On sait que sur ce blog, je n'ai jamais été un grand fan du "Street Art", l'art de la rue, qui est souvent l'occasion de dégradation de l'espace publique de très mauvaise qualité et parfois pour des messages racoleurs. Cependant au moins de novembre dernier, dans un recoin de la rue du Renard, mon attention a été retenue par cette création très réussie qui rend un émouvant hommage à Madiba, Nelson Mandela. Faire rimer "égalité" avec "Respect"... Quel beau programme.
Il est amusant que cette oeuvre était juxtaposée avec un autre collage qui complétait le message :
Une pensée aussi pour mes deux collègues d'anglais de section internationale qui ont chacune à leur façon un lieu avec Nelson Mandela.
Post Scriptum (vendredi 6 décembre 2013 à 8h08) : Par un hasard, heureux ou malheureux, j'avais programmé la publication de cet article à cette date depuis plusieurs jours. Ce n'est pas sans émotion que je viens d'apprendre que la mort de Nelson Mandela a été annoncée un peu après 22h hier soir.
Rédigé à 07h00 dans Arts , Coups de coeur , Droits de l'Homme , Insolite | Lien permanent | Commentaires (0) | TrackBack (0)
L'incident ne se produit pas pour la 1ère fois lors d'une séance d'une Conseil d'arrondissement du 4e. Lundi 30 janvier, un membre du public a été réprimandé par une élue (cette fois-ci Mme Zarka, maire adjointe PCF) car il enregistrait au moyen de son téléphone portable les propos de la maire du 4e. De même, il y a quelques années, lors d'une séance du Conseil d'arrondissement, une personne du public avait été très vertement tancée par la maire du 4e car elle prenait des photos des conseillers d'arrondissement. A chaque fois, les élus invoquent le droit à l'image.
Je tiens donc à rappeler une règle. Une loi qui n'est pas toute récente (elle date du 24 février 1996) a permis l'enregistrement vidéo des conseils municipaux. L'article L2121-18 du Code des collectivités territoriales prévoit que les séances des conseils d'arrondissement "peuvent être retransmises par les moyens de communication audiovisuelle" (voir le site Légifrance).
Or, comme il me reste quelques notions de Droit public (telle était ma spécialisation à Sce Po Paris), je sais que le droit administratif reste (malgré la codification) un droit "essentiellement jurisprudentiel". Ainsi, la jurisprudence a précisé que les administrés présents dans la salle avaient aussi la faculté d'enregistrer les débats (Cour administrative d'appel de Bordeaux, 24 mars 2003, requête n° 99BX01857). Le maire peut interdire l'enregistrement des débats uniquement si cela est justifié par des "circonstances particulières". (Voir le site de l'Association des maires de Charente Maritime).
Nul n'est sensé ignorer la loi... même les élus !
Un avocat des élus auprès des juridictions administratives pourrait invoquer les prétextes suivants pour justifier l'interdiction d'enregistrement vidéo lors du Conseil d'arrondissement du 30 janvier dernier :
1°) Les conseils d'arrondissement ne sont pas formellement des conseils municipaux (mais ce serait vraiment tiré par les cheveux).
2°) L'incident du 30 janvier dernier s'est déroulé pendant la séance des questions du public et donc formellement le conseil d'arrondissement était clos (cela est beaucoup plus défendable).
3°) L'enregistrement s'est fait clandestinement. Son auteur a cessé immédiatement quand il a été repéré. (On aurait dit un de mes élèves surpris en train de faire une bêtise). Cet argument est certainement encore plus déterminant.
4°) L'incident concernait un dossier très sensible : l'ouverture de la boîte rue Pierre Au Lard et la maire pouvait prétexter qu'il s'agissait d'un dossier explosif ce qui semble être bien le cas ... mais là je ne suis pas sûr que le juge administratif comprenne !
