L'Indépendant du 4e Arrondissement de Paris

DCCXI : Nef de Paris (3) : la version second empire sur la façade de la mairie du 4e arrondissement

 Voici le 3e volet de la série que j'ai commencée à propos de la représentation de la nef de Paris dans le 4e arrondissement. Comme on le voit sur la photo en tête d'article il s'agit d'une version avec un voilier trois mats fort différents du navire que l'on peut voir sur la version actuelle.

Il s'agit en effet de la version utilisée pendant le 2nd empire (1852-1870) : on peut en effet la voir au sommet de la façade principale de la mairie du 4e arrondissement sur la place Baudoyer. La date du décor est précisée sous la pendule : 1866... comme on le voit sur la photo ci-dessous :

Rappelons que cette nef est surmontée de fleurs de lys alors que sous la IIe République (1848-1852) elles avaient été remplacées par des étoiles jugées plus conformes aux idéaux républicains.

Je renvoie aussi versl'article "Une mairie d'arrondissement impériale..." paru le 9 août 2009.

DCXCI : Une façade classique des années 1880 à l'angle de la rue du Pont-Louis-Philippe et de la rue François-Miron

A l'angle de la rue du Pont-Louis-Philippe et de la rue François-Miron, on trouve un restaurant à tapas fort prisé : "La Perla". Je me suis intéressé à la façade de l'immeuble car je la trouve très élégante.

En effet, première particularité, un balcon longe non seulement le 2e et le 5e étage (comme dans la plupart des immeubles de type haussmanien) mais aussi le 3e et le 4e étage. C'est un type de façade assez répandu pour les immeubles situés en angle. 

 Le décor reprend des thèmes très classiques avec des consoles et des ferronneries aux formes assez sobres : 

L'immeuble date des années 1880 comme on peut le lire sur la façade avec la signature de l'architecte : 

 Ces formes classiques sont dans la continuité des immeubles construits sous le Second Empire (1852-1870) mais avec la plus grande rigueur qui caractérise les premières années de la IIIe République. Ce n'est qu'à la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle que les façades retrouveront une plus grande exhubérance comme le montre d'autres articles que j'ai consacrés aux immeubles du 4e arrondissement. 
   

DCLXXXVIII : Une exposition photo qui m'a permis de découvrir un très beau lieu caractéristique de l'âge industriel situé dans mon propre pâté de maisons...

 J'ai consacré un article à Xavier Ruel, le fondateur du BHV (article publié le 24 mai 2010). En consultant le livre de Danielle CHADYCH, Le Marais, (éditions Parigramme, 2005, page 352), j'ai  été surpris d'apprendre qu'au 18 rue de la Verrerie, Xavier Ruel avait créé une pension alimentaire. Il est écrit dans cet ouvrage que l'édifice construit par Harouard en 1876 comportait "une vaste salle couverte d'une verrière et qui pouvait accueillir 420 places assises". J'étais très curieux de découvrir ce lieu situé à quelques mètres de chez moi (il est même situé dans le pâté de maisons où j'habite depuis près de 15 ans).

Cependant, en allant sur place, je me suis souvenu qu'il s'agissait d'un lieu privé qui n'est ouvert qu'en de rares occasions.

C'est donc avec une très grande joie que j'ai découvert qu'en ce moment se tient dans ce lieu une exposition de protographies intitulée "World Press Photo 2010". J'avoue que mon attention à surtout été retenue par la découverte du lieu lui-même que je trouve admirable (ce qui ne veut pas dire bien sûr que cette exposition de photographies de presse n'ait aucun intérêt).

Voici donc les photos que j'ai pu prendre de cette très belle verrière :

 

 

Si j'ai bien lu l'information, l'exposition est ouverte tous les jours jusqu'au 11 juin. Les amoureux du 4e arrondissement ne doivent pas râter l'occasion de voir ce très bel endroit. 

Rappelons que l'actuel Plan de Sauvegarde et de Mise en valeur du Marais (P.S.M.V.) ne protège pas le patrimoine du XIXe siècle. Sa révision, actuellement en cours, devrait -il faut l'espérer- conduire à préserver ce genre de bâtiment typique de "l'âge du fer".

DCLXXVII : Un personnage fort mal connu qui a joué un rôle important dans l'histoire du 4e arrondissement, Xavier Ruel

J'ai récemment écrit un article à propos d'un immeuble de la rue de Rivoli en précisant que le permis de construire avait été déposé par Veuve Ruel & Cie en précisant qu'elle était domicilée à l'emplacement de l'actuel BHV... (article publié le 13 février 2010). J'en ai appris un peu plus en fait depuis sur cette "Veuve Ruel".

En effet, il faut d'abord savoir que Xavier Ruel est né à Lyon en 1823 (ou à Annonay en 1822 selon d'autres sources). Il avait ouvert à Lyon une boutique de quincaillerie. J'ai retrouvé dans les archives de l'état civil du 4e arrondissement l'acte de mariage de sa fille le 30 juin 1881. On peut y lire que celle-ci était née à Lyon le 6 février 1844.

