est provisoirement remplacé, dans la plénitude de ses fonctions, par un adjoint, dans l'ordre des nominations et, à défaut d'adjoint, par un conseiller municipal désigné par le conseil ou, à défaut, pris dans l'ordre du tableau"). Or en ce 18 juin, d'autres maires adjoints d'arrondissement étaient présents : M. Landel,Mme Faugeron, M. Rupin et Mme Lebreton comme le montre la photographie ci-dessous :

Comme j'ai évoqué le sujet sur twitter, Mme de Chambrun a commencé par dénoncer une "polémique stérile". Comme dans un autre tweet celle-ci m'avait suggéré de manière fort peu courtoise d'utiliser des cotons-tiges pour mieux entendre, je lui ai proposé des lunettes pour relire le code des collectivités territoriales qui encadre très strictement le remplacement d'un(e) maire par un(e) conseiller (ère) municipal(e).

Mme de Chambrun avait commencé par affirmer que j'avais tort puisqu'il lui arrive de porter l'écharpe tricolore pour célébrer des mariages. Je lui ai alors rappelé que dans ce cas un arrêté du maire devait être pris et cela n'était possible que dans des circonstances très particulières (l'absence d'autres adjoints).  Elle a fini par tweeter que si elle n'avait par le droit de porter l'écharpe tricolore en présence du maire, les autres adjoints n'avaient pas le droit de le faire non plus :

Pour une personne qui est élue depuis juillet 2012, j'ai été sidéré par une telle méconnaissance du protocole républicain. Mme de Chambrun semble ignorer le fait que les maires adjoints ont des écharpes tricolores avec "glands" à frange d'argent alors que le maire a une écharpe tricolore avec glands à frange d'or ce qui permet aux adjoints de ne pas être confondus avec le maire quand ils portent des écharpes en sa présence.

Madame de Chambrun est jeune et a du talent ce qui fait que parfois elle donne un peu dans la suffisance. Cependant, je l'invite à lire cette lettre très complète écrite par le directeur de cabinet du préfet du Gard concernant le port de l'écharpe tricolore :

http://www.gard.gouv.fr/content/download/4204/26993/file/port%20de%20l'echarpe%20tricolore.pdf

On y rappelle de manière très rigoureuse le fait qu'un conseiller municipal (et donc aussi pour Paris qu'un conseiller d'arrondissement) qui porte l'écharpe tricolore risque une peine d'emprisonnment et une amende de 15 000€ (article 433-14 du code pénal).

Madame de Chambrun porte le beau prénom de la République mais cela ne l'autorise pas à ne pas respecter ses règles. Mon vieux professeur de Droit administratif à Science po ne cessait de nous repéter que le respect peut paraître parfois excessivement contraignant et désuet mais c'est la garantie de l'Etat de Droit et le seul moyen de poser des garde-fous contre un pouvoir arbitraire. Si une conseillère d'arrondissement pour toutes les bonnes raisons que l'on voudra porte une écharpe tricolore hors des cas prévus par les règles, cela laisse la possibilité à d'autres de le faire pour de très mauvaises raisons.

 

 

 

 

MCDIII : 69e journée de la Déportation : un anniversaire à commémorer sans faire de polémique

Dimanche 27 avril, les cérémonies de commémoration du 69e anniversaire de la Journée Nationale du Souvenir de la Déportation seront organisés (le matin) dans le 4e arrondissement.

Je suis particulièrement content que l'horaire des cérémonies aient été indiqué sur les panneaux officiels de la mairie du 4e car (c'est un des mes vieux combats), je trouve que c'est le minimum pour que la population, si elle le souhaite, puisse s'associer aux cérémonies officielles.

Je tiens à souligner que le souvenir de la Déportation est un devoir républicain qui doit conduire à éviter les polémiques. J'ai particulièrement été chagriné que certains ressortent au cours de la campagne municipale des propos qui opposent les communautés les unes aux autres juste pour faire de l'électoralisme. Sur ce sujet si sensible, je ne trouve pas cela très digne.