L'enregistrement vidéo des conseils d'arrondissement faisait d'ailleurs partie des engagements de Madame Bertinotti dans son programme municipal de 2008. Je l'ai interrogé il y a quelques mois à ce sujet lors d'un Conseil d'arrondissement et elle a admis que, finalement, cela ne lui semblait pas très opportun pour la qualité des débats... Elle ne semble pas vouloir donner une tribune à son opposante la plus coriace, son adjointe verte, Corine Faugeron (mais ça c'est une autre histoire).
Rédigé à 08h31 dans 00 Le 4e arrondissement , Droits de l'Homme , Démocratie locale | Lien permanent | Commentaires (1) | TrackBack (0)
Voici une photo prise rue Rambuteau le 21 mai 2011 dans cette portion qui longe le Centre Pompidou et que la maire du 4e arrondissement avait envisagé de rendre à la circulation automobile avec des arguments que je continue à trouver saugrenus (voir mon article du 2 juillet 2009). Ce n'est cependant pas le sujet de cet article...
Le 21 mai donc, alors que je me promenais, j'ai assisté à cette scène que d'autres amis ont observé dans d'autres endroits de Paris. Les passants étaient interpelés dans la rue et on leur demandait de "voter POUR le droit de vote des étrangers". Un de mes amis a eu le droit de se faire engueuler quand il a refusé de s'arrêter. Il a été vivement sermonné : "Comment ça, vous ne voulez pas lutter contre cette injustice ? Vous n'avez pas deux minutes." Bref, on nous pose une question, mais on a le droit de se faire engueuler si on ne répond pas comme cela est attendu !
Je trouve que cette "votation citoyenne" est une parodie de démocratie. L'expression fait référence aux référendums organisés en Suisse. Or, quelles sont les pratiques que l'on a pu oberver pour cette votation citoyenne sur le vote des étrangers ? Une urne placée sur la place publique avec des harangueurs de foule pour rabattre le quidam. La Ville de Paris et la mairie du 4e ont soutenu l'opération. Pour cette raison, des panneaux électoraux avaient été sortis devant la mairie du 4e. Les deux panneaux comportaient la MÊME affiche "pour" le droit de vote des étrangers !
Sur son site, la Ligue des Droits de l'Homme se félicite du résultat : "Votation citoyenne à Paris du 16 au 22 mai : près de 30 000 Parisiennes et Parisiens se sont exprimés sur le droit de vote des étrangers aux élections locales Communiqué du collectif national « Votation citoyenne » et des collectifs parisiens. Avec 29 662 votants dont 93,70 % de « oui » à la question « Etes-vous pour ou contre la reconnaissance du droit de vote et d’éligibilité des résidents étrangers aux élections locales ? » (en comparaison de 24 991 en 2006 et 32 205 en 2008), la votation citoyenne a connu un nouveau succès pendant la semaine du 16 au 22 mai à Paris, témoignant de l’actualité de cette revendication pour l’égalité des droits et la citoyenneté". (source : Site de la Ligue des Droits de l'Homme article du 24 mai). On notera d'ailleurs -si cela a le moindre sens- que la participation a baissé entre 2008 eet 2011. On ne possède aucune garantie que les personnes qui ont voté étaient des électeurs parisiens. Autour du centre Pompidou, le samedi, les touristes sont plutôt nombreux.... et de toute façon 30 000 personnes cela continue à ne faire que 0,02% de la population parisienne !
Je trouve donc cette démarche scandaleuse. Absence de listes électorales, pression sur les électeurs pour qu'ils votent "pour", absence d'isoloir, urne mise sur la place publique, vote avec 93% de "pour"... Qui peut-on duper avec ce genre de démarches qui banalisent ce que l'on a trop vu dans certaines dictatures qui simulaient des élections ?
La démocratie est une affaire sérieuse. Elle ne doit pas s'abaisser avec ce genre de pratiques proches de la démagogie. Si certains partis veulent accorder le droit de vote à tous les résidents étrangers aux élections, ils peuvent le proposer et les citoyens pourront voter pour eux lors des élections organisées régulièrement.
