Dans une chapelle latérale du Temple du Marais, on peut voir dans la voûte des armoiries encadrées par deux anges (c'est pourquoi j'ai rangé cet article dans la série "les anges du 4e").
Ces armoiries décoraient la chapelle du Couvent Sainte-Marie de la Visitation. Elles ont échappées aux destructions pendant la Révolution française car des piles de livres y étaient entassées.
Les armoiries sont celles de la famille de Coulanges, une famille illustre qui a donné au Marais une de ses figures les plus célèbres. En effet, "Madame de Sévigné", Marie de Rabutin-Chantal était la fille de Marie de Coulanges (1603-1633).
Quant au père de Madame de Sévigné, Celse-Bénigne de Rabutin-Chantal (1596-1627), il était le fils, Jeanne de Chantal (appelée par les Catholiques Sainte Jeanne-de-Chantal), fondatrice (après être devenue veuve) de l'ordre de la Visitation dont le Couvent parisien était... le Couvent Sainte-Marie-de-la-Visitation. Jeanne de Chantal a vécu de 1572 à 1641.
On comprendra en tout cas l'importance de préserver ces armoiries qui sont dans un très mauvais état. Ils sont un témoignage de l'Histoire du Marais.
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Lors de la visite du Temple du Marais avec l'association que je préside, "Le 4e au cœur", j'ai découvert grâce à notre guide, Alice Quilès, la superbe crypte que je n'avais jamais visité.
Cette crypte a été creusée APRES la construction de l'église située au-dessus par François Mansart. Elle date des années 1660. Elle est une réalisation principalement du maître-maçon Michel Villedo (à qui on doit aussi le château de Vaux-le-Vicomte).
Cette crypte a servi de nécropole aux religieuses du Couvent de la Visitation Sainte-Marie. Elle a été aménagée très récemment par l'église protestante (qui en a la charge depuis 1803).
Cet endroit est vraiment superbe !
Rédigé à 09h49 dans 01 Quartier Arsenal , 08 Le 4e des XVIIe et XVIIIe siècle , Lieux de culte et religion | Lien permanent | Commentaires (0)
Le 4 juillet 2015, avec l'association que je préside "Le 4e au cœur" nous avons le plaisir de suivre une visite guidée du Temple du Marais.
Je consacre un premier article à cette visite à propos de cet édifice religieux construit par François Mansart pour le couvent de la Visitation Sainte-Marie. J'avais consacré en 2009 un article évoquant la restauration de la façade de cette église (voir mon article du 15 août 2009
On y trouve un détail architectural assez rare à Paris : la présence d'une coupole inspirée directement par le Panthéon d'Agrippa de Rome.
Cette coupole est assez semblable (en moins haute) à celle que l'on trouve à quelques mètres de là dans l'église Saint-Paul-Saint-Louis construite à la même époque pour l'Ordre des Jésuites. (voir mon article du 20 novembre 2011)
Cependant le caractère réellement exceptionnel du Temple du Marais consiste en l'existence non pas d'une mais de deux coupoles comme on peut le voir sur la photographie ci-dessous :
Cette deuxième coupole en élipse qui surplombe le chœur a une forme en ellipse qui est très belle :
Rédigé à 07h33 dans 01 Quartier Arsenal , 08 Le 4e des XVIIe et XVIIIe siècle , Lieux de culte et religion , Patrimoine | Lien permanent | Commentaires (0)
J'ai commencé en 2008 une série consacrée aux "anges du 4e" dont voici le 15e volet. L'idée m'avait été soufflée par une jeune femme qui fête aujourd'hui son anniversaire. Voilà pour moi une façon de le lui souhaiter.
Les anges que l'on peut voir dans cet article sont quelques exemplaires des nombreux chérubins qui ornent les voutes du Temple du Marais, l'église du couvent des Visitandines jusqu'à la Révolution française. Ils sont le témoignage du décor baroque voulu au XVIIe siècle pour symboliser le triomphe de la Réforme catholique à l'époque où cet édifice religieux était appelé l'église "Sainte-Marie-... des-Anges".
J'ai écrit en 2013 un article consacré à la place du père Teilhard de Chardin et à celui auquel elle a donné son nom (voir article du 22 mai 2013).
La végétalisation de ce lieu très minéral est une demande très ancienne (elle a été formulée en 1905 pour la première fois). Après bien des rebondissements -et quelques articles un peu moqueur de ma part concernant les plantes en bac qui avaient été installées, désinstallées, déplacées puis replacées (articles du 18 août 2013 et du 1er juin 2014)-, j'ai été heureux d'apprendre que la mairie du 4e organisait le mercredi 24 juin dans le pavillon de l'Arsenal une réunion concernant les nouveaux projets de végétalisation. Je m'y suis donc rendu bien évidemment.
