L'Indépendant du 4e Arrondissement de Paris

MDCCCII : Un bouchon sur les quais hauts de la rive droite en pleine alerte pollution. Le résultat de la politique dogmatique et non concertée de Mme Hidalgo.

Embouteillage sur les quais de la rive droite vu depuis les fenêtres du Louvre hier soir vers 19h30

Le vendredi pour finir la semaine en beauté, nous avons l'habitude de faire une petite visite hebdomadaire au Louvre. Hier, nous avons décidé d'aller revoir la galerie d'Apollon. Cela m'a permis de jeter un oeil par la fenêtre qui  surplombe les quais hauts de la rive droite de la Seine. J'ai ainsi pu faire la photographie qui ouvre cet article...

Alors que nous étions en alerte pollution depuis près de 5 jours, ce bouchon est une conséquence directe de la volonté de passer en force de Mme Hidalgo pour fermer les quais bas, sans, je le répète d'anticipation, de plan de réorganisation du trafic et de négociation avec les autres collectivités locales. La théorie de Mme Hidalgo est que les voitures allaient s'évaporer...

Ce qui est regrettable c'est que par pur dogmatisme, les quais bas restent fermés alors qu'avec le froid qu'il fait, ils sont déserts et ne servent à rien comme le montre une photo que j'ai prise samedi soir dernier :

Ayant vraiment du mal à respirer depuis hier, une toux peut-être aggravée par les particules fines, je trouve que la politique menée par Mme Hidalgo est scandaleuse. Les habitants du 4e qui vivent sur les quais hauts de la rive droite n'en peuvent plus de la pollution provoquée par ces bouchons organisés par la municipalité.

Je n'ai pas le permis de conduire, je ne suis donc par un partisans du lobby pro bagnoles, mais je demande solennellement de rouvrir les quais bas. Je n'aurai aucun problème à soutenir la fermeture quand un nouveau plan de circulation aura été réorganisé à l'échelle du Grand Paris et de la région. Mais pour le moment, ça suffit car on vit (ou survit) avec le paradoxe que les ennemis de la voiture sont ceux qui pour le moment favorisent la pollution ! Ils n'ont pas réussi à faire disparaître les voitures, mais par contre, ils vont finir par rendre malades tous les habitants.

 

MDCCXCVIII : Un samedi soir sur les quais bas de la rive droite, pas un chat... mais quelques rats

Hier soir, j'ai fait une petite promenade dans le 4e arrondissement le long de la Seine. Comme lors du Conseil d'arrondissement du mardi 29 novembre, le 1er adjoint Julien Landel a affirmé qu'il y avait tout le temps du monde qui se promenait sur les quais bas depuis la fermeture aux voitures, je suis allé prendre des photos de la cohue. Il était vers 21h30. Une heure où dans de nombreuses rue de Paris, on voit une forte densité de promeneurs.

Je n'ai cependant pas vu un chat sur les quais bas. Le désert total à part quelques rats qui traversaient furtivement la chaussée... Ils ont depuis la fermeture des quais une paix royale.

Cela m'a fait me souvenir que lorsque j'étais enfant, j'avais un petit bonheur quand nous faisions une petite promenade en voiture au moment de Noël et que nous traversions Paris d'Ouest en Est pour voir défiler la Statue de la Liberté, la Tour Eiffel, la Cité avec Notre-Dame. Un souvenir du banlieusard que j'étais à l'époque.

Désormais, ce petit plaisir (et en en parlant avec d'autres amis, je me suis rendu compte que je n'étais pas le seul à avoir ce souvenir ému), n'est plus possible. Il fait beaucoup trop froid pour faire cette promenade à pied en plein mois de décembre.

Tant que les quais ne sont pas davantage aménagés, cette fermeture à la circulation est pour le moins arbitraire et précipitée. J'ai observé en me baladant qu'il y avait beaucoup de voitures sur des axes normalement peu fréquentés le samedi soir : sur les quais hauts (d'où le défilement des monuments en voiture n'a pas du tout le même charme, mais aussi sur des axes parallèles comme la rue Étienne Marcel ou la rue Réaumur). Le trafic autoroutier était beaucoup plus dense que normalement à pareil époque alors même qu'en raison du froid sec, la région connaît un pic de pollution.

Bref, je me suis dit que dans sa hâte à fermer les quais bas, Mme Hidalgo avait tout faux. Je ne suis pas foncièrement contre cette décision si elle avait été préparée en amont avec l'ensemble des collectivités de la région afin de vraiment limiter la pollution et de vraiment permettre un espace utile pour les piétons. Là en plein mois de décembre, les seuls à en profiter ce sont les rats qui prolifèrent.

