L'Indépendant du 4e Arrondissement de Paris

CXCV : 90e anniversaire de l'armistice de 1918 : pas de hors sujet, on l'espère, cette année devant le monument aux morts...

Nous fêtons aujourd'hui le 90e anniversaire de l'armistice de 1918. En tant que professeur d'histoire-géographie, je ne peux pas bien sûr être insensible à ce jour de souvenir. (Avec 1 400 000 morts au combat, la France est le pays qui a payé le plus lourd tribut si on compare au nombre de combattants). De plus, un de mes arrière-grands-pères maternels, Marc Gibot, est mort à Verdun en octobre 1914 (deux ans avant la grande bataille qui a eu lieu au même endroit).

Le monument aux morts du 4e arrondissement est peu visible car il est situé au fond de la cour de la mairie.  Il rappelle non seulement les morts de la "Grande guerre" mais aussi ceux de la 1ère et de la 2e république (ainsi grâce à des ajouts que les morts de la 2e guerre mondiale, de l'Indochine et de l'Afrique du Nord).

Il est intéressant de noter qu'il a été inauguré en juillet 1934 en présence du préfet de police de Paris, Roger Langeron qui a occupé cette fonction de mars 1934 à janvier 1941. Sa prise de fonction est directement liée aux incidents du 6 février 1934 puisque le renvoi de son prédécesseur, Chiappe est en partie à l'origine de la colère des Ligues qui essayèrent de renverser la République. Maintenu en poste par le Front Populaire, Roger Langeron a gardé sa fonction de préfet de police jusqu'en janvier 1941 date à laquelle il a été arrêté par la Gestapo.

J'étais présents l'an dernier au discours prononcé par la maire, Mme Bertinotti le 11 novembre 2007. J'ai été à l'époque un peu surpris par un "hors sujet". En effet, la maire s'est évertuée à vouloir tout citer le discours prononcé par Jaurès en 1914 peu avant son assassinat. Le rappel de ce discours pacifiste aurait pu se comprendre en 2004 ou en 2014 mais en 2007, je m'attendais plutôt à une évocation des fusillés de 1917 ou de la scandaleuse offensive lancée par le général Nivelle au printemps 1917 (J'ai un grand oncle, frère de mon arrière grand-mère qui y a laissé sa vie). La volonté de citer à tout prix Jaurès comme le faisait à l'époque sa mentor, Mme Royal, était à mes yeux inapproprié.

Autre hors sujet, la lecture par des lycéens de lettres de résistants de la... seconde guerre mondiale. Il fallait certainement y voir une façon de mettre en forme le refus de faire lire la lettre de Guy Moquet à la date demandée dans le mois qui précédait... Cependant, je ne suis pas sûr que le fait de mélanger le souvenir des deux guerres soient forcément un bon moyen de le faire. La lecture des lettres de résistants par des collégiens ou des lycéens n'a vraiment de sens que pour les cérémonies du 8 mai ou du 18 juin.  Malheureusement, je n'ai rien observé de tels lors des célébrations de ces jours commémoratifs auxquels j'étais présents dans la cour de la mairie au printemps 2008 (voir mon article du 22 juin 2008).

Si des lectures par des jeunes ont un sens le 11 novembre, il faudrait plutôt choisir des extraits de lettres ou de témoignages de "poilus" ou de soldats d'autres pays en guerre. Je tiens à disposition si nécessaire les cartes postales écrites par mon arrière-grand-père paternel et dont je possède la version scannée. (Il y en a une que je fais étudier chaque année à mes élèves).

J'imagine que maintenant que les élections, présidentielle et municipales, sont passées, la commémoration de ce 90e anniversaire ne donnera pas cette année lieu à un nouvel hors sujet !

Espérons que Christophe Girard, l'adjoint chargé de la "mémoire", depuis mars 2008 aura parfaitement orchestré cette cérémonie.

