Voici un événement que je suis très content de signaler chaque année (et il m'est arrivé de participer à son organisation) : le vide-grenier du Conseil de quartier Saint-Gervais qui se tient le 3e dimanche de septembre et donc cette année le 24.
On espère que les nombreux grands électeurs qui se rendront tout près de là à l'Hôtel de Ville pour élire les sénateurs parisiens viendront y faire un petit tour. Je ne manquerai en tout cas pas de le faire pour ma part.
La rue du Prévôt est située entre la rue Saint-Antoine et la rue Charlemagne. Elle permet de se rendre compte de l'aspect que devait avoir certaines rues du centre de Paris avant les travaux de réaménagement d'Haussmann au XIXe siècle : en effet elle ne fait dans sa partie la plus étroite que 1,8m de large.
Cette rue a pris le nom de "rue du Prévôt" en 1877 (peut-être, mais ce n'est pas sûr en raison de la proximité de l'ancien Hôtel du prévôt Hugues Aubriot au XVe siècle). Elle a eu auparavant plusieurs noms dont "rue percée" comme en atteste une plaque gravée qui date du XVIIIe siècle (les plaques gravées rendues obligatoires par le lieutenant général de police René Hérault en 1729 [voir article du 23 novembre 2011]) :
Cette rue possède une partie un peu plus large dans sa partie médiane. Cela permet malheureusement des incivilités car loin des regards indiscrets certain(e)s transforment cet espace en urinoir. Malgré plusieurs tentatives de solution, notamment la végétalisation d'un des angles, le problème est loin d'être résolu si on en juge l'odeur du lieu qui contribue aussi à rappeler l'aspect "Vieux Paris" de cette voie.
L'église Saint-Gervais-Saint-Protais est un des très beaux édifices que l'on peut voir dans le 4e arrondissement. On peut y admirer un magnifique campanile médiéval sur le transept nord (malheureusement masqué par des échafaudages depuis plus de 5 ans !*) et une superbe façade principale dans le plus pur style classique du XVIIe siècle**. Cette église a donné son nom a un des quatre quartiers du 4e arrondissement : le quartier Saint-Gervais.
Je ne m'étais cependant jamais interrogé sur l'origine du nom de cette église et j'ai été conduit à en savoir plus cet été en me rendant dans ce qui fût une capitale royale au Haut Moyen Âge : Soissons (dans l'Aisne). En effet, on peut y visiter une très belle cathédrale XIIe-XIIIe siècle à la transition entre le style roman et le style gothique :
Or cette cathédrale a pour saints patrons : Saint Gervais et Saint Protais. En parcourant le déambulatoire on peut voir deux statues de ces personnages :
Saint Gervais
Saint-Protais
Des petits panneaux informatifs permettent d'en savoir plus sur les deux personnages :
Je publierai dans de futurs articles plus de photographies sur la façon dont à Paris les deux saints ont été représentés dans l'église Saint-Gervais-Saint-Protais de Paris.
Je n'ai par contre pas trouvé d'information convaincante qui explique comment ces deux frères jumeaux martyrisés pendant le règne de l'empereur Néron se sont retrouvés les deux saints patrons d'une église située en plein cœur de Paris.
* voir articles du 17 décembre 2012 et du 20 février 2015
** voir article du 15 août 2008
Voici un nouvel article de la série consacrée aux rues du 4e arrondissement. Il concerne la rue de Moussy située entre la rue de la Verrerie et la rue Sainte-Croix-de-la-Bretonnerie.
La rue fait 137m de long. Elle avait déjà cette longueur sur le plan Turgt des années 1730 :
Cette rue a été élargie à plusieurs reprises ce qui explique que la plupart des immeubles sont récents avec une exception dans la partie Nord de la rue côté pair avec un très beau reste de porte :
A l'autre extrémité un mur est en cours de végétalisation avec une plante appelée "aristoloches giganteas" comme cela me l'a été précisé par un lecteur assidu de ce blog.
Il existe deux possibilités concernant le nom de cette rue :
J'ai déjà consacré un article en 2012 dans lequel je disais qu'il fallait profiter du printemps pour admirer le square Marie Trintignant (article du 21 juin 2012). Je reste très sceptique concernant le fouillis végétal de cet espace vert. Cependant, je dois admettre que pendant l'été (en cette fin du mois de juillet et en ce début de mois d'août), on peut admirer aussi d'autres arbres (moins nombreux que ceux en fleur au printemps) mais dont les fleurs roses sont vraiment très belles.
J'ai utilisé une application sur mon smartphone pour trouver de quelle essence il s'agit : d'après Pl@antNet il s'agit de lagerstroemia indica lilac plus communément appelé le lilas des indes mauve.
Les fleurs sont superbes. A ne pas manquer donc pour ceux qui sont restés à Paris !
Rue de Rivoli le 21 juillet 2017 à 10h15
J'ai consacré il y a peu un article à la réunion qui s'est tenu dans la salle des mariages de la mairie du 4e arrondissement à propos du nouvel aménagement de la rue de Rivoli et de la mise en place d'une piste vélo à double sens (article du 10 juillet 2017 ). Je rappelle que les 1er travaux doivent commencer dès cet été.
Cependant lors de cette réunion, un représentant du BHV est intervenu pour s'inquiéter du problème que cela allait causer pour l'approvisionnement des commerçants. Or en observant la rue de Rivoli, on peut voir que même fin juillet, la circulation est très dense avec notamment de nombreux camions de livraison.