Je ne dois pas être le seul à penser cela car le tweet que j'ai envoyé depuis mon compte twitter @DELARUEEm a été retweeté par plus d'une centaine de personnes et mis en favori par une cinquantaine de twittos.

Preuve donc que je ne suis pas le seul à déplorer la manière dont tout ce dossier a été géré...

PS. Suite à cet article, un tweet vient d'estimer que j'étais au service  "des connards qui ne peuvent se passer de leur voiture". Comme je n'ai pas le permis de conduire, ce genre d'insulte à l'égard de mes chers lecteurs m'en secoue une sans faire bouger l'autre comme disait Jacques Chirac.

MDCCLXXXVII : le 14e salon des éditeurs indépendants, c'est jusqu'à demain

Je tenais à saluer, comme quasiment chaque année depuis la création de ce blog, le salon des éditeurs indépendants qui se tient jusqu'à demain à la "Halle" des Blancs Manteaux Pierre-Charles Krieg. Les éditeurs indépendant sont une des conditions à l'existence de la liberté d'expression par un moyen d'expression qui reste le meilleur outil de la réflexion et du débat intellectuel : le livre.

Il s'agit cette année de la 14e édition.

MDCCLXXXVI : Une cérémonie du 11 novembre particulièrement émouvante cette année grâce à deux élèves du lycée Sophie Germain.

Je participe presque chaque année à la commémoration du 11 novembre dans la cour de la Mairie du 4e. Je tenais à souligner que cette année la cérémonie a été particulièrement émouvante. En effet, deux lycéennes du lycée Sophie Germain ont pris la parole pour faire un lien avec les attentats de Paris du 13 novembre (rappelons que cet établissement scolaire a été touché par cet attentat car une élève a été une des victimes du Bataclan). Dans le discours prononcé, il a été rappelé qu'il ne fallait pas céder à la haine. Une leçon que tous doivent méditer.

Les deux lycéennes ont ensuite été associés aux élus pour déposer les gerbes. Un autre geste important pour la transmission de la Mémoire.

 

MDCCLXXXV : Une rue du 9e arrondissement permet d'évoquer un fait divers survenu dans le 4e arrondissement le 2 novembre 1901

La rue de l'Agent Bailly est une petite rue du 9e arrondissement entre la rue Milton et la rue Rodier. Certains vont se dire, "Ah ça y est il se met à parler du 9e arrondissement sur l'Indépendant du 4e"...

Cela fait cependant longtemps que je prépare cet article puisque les photos qui accompagnent cet article ont été prises en décembre 2012. En effet, dans cette rue du 9e, pendant pas mal d'années, une ou des personnes entretenai(en)t un affichage à propos de l'agent Bailly. Les panneaux collés sur le mur subissaient régulièrement des dégradations mais il était intéressant de lire.  On pouvait se rendre compte que ce nom avait un rapport direct avec un évènement survenu dans le 4e arrondissement

 

En effet, Charles Gaston Bailly, né à Poitiers le 14 juin 1871, était un gardien de la paix, installé à Paris  (rue de Meaux) depuis 1898. En 1900, il avait rejoint la brigade fluviale mise en place à l'occasion de l'Exposition Universelle de Paris.

Or, le 2 novembre 1901, il est mort dans le 4e arrondissement suite à un drame survenu quai des Célestins tout près du Pont Marie. Une femme désespérée, Amélie Vallée, 37 ans, habitante du 48 rue Saint-Antoine avait sauté à l'eau pour mettre fin à ses jours. L'agent Bailly s'est jeté à l'eau pour la sauver mais comme elle s'est débattue, il est mort avec elle noyé dans la Seine prisonniers des péniches amarrées le long du quai.

Tout Paris a été touché par l'héroïsme de l'agent Bailly. Le 4 novembre 1901, il a eu droit à des obsèques nationales en présence de Pierre Waldeck-Rousseau, le Président du Conseil. Le "Petit Journal" a même consacré sa "Une" à cet événement comme le montre une autre affiche qui était placardée dans la rue :

Le 12 juillet 1903, le Conseil municipal de Paris a décidé de donner son nom à la rue qui venait d'être percée pour prolonger le "passage Rodier" jusqu'à la rue Milton.

Pour en revenir au 4e arrondissement, voici une vue du début du XXe siècle  qui montre l'aspect du quai des Célestins au niveau du Pont Marie (un détail d'une carte postale que j'ai commentée dans un article paru le 12 juillet 2011)  :

On y voit les péniches où l'agent Bailly a connu une fin tragique.

Moralité : le fait qu'il y ait des dingues qui habitent le 4e arrondissement et que ce soit les autres qui soient victimes de leur folie, n'est pas une nouveauté !