Addendum (écrit après avoir assisté à la cérémonie) : pour l'édition du 11 novembre 2008, mes voeux ont été exaucés. Cette année, nous avons eu droit à la lecture de deux lettres de "Poilus". De plus, je rends hommage au discours de la maire qui cette fois a démonté l'importance de l'enseignement de l'Histoire en insistant sur le fait que la guerre 1914-1918 était la vraie charnière qui marque le début du XXe siècle. Juste un reproche, je pense qu'il faudrait que les horaires de la cérémonie soient davantage affichés car je les ai cherchés en vain. Il y avait certes du monde mais la plus large diffusion de ces horaires devrait permettre d'associer une part encore plus importante de la population du 4e. Enfin, pour ce qui concerne Christophe Girard, il était absent à la cérémonie de ce matin... peut-être est-ce dû au fait que l'armistice n'est pas encore signé entre les partisans de Bertrand Delanoë (dont il fait partie) et ceux de Ségolène Royal (dont Mme Bertinotti est une des proches comme j'en reparlerai dans l'article que je prépare pour vendredi 14 novembre).

CXCIV : Une magnifique vue sur la rue des Archives... réservée aux hommes (un 200e article dédié à une lectrice, Mme LA maire)

A plusieurs reprises, la maire de l'arrondissement, Mme Bertinotti, s'en est pris aux hommes collectivement en leur reprochant leur fâcheuse habitude d'uriner dans la rue. Par exemple lors de la réunion publique du mercredi 24 septembre sur la piétonnisation d'une partie du Marais, elle a affirmé que tous, nous étions coupables puisque même (!) sur l'ïle Saint-Louis, elle avait surpris un monsieur en flagrant délit de se soulager contre la porte de l'immeuble de son propre domicile. Qu'un impudent ose un tel acte dans un lieu si auguste, fait pour elle office de démonstration que toute la gent masculine est coupable. Je me porte en faux contre cette accusation qui jette l'opprobe sur une moitié de l'humanité.

Néanmoins, pour ceux qui auraient besoin d'être motivés pour faire leurs besoins dans des endroits prévus à cet effet, voici une "bonne adresse" : les toilettes du BHV situées au 5e étage du magasin principal. Le bonus pour les hommes est que de leur côté, la fenêtre donne sur une vue très dégagée vers la rue des Archives et au-delà en direction du Nord-Est.

Voilà je l'espère une contribution qui permettra de réduire les nuisances urinaires, tout du moins pendant les heures d'ouverture du BHV ! Ce qui fera plaisir non seulement à la maire mais aux riverains du quartier dont je fais partie.

Ce n'est pas ici mon 100e article. Il s'agit ici en effet du 201e..*. à mon tour de dédié un article à Mme LA maire ! (voir un article du site du PS du 4e arrondissement et ma réponse...).

Cette dédicace s'impose d'autant plus que lors du dernier conseil d'arrondissement, Mme Bertinotti, s'est adressée à moi qui était dans le public en précisant qu'elle était une lectrice attentive "des blogs" d'habitants du 4e. Je précise bien sûr que cet article contient une forte dose de "second degré". Une précision nécessaire car quand madame la maire fait elle-même du second degré (si si, il lui arrive de faire de l'humour), elle a tendance à considérer que ceux qui reprennent ses propres propos n'ont tendance à le faire qu'au premier degré...

* en comptant les articles "bis", c'est-à-dire les journées où j'ai fait paraître un article supplémentaire (addendum du 25 juillet 2009).

CXCIII : 70e anniversaire de la "nuit de cristal" : début d'une exposition au mémorial de la Shoah

Nous célébrons aujourd'hui le 70e anniversaire de la nuit de cristal. Le 9 novembre 1938, le régime nazi orchestra sur tout le territoire allemand une vague de violences antisémites sans précédent depuis l'arrivée au pouvoir de Hitler en janvier 1933.

Pour une contextualisation précise, je vous renvoie à la page qu'a créée le Mémorial de la Shoah en raison de l'exposition qui s'y tient à partir d'aujourd'hui et jusqu'au 22 mars 2009.