Pour ma part, je reste opposé à ce vote. Je l'ai expliqué dans un article que j'ai fait paraître il y a plus de trois ans sur ce blog ce qui montre que, sur ce sujet, j'ai de la suite dans les idéees. Je ne me sens pas pour autant un fasciste puisque le droit de vote réservé aux citoyens nationaux pour la plupart des élections est à ce jour la règle de la République (avec le droit de vote pour les ressortissants européens aux élections municipales et du Parlement européen). Je ne redévelopperai pas les arguments que j'avais donnés et je renvoie à mon article de 2008 (voir l'article du 29 mai 2008).
Ceux qui veulent promouvoir la démocratie (et je sais que c'est bien sûr le cas de la Ligue des Droits de l'Homme) ne se grandissent pas avec cette pseudo votation citoyenne. Je ne suis pas sûr non plus qu'ils rendent service à la cause qu'ils défendent.
Rédigé à 09h46 dans 04 Quartier Saint-Merri , Coups de gueule , Droits de l'Homme , Politique | Lien permanent | Commentaires (7) | TrackBack (0)
Voici la couverture du magazine américain Newsweek daté du 8 mars 2010 : Son titre "MOSCOW'S PHONY LIBERAL. How Medvedev's reforms are strengthening the authoritarian regime" signifie "Un drôle de libéral. Comment les réformes de Medvedev sont en train de renforcer le régime autoritaire". J'ai réussi à bien traduire "Phony" car on retrouve la même expression dans "The Phony War" qui signifie la "Drôle de guerre" c'est-à-dire la période comprise entre la capitulation polonaise en septembre 1939 et les offensives allemandes du printemps 1940.
Je vais peut-être renoncer à mon abonnement à ce magazine car en écoutant le discours de Bertrand Delanoë prononcé à l'Hôtel de ville mardi 2 mars, j'ai entendu le maire de Paris louer les réformes et les efforts en faveur de la liberté de la presse qui sont dus à Dimitri Medvedev... (Voir mon article du 3 mars 2010). Il me paraît bien évident que le maire de Paris ne se serait pas abaissé au nom de bas intérêts diplomatiques et/ou commerciaux à dire des contre-vérités. Il est bien entendu que cette realpolitik qui manquerait singulièrement de respect pour ceux qui défendent courageusement les Droits de l'Homme dans leur pays est l'apanage des méchants réactionnaires de Droite.
J'ai déjà utilisé cette photo pour illustrer un article du 25 mai 2009. Je la réutilise car la question de la vidéo surveillance a provoqué de longs débats lors du conseil d'arrondissement du 4e mardi 17 novembre. Cela nous a valu de voir la séance se finir à un horaire quasi record : 21h40.
Je ne reviendrai pas sur le grand scepticisme que je ressens vis-à-vis de la politique de l'installation des caméras. Malgré le point de vue différent de nombreux de mes amis, je suis plutôt contre ses caméras pour deux raisons :
1°) Si l'argent utilisé pour leur installation et leur utilisation était dépensé pour embaucher des policiers, je trouverai pour ma part cela beaucoup plus judicieux.
2°) Ces caméras nous font rentrer dans une logique où peu à peu au nom de la sécurité tout sera surveillé. On met le doigt dans un engrenage dont on ne connaît pas la fin. M'intéressant de près à l'Histoire, je sais qu'elle nous réserve des surprises, parfois pas très sympathiques. Avec des caméras banalisées à tous les coins de rue, on risque de permettre la pérennisation d'un Etat totalitaire qui pourrait se mettre en place.
Lors du débat, plusieurs positions sont apparues :
- les élus UMP et Nouveau Centre assument l'installation des caméras décidée par le Préfet de Police puisque cela est dans la logique de la politique voulue par le gouvernement... avec lequel je ne suis absolument pas d'accord sur ce sujet.