MDCCLXXXIV : Va-t-on vraiment se décider à agir contre la prolifération des rats ?

La gravure qui ouvre cet article est une illustration d'une de mes fables préférées de Jean de Lafontaine, "Conseil tenu par les rats". J'aime beaucoup la conclusion de cette fable :

"Ne faut-il que délibérer,

la cour en conseillers foisonne,

est-il besoin d'exécuter,

on ne rencontre plus personne".

Cette morale m'a paru parfaitement illustrer cet article relatif à un sujet qui a été évoquée lors du dernier conseil d'arrondissement du 4e le lundi 24 octobre.

En effet, l'adjointe verte Corine Faugeron présentait une délibération relative aux pigeonniers contraceptifs. Un vieux serpent de mer auquel j'ai consacré déjà plusieurs articles sur ce blog (voir article du 7 mars 2009 et du 21 novembre 2016). Elle a tenu a rappelé que les pigeons jouent un rôle important dans la chaîne alimentaire et que, par exemple, leurs fientes constituent une part non négligeable de l'alimentation des rats.

L'élu d'opposition, LR, Vincent Roger est alors intervenu pour souligner que justement les rats étaient un énorme problème dans le 4e arrondissement. Il a rappelé que dès  la délibération relative à l'extension du jardin des rosiers (il y a donc près de 3 ans), il avait observé des rats qui se nourrissaient librement en pleine journée dans cet espace vert et qu'il fallait faire quelque chose contre la prolifération des rats.

Rien de très efficace ne semble avoir été fait depuis, puisque de nombreux habitants du 4e se plaignent de la situation qui ne cesse d'empirer. Julien Landel le 1er adjoint, qui présidait la séance en l'absence du maire, a répondu que les services de la Ville étaient saisies du problème et que des actions fortes allaient être menées. Il a affirmé que le maire voulait que la situation s'améliore.

On verra bien si cette fois, ces paroles très fortes donneront lieu à de réels résultats. Un article qui permet de "prendre date" comme disent certains...

MDCCLXXXII : De très locaux situés place Baudoyer vendus à l'encan par la Ville de Paris

Cette décision a été votée au Conseil d'arrondissement du 4e  de septembre 2016. Les espaces commerciaux situés au rez-de-chaussée de la rue François Miron, le long de la place Baudoyer et dans le prolongement rue aux Barres qui appartenaient à la Ville de Paris vont être mis en vente aux enchères très bientôt.

Le prétexte est que ces espaces commerciaux sont trop petits ne sont pas équipés de sanitaires.

Tous les élus ont voté pour cette décision à l'exception des deux élus EELV, Corine Faugeron et Boniface N'Cho. Mme Faugeron est intervenue pour dénoncer la vente des "bijoux de famille". La ville possède ici un très beau patrimoine qui vu sa localisation risque de faire des envieux :

Il s'agit en effet de locaux qui donnent sur la place Baudoyer, face à la mairie du 4e et situés dans les immeubles XVIIIe siècle avec des ferronneries d'époque qui rappelle l'orme de Saint-Gervais (voir mon article du 4 septembre 2009).

La vente de deux lots aura lieu mardi 8 novembre à la Chambre des Notaires de Paris. La superficie totale est de 135m² avec une mise à prix de 752 000€ S soit 5570€ du m². Cependant, il est possible que les enchères s'envolent [Je rappelle que récemment rue des Archives, les murs d'un commerce de 80m² avec 80m² en sous-sol ont été vendus pour 8 millions d'euros (voir mon article du 6 juin 2016)]

Je donnerai suite à cet article en publiant le devenir de ces espaces commerciaux. S'ils sont transformés en petit commerce super luxe dans le goût de ce qui se pratique dans le 4e arrondissement depuis quelques années, on regrettera qu'il n'ait pas été possible de les conserver pour avoir des espaces tournés vers les citoyens du 4e arrondissement (des permanences de parti politique*, d'ONG, d'associations citoyennes ou humanitaires).

* Rappelons que dans l'arrondissement seuls deux partis politiques, le PS et le PCF ont des permanences et qu'elles sont situées dans des habitations à loyer modérés ce dont ne profite pas les autres partis politiques de l'arrondissement.

MDCCLXXVII : Quels sont les vestiges qui ont été détruits aujourd'hui au marteau piqueur ?

Les travaux rue Neuve-Saint-Pierre pour la construction d'une "halle sportive" continuent de poser des questions. Alors qu'il ne semblait y avoir aucun risque archéologique [voir infra une citation de M. Landel, 1er adjoint du 4e en conseil d'arrondissement], les travaux ont  conduit à déblayer une partie du sol plus importante que ce qui semblait annoncé. Hier (mardi 18 octobre), les excavations ont  fait apparaître un petit muret.

