J'ai vu qu'une association organisait une visite consacrée aux Mystères de Paris. Je voulais cependant faire une précision. En effet, après avoir lu récemment cet ouvrage d'Eugène Sue paru au début des années 1840, je me suis rendu compte qu'une des adresses principales de ce roman fleuve était dans le 4e arrondissement : il s'agit du 17 rue du Temple. C'est dans cet immeuble que le héros du roman "Rodolphe" loue un appartement au 4e étage. On y trouve aussi des personnages qui jouent un rôle clé dans le roman : Polidori, la Rigolette, les Rigolet (les concierges) et dans la soupente : les Morel (une famille qui permet à Eugène Sue d'évoquer l'extrême pauvreté de certains ouvriers parisiens).
Je suis donc allé prendre une photo de cette façade :
Je n'ai pas réussi à savoir si l'immeuble actuel est celui qui existait déjà à l'époque de la Monarchie de Juillet (ses caractéristiques architecturales laissent penser que tel est le cas). En tout cas, la construction a le volume qui correspond assez bien à ce qui est décrit dans le roman. [Il est cependant CERTAIN que ce n'est pas l'immeuble du roman ==> voir l'addendum]
Je ne sais pas non plus si Eugène Sue avait choisi cette adresse au hasard, ni non plus s'il avait pris la peine de venir sur place pour faire son roman. Vu l'énorme succès du roman, il est cependant certain qu'à l'époque le 17 rue du Temple a été un lieu mythique, même si depuis le souvenir en a été effacé.
Pour évoquer les Mystères de Paris, il faudrait donc prévoir un passage par le 17 rue du Temple. Pour ma part, à chaque fois que je passe devant la porte d'entrée de cette adresse j'ai une pensée pour Eugène Sue, Rodolphe, Rigolette, les Pipelet et les Morel.
ADDENDUM (du 2/11:2017) : J'ai fait une énorme boulette en écrivant cet article. Comme cela m'a fort justement été précisé dans le commentaire que vous pouvez lire, cette partie de la rue du Temple ne s'appelait pas la rue du Temple sous Louis-Philippe. Elle commençait beaucoup plus au Nord dans l'actuel 3e arrondissement (un peu d'ailleurs comme la rue Quincampoix dont la "pelle à tarte" relative à cette rue est située sur un tronçon qui ne faisait pas partie de la rue Quincampoix). Le pire c'est que je le savais mais qu'en lisant Les Mystères de Paris, cet été, je m'étais projeté sur l'actuel 17 rue du Temple.
Il n'empêche que pour moi l'adresse reste mythique... même si l'actuel 17 rue du Temple n'a rien à voir avec l'immeuble du roman. Je vais quand même continuer à penser à ce livre à chaque fois que je passe devant cet immeuble (en repensant de plus à l'énorme bévue que j'ai commise). Il y a une autre lieu de ce genre à Paris auquel je pense en raison d'un roman : La place Gaillon (Paris 2e) qui me fait penser au Bonheur des Dames de Zola, mais là pas besoin de chercher une façade puisque Zola a tout inventé.
Je tenais à faire ce rectificatif, car je peste contre les erreurs qui circulent sur Internet et là j'en ai quand même commis une belle ! Cela montre deux choses :
- que je peux me tromper
- que quand je commets des erreurs je l'admets sans problème !
Il y a bien des politiques qui devraient en faire autant.
ATTENTION, ce 17 rue du Temple n'est pas le nôtre; il est de la numérotation napoléonienne et non post Haussmann, qui a ajouté les 100 premiers numéros alors de la rue Sainte-Avoye (dont l'égout fétide fit la renommée). Pour ce 17, il faut repartir de la rue Michel-le-Comte (les jours de grève active, je faisais cette sortie avec mes étudiants de Paris1-Panthéon Sorbonne).
Maïté Bouyssy
Rédigé par : Maïté Bouyssy | mardi 01 novembre 2016 à 16h38