Certains blogs de militants socialistes du 4e arrondissement ont tiré à boulet rouge sur l'augmentation de l'indemnité versée au président de la République. Alors que les fonctionnaires doivent se serrer la ceinture depuis de nombreuses années, cela n'est pas complètement absurde.
Cependant, la gauche parisienne ne donne pas non plus l'exemple. En ces temps de crise, la Ville de Paris a décidé une augmentation sans précédent des impôts locaux : pour mémoire la taxe d'habitation va augmenter de 20% en 2009-2010 et la part départementale de la taxe foncière va passer de 0% à 3% : voir mon article du 3 novembre 2008.
Dans ce contexte, les donneurs de leçon doivent se demander si une décision annoncée par le Parisien du 15 décembre est bien opportune. En effet, ce journal annonce une augmentation de 14,38% des indemnités et frais de mission versés aux maires, adjoints et conseillers. Pour être très précis, le maire de Paris ne modifie pas son indemnité (8 550€ bruts par mois) tout comme les conseillers de Paris (4 120 € bruts par mois). Ceux qui bénéficient de l'augmentation sont les adjoints du maire de Paris et les maires d'arrondissement avec une augmentation de 12% (4 832 € bruts par mois) et les adjoints aux maires d'arrondissement puisque l'augmentation est de 16% (1 500 € bruts par mois).
Le maire UMP du 1er arrondissement, Jean-François Legaret, qui est lui-même bénéficiaire de cette augmentation, a affirmé qu'une telle augmentation "est irresponsable".
La réponse de François Dagnaud, le maire adjoint PS chargé du fonctionnement du Conseil de Paris, consiste à rappeler que les indemnités n'avaient pas augmenté depuis 2002 et que, de plus, en juin 2008, cette augmentation avait été votée sans faire réagir les élus UMP.
Je me demande de qui on se moque avec de tels propos. Les élus de Paris, et donc la majorité municipale socialiste, par une telle augmentation, semblent complètement sourds aux difficultés qui se sont particulièrement aggravées dans le pays depuis la rentrée de septembre 2008. Ils semblent ne pas se rendre compte de la vague de chômage technique qui frappe le pays et des difficultés rencontrées par de nombreuses familles. Je n'hésite pas pour ma part à parler d'une augmentation indigne.
Il ne s'agit pas pour moi de faire du poujadisme de bas étage. Je sais -pour de nombreuses raisons- que les hommes et les femmes politiques sont des personnes qui consacrent à la collectivité leur temps et leur énergie, souvent sans compter. Il faut qu'ils soient conscients que cela ne doit pas leur donner droit à s'arroger des privilèges et des prébendes qui, dans ces temps difficiles, ne feront que les discréditer.
Rappelons qu'en France le salaire médian brut est de 1 680€. De plus en France, 12% des salariés sont payés au SMIC, c'est-à-dire 1 321 € brut soit 1 019 € net.
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