L'Indépendant du 4e Arrondissement de Paris

DCXXXIX (Post in English) : How is the 4th arrondissement governed ?

(Voici un article directement en anglais pour expliquer, plutôt aux lecteurs étrangers, comment le 4e arrodissement est dirigé et comment il est représenté au Conseil de Paris).

The facade of the District Hall of the 4th arrondissement

Just a question : do you know how the 4th arrondissement is governed  ?

Since 1860, in Paris, there have been 20 "arrondissements", that is to say districts. Each arrondissement has its own council  called "Conseil d'arrondissement" (disctrict council) whose elected members are called the "conseillers d'arrondissement" (district advisors). Their number is propotionate to the number of inhabitants. For instance, in the 4th arrondissement, there are 13 district advisors. Each "conseil d'arrondissement" elects a mayor (maire) and deputy mayors (maires adjoints). The mayor of the 4th arrondissement is Mrs Dominique Bertinotti who is socialist. This council sits in the "mairie d'arrondissement" (disctrict Hall) which is located on Baudoyer square.

The conseil d'arrondissement has in fact little power because main decisions, for instance taxes, are taken in the "Conseil de Paris" (Council of Paris) where there are 161 counsellors. Each arrondissement has a precise number of counsellors according to its population. As the 4th arrondissement is one of the least populated (nearly 30 000 inhabitants), it is represented by only three consellors (who have to be members of the District council). You can see them on the photo below :

The Council of Paris sitting inside the City Hall of Paris

They are :

- Mrs Bertinotti (number 1).

-Christophe Girard (number 2) who is deputy mayor of Paris in charge of Cultural Affairs. He is a bit famous because he launched "Nuit blanche" (Allnighter : a weekend, during which there are many concerts and exhibitions at night between Saturday and Sunday). He is also from the Socialist party.

- Vincent Roger (number 3) who is from the UMP (Union pour un Mouvement Populaire), the party of Mr Sarkozy.

The 161 counsellors of Paris, elected every 6 years (the last election took place in 2008), choose the mayor of Paris for the same period. The current mayor of Paris is Bertrand Delanoë (Socialist Party) who has been in office since 2001 (the mayors' previous term, from 2001 to 2008, lasted 7 years because it was prolonged by one year because of the presidential election which took place in 2007) .

The mayor of Paris has not got as much power as the mayors of other cities. Indeed, in certain matters, such as security, a representative of the Government, the "Préfet de Paris" is in charge of making decisions. That's why he sits just next to the mayor of Paris when this one presides over the council of Paris  :

Bertrand Delanoë (the mayor of Paris) in grey looking to his right towards the "Préfet de Paris".

In fact, up to 1977, there was no mayor of Paris  because often, Paris was much more revolutionary than the rest of France. The Government feared revolts in Paris. The last one took place in 1871 during the "Commune de Paris".

By the way, the city hall of Paris sits also in the 4th arrondissement (a few hundred meters from the District Hall). It's wrong to say that the City Hall of Paris is located in the 1st arrondissement even if it is very close to it).

The City Hall of Paris (which is located in the 4th arrondissement)

 

DCXXXVIII : Un magazine pour les amoureux de Paris qui veulent mieux connaître la capitale

Voici un magazine que je tiens à signaler aux lecteurs de l'Indépendant du 4e. Son rédacteur en chef m'a envoyé un sympathique message pour me demander mon avis. Son titre est "Vivre Paris" (à ne pas confondre avec l'association "Vivre Paris !" qui regroupe des associations de quartiers de défense de la qualité de vie des riverains).

En tête d'article, je publie la couverture du N°2 (printemps 2010). Le 4e arrondissement n'est pas au coeur des préoccupations de ce numéro  (il y a juste page 44 un article sur l'As du Fallafel, rue des rosiers), mais c'est justement une invitation à découvrir les autres arrondissements...

Un regret, page 50, ce magazine reprend l'idée que la Ville lumière a perdu de sa superbe sur le thème "Ils ont tué la nuit". Paris reste la ville la plus visitée au monde et il est surprenant de dire que c'est devenu une ville mortelle. Les quartiers comme le 4e arrondissement n'ont pas vocation à devenir un parc d'attraction géant (ce qu'ils n'ont jamais été).

Pour le reste, je souhaite une longue vie à ce magazine trimestriel. Pour 5,95€, vous en apprendrez forcément beaucoup sur Paris. (avec une possibilité d'abonnenement : 20€ pour 1 an [4 numéros], 37€ pour 2 ans [8 numéros].

Vous pouvez trouver le magazine en kiosque ou grâce au lien suivant : VIVRE Paris le magazine.

A quand un dossier consacré au 4e arrondissement ? (le 9e et le 5e y ont déjà eu droit dans les numéros 1 et 2). Il paraît que la prochaine fois, ce sera le 11e arrondissement quo sera à l'honneur...

DCXXXVII : (Artículo en español) : 21, rue Sainte-Croix-de-la-Bretonnerie : un magnífico edificio típico del estilo “Art Nouveau”.

Cet article est paru en français le 6 novembre 2008.

En el 21, rue Sainte-Croix-de-la-Bretonnerie (Santa-Cruz-de-la-Bretonnerie), se puede admirar un muy bello edificio construido a principios del siglo XX. El año de su construcción, 1905, está escrito sobre la fachada (En esta época, poco tiempo después de los grandes trabajos ordenados por el Baron Haussman, todo este barrio fue renovado durante los años 1880-1900). Esta construcción situada en la esquina entre rue de Moussy y rue Sainte-Croix-de-la-Bretonnerie es emblemática del estilo “Art nouveau”.