Pour le reste, je tiens à signaler que le Mémorial des Martyrs de la Déportation est situé dans le 4e arrondissement à la pointe Est de l'Île de la Cité. Des commémorations nationales y sont organisées. Il serait peut-être bien d'y associer aussi les habitants du 4e et plus généralement les Parisiens qui connaissent très peu cet endrit. 

MCCCXXVIII : 95e célébration du 11 novembre... Un article pour se remémorer qui a été en charge de la Mémoire depuis 2008...

Le 11 novembre 2013, les cérémonies commémoratives du 11 novembre 2013 auront lieu dans la cour de la mairie du 4e à 10h.

Cela me permet de faire un petit rappel historique concernant les élus qui se sont occupés de la Mémoire depuis quelques années. De 2001 à 2008, Jean Lhopital, 1er adjoint de Dominique Bertinotti avait été en charge de cette délégation et il y avait laisse plutôt de bons souvenirs. Cependant, de manière assez inélégante, il n'a pas figuré sur la liste de la majorité municipale quand elle a été dévoilée en janvier 2008.

Suite à l'éviction de M. Lhopital, nous avons eu droit depuis à une "valse" des élus en charge de ce dossier.

C'est tout d'abord le 1er adjoint, Jean-Louis Pouriat qui a été en charge du dossier lors de la mise en place de la nouvelle équipe (voir mon article du 29 mars 2008)

Puis, Christophe Girard a pris en charge cette délégation au printemps 2009 (voir la photographie de mon article du 24 juin 2009). Il y a finalement renoncer à peine 2 ans plus tard (voir mon article du 24 juin 2011 : Christophe Girard perd la Mémoire). Il avait été alors remplacé par un conseiller d'arrondissement qui avait pris en charge cette délégation sans être adjoint : Julien Landel.

Cependant, après la démission de Mme Bertinotti début juillet 2012, les délégations ont à nouveau été redistribuées. Julien Landel est devenu adjoint au maire du 4e mais du coup, la délégation à la Mémoire a été confiée à une adjointe de l'arrondissement depuis 2001 : Evelyne Zarka.

Si on fait donc le bilan, depuis 2008, les associations en charge de la Mémoire et des anciens combattants ont eu pas moins de 4 interlocuteurs différents : M. Pouriat (2008/2009), M. Girard (2009/2011), M. Landel (2011/2012), Mme Zarka (depuis 2012) La Mémoire est un sujet passionnant. Peut-être mérite-t-elle un peu plus de continuité et de ténacité de la part de ceux qui décident de s'en charger ?

 

MCCCVII : Albert Schweitzer : un homme qui a donné son nom a un square du 4e et qui reste très célébré en Allemagne

Le square Albert Schweitzer est situé à l'angle entre la rue de l'Hôtel de Ville et la rue des Nonnains d'Hyères. Je ne m'étais jamais demandé qui était le personnage auquel ce nom a été attribué. Après un séjour en Allemagne, j'en ai su un peu plus sur lui cet été.

En effet, à Weimar, Albert Schweitzer possède un institut :

De plus dans deux églises luthériennes (à Mulhausen et à Jena), j'ai vu des expositions temporaires consacrées à Albert Schweitzer :

Cela m'a permis d'apprendre qu'Albert Schweitzer était aussi un beau symbole pour les relations franco-allemande puisque né en Alsace en 1875, il est né avec la nationalité allemande et il est devenu français en 1919 après le rattachement de l'Alsace à la France.

Théologien protestant, médecin et philosophe, il a défendu une éthique du respect de la vie de tout être humain. Cela conduit à fonder un hôpital à Lamberéné au Gabon en 1913.

Par la suite, Albert Schweitzer a obtenu le prix nobel de la paix en 1952. (C'est l'avant dernier ressortissant français à avoir obtenu cette distinction.

Albert Schweitzer est mort à Lambaréné en 1965.

Dès 1968, le nom "Albert Schweitzer" a été donné au square du 4e.