- à gauche par contre, l'éventail des points de vue laisse presque penser qu'il y a autant de positions que de conseillers. Cela va de l'opposition farouche défendue par Corinne Faugeron jusqu'à un soutien du projet au nom de l'évolution de la société -le tout emballé avec une "charte"- qu'a soutenu Christophe Girard, le maire adjoint à la Culture... Mme Faugeron n'a pas hésité à parler de position "faux cul"... et celui qui reste mon ami (malgré mon désaccord profond avec lui sur ce sujet) Vincent Roger a évoqué une séance de "calinothérapie" à propos du "voeu" proposé par la majorité municipale pour encadrer le dispositif de vidéo-surveillance.
Pour finir, la décision d'installer les caméras a été votée par 7 conseillers d'arrondissements, 4 se sont abstenus (Mme Mukizwa, MM. Lapeyronnie, Pouriat et Jean-Baptiste) et 2 ont voté contre (Mme Faugeron et Mme Zarka).
Ce que je regrette, quelles que soient les positions que l'on peut avoir, c'est que le débat préalabre à l'installation des caméras de surveillance comme cela avait été promis lors du Conseil d'arrondissement du 4 mai 2009 (voir l'article que j'avais écrit : "Vidéo-surveillance ou vidéo-protection. Un débat s'impose de toute façon") n'a pas eu lieu.
Lors du compte-rendu fait dans le 4e arrondissement par Bertrand Delanoë le 16 novembre dernier, celui-ci a rappelé que la "vidéo-surveillance" faisait partie de son programme... Je ne suis pas sûr que tous ceux et toutes celles qui ont voté pour lui (et même l'ont soutenu en se présentant sur ses listes) y ont beaucoup prêté attention...
Pour un complément d'information lire le très bon article du site Paris.Tribune.fr consacré à la question.
Rédigé à 07h00 dans 00 Le 4e arrondissement , Actualités , Coups de gueule , Droits de l'Homme , Sécurité | Lien permanent | Commentaires (3) | TrackBack (0)
Nous célébrerons après-demain le 20e anniversaire de la Convention Internationale des Droits de l'Enfant (CIDE). J'en profite pour publier la photo de ce tableau (que j'ai photographié au musée du Tau à Reims cet été) représentant Louis XV enfant sur le trône de France peint par Hyacinte Rigaud. On verra pourquoi dans la suite de l'article.
Cet anniversaire me permet, en effet, de revenir sur une conférence qui s'est tenue le 27 octobre dernier dans la salle des mariages du 4e arrondissement. Il s'agissait du cycle "Cité Santé" proposé par le 1er adjoint du 4e, Jean-Louis POURIAT. Connaissant les qualités humaines de cet édile, qui par ailleurs est le directeur du service des urgences de l'Hôtel-Dieu, cela faisait plusieurs fois que j'avais voulu assister à ces conférences sans en avoir le temps jusque-là.
La conférence qui avait pour thème "Droit à l'enfant... Droits de l'enfants" a permis l'émergence de deux points de vue relativement opposés.
Le professeur René FRYDMAN, grand spécialiste d'obstétrique, a affirmé ses réticences face à ce qu'il a appelé la survalorisation de la parenté génétique. Il s'est par exemple interrogé sur le danger de voir disparaître l'accouchement sous X. De plus, le Pr s'est vivement opposé à la "chosification" (expression par la suite reprise par Mme BERTINOTTI) que représente la pratique des mères porteuses. Il a évoqué par exemple les couples américains qui recourent à des milliers de mères porteuses en Inde. De plus, il semble qu'en Espagne, la crise ait pour conséquence une baisse du tarif facturé par les mères porteuses... les prix étant à la baisse en raison de l'augmentation du nombre de femmes prêtes à porter un enfant en raison de leur situation difficile.
La maire du 4e arrondissement, Dominique BERTINOTTI, est intervenue sous deux points de vue. En tant qu'historienne, elle a rappelé que par le passé, les enfants après avoir été ignoré en tant que sujet du droit sont devenus dans les sociétés développées des "enfants rois". L'expression m'a fait repenser à ce tableau de Rigaud puisque paradoxalement, à l'époque où les enfants n'avaient pas de droit, il était possible qu'un enfant soit roi. Mme BERTINOTTI a cité les travaux de l'historien Philippe ARIES, mort en 1984 (dont les travaux ont été novateurs en leur temps).