Me interesa mucho este estilo porque, en agosto de 2008 (pocas semanas antes de la publicación de este artículo en francés), había visitado por segunda vez el museo de “la escuela de Nancy”. La ciudad de Nancy, situada al  Este de Francia, era la capital del ducado de Lorraine. Aquí se puede descubrir este museo que nos permite conocer mejor el estilo que estaba de moda en Francia a finales del siglo XIX y a principios del siglo XX. Esta corriente artística llamada también “Art nouveau” (Arte nuevo) se caracteriza por la utilización de formas vegetales (y a veces animales) en la arquitectura y el mobiliario. Es la época cuando en París, Hector Guimard diseñó las entradas del metro en forma de libélulas (Se puede leer un artículo publicado en francés a propósito de ellas).

En el 21, rue Sainte-Croix-de-la-Bretonnerie, el arquitecto A. SIBIEN (su nombre está escrito  en la pared) decidió instalar sobre una fachada bastante austera muchos detalles vegetales que hacen un conjunto muy elegante.

 Yo no soy un especialista en botánica. Algunos podrán quizás distinguir las diferentes especies de plantas y de flores que se pueden ver en las fotos publicadas con este artículo.

Este artículo está  dedicado, por una parte, a mi amigo Nizar y su familia y, por otra parte, a mi amigo Michel, por diferentes razones que ellos conocen bien. Este artículo fue publicado en francés por primera vez el 6 de noviembre de 2008.

DCXXXVI : Les vrais (gros) poissons de l'Hôtel de Lauzun

 

Voici un article que j'avais écrit pour Le 4e que j'aime (publié le 16 janvier 2008). Je le republie à l'occasion d'un projet voté lors du Conseil d'arrondissement de début février dont je parlerai à la fin de cet article.

"Au 17 quai d'Anjou, on peut admirer la façade de "l'Hôtel de Lauzun" avec ses surprenantes gouttières en forme de poisson.

L'Hôtel de Lauzun a été construit au milieu du XVIIe siècle. Le premier propriétaire était Charles Gruyn des Bordes, un financier... fils de cabarretier, qui s'est enrichi grâce à sa charge de commissaire général des vivres pour la cavalerie légère.

Par la suite, l'Hôtel passa dans de nombreuses mains. Le plus célèbre propriétaire est Lauzun, dans la deuxième moitié du XVIIe siècle, le très célèbre époux de "la Grande Mademoiselle" : la riche héritière de Gaston d'Orléans. (Lauzun pour cette raison fit un séjour prolongé pas très loin de là dans les geôles de la Bastille...)

 L'Hôtel de Lauzun est depuis 1928 une propriété de la ville de Paris. Il a été restauré mais malheureusement il n'est pas souvent ouvert à la visite (il est réservé pour l'accueil des "hôtes de marque" de la ville). Les deux seuls moyens de le visiter sont de s'adresser à l'association "Paris historique" ou d'attendre les journées du patrimoine. Il arrive aussi que des expositions temporaires y soient organisées.

A ma connaissance, très peu d'hôtels particuliers des XVIIe-XVIIIe siècle sont ouverts à la visite dans un état qui serait le plus proche possible de celui qui était le leur à cette époque.

Ceux qui le sont ont été transformés la plupart du temps en musée ou en institution publique (le plus bel exemple est l'hôtel de Sully qui accueille MONUM). Il manque peut-être un lieu qui permette de comprendre ce Paris des XVIIe et XVIIIe siècles dont le Marais et l'Île Saint-Louis étaient des hauts lieux. Cela complèterait les collections très disparates de l'Hôtel Carnavalet (dans le 3e) concernant cette époque. Voilà matière à réflexion même si bien sûr tout cela a un coût".

Lors du conseil d'arrondissement du 28 janvier 2010, les élus ont voté une décision qui valide l'installation d'un Institut d'Etudes Avancées (IEA) afin d'accueillir une vingtaine de chercheurs de très haut niveau dans des "conditions idéales"  (je cite l'article de Paris.fr).

Le projet a été particulièrement défendu par la maire du 4e arrondissement, Dominique Bertinotti, qui trouve que c'est une excellente idée.

On peut se demander si installer des chercheurs de haut niveau sur l'île Saint-Louis n'est pas caricatural. Il aurait peut-être été intéressant de les mélanger avec la population de quartier plus populaires que l'Île Saint-Louis.

Lors du vote, l'adjointe Verte, Corinne Faugeron a dénoncé le coût des travaux puisqu'elle a affirmé que cela reviendrait à 240 000€ par bureau. Un chiffre qui peut sembler astronomique (le montant total des travaux est estimé à 5 millions d'Euros).

Vincent Roger (le conseiller d'opposition UMP) s'est lui interrogé pour savoir si ce magnifique hôtel particuler du XVIIe siècle était le lieu idéal pour installer des bureaux (avec donc de la connectique et du câblage). Maintenant qu'un accord est trouvé sur la rénovation de l'Hôtel Lambert, il ne faudrait pas s'attaquer à un autre joyau architectural de l'Île Saint-Louis.

Pour finir sur une note d'humour, comme l'Hôtel de Lauzun accueillera des grands chercheurs, on n'a donc pas