La présentation a commencé par des informations très complètes concernant la localisation et les contraintes liés à ce lieu.
L'ambiance était beaucoup plus sereine et le public beaucoup plus attentif qu'à la réunion qu'y s'était tenu la veille en mairie du 4e à propos des berges de la rive droite (voir mon article du 26 juin 2015). En effet, les participants étaient principalement des membres du Conseil de quartier Arsenal qui ont semblé plutôt satisfaits des projets qui leur ont été présentés.
Deux options ont été proposées.
L'une prévoit une plantation d'arbre dans toute la partie Nord et Ouest de la place (soit une végétalisation de 443m²) avec une pelouse un peu moins étendue (365m²) :
Le projet alternatif propose une végétalisation moins importante (90m²) et localisée surtout dans la partie longeant le boulevard Henri IV avec une pelouse beaucoup plus étendue (803 m²) :
Puis plusieurs aménagements de certaines parties de cette place ont été proposées. Par exemple, l'angle Ouest autour de la statue de Jean-Robert Ipousteguy consacrée à Rimbaud :
Le public était invité un premier point de vue "à chaud" mais le Conseil de quartier et les riverains sont appelés à donner leur avis assez rapidement. Une nouvelle réunion publique est prévue en septembre. Une enquête préalable est nécessaire car il semble que des restes de l'enceinte de Charles V soient encore enfouis dans le sous-sol.
L'important est que ce nouveau jardin devrait être livré fin 2017. On a hâte de voir !
Rédigé à 09h38 dans 01 Quartier Arsenal , Arbres et végétation , Démocratie locale | Lien permanent | Commentaires (0)
Le Carnaval tropical est un défilé de char qui aura lieu aujourd'hui dimanche 28 juin 2015
Comme le 4e a connu un vraiment trop grand calme festif ces derniers temps, le parcours de 2015 gâte particulièrement le 4e. Départ Place de la Bastille, arrivée place de l'Hôtel de Ville.
Voir le lien suivant : http://www.carnavaltropicaldeparis.fr/
Voici une nouvelle gravure ancienne du 4e arrondissement : elle montre l'extrémité Est de la rue Saint-Antoine. On voit comme je l'ai expliqué il y a a peu que le passage vers le Faubourg Saint-Antoine se faisait en bifurquant vers la gauche car la Bastille bloquait le passage (voir article du 24 février 2015)
Après la prise de la Bastille le 14 juillet 1789 puis la décision de détruire cette forteresse, le Couvent des filles de la Visitation a aussi été remplacé. L'espace urbain a profondément été remanié. Le seul élément que l'on peut reconnaître encore aujourd'hui est la superbe façade de l'église Sainte-Marie-de-la-Visitation devenue depuis le temple réformé du Marais.
Rédigé à 09h02 dans 01 Quartier Arsenal , 08 Le 4e des XVIIe et XVIIIe siècle , Gravures du vieux Paris | Lien permanent | Commentaires (2) | TrackBack (0)
Le marathon de Paris est un sujet auquel je pourrai consacrer chaque année un article sur ce blog (voir par exemple mon article d'avril 2008). A chaque fois c'est l'occasion de se féliciter de ce moment sportif et festif qui permet en outre à une grande partie de la circulation automobile d'être détourné du 4e arrondissement.
Après le passage à l'aller par la rue de Rivoli, le retour sur la voie express Georges Pompidou donne lieu à des scènes de festivités qui saluent le flux ininterrompu -pendant plusieurs heures- de coureurs.
La densité de cette masse colorée qui avance sans cesse a quelque chose de magique.
Cependant, si je prends la peine de publier un nouvel article cette année c'est parce qu'un détail m'a amusé. Sur l'île Saint-Louis, une fenêtre, tournée vers le quai où passe le marathon, affichait en grand ce message :
"Worst Parade Ever", ce qui signifie quelque chose comme "La pire parade qui ait jamais existé".
Doit on en conclure que sur l'ïle Saint-Louis, il y a au moins un habitant qui préfère la Marche des fiertés ou la techno parade ?
Continuant l'article que j'ai consacré à la gravure qui représente la Porte Saint-Antoine (voir mon article du 22 février 2015), j'ai fait une recherche concernant les tours de la Bastille que l'on peut voir à droite de cette gravure.
Voici un plan pour se repérer :
Sur ce plan, le Nord (et donc la Porte Saint-Antoine) est situé sur la gauche. On voit donc que l'accès principal à la Bastille se faisait par le sud. Les tours que l'on peut voir que la gravure que j'ai publiée sont de Gauche à droite la 4, la 3, la 2, la 1 et dans l'angle tout à droite la 5.