En tant que politique, Mme BERTINOTTI a affirmé sa crainte que l'époque actuelle marque une nouvelle étape que l'on pourrait considérer comme une objetisation de l'enfant avec l'insitance mise non plus sur le droit DE l'enfant mais le droit à l'enfant. Elle a ainsi dénoncé -avec raison- la disparition du "Défenseur des Enfants", fonction exercée depuis 2006 par Dominique VERSINI. La maire du 4e a soutenu un point de vue très personnel en affirmant qu'elle s'interrogeait sur le développement de techniques [dons de spermes, dons d'ovule, dons d'embryons] qui dans le cadre du droit actuel conduit des enfants à tout ignorer de leur(s) parent(s) biologique(s). Elle a soutenu l'idée que les enfants avaient le droit à connaître leurs parents génétiques et d'avoir accès à la connaissance de leur histoire familiale. Cela a paru suprendre une partie de l'assemblée.
Pour comprendre le point de vue de la maire, il faut peut-être analyser ce que l'on appelle "le droit à l'enfant". Il faut distinguer deux définitions du mot "enfant". En effet, l'enfant est à la fois compris comme un mineur (au sens juridique du terme), un être fragile en construction. Le "droit à l'enfant" peut donc alors être considéré tout d'abord comme un droit à pouponner, à éduquer et à former un ou des êtres en devenir. L'enfant est aussi l'héritier (tant que les parents sont vivants, leur progéniture reste en ce sens leur "enfant") et il signifie dans ce cas le droit d'avoir une descendance. Le droit à l'enfant serait ici compris comme un droit à transmettre un patrimoine et/ou une histoire familiale.
A ce droit à la descendance, à la transmission, qui semble de plus en plus admis comme normal, je suis assez d'accord avec la maire du 4e pour défendre l'idée que la contrepartie devrait être un droit à "l'ascendance", un droit à connaître ses ancêtres. Pour m'être penché avec mon père sur nos origines familiales depuis moins de 4 ans, je dois admettre la recherche généalogique procure un vrai plaisir (Voir mon blog de généalogie familiale). Dans de nombreux cas, l'impossibilité de connaître ses origines crée de profonds traumatismes.
Cependant, en ce qui concerne l'accouchement sous X, il faut aussi prendre en compte la détresse de femmes qui sont dans des conditions de vie difficile. En remettant en cause, ce "droit" ne risque-t-on pas de conduire certaines mères qui veulent cacher un enfant à commettre des gestes encore plus graves (infanticide, abandon de bébés dans des lieux non adaptés,...).
Les intervenants du public et les deux invités du débat mené par Jean-Louis POURIAT sont arrivés à l'idée que dans ce domaine de l'éthique qu'est "le droit à l'enfant" il n'y avait pas de solution simple. De plus, ce "droit à l'enfant" devait s'accompagner d'un minumum de coordination internationale pour prendre en compte les droits de l'enfant et le respect de la dignité humaine. Le sujet reste problématique et il est difficile d'affirmer des vérités absolues.
Finalement, cette conférence ne m'a apporté qu'une seule certitude : Mme BERTINOTTI a montré son ambition de devenir députée ou sénatrice. Elle s'est présentée en tant que "potentiel législateur" et le mot "légiférer" n'a cessé de revenir dans ses prises de parole. Les prochaines sénatoriales sont en 2010 et pour les législatives, il faudra attendre 2012 !
La prochaine conférence "Cité Santé" aura lieu lundi 7 décembre et aura pour thème la grippe A (avec une intervention de Corinne Lepage députée européenne et le Pr François Bricaire, chef du services des maladies infectueses de la Pitié Salpêtrière).
P.S. : mon ami Marc, qui était aussi présent à cette conférence du 27 octobre,en a aussi faitun compte-rendu très intéressant sur son blog.