J'ai aussi pris une photographie des camions qui ravitaillent les stocks du BHV :
Camions que l'on retrouvent ensuite rue de la Verrerie quand ils sont fini de livrer :
Je n'ai rien contre la piétonisation, la mise en place d'espaces de circulation plus nombreux et plus sûrs pour les vélos. Cependant je crains que la manière dont les nouveaux travaux d'aménagement de la rue de Rivoli n'ait pas permis aux commerçants de se réorganiser. On peut penser qu'ils vont vivre un cauchemar avec à l'issue deux possibilités. Soit disparaître (c'est un risque), soit s'adapter (ce que ne manqueront pas de faire certains). Peut-être que dans la gestion urbaine, aurait-il fallu davantage accompagner les commerçants dans cette transition ? C'est en tout cas ce que laissait penser l'intervention du représentant du BHV.
Le 29 juin, je suis allé assister en mairie du 4e arrondissement à une réunion publique très intéressante concernant l'avenir de la rue de Rivoli et de la rue Saint-Antoine.
En effet, dans le cadre d'un plan Vélo qui doit permettre la mise en place de voie express pour les vélo l'aspect de cette artère principale du 4e arrondissement va radicalement changer. Il s'agit ainsi de créer une voie rapide permettant aux cycliste d'aller d'Est en Ouest et vice et versa :
Comme on le voit sur les deux photographies qui ouvrent cet article, au niveau de la rue de Rivoli cela va se traduire par le remplacement d'une voie voiture par ce nouvel axe à double sens pour les cyclistes.
En ce qui concerne, la partie Est de cette voie, comme il faut maintenir une voie de circulation vers l'Est pour les voitures, c'est l'ancienne voie réservée aux bus, aux taxis (et aux vélos) qui va disparaître :
Un des points les plus névralgiques sera le terre-plein Saint-Paul où les lignes de bus devront croiser la double piste cyclabe :
La mise en oeuvre du projet est prévue pour très bientôt puisque les travaux vont commencer en août 2017 dans le tronçon central autour du terre-plein Saint-Paul pour finir en décembre. Dans la partie Est (rue Saint-Antoine), les travaux auront lieu à partir de novembre.
Voici une plaque que l'on remarque à peine. D'ailleurs elle a l'air d'avoir un peu souffert des épreuves du temps. On peut la voir à l'angle entre le quai des Célestins et la rue des Jardins Saint-Paul.
La plaque est très approximative concernant l'emplacement de la maison où est mort le grand écrivain français de la Renaissance. Il a dans ses écrits montré une virtuosité créatrice au service du grand élan de la pensée humaniste caractéristique de la première moitié du XVIe siècle avant les temps plus sombres des guerres de religion de la 2e moitié de ce siècle.
Dans un de ses romans, Pantagruel écrit en 1532, François Rabelais évoque l'enceinte de Philippe Auguste qu'il pouvait voir depuis la fenêtre de sa demeure parisienne : "Voyez cy ces belles murailles. O que fortes sont et bien en point pour garder les oisons en mue. Par ma barbe, une vache avec un pet en abatroit plus de six brasses."
Dans la série, "les animaux du 4e", voici un superbe aigle. On peut le voir sur la façade principale de la caserne Napoléon qui est tournée vers l'Hôtel de Ville :
Un legs que nous devons à l'empereur Napoléon III et au baron Haussmann à l'époque où ils souhaitaient mettre au pas les Parisiens rebelles.
Tout comme la caserne Baudoyer située juste à côté, ce bâtiment est aujourd'hui occupée par les Services administratifs de la Ville de Paris.
En passant quai des Célestins, je me suis récemment arrêté au niveau du 32 pour lire un panneau d'information que je n'avais jamais pris le temps de lire jusqu'ici. Il concernait la tour Barbeau qui marquait l’extrémité de l'enceinte Philippe Auguste ( du XIIe siècle) sur la rive droite dans sa partie Sud-Est et servait de jonction avec l'enceinte Charles V construite uniquement sur la rive droite au XIVe siècle :
On peut voir sur un plan des années 1550 quel était l'aspect de cette tour au XVIe siècle :
L'emplacement de cette tour n'est pas une surprise puisqu'elle est dans le prolongement du morceau d'enceinte Philippe Auguste que l'on peut admirer rue des Jardins Saint-Paul. Cependant en lisant attentivement le panneau informatif, j'ai appris que c'est à cet endroit que Molière avait fait ses débuts avec sa troupe de 'Illustre théâtre" entre 1644 et 1645 :
En faisant une petite recherche, je me suis rendu compte que Molière et sa troupe avait fait leur début dans une autre salle du Jeu de Paume en décembre 1643, le jeu de Paume des Mestayers (sur la rive Gauche au 13 de l'actuelle rue de Seine). En raison des dettes de sa compagnie, Molière fit un séjour à la prison du Châtelet en 1644.
Il existe un fascicule de 36 pages très documenté intitulé La salle de théâtre de Molière au port Saint-Paul écrit par Philias Collardéau et imprimé en 1876. On y apprend que la seule pièce connue présentée par l'Illustre théâtre à cet endroit s'appelait Artaxerce, une tragédie de Magnon. A cette époque, la troupe était entretenue par Gaston d'Orléans et était aussi appelée "Théâtre de son altesse royale".
En lisant attentivement cet article, j'ai été interpelé par le fait que la Tour Barbeau était située dans ce qui a été inserré par la suite dans un paté de maisons compris entre le quai et la... rue des Barres. Cela m'a surpris car la rue des Barres est aujourd'hui située à quelques centaines de mètres de là derrière le chevet de Saint-Gervais-Saint-Protais, mais vérification faire sur le plan Turgot des années 1730, la rue des Barres était bien juste à côté de l'Hôtel de Sens à cette époque :
Les vestiges de l'Hôtel Barbeau ont été détruits pour la construction du Marché de l'Avé Maria dont j'ai parlé dans un article précédent (voir mon article du 12 décembre 2015).
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