Je n'ai caché à personne le fait que même si le 4e arrondissement reste le quartier de Paris pour lequel je me sens le plus d'attaches, j'ai déménagé il y a quelques mois dans un autre arrondissement (ce qui me permet quand même d'être à métro à moins d'1/4h de la station Pont Marie). Je précise cela car certains ont tendance à facilement cacher qu'ils n'habitent pas dans l'arrondissement dont ils sont élus.
Cependant, au cours de cet été, j'ai passé 10 jours à Vienne, la capitale de l'Autriche (je précise cela car je rappelle qu'il y aussi une très belle ville qui s'appelle Vienne en Isère). J'étais déjà allé dans cette ville en 2008. Comme il y a 6 ans, j'ai résidé dans un quartier que j'aime bien juste au sud de la Karlskirche.
Or, en visitant le musée romain de la Ville, je me suis rendu compte que cette partie de Vienne faisait partie du 4e arrondissement. Il s'agit en fait d'une ancienne ville des faubourgs, Wieden, qui a été réunie à Vienne dans les années 1860.
Dans ce quartier qui est aujourd'hui très central, on trouve non seulement la Karlskirsche mais aussi le Belvédère, une des résidences du Prince Eugène de Savoie avec son magnifique parc.
En me documentant un peu sur ce 4e arrondissement, je me suis rendu compte que sa population est à peu près semblable à celle du 4e de Paris : 30 587 habitants en 2008. Mais contrairement à l'évolution à la baisse régulière du 4e Parisien (passé de 31 000 habitants dans les années 1990 à près de 28 500 aujourd'hui), le 4e arrondissement viennois a stoppé le déclin régulier qu'il avait connu depuis 1910 : il a regagner 2200 habitants entre 2001 et 2008.
L'arrondissement a été dirigé par un maire du parti de Centre droit l'ÖVP (Parti Populaire Autrichien) de 1946 à 2010. Cependant, depuis les élections de 2010, il est dirigé par le socialiste (SPÖ) Leopold Plasch.
Le parti qui a obtenu le plus de voix aux élections des conseillers municipaux est le parti Socialiste (28,22%) des voix pas loin devant l'ÖVP qui a obtenu 28,13% des voix mais aussi les Verts, Grüne, 28,19%... Des résultats très serrés donc dans le 4e arrondissement viennois. Le FPÖ (parti d'extrême droite auquel appartenait feu Jorg Haider) a obtenu quant à lui 12,05% des voix.
Comme l'Autriche est une démocratie un peu plus performante que la France, la répartition des sièges de conseillers municipaux se fait à la proportionnelle. Le SPÖ a obtenu 12 sièges, l'ÖVP 11 sièges, les Grüne 12 sièges et le FPÖ 5 sièges. Le système électoral ne permet pas avec une liste dont la victoire (contestée en plus) à 55 voix près d'obtenir 10 sièges sur 12 comme cela a été le cas lors des des dernières élections municipales dans le 4e arrondissement parisien le 30 mars dernier. Les système oblige les élus à s'entendre pour former des coalitions qui se mettent en place sur un programme de mesures.
Il faut noter qu'en Autriche, comme en Allemagne, les Verts, sont d'authentiques écologistes et qu'ils ne s'allient pas forcément avec la Gauche. Ce ne sont pas des élus qui font de la surenchère gauchiste. Ils se comportent comme des centristes responsables concernés par l'environnement et le bien être de la population. Certaines collectivités locales sont dirigées par des coalitions entre la Droite et les Verts donc il ne faut pas conclure des résultats de 2010 que le 4e arrondissement de Vienne restera longtemps à Gauche. Tout dépendra de la population du maire et de sa capacité à se montrer un bon gestionnaire... et à bien s'entendre avec Verts.
Une dernière remarque qui me tient à coeur pour finir. Quand on voit la localisation, le nombre d'habitants et la sociologie du 4e viennois et du 4e parisien, on s'étonne que les deux arrondissements n'aient pas mis un place un jumelage... mais cela est interdit puisque les arrondissements parisiens n'ont pas d'autonomie juridique. A Paris, la notion de jumelage avec une autre ville reste très insuffisante. Elle permet surtout à nos élus de pouvoir aller passer du bon temps à Rome, à Berlin ou dans de très nombreuses villes avec lesquelles Paris est "jumelée" sans que les Parisiens ne puissent vraiment être impliqués. Cela est très regrettable.
La croissance du nombre d'habitants dans un arrondissement, dans une ville ou dans un pays n'est pas une fin en soi. Elle peut l'être pour ceux qui en tirent avantage : les commerces bien sûr mais aussi les politiques qui en font un argument on ne sait pas très bien pourquoi. En vérité, le seul critère qui vaille c'est la qualité de vie pour le plus grand nombre d'habitants. Si la concentration l'améliore alors c'est un bien. Si elle l'affaiblit, car le cadre de vie s'en trouve dégradé, il vaut mieux ne pas l'appeler de nos vœux.
Rédigé par : Vivre le Marais ! | mardi 19 août 2014 à 14h11