Il s'agit de
- 4 : La tour du Comté
- 3 : La tour du Trésor, dans laquelle Henri IV avait stocké une partie du trésor pour financer la guerre (logique l'Arsenal était tout près).
- 2 : La tour de la Chapelle (une chapelle fut installée dans cette tour au XVe siècle). La chapelle a été déplacée par la suite mais la tour a gardé le nom.
- 1 : La tour du Coin (tour qui était située à l'angle et qui était la première que l'on longeait en entrant par la porte Saint-Antoine)
- 5 : La tour du Puits : un puits avait été creusé au pied de cette tour pour approvisionner la Bastille en eau.
Les trois tours que l'on ne voit pas sur la gravure car elles étaient tournées vers Paris (donc vers l'Ouest) sont :
- 6 : La tour de la Liberté qui semble-t-il a pris ce nom en 1380 quand les Parisiens ont voulu obtenir la liberté pour le prévôt des Marchands Hugues Aubriot qui y avait été enfermé (alors qu'il était un de ceux qui avaient fait construire cette tour, voir infra). C'est à la base de cette tour que se trouvait la salle où on procédait à la "Question", la torture abolie par Louis XVI
- 7 : La tour de la Bertaudière, du nom d'un maçon qui est tombé de cette tour pendant sa construction.
- 8 : La tour de La Basinière, du nom d'un trésorier de l'Epargne qui y a été enfermé en 1663.
Chaque tour faisait la même hauteur mais la tour du Trésor et de la Chapelle n'avaient que deux étages et pas de douves, alors que les tours de la Liberté et Bertaudière avaient trois étages. Les tours situés aux quatre coins : la tour du Coin, du Puits, du Comté et de la Basinière avaient 5 étages.
Je me suis demandé à quoi correspondait l'arche que l'on voit entre la Tour du Trésor et la Tour de la Chapelle.
Il s'agit en fait de la Porte Saint-Antoine primitive : initialement, pour entrer dans Paris, il fallait emprunter ce passage.
Ce n'est donc que par la suite, que le point d'entrée dans Paris a été déplacé quelques centaines de mètre vers le Nord.
La construction des tours de la Bastille a en effet été beaucoup plus progressivement qu'il n'y paraît. Pour le montrer je reproduit un extrait d'un article de http://www.gutenberg.org/files/23484/23484-h/23484-h.htm en l'illustrant avec des plans que je j'ai retravaillé pour rendre les explications -un peu- plus claires.
Sous le règne du roi Jean II (1350-1364), on éleva, à droite et à gauche de l'arcade de la porte Sainct Anthoine deux grosses tours rondes de 73 pieds de haut (24 mètres), séparées de la route de Vincennes par un fossé très profond, de 78 pieds de large (28 mètres).
Il s'agit donc des deux tours centrales que l'on voit sur la gravure et qui sur le plan sont les suivantes :
Plus tard, le prévôt Hugues Aubriot (à la fin du règne de Charles V) fit édifier deux autres tours semblables, à 72 pieds en arrière des premières et, comme elles, protégées par un fossé large et profond du côté du quartier Saint-Antoine. Ces deux tours qui commandaient bien plus le quartier Saint-Antoine que les glacis extérieurs ne semblent pas avoir été construites pour la défense spéciale de la ville. Cette fortification formait donc un ensemble de deux fortes bastilles parallèles dont la sûreté parut cependant être compromise par les portes de ville qui les traversaient.
C'est alors que l'on boucha ces deux portes, dont les baies restèrent apparentes sur les massifs reliant les tours et que la porte Saint-Antoine fut construite assez loin sur la gauche de cet ensemble, en venant de Paris.
Au-dessus de la voûte qui faisait face à la route de Vincennes, on voyait encore en 1789 les statues de Charles VI et d'Isabeau de Bavière, de deux de leurs fils et de saint Antoine.
Après l'achèvement de la porte Saint-Antoine, le nombre des tours fut porté de quatre à six (1383). Les deux dernières furent, édifiées dans l'espace compris entre la nouvelle porte et les deux tours nord du premier ensemble; dans leur courtine, sur la rue Saint-Antoine, on ouvrit l'entrée de la Bastille.
Enfin, l'ensemble de la forteresse fut complété par la construction des septième et huitième tours, sur le côté sud, c'est-à-dire du côté de l'arsenal. Ce fut entre ces deux dernières que l'on reporta définitivement l'entrée de là forteresse (1553).
C'est donc par le sud que la Bastille a été prise le 14 juillet 1789...
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