Rédigé à 07h00 dans 00 Le 4e arrondissement , Actualités , Droits de l'Homme , Jeunesse , Politique , Science | Lien permanent | Commentaires (1) | TrackBack (0)
La partie centrale de la façade occidentale de Notre-Dame-de-Paris
Au Moyen-Age, les Juifs ont subi dans tout l'Occident des persécutions. Pour l'Eglise de l'époque, il fallait attendre la fin des temps pour que cette minorité religieuse se convertisse au christianisme.
Cette façon de concevoir le judaïsme apparaît avec deux statues que l'on trouve sur les contreforts du portail central de la façade occidentale de Notre-Dame (je les ai fait apparaître en rouge ci-dessus).
A droite, on peut voir une femme casquée avec une lance brisée. Elle représente la "synagogue", c'est-à-dire la religion juive.
"La Synagogue"
Cette statue porte un casque qui lui tombe sur les yeux et lui masque la vue. Au sol à côté de la lance, une couronne est renversée. Elle tient dans la main droite les tables de la loi à l'envers.
Au contraire, à gauche du portail, on peut voir une statue de "l'Eglise", la religion chrétienne. Elle est représentée par une femme qui porte sa couronne sur la tête, tient une lance qui sert d'oriflamme et porte un calice destiné à recevoir le sang de Jésus :
"L'Eglise"
Cette opposition entre la Synagogue déchue et l'Eglise triomphante est un thème classique que l'on retrouve sur la façade de nombreuses cathédrales (par exemple le portail du transept Sud de la cathédrale de Strasbourg).
Les statues que l'on peut voir à Notre-Dame datent du XIXe siècle car elles avaient disparu à la Révolution française.
Cet article a été traduit en anglais : article paru le 30 octobre 2009.
This post has been translated into English : it was published on October 30th, 2009.
Allée des Justes, mardi 2 juin 2009
J'avais pu voir grâce au site Images-Paris.com à quoi ressemblait l'affiche de la liste 20 dite "anti-sioniste". Je me réjouissais du fait cette liste semblait avoir oublié les panneaux du 4e arrondissement.
C'est avec une grande désolation que j'ai finalement pu voir que, mardi 2 juin, ces affiches avaient finalement été collées aussi dans le 4e et notamment à deux endroits où je trouve cela particulièrement indigne :
- le long de la mairie du 4e, dans la cour de laquelle, pendant les râfles de l'Occupation, les Juifs étaient "parqués" avant d'être envoyés vers les camps,
- en face du "Mur des Justes" et donc à quelques mètres de la cour ou l'on trouve le mur des noms (des déportés) et du Mémorial.
Cette affiche est une insulte à la mémoire des victimes de la Shoah. L'intitulé "anti-sioniste" n'a AUCUN sens et cache une propagande qui n'est pas tolérable. Je m'explique :
1°) Le sionisme est apparu à la fin du XIXe siècle dans le but de créer un foyer national Juif en Palestine, mais désormais ce n'est plus le problème. Israël est devenu une réalité historique. L'Etat est indépendant depuis plus de 60 ans maintenant. Ceux qui parlent d'anti-sionisme devraient donc s'afficher "anti-israëlien" ce qui est un peu hors sujet par rapport aux problématiques européennes. Ce genre de courant ne fait qu'attiser les haines. Au lieu de permettre d'oeuvrer à la réconciliation avec les Palestiniens cela ne fait en fait qu'envenimer la situtation. Aujourd'hui la haine envers Israël est telle dans certains quartiers de France que les Juifs sont stigmatisés et se sentent obligés de partir... pour Israël ! Cette liste anti-sioniste est donc au mieux une absurdité.
2°) Plus gravement, sous le masque de l'anti-sionisme se cache en filigrane un antisémitisme qui reprend tous les poncifs relatifs au "Juif éternel". Pour le comprendre il suffit de voir que l'affiche fait un amalgame avec les "spéculateurs". On retrouve un cliché classique à l'extrême droite et à l'extrême gauche : Juif = argent facile.
