J'ai commencé, avec Taslima Nasreen, une série sur les citoyens d'honneur de la ville de Paris (d'ailleurs je cherche vainement une liste de l'ensemble des personnes concernées). En ce jour d'ouverture des J.O. où les média vont ronronner un discours mièvre sur la qualité de la cérémonie qui sera, je n'en doute pas, un splendide spectable, je tiens à faire un article concernant un autre citoyen d'honneur de la Ville de Paris (depuis avril 2008) : Hu Jia.
Comme je l'ai signalé dans deux articles précédents (les 6 avril 2008 et 30 juillet 2008), ce jeune homme (il a 35 ans) est emprisonné et a été condamné en avril dernier à trois ans et demi de de prison pour "incitation à la subversion de l'Etat". Son seul vrai crime : les nombreux témoignages qu'il a apporté contre la dictature au pouvoir en République Populaire Chine (par exemple, il a dénoncé le scandale des villages de la Chine rurale dans lesquels des populations entières ont été contaminées par le SIDA en raison des manques de précaution pris par les centres de transfusion sanguine). C'est donc depuis sa prison que Hu Jia pourra suivre -peut-être- cette cérémonie d'ouverture des J.O.
Je ne fais pas cette série d'articles par acharnement contre la Chine. Au contraire, j'adore ce pays, sa civilisation, son histoire, sa géographie variée, son incroyable créativité intellectuelle et artistique au cours des millénaires.
Je suis attéré par les discours de ceux qui considèrent que la dictature chinoise est un mal nécessaire. L'Union Indienne est la preuve qu'un pays de plus d'un milliard d'habitants, encore plus multi-ethniue que la Chine peut vivre avec des élections libres et le respect des libertés fondamentales. Je ne comprends pas non plus ceux qui semblent affirmer que le peuple chinois est fait pour un régime fort. Non, la démocratie et les droits de l'Homme ne sont pas un idéal occidental réservé à un club "sélect". La République Populaire de Chine avec son développement économique incontestable et l'alphabétisation massive de la population (un succès indéniable du régime communiste) est prête pour la démocratie. Si un jour la Chine Populaire devient un pays libre, ses dirigeants se souviendront des pays qui ont favorisé et soutenu les changements. Voilà donc où est la fidélité entre la vieille amitié entre le peuple chinois et le peuple français.
La vraie realpolitik a long terme doit donc inciter à une attitude moins frileuse à l'égard des dirigeants chinois actuels. Ou alors, cela veut dire que nous avons renoncé à nos valeurs.
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