Je conseille vivement à tous les habitants du 4e la visite des expositions du Mémorial de la Shoah (situé dans le quartier Saint-Gervais, au 17, rue Geoffroy l'Asnier). Leur qualité et leur rigueur historiques sont nécessaires en raison de la mission de transmission de la mémoire de ce lieu.  (voir par exemple le compte-rendu que j'avais fait sur Heliosse de l'exposition "La Shoah par balles" à propos des massacres commis en Ukraine par les Einzatsgruppen de 1941 à 1944).

CXCII : Leave us alone : un graffitti en céramique polysémique

Depuis quelques semaines, sur un des murs situés rue du Temple à l'angle avec la rue Rambuteau (donc côté 3e), on peut voir en hauteur ce graffitti en petite céramique. Cela me conduit à plusieurs remarques.

1°) Je continue à penser que le centre de Paris manque de lieu d'expressions libres dans la rue pour les créations en tout genre. Cet exemple montre combien l'ingéniosité de certains est grande. Cela fait de nombreuses années que j'observe les petits messages qui apparaissent en petits carrelages... Je n'en avais jusqu'ici pas vus de si grands par leur dimension. Quand on voit à quelle hauteur il est placé, on se demande comment ceux ou celles qui en sont les auteurs ont fait.

2°) Le message "Leave us alone", c'est-à-dire "laissez-nous tout seul"/ "laissez-nous tranquille" peut être interprêté de nombreuses façons :

Hypothèse  A : (du 1er degré) : c'est un message par lequel des habitants du quartier souhaitent signaler qu'ils veulent pouvoir vivre en paix sans subir un tourisme agressif.

Hypothèse B : (du 2e degré) : c'est une caricature qui justement se moque de ceux qui prétendent vouloir vivre tranquille dans le quartier et qui sont donc dénoncés comme des grincheux. Les crénaux qui se dessinent en bas de l'oeuvre plaide en faveur de cette lecture.

Hypothèse C : comme le message est tourné en direction du 4e arrondissement, c'est un créateur subventionné par le maire du 3e arrondissement M. Adenbaum. Les relations de ce dernier avec la maire du 4e arrondissement Mme Bertinotti,  sont, de notoriété publique, très détestables même si tous deux sont socialistes... Là c'est moi peut-être qui fait du 3e degré...

Cet article a été traduit en anglais (article paru le 4 décembre 2009).

CXCI : Dailymonop' ouvre dans le Marais

Je ne pouvais pas râter la nouvelle puisque j'habite sur en face... Dans l'ancien "café BHV", au 11, rue des archives, une partie de l'espace a été transformé en magasin dédié à la vente de vin : "La cave BHV" qui a ouvert en début de semaine comme l'a signalé Gérard Simonet sur le blog "Vivre le Marais".

La grande surprise est cependant le fait qu'une partie de ce lieu devienne un Daily Monop'. Cette enseigne rattachée à Monoprix permet l'ouveture de points de vente de produits alimentaires jusque tard le soir. On comprend mieux son installation à cet endroit quand on sait que Monoprix et le BHV font partie du groupe des Galeries La Fayette.

La création de point de vente de produits alimentaires est toujours une bonne nouvelle. Quand je suis arrivé dans le quartier, le secteur manquait cruellement de supermarchés et de supérettes : le G20 (où je suis devenu un client assidu) de la rue de la Verrerie n'existait pas, tout comme les deux Franprix de la rue de la Verrerie et de la rue du Bourg Tibourg.

Je garde par contre un souvenir ému de l'épicerie de Mark & Spencer qui a été remplacé pendant quelques années par un grand Monoprix qui se trouvait à l'emplacement d'un actuel grand magasin de vêtements...

Le Daily Monop' annonce qu'il donnera la priorité au "bien manger". Espérons vivement aussi que les prix seront raisonnables. Quoi qu'il en soit cette ouverture permettra davantage de choix. Espérons que cela ne conduira pas la petite épicerie de quartier qui se trouve quelques centaines de mètres plus loin à devoir fermer.

Autre petit bémol... Des amis riverains se sont plaints du bruit qu'ont occasionné les travaux...