Sur son compte, twitter Sandra Fellous a publié hier soir des photos qui montrent ces vestiges (je publie ces photos après lui avoir demandé son accord) :

La zone se trouve dans la partie située dans la partie arrière de l'église Saint-Paul (ou derrière le chevet de celle-ci), une des anciennes églises médiévales du Marais. C'est dans cette édifice et dans son cimetière que des personnages très importants ont été enterrés (certains prétendent que c'est le cas de Rabelais). Cette église a été détruite à la Révolution pour le percement de la rue Neuve-Saint-Pierre (Le regretté Raphaël G. avait consacré un article au vestiges de la façade de ce monument sur le site "Le 4e que j'aime", voir article du 21 février 2008), mais on peut voir ci-dessous sur ce détail du plan Turgot des années 1730 l'aspect de cette église.   L'étoile montre approximativement l'endroit où ont lieu les travaux :

Le problème est que dès l'aube ce matin, un marteau piqueur s'est évertué à détruire ces vestiges. On peut le voir en regardant une vidéo le compte twitter de Sandra Fellous : @SandraFELLOUS Voici une photo extraite de cette vidéo... Elle est assez parlante concernant ce qu'il reste des vestiges découverts hier :

Je suis parfois très en opposition avec les prises de positions de Sandra Fellous que je trouve souvent excessives (et elle le sait) mais sur ce sujet, j'aimerais que les autorités municipales communiquent davantage pour savoir ce qui se passe et pourquoi il ne semble pas y avoir davantage d'investigation archéologique.

Christophe Girard, le maire du 4e, a parlé de "merveilles" à propos des fondations de l'enceinte de Charles V trouvés place Teilhard de Chardin. Pourquoi les vestiges situés autour de l'ancienne église Saint-Paul n'ont-ils pas droit au même respect ?

Je rappelle la réponse qu'avait donné Julien LANDEL (1er adjoint du maire du 4e) lors du Conseil d'arrondissement du 31 mai 2016 à une question posée par Jean-Pierre Plonquet à propos de ces travaux"En ce qui concerne le TEP, rue Neuve Saint-Pierre, pour lequel la Ville de Paris, via la Direction du Patrimoine et de l'Architecture, est maître d'ouvrage, il ne sera pas le chantier le plus impactant comme nous l'avions présenté lors de la réunion publique. Tout d'abord parce que le gymnase sera une halle sportive légère qui ne nécessitera pas de fondations et dont le système d'ancrage sera constitué de 4 pieux fixés dans le sol. Cela signifie qu'il ne sera pas nécessaire de creuser. Nous éviterons ainsi l'évacuation de gravas ainsi que les nuisances inhérentes à ce type de travaux".  Soit M. Landel était mal informé, soit -ce qui m'étonnerait énormément de sa part-, il a menti. Or le maire du 4e arrondissement, Christophe Girard avait ajouté lors de ce même conseil "Nous répondrons à toutes les questions au fil du projet, mais je reste tout à fait preneur des remarques qui permettront au chantier d'être mené dans les meilleures conditions".

Mon article répond donc aux attentes de M. Girard mais, dans cette histoire, je me demande si nos chers édiles ne sont pas encore une fois à côté de la plaque. Ce que j'aimerais au moins c'est que nous ayons des RÉPONSES !

 

MDCCLXXVI : Art de la rue et beauté de la vieillesse

Mon attention a été interpelé par cette tête placardée dans une rue du 4e arrondissement (la rue du marché [et pas de la Halle] des Blancs Manteaux). Ce vieillard hirsute par l'intensité de son regard a une véritable force. Une réelle beauté.

Même la signature de l’œuvre a un aspect qui interpelle :

MDCCLXXI : 20 rue des Ecouffes : l'adresse où est mort un grand peintre d'origine bruxelloise du XVIIe siècle

Le 20 rue des Ecouffes est un immeuble assez étroit. Il a une façade toute simple surmonté par deux lucarnes. On trouve au rez-de-chaussée un restaurant viet-namien : Pho Minh :

Il est assez touchant de penser que c'est à cet endroit qu'est mort le peintre Philippe de Champaigne
Né à Bruxelles le 26 mai 1602, il est mort "dans une maison située sur cet emplacement" le 12 août 1274. On lui doit notamment de superbes portrait du cardinal de Richelieu.

Une de ses oeuvres étaient exposées dans l'église Saint-Louis des Jésuites (l'actuel Saint-Paul-Saint-Louis) : les âmes du Purgatoire que l'on peut voir aujourd'hui au musée des Augustins à Toulouse.