Le 29 avril 2009 de 18h à 22h, Désir d'avenir, le groupe de réflexion formé autour de Ségolène Royal a organisé une table ronde dans la salle des fêtes de la mairie du 4e. L'information m'avait échappé mais en me rendant le jour même vers Saint-Paul, et en passant devant la mairie du 4e, il était impossible de ne pas le savoir : comme on peut le voir ci-dessus, les affiches annonçant la réunion avaient envahi l'espace d'information sur les panneaux municipaux.
Je n'avais pas beaucoup de temps ce soir-là mais j'ai voulu assister au début de la réunion pour avoir un aperçu de la teneur des débats. Comme on peut le voir sur la photo suivante, la mobilisation a été couronnée de succès, il y avait foule : la salle des fêtes de la marie du 4e était pleine à craquer dès 18h :
Les affiches annonçaient que cette manifestation aurait lieu (c'est écrit tout en bas) "en présence de Ségolène Royal".
A ma grande surprise, j'ai constaté qu'en langage ségoléniste, "présence" et "présidence" étaient synonymes puisqu'après une brève introduction par notre maire du 4e arrondissement, Dominique Bertinotti, c'est Mme Royal qui est venue présenter cette soirée consacrée à la "fraternité".
Elle a remercié la maire d'avoir fait placer la devise de la République sur la façade de la mairie du 4e. Un thème auquel je suis sensible puisque j'avais écrit un article sur "le 4e que j'aime" en janvier 2008 pour rappeler que cet édifice de manière assez surprenante avait gardé son aspect impérial (article du 29 janvier 2008) et donc je m'étais félicité par la suite de l'apparition de la devise "Liberté, égalité, fraternité" dans un article de l'Indépendant du 4e publié le 15 avril 2009...
Une personne dans le public a voulu prendre la parole mais de manière très ferme, Mme Royal a éconduit l'intervenant en expliquant que le public devait commencer par entendre les exposés des éminents spécialistes en fraternité !
Je n'ai écouté que le début de l'intervention de Régis Debray. J'ai souvent apprécié cet intellectuel engagé à gauche et qui a connu une certaine célébrité dans les années 60 en participant aux guérillas marxistes d'Amérique du Sud et en étant retenu prisonnier en Colombie de 1967 à 1971. Beaucoup plus tard, à l'époque où j'étais étudiant à Sce po, j'avais trouvé que certains de ces livres écrits pour décrire la société actuelle étaient fort intéressants avec notamment le concept de "médiologie". Je pense cependant que son introduction lors de cette soirée avait un ton polémique pas très heureux. Je suis parti au moment où il raillait celui qui a affirmé qu'"à 50 ans on a raté sa vie si on a pas une rolex au poignet". S'attaquer ainsi à Jacques Séguéla, le publicitaire de la "Force tranquille" de François Mitterrand en 1981 était facile... surtout dans une salle toute acquise à la cause de Ségolène Royal et qui donc a mal avalé le ralliement de cette figure de la gauche caviar des années 80 au sarkozysme des années 2000...
Je ne pouvais pas rester plus longtemps mais on peut retrouver un compte-rendu de cette "université populaire" sur le site Désirs d'avenir avec une vidéo de l'intervention finale de Ségolène Royal en un peu plus de 8mn.
Pas sûr que cette ouverture et cette fermeture des débats par Mme Royal correspondent à l'idéal de neutralité des bâtiments municipaux (qui ont été le leitmotiv de Mme Bertinotti pour expliquer le déplacement du buste du général de Gaulle...) mais certains vont encore penser que j'ai mauvais esprit ! (voir mon article du 24 mars 2009)
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