L'affiche N°20 le long de la mairie du 4e, mardi 2 juin 2009
Rappelons que justement le sionisme est apparu il y a une centaine d'années car les Juifs étaient persécutés un peu partout en Europe. En France, c'était l'époque de l'affaire Dreyfus. Certains partis antisémites avaient pignon sur rue et présentaient des candidats aux élections. Je pense notamment à Edouard Drumont auteur de La France juive (1885) et qui voulait montrer que les Juifs tiraient les ficelles du pouvoir en France. Les candidats qu'il soutenait présentaient aux élections avaient des affiches qui dénoncaient les Juifs comme des spéculateurs. Son journal La libre parole reprenait cette propagande. Son titre montre un lien avec la mention "contre la censure" qui apparaît sur l'affiche de la liste 20. On retrouve ce sentiment de persécution de ceux qui, professant des idées extrêmes et haineuses, se sentent injustement baillonnés et ne comprennent pas qu'on ne leur donne pas la parole. Or, ce sont ces courants de pensée qui ont nourri par la suite l'idéologie nazie dans l'Entre-deux-guerres.
Après la Shoah, on pouvait espérer que la République Française aurait le courage de refuser de voir se présenter à des élections des listes qui reprennent ce genre de propagande. J'espérais au moins, mais j'étais bien naïf, que l'allée des Justes était un espace sacré. Tel n'est pas le cas. C'est inadmissible.
Lors du conseil d'arrondissement du 28 mai, Vincent Roger le conseiller UMP de Paris a pris la parole lors du vote de la subvention accordée au mémorial de la Shoah. Il a motivé son vote en soulignant l'importance de ce soutien au moment où l'on voit cette liste anti-sioniste apparaître.
P.S. Hier soir, j'ai trouvé dans le catalogue du 5e festival des cultures juives, en pages 6 et 7 un très beau texte écrit par Martin Luther-King. On peut y lire ces lignes "L'antisémitisme, la haine envers le peuple juif, a été et reste une tâche sur l'âme de l'humanité. Nous sommes pleinement d'accord sur ce point. Alors sache aussi cela : ANTISIONISTE SIGNIFIE DE MANIèRE INHèRENTE ANTISéMITE, ET IL EN SERA TOUJOURS AINSI." et plus loin "Que mes paroles sonnent dans les profondeurs de ton âme : QUAND LES GENS CRITIQUENT LE SIONISME, NE TE TROMPE PAS, ILS PENSENT LES JUIFS". Martin. Luther KING, Lettre à mon ami anti-sioniste", Saturday Review (Août 1967), page 76.
Des caméras installées devant la Préfecture de Police dans le 4e.
Lors du Conseil d'arrondissement du 4 mai, deux maires adjointes, Corinne Faugeron (Les Verts) et Evelyne Zarka (PCF) ont posé une question sur l'éventualité d'une réunion publique à propos des caméras de vidéo-surveillance dans le 4e.
Corinne Faugeron a rappelé que 1226 caméras devaient être installées dans tout Paris dont 52 dans le 4e. Chaque caméra coûte 30 000€. La CNIL a rendu un avis défavorable sur l'installation de ces caméras d'après notre élue verte.
S'il est à mes yeux utile d'installer des caméras de "vidéo-protection" dans certains endroits (je pense à la sortie des établissements scolaires), je ne suis pas a priori un fan du tout caméra. J'ai déjà écrit un article il y a quelques mois sur la question.
Notre arrondissement n'est pas le Bronx. Il est plutôt sûr par rapport à certaines zones de non-droit que l'on trouve ailleurs sur le territoire national. Je ne suis pas sûr que nous n'ayons pas beaucoup à perdre avec ces caméras. Ce qui fait la qualité de l'être humain est sa liberté. Une surveillance générale de l'espace public n'est pas à mes yeux le nirvâna...
Souhaitons donc que la réunion publique, dont la maire du 4e n'a pas écarté le principe, pourra permettre un vrai débat sur l'opportunité ou pas d'installer certaines caméras.
Rédigé à 07h00 dans 00 Le 4e arrondissement , Droits de l'Homme , Démocratie locale , Sécurité | Lien permanent | Commentaires (3) | TrackBack (0)
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