En ce début du mois de mars 2013, j'ai eu le plaisir de séjourner une semaine au coeur de Florence, une ville où je n'avais séjourné qu'une seule fois il y a déjà pas mal de temps (en 1996). Suite à ce voyage, voici quelques idées qui montrent que Paris devrait tenter de considérer la capitale de la Toscane comme un modèle.
En effet, Florence est comme Paris une grande destination touristique. La ville accueille près de 10 millions de touristes par an (Ce qui est certes moins que les 29 millions de touristes à Paris en 2012). Cette invasion de visiteurs est là bas aussi considérée par certains habitants comme une agression comme le montre ce message laissé sur un mur d'une arcade du passage Vasari qui longe l'Arno à la hauteur de la galerie des offices :
Cependant, j'ai trouvé que les effets du tourisme était beaucoup mieux géré qu'à Paris. A titre d'exemple, les cadenas qui envahissent les ponts de notre capitale sont presqu'inexistants à Florence. Je n'en ai aperçu qu'une "grappe" sur une grille du Ponte Vecchio :
Il est intéressant d'apprendre que la ville de Florence a fait retirer, au milieu des années 2000, plusieurs milliers de cadenas et qu'un arrêté municipal en date du 7 juillet 2006 prévoit une amende de 50€ pour les couples qui veulent laisser une trace de leur amour sous cette forme. A Paris, on attend touhours que la Ville se bouge !
Autre bonheur observé à Florence la propreté. L'adjoint en charge de la propreté, M. Dagnaud a affirmé que "Paris n'est pas sale, il se salit"... en laissant entendre que les visiteurs de Paris ou les Parisiens eux-mêmes sont responsables. Il faudra nous expliquer pourquoi Florence avec un nombre de touristes presqu'aussi important est une ville dont les rues sont propres dans le centre et dans tous les quartiers que j'ai pu visiter. A titre d'exemple, voici une photographie que j'ai prise le soir en plein coeur du centre touristique.
Comme on le voit, s'il n'avait pas plu, on aurait presque pu manger par terre !
Autre progrès observé depuis mon passage en 1996, le système de tri des ordures qui est assez ingénieux.
Les déchets sont stockés dans le sous-sol et relevés assez régulièrement. Il s'agit d'une belle amélioration par rapport aux bennes que l'on trouvait dans le passé à Florence (et que l'on trouve encore dans de nombreuses villes d'Italie). Cela peut, peut-être, aussi servir de modèle à Paris où de nombreux immeubles anciens du centre n'ont pas l'espace suffisant pour installer dans les immeubles des bacs différents nécessaires pour faire un tri efficace.
Enfin, j'ai pu observer qu'à Florence, le flux touristique était mis à contribution pour entretenir le patrimoine. L'entrée de nombreux lieux publics est payante. Non seulement les musées mais aussi la plupart des églises. Cela représente pour les touristes un budget important. (J'ai dépensé 20€ pour le palazzo Pitti et les jardins Boboli, 6€ pour monter dans le campanil du Duomo, 6€ pour visiter le palazzo Médicis-Riccardi [avec sa superbe fresques des rois mages], 4€ pour visiter le couvent San Marco, 4€ pour le musée archélogique, 7€ pour la galerie de l'Académie, 15€ pour la galerie des Offices, 4€ pour le musée du Bargello, 6€ pour l'église Santa Croce, 6,50€ pour le palazzo Vecchio, 6€ pour la chapelle Brancacci de l'église Santa Maria del Carmine, 6€ pour les chapelles Médicis de San Lorenzo, 3,50€ pour la visite de l'église San Lorenzo). Cela m'a donc conduit à laisser 92€ aux musées et aux églises de Florence.
La visite de la tour du campanile du Duomo de Florence coûte 6€. Un des rares cas où la visite est plus chère à Paris (la visite des tours de Notre-Dame coûte 8,50€). Mais à Florence il faut à nouveau débourser 6€ pour monter dans la coupole du Duomo.
A Paris, on a préféré jusqu'ici permettre l'accès gratuit à de très nombreux sites touristiques. La municipalité actuelle de Paris se vante d'avoir rendu gratuit les musées de la Ville ce qui a certes permis d'augmenter la fréquentation. Le problème est que cela conduit de nombreux musées à être dans une situation catastrophique. A titre d'exemple, une partie de la galerie XVIIe du musée Carnavalet qui longe la rue des Francs Bourgeois est fermée par manque de budget.
De même, l'entrée des églises est gratuit à Paris. L'idée est peut-être de permettre à tous de pouvoir venir prier. Cela conduit une grande partie de nos bâtiments religieux à être dans un état catastrophique. Il a fallu attendre des années pour que la façade de l'église Saint-Paul-Saint-Louis soit décidée malgré la chute de pierres. Aujourd'hui la tour de l'église Saint-Gervais-Saint-Protais est masquée par des échafaudages qui vont rester en place au moins jusqu'en 2014 faute de moyens. Les façades des églises Saint-Merri ou celle des Billettes sont dans un triste état.
Chaque année, 14 millions de touristes visitent la cathédrale Notre-Dame. Si chaque visiteur versait 1 ou 2 euros cela ferait des budgets pour entretenir le patrimoine. Le flux touristique doit à mon avis être davantage mis à contribution (sans pour autant organiser un raquette) pour que l'entretien du patrimoine ne repose pas seulement sur les impôts payés par les parisiens.
De même en ce qui concerne les musées, il faut certes garantir l'accès à toutes les catégories sociales (non seulement par des gratuités pour les étudiants, les chômeurs et les personnes âgées mais par un carte d'abonnement qui donne accès à tous les musées parisiens pour un tarif raisonnable). Cependant, pour les touristes qui dépensent des milliers d'euros pour venir à Paris, je ne vois pas pourquoi on ne les mettraient pas un peu à contribution pour entretenir les musées. En Grande-Bretagne, quand des musées sont gratuits (je pense par exemple au British Museum ou la National Galleryà,, il y a au moins une grande urne à la sortie où les visiteurs qui le souhaitent peuvent faire un don.
Enfin dernière remarque, pas de sytème de Vélib' à Florence. Cela n'empêche pas de nombreux habitants d'avoir leur propre vélo ou bien de se déplacer a pedibus. Il est vrai que Florence est une ville beaucoup moins grande que Paris.
Voici donc les différentes réflexions auxquelles m'ont conduites ce séjour d'une semaine à Florence...
Entièrement d'accord pour une petite contribution lors de chaque visite, obligatoire ou sous forme d'urne à la sortie. Je pense que pour 1 ou 2 euro pour tous il n'y aura pas moins de monde et ça n'empêchera pas les étudiants ou chômeurs de visiter églises et musées.
Rédigé par : Hubert | vendredi 15 mars 2013 à 10h51