Arrivé à Paris, il se lança dans le commerce notamment de bonnets. Il se rendit rapidement compte que les camelots qu'il faisait circuler dans Paris faisaient leur meilleures ventes à l'angle de la rue de Rivoli et de la rue des Archives (dans un quartier qui devait être tout neuf à l'époque). En 1852, il décida donc d'installer un magasin à cet endroit.

En 1855, il a eu la bonne idée de rendre un service à l'impératrice Eugénie... Les chevaux de la toute nouvelle souveraine se sont en effet emballés au moment où ils passaient devant le magasin de Xavier Ruel. Celui-ci s'est alors lancé pour maîtriser les montures. Cela lui a permis l'année suivante d'avoir les finances nécessaires pour agrandir son magasin et pouvoir fonder en 1856... le "Bazar Napoléon".

En 1866, Xavier Ruel a pris à bail le bâtiment du 54 rue de Rivoli. Trois étages sont consacrés à la vente. En 1870, à la chute de l'Empire, Xavier Ruel rebaptise son magasin "Bazar de l'Hôtel de Ville".

Xavier Ruel a de plus été conseiller de Paris et conseiller général de Paris.

Xavier Ruel est mort en 1900... Son magasin employait alors 800 peresonnes. La gestion du BHV est revenue à une société dénommée "Veuve Ruel et compagnie" qui a continué d'agrandir ce qui était devenu un grand magasin pour lui donner ses dimensions actuelles.

Xavier Ruel est enterré au Père Lachaise ce qui m'a permis de trouver des informations sur ce site.

Et dire que pas une rue ni même une ruelle du 4e arrondissement ne rend hommage à ce grand entrepreneur du 4e arrondissement ! Le BHV reste cependant encore aujourd'hui un pôle important de l'économie locale.

J'ai eu beaucoup de mal à trouver des informations sur ce personnage qui est fort mal documenté sur la toile.

DCLVIII : Pont Louis-Philippe... Un des seuls hommages en l'honneur de la "poire" à Paris

 Voici le 8e article de la série consacrée aux ponts du 4e arrondissement. Il concerne le Pont-Louis-Philippe. En ce jour de la fête du travail, voici un article à propos de celui qui a été le "roi bourgeois".

Le pont Louis-Philippe relie aujourd'hui la partie Ouest de l'île Saint-Louis avec la rive droite. Cela n'a pas toujours été le cas...

En effet, le premier pont construit à cet endroit était un ouvrage dont la première pierre a été posée par le roi Louis-Philippe le 29 juillet 1833. C'était un pont suspendu qui traversait la Seine en biais pour rejoindre le quai aux fleurs de l'île de la Cité avec un arche principal qui s'appuyait sur la pointe de l'ïle Saint-Louis.

 Après la révolution de 1848, le pont a été rebaptisé "Pont de la Réforme". Sa chaussée étant insuffisamment large, il fut décidé en 1860 de le détruire pour le remplacer par le pont actuel qui a été achevé en 1862. Il a été conçu par Feline-Romany et Vaudrey et construit par l'entrepreneur Garnuchot.  Il date donc de Napoléon III comme cela est écrit sur une plaque que l'on trouve sur ce pont : 

Une plaque où apparaissent donc à la fois le nom du dernier roi et du dernier empereur qui ont régné sur la France. 

C'est un pont en pierre de 100m de long avec trois arches  qui font 30m, 32m et 30m.  On reconnaît ce pont car il a la particularité d'avoir de chaque côté des "oeils-de-boeuf"  :

Voici une vue de la voûte de l'arche pris depuis le quai de l'Hôtel de ville. On peut admirer l'appareillage de pierres :

Le tablier fait 15,20m de large avec une chaussée de 10m :

 Le roi Louis-Philippe n'a donc pas de rue à Paris mais un pont et... dans le prolongement de l'ouvrage un rue du "Pont Louis-Philippe". Roi fort impopulaire à la fin de son règne, la "poire" a donc ainsi un nom de rue qui lui est associé.

Dans les années 1960, il avait été envisagé de créer à cet endroit un pont encore plus large qui aurait été étendu jusqu'à la rive gauche dans le but de mieux desservir le quartier des Halles fort animé à l'époque. Finalement, suite au déménagement des Halles à Rungis, le projet a été enterré. Seul le Pont Saint-Louis a été construit (voir l'article du 20 octobre 2008)

Une petite anecdote à propos de ce pont. En me promenant avec mes élèves en janvier dernier dans ce quartier, un élève m'a demandé quel était "le pont où il y a des yeux". Il a cru que le décor mis en place à l'automne "Women are heroes" était définitif. Il faut dire que sur le pont, ces yeux rappelaient les "oeils-de-boeufs"de l'ouvrage, ce qui donnait un bel effet :

(voir l'article du 24 octobre 2009 : un art engageant à quelques réserves).
 

Je renvoie à la page consacrée à ce pont sur le site de la Ville de Paris.
  
 
 
  

DCLI (post in English) : an Imperial District Hall

Cet article est paru en français le 9 août 2009.