Je reste plutôt content, quoi qu'il en soit, que le groupe Galeries La Fayette-BHV-Monoprix affirme sa présence dans le quartier. On a vu en effet combien la disparition de la Samaritaine dans le 1er arrondissement avait conduit le quartier de la rue du Pont-Neuf a beaucoup perdre en vitalité.

L'ouverture de Daily Monop' a lieu aujourd'hui vendredi 7 novembre 2008.

P.S. (Samedi 8 octobre 2008 après l'ouverture) Comme l'a signalé Anne en commentaire, le Dailymonop' est avant tout un lieu où on peut acheter de quoi manger rapidement (sandwichs, boissons, salades, petits gâteaux, glaces.

CXC : 21 rue Sainte-Croix-de-la-Bretonnerie : une superbe immeuble "Art nouveau"

Au 21 rue Sainte-Croix-de-la-Bretonnerie, on peut admirer un très bel immeuble qui date du début du XXe siècle : précisément de 1905 comme on peut le lire sur la façade. (A cette époque, dans le prolongement des percements décidés par Haussman, tout ce secteur a été rénové dans les années 1880-1900.) Cet édifice situé à l'angle avec la rue de Moussy est emblématique de "l'Art nouveau".

Je suis particulièrement sensible à ce style car, en août, j'ai visité pour la 2e fois le musée de "l'Ecole de Nancy". Dans la capitale de l'ancien duché de Lorraine, on peut en effet découvrir ce lieu qui permet de mieux connaître ce style de la fin du XIXe siècle et du début du XXe siècle. Ce courant artistique aussi appelé "Art nouveau" s'est caractérisé par la volonté d'intégrer des formes végétales (parfois aussi animales) dans l'architecture et le mobilier. C'est l'époque où à Paris, Guimard a conçu les bouches de métro-libelulles.

Au 21 rue Sainte-Croix-de-la-Bretonnerie, l'architecte A.SIBIEN (d'après ce qu'on peut aussi lire sur le mur) a pris le parti d'intégrer dans une façade assez austère une profusion de détails végétaux qui donnent à l'ensemble une très grande élégance.

J'avoue que je ne suis pas un spécialiste de botanique. Si certains ont des connaissances en la matière, ils peuvent peut-être préciser les différentes essences végétales que l'on peut reconnaître dans les photographies que j'ai prises des détails de cet immeuble.

Je dédie tout particulièrement cet article d'une part à mon ami Nizar et à sa famille, d'autre part à mon ami Michel. Ils comprendront pourquoi les uns et les autres ...

CLXXXIX bis : Election d'Obama

Juste une petite note pour marquer le coup même si cela dépasse largement le cadre du 4e arrondissement. L'élection du sénateur Obama, à peine 40 ans après la suppression des mesures de ségrégation aux Etats Unis, comme président est un grand pas en avant porteur d'espoir pour l'ensemble de l'Humanité par delà les frontières. De plus les Etats Unis sont redevenus -enfin- le pays symbole de la liberté. Espérons que nous ne serons pas déçus... Après l'euphorie de victoires présidentielles très larges, il arrive que l'on puisse être décu. Je retombais récemment sur une couverture du magazine Time qui en 2004 avait déclaré Bush 43 l'Homme de l'année !

Quoi qu'il en soit ce 5 novembre 2008 (date en France) restera une journée symbolique que je ne pouvais pas négliger dans ce blog que je conçois comme une chronique quotidienne.

CLXXXIX : Débâchage de la place de l'Hôtel de Ville : un temps de retard

J'ai déjà évoqué dans un article précédent ce que je pensais de la façon dont la place de l'Hôtel de ville avait été occupée en octobre par un espace bâché très laid pour une utilisation somme toute très épisodique. A croire que la ville de Paris ne dispose pas de suffisamment de lieux pour organiser des congrès et des colloques. Vues les dates choisies on ne peut pas dire que le but soit d'attirer un maximum de Parisiens comme je l'ai déjà écrit.

En me promenant le week end du 1er novembre, j'ai vu des touristes qui déploraient la présence de cette verrue pas très photogénique. J'ai même observé une touriste italienne prendre son banbino à bout de bras pour essayer de lui montrer à quoi ressemblait l'Hôtel de ville. "Vedi, vedi... E molto bello"

Je suis donc un peu surpris de constater qu'alors que la dernière manifestation s'est achevée le jeudi 30 octobre (les "Premières journées de l'énergie et du climat"), il a fallu attendre le lundi 3 novembre pour que cet espace bâché commence à êtré démonté comme on le voit sur les photos ci-dessous.

La Charte d'occupation de la place de l'Hôtel de ville signée à l'initiative du quartier Saint-Merri prévoit de limiter dans le temps l'occupation de ce lieu. On pourrait donc s'attendre à ce que pour le démontage de cet espace couvert le maire de Paris se soit inspiré de son slogan de campagne qui prétend avoir un temps d'avance. Dans ce cas, il s'agit plutôt d'un temps de retard. Mais il est vrai que ces derniers temps M.Delanoë a passé plus de temps a silloné la France en raison de la préparation du congrès de Reims...

Ci-dessus, la situation le 3 novembre en soirée...

Le démontage continue le 4 novembre au matin...

Le 4 novembre au soir, la place de l'Hôtel de Ville n'est pas encore complètement dégagée...

Du coup le 5 novembre au matin, le démontage se finit sous une pluie battante. On ne pourra même pas prétexter de la météo pour expliquer ce démontage tardif...

Heureusement que pour la désinstallation de cet espace, la mairie de Paris fait appel à un prestataire privé. On voit que la municipalité utilise les services de spécialistes qui prennent leur temps pour bien faire les choses...

CLXXXVIII : Ce soir : l'énigme des Blancs Manteaux

Ceux qui lisent mon blog Heliosse savent que je suis un grand amateur de romans historiques policiers. J'ai ainsi lu tous les volumes de la série des aventures de Nicolas Le Floch écrits par Jean-François Parot. (Voir par exemple mon compte-rendu du 6e tome).

J'étais dans l'Eurostar mardi soir dernier et donc je n'ai pas pu voir le "1er épisode" de la série diffusée sur France 2.

Pour une raison que j'ai un peu de mal à comprendre, ce n'est que ce soir que sera diffusé l'épisode qui correspond au 1er volume de la série "L'énigme des Blancs-Manteaux" dont le titre ne peut pas laisser indifférent un habitant du 4e arrondissement.

En effet, dans ce volume écrit en 2000 et dont l'action se situe en 1761, Nicolas Le Floch, encore tout jeune, arrive de Bretagne. Il est hébergé chez le commissaire Lardin tout près du couvent des Blancs-Manteaux qui était situé à l'emplacement de cette rue comprise entre la rue du Temple et la rue Vieille-du-Temple (donc dans le 4e arrondissement actuel). Dans les épisodes qui suivent, Nicolas Le Floch aura changé de domicile puisqu'il sera installé chez le sympathique procureur du roi en retraire M. de Noblecourt dont l'Hôtel particulier est situé rue Montorgueil tout près de l'église Saint-Eustache (donc dans l'actuel 1er arrondissement).

Jean-François PAROT est à mes yeux un des meilleurs romanciers de "polars historiques" de la génération contemporaine. Pour ne pas gâcher notre plaisir, il situe ses intrigues dans le Paris du siècle des Lumières. Espérons, bien-sur, que la série diffusée sur France 2 est à la hauteur. Je jugerais personnellement sur pièce ce soir.

Pour ceux qui s'intéressent aux romans historiques policiers qui se situent à Paris, je conseille aussi les livres de Claude IZNER (un pseudonyme de deux soeurs qui écrivent ensemble) qui nous plongent dans le Paris du début de la IIIe République. En suivant les aventures du libraire Niolas Legris, on en apprend beaucoup sur le Paris des années 1880-1890.

Merci à Lionel dont un mail m'a suggéré l'idée de faire cet article.

