Avant la séance consacrée aux questions du public, le conseil d'arrondissement du mardi 10 juin s'est fini sur le vote d'un voeu qui de ma part suscite quelques interrogations. Il s'agissait d'un voeu proposé par la majorité municipale (PS, PCF, Verts) pour dénoncer les propositions de la carte scolaire qui prévoyait la fermeture de deux classes : une classe maternelle à l'école Saint-Merri et une classe élémentaire à l'école de la rue Neuve-Saint-Pierre.
Ma 1ère interrogation porte sur le fait que l'opposition conduite par mon ami Vincent Roger a voté pour ce voeu. Il a , à cette occasion, utilisé le pouvoir laissé par la conseillère d'arrondissement absente, Mme Albanel. Il est surprenant que la ministre de la culture vote contre une proposition faite par un service de l'Etat qui dépend de son collègue du gouvernement Xavier Darcos. J'aurais aimé davantage d'arguments pour comprendre la cohérence de ce vote. En effet, le danger est aussi que la volonté exprimée par 53 % des Français qui ont voté Nicolas Sarkozy ne soit pas respectée : celui-ci s'est engagé à réduire les dépenses publiques. Il s'est aussi engager à ne pas remplacer un départ de fonctionnaire en retraite sur deux. Les Français ont voté librement. On ne peut pas -dans ce domaine- reprocher au président de la République de ne pas appliquer ce qu'il avait promis. Peut-on donc prôner une politique au niveau national et la dénoncer quand elle est appliquée localement ? Je reste perplexe même si les interrogations qui suivent donnent peut-être quelques pistes d'explication...
Ma 2e interrogation porte sur l'assouplissement de la carte scolaire -un autre engagement de Nicolas Sarkozy-. Il semble que certains parents, et pas seulement ceux du 4e arrondissement, souhaitent que leur(s) enfant(s) profite(nt) des méthodes pédagogiques différentes de l'école Saint-Merri. (Etant moi-même un ancien adhérent du SGEN-CFDT, j'ai longtemps milité pour des méthodes pédagogiques innovantes opposées au conservatisme de certains syndicats). Cependant, s'il est décidé par le rectorat de réduire autoritairement le nombre de classes dans cette école, il semble bien évident que la possibilité donnée aux parents de choisir une école différente par sa pédagogie sera limitée. Il faudrait donc faire un réel bilan des familles intéressées par une scolarisation dans cette école avant de prévoir une réduction de classe. Cela a-t-il été fait ?
Ma 3e interrogation porte sur les données chiffrées pour l'année 2008/2009, qui (malgré une question posée par Vincent Roger concernant l'évolution du nombre d'élèves prévus dans les écoles parisiennes, et plus spécifiquement celles du 4e arrondissement) est restée sans réponse. Etant moi-même enseignant, je sais que les rectorats font de savants calculs pour évaluer les effectifs futurs. Calculs qui parfois sont très alléatoires. En tout cas, quelles sont les prévisions ? Baisse des effectifs scolarisés ou pas ??? Si j'ai bien compris, pour l'ensemble de Paris, il est prévu de maintenir le nombre de classes mais de compenser les créations par des suppressions. Je ne suis pas convaincu par l'argument qui dénonce la "logique comptable". Je suis enseignant et je suis aussi contribuable. Les enfants sont aussi ceux qui vont devoir assumer l'énorme dette publique que nous leur laissons (1 230 milliards d'euros, soit un peu moins de 20 000 euros par personne comme on peut le voir avec le compteur de la dette publique). Si le nombre d'élèves baisse à certains endroits, est-il anormal qu'il y ait moins de classes ?
Ma 4e interrogation porte de ce fait sur la répartition des suppressions de classe. Le 4e arrondissement est le seul arrondissement du centre qui subit des suppressions de classes. Prolongeant la question précédente, faut-il y voir un indice d'une baisse particulièrement sensible du nombre d'enfants dans notre arrondissement. Pour mémoire, l'enquête de l'INSEE concernant le recensement a montré que sur la période 1999-2005 le 4e arrondissement était le seul dans le centre à avoir perdu des habitants. La suppression des classes est-elle une indication de la poursuite de cette tendance ?
Ma 5e et dernière interrogation porte sur l'idée que plutôt de supprimer des classes ici et là, il faudrait mieux fermer une école élémentaire. J'ai cru comprendre que c'était ce que proposait Mme Bertinotti. -J'écris ici sous réserve d'un rectificatif si nécessaire-. Si tel est le cas, quelle est l'école concernée ? On aimerait bien le savoir
Je reste pour le moment sur mes interrogations. Il était peut-être symboliquement important que ce voeu soit voté à l'unanimité pour essayer d'obtenir une remise en cause de la suppression de ces deux classes. Mais au-delà, de ce "voeu", on voit que de nombreuses questions restent posées.
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