Après avoir écrit l'article concernant Brosnislaw Geremek, je me dis qu'il est dommage d'attendre que des gens soient morts pour leur rendre hommage.
Je prends donc prétexte du fait que le Conseil de Paris ait décidé, début juillet 2008, de faire de Taslima Nasreen une "citoyenne d'Honneur" de la ville, pour écrire cet article. Voilà une femme qui fait l'unanimité puisque, quelques mois plus tôt, elle a reçu des mains de Rama Yadé, le prix Simone de Beauvoir pour la liberté des femmes (créé cette année pour le centième anniversaire de la naissance de l'écrivaine).
Taslima Nasreen est née au Bangladesh le 25 août 1962. Depuis 1994, elle est l'objet dans son pays d'une fatwa qui la condamne à mort pour blasphème. En mars 2007, un groupe islamiste indien a mis sa tête a prix afin d'exiger qu'elle quitte le territoire de l'Union Indienne.
Cela fait quelques années que j'ai lu son roman Lajjā (La Honte) paru dans la collection Livre de Poche. Dans ce roman, elle a le courage de témoigner sur un sujet sensible: les brimades et parfois même les massacres dont sont victimes les Hindous dans son pays majoritairement musulman.
Médecin spécialisée en gynécologie, Taslima Nasreen a aussi à de nombreuses reprises dénoncer le sort des femmes dans son pays. Elle est donc à bien des égards un symbole d'humanisme et de tolérance qu'il faut protéger contre les fanatiques qui l'ont prise pour cible.
Taslima mérite mieux que des honneurs qui ne mettent en avant que ceux qui les accordent ; cette éternelle errante , condamnée à l'errance par les intolérants bien enracinés eux, devrait voir les distinctions décernées assorties de l'offre d'un lieu où se poser en toute sécurité en attendant le jour où elle poura vivre et s'exprimer dans le pays qu'elle aime et où elle est née
Rédigé par : Rebecca | samedi 09 août 2008 à 07h33