 I have recently explained  in English how the 4th arrondissement is governed (post published on April, 9th ). The district Hall of the 4th arrondissement was built under Napoleon III (1852-1870). Indeed, in 1860, administrative zoning of Paris was profoundly transformed by Haussman who was "préfet of Paris" (the representative of government). He decided to integrate into Paris surrounding villages and to establish a new zoning policy. The limits of the current 4th arrondissement were decided then.

Nevertheless, it is surprising, despite the proclamation of the Republic in 1870, three years after the inauguration of the District Hall, the sign which pays tribute to the Emperor who decided to have it constructed and the initials "N.B." for Napoleon Bonaparte were not removed from the wall of the courtyard.

 Contrarily to the City Hall of Paris (which is really close), the District Hall of the 4th arrondissement was not destroyed during by the Communards in 1871.

Thanks to that we can admire every month, the wedding room of the District Hall which is characterized by the lightness and the good taste of Napoleon III's style (I find it really clumsy). Indeed, this is where the District concil takes place. The next one will be on ...

Other precisions :

- the initials "N.B." are interlaced with an "E" to remind us of the first name of the Empress Eugenie de Montijo who married Napoleon III.

- a few  settings of the inner District Hall were destroyed by the Communards and the current ones date from the 1880's.

This post was published in French on August 9th, 2009.

DCXXXIV (post in English) : The entrance hall of a building located somewhere in Rivoli street.

Cet article a été publié en français le 5 août 2009.

On the uneven side of rue de Rivoli, not far from the Saint-Jacques tower, erring from entrance hall to entrance hall, these interesting settings from Napoleon III's reign (1852-1870) can be found. It's a copy of the Fontainebleau school (popular during the 16th century) spiced up with a 19th century sauce. It was a bit clumsy but it was quite fashionable then.

It reminds us that Rivoli street was begun during the reign of Napoleon I (1804-1815) : the section between Concorde square and Palais royal. But, the it was prolonged after 1850 by the will of Baron Haussmann to Saint-Antoine street in the 4th arrondissement. It deeply changed the layout of the 4th arrondissement (which by the way became the 4th arrondissement only in 1860).

This post was first published in French on August 5th, 2009.

DCXX (post in English) : The Barye statue, in Barye Gardens.

Cet article a été publié en français le 23 avril 2009.

Barye Gardens is located on the Eastern extremity of Saint-Louis Island. It's a haven of peace as can be seen on these two pictures.

  Here, there is a surprising statue. Indeed, it is dedicated, as are the gardens, to Louis-Antoine Barye, a famous animal sculptor (you can read a post about the rooster of Bastille translated into English on December 18th 2009). His portrait can be seen in the center of this work.

 On the  back of the statue, we learn that it is from 1891. It was a gift from his admirers from France and America :

 Nevertheless, even if Barye was famous for his animal statues, the sculptur, strangely enough,  is of two men. For instance see one of them on the picture below :

 Should we conclude that men are to be classified with animals ? ...  as a friend of mine suggested concerning the pet store of the BHV (see a post translated into English on January 8th 2010).

To add trouble to strife, about the message of the statue which looks very sexist. Both sculpted men are seated on wild beasts. And, whereas the lion looks very quiet...

 on the other side, the lioness doesn't seem to accept her submission :

 To be complete, we should add that a part of this group of statues, sculpted by Marqueste, has been cut out. On the upper part and in the oval part in the front, there were two bronze statues about the combat scene poured by Barye. To understand, you can observe a postcard published on the website Paris 1900.

As with many bronze statues, they may have disappeared during the Nazi occupation between 1940 and 1944. As this statue was a bit clumsy, nobody had the good idea to restore the original version.

This post was first published into French on April 23rd, 2009.

DCVI : Les anges du 4e (8e volet) et la nef de Paris (1er épisode) : le bâtiment administratif place de l'Hôtel de Ville

 Voici le 8e volet de la série des anges du 4e que j'ai commencé il y a près de 2 ans grâce à Aurélie. On peur les voir dans dans la partie supérieur de la façade du bâtiment administratif situé dans la partie Nord Ouest de la place de l'Hôtel de Ville.

 Cela me permet de commencer une nouvelle série consacrée à la nef de Paris que l'on peut voir dans de nombreux lieux du 4e arrondissement. ici entre les deux anges, on peut voir la version adoptée à la fin du XIXe siècle (qui reprend l'aspect d'une nef médiévale).

J'aurai l'occasion de montrer que cette représentation a beaucoup évolué au cours du temps.

DCV : Un portrait du mouton devenu lion

 Voici un portrait signé Ravetat de "George Mouton capitaine de la 9e brigade de la Meurthe en 1792. Comte de Lobau. Maréchal de France en 1831".

On trouve ce portrait dans la salle consacrée aux officiers qui combattaient lors de la bataille de Valmy dans la partie du musée de l'Histoire de France "A toutes les gloires de la France" ouvert par Louis-Philippe.

C'est avec intérêt que j'ai observé ca tableau du personnage qui a donné son nom à la rue située derrière l'Hôtel de Ville dès l'année de sa mort en 1838. C'est à propos de cet officier que Napoléon aurait dit "Mon mouton c'est un lion" (voir l'article du 10 août 2008).