On trouve dans le quartier Saint-Merri une petite place dédiée à un homme dont le patronyme est Michelet. Elle est située à deux pas du Centre Pompidou. Elle fait 50m de long et 32m de large.
Jules Michelet est un des grands historiens du XIXe siècle (connu notamment pour ses envolées lyriques sur la Révolution française), cependant, cette place ne lui rend pas hommage.
En effet, il s'agit de la place "Edmond Michelet". Celui-ci a été un militant chrétien et un résistant de la 1ère heure et un ancien ministre de l'ère gaulliste.
Né à Paris XIXe le 8 octobre 1899. Dans l'Entre-deux-guerres, il a milité à l'Action Catholique de la Jeunesse Française (A.C.F.J.). Il s'inquiète dès les années 30 de la montée des totalitarismes. A Brive, dès juin 1940, il distribue un tract avec une citation de Charles Péguy :"Celui qui ne se rend pas a raison contre celui qui se rend". Il s'engage très tôt dans la Résistance.
Arrêté en 1943 par la Gestapo, il est déporté à Dachau dont il ne sort qu'à la libération du camp par les Américains en avril 1945.
En octobre 1945, il est élu député de la Corrèze. Membre du M.R.P., il devient ministre des armées dans le gouvernement De Gaulle en novembre 1945. Dès 1947, il rejoint le Rassemblement Pour la France (R.P.F.) formé par les partisans du général De Gaulle.
Par la suite, il a eu la responsabilité de nombreuses charges importantes :
- 1958 (à l'époque du retour du général De Gaulle au pouvoir), il est nommé ministre des Anciens Combattants.
- janvier 1959 à août 1961 : il est Garde des Sceaux.
- 1962 à 1967 : il est membre du Conseil Constitutionnel
- 1967 : il est élu député de la 1ère circonsciption du Finistère (Quimper)
- du 6 avril 1967 au 31 mai 1968, il est ministre d'Etat chargé de la Fonction Publique (qui à l'époque était encore jugée suffisamment importante pour avoir droit à un ministère...).
- en juin 1969, il succède à André MALRAUX au poste de ministre chargé des affaires culturelles. Il meurt à cette fonction le 9 octobre 1970 victime d'une hémorragie cérébrale. Malraux lui rend alors hommage en lui donnant le titre d'aumônier de la République.
La place porte ce nom depuis un arrêté municipal du 30 août 1978 (époque où le tronçon de la rue Rambuteau entre les rues Saint-Denis et Beaubourg est devenu piétonnier...).
Pour en savoir plus, lire l'article sur le site cheminsdememoire.gouv (où j'ai trouvé sa photographie) et le site de l'Assemblée Nationale.
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