N.B (suite à la diffusion de l'épisode) : en raison de l'inversion de l'ordre des deux premiers volumes, dans le téléfilm diffusé ce soir, Nicolas Le Floch habitait déjà chez M. De Noblecourt... L'adaptation n'a pas respecté ici ce qui était dans le roman. Ce n'est pas très grave car je trouve que la version télévision redonne assez correctement l'ambiance XVIIIe siècle. De plus, bien sûr cet épisode a quand même beaucoup insisté sur le fait que l'enquête se déroulait pour partie rue des Blancs Manteaux au domicile de l'inspecteur Lardin.

CLXXXVII : Nos collectivités locales gérées à la manière de Sim-City.

J'ai fait en août un article pour signaler combien on pouvait être inquiet pour l'évolution des finances parisiennes. Rappelons en effet que de 2001 à 2007, les recettes obtenues par la Ville de Paris au titre des droits de mutation (sur la propriété immobilière) sont passées de 483 millions à 900 millions d'euros. Cette manne était provisoire tout le monde le savait. Avec la crise qui s'annonce, l'effondrement, sinon des prix, du moins des volumes de transactions, va provoquer un manque à gagner abyssal.

Moi qui suis un ancien adepte de Sim-City, j'ai l'impression que nos élus locaux gèrent les finances locales comme dans ce jeu vidéo où il est possible de déplacer le curseur des prélèvements de manière très brutale. Ainsi, au conseil de Paris des 21 et 22 octobre, le maire de Paris et sa majorité ont-ils décidé d'augmenter la taxe d'habitation de 9% pour 2009 (une autre hausse de 9% est prévueen 2010), alors que le taux n'avait pas bougé du tout depuis 2001. De plus, il a décidé de créer un impôt qui n'était pas levé jusque-là à Paris, la part départementale de la taxe foncière (un taux de 3% a été voté). Cette hausse des impôts locaux doit permettre de récupérer 320 millions d'euros .

D'après le Parisien du 21 octobre 2008, 87% des locataires auront certes une augmentation inférieure à 100€. Cependant, pour certains propriétaires la note va être plus salée : un couple avec deux enfants dans un 80m² va payer en moyenne 145 € de plus.

En lisant, un autre numéro du Parisien, le 24 octobre, on peut se rendre compte que la région, dirigée par Jean-Paul Huchon réélu en 2004, a pratiqué ce même genre d'augmentation brutale : la part de l'impôt régional a augmenté de 23% en 2005 et 29% en 2006. Mais cette année comme l'an dernier, il a été décidé que les impôts n'augmenteraient pas. Ce n'est certainement pas un hasard puisque les élections régionales ont lieu en... mars 2010.

Nos élus locaux ont donc deux défauts majeurs à mes yeux : 1°) au lieu de lisser les augmentations, ils préfèrent décider des augmentations que l'on peut qualifier de brutale. 2°) Comptant sur la mémoire courte des électeurs, ces élus matraquent en début de mandat pour mieux pouvoir assurer la stabilité des impôts dans les années qui précèdent les élections. Dans Sim-City, le "maire" risque à tout moment d'être débarqué en cas de très fort mécontentement... nos élus locaux sont, eux, élus pour six ans !

Je ne suis pas, contrairement à d'autres, un ennemi des impôts. Ces derniers sont nécessaires pour financer les services publics (par exemple le service public des piscines dont je suis un fervent défenseur). Cependant, avec la crise qui s'annonce il faut veiller à ce que les dépenses publiques locales soient surveillées car la hausse de la fiscalité locale va par peser sur les budgets des ménages qui en 2009 vont être confrontés aux effets de la crise.

Je ne suis pas sûr, par exemple, que les travaux pharaoniques que sont la construction des tours, voire d'une pyramide, aux portes de Paris soient une nécessité. De même pour le prolongement du tramway au niveau des boulevards maréchaux, que je continue à trouver comme un gadget qui a conduit à sacrifier des projets de liaisons inter-banlieues de moyenne et grande couronne (qui auraient dû être bien plus prioritaires si nos élus avaient fait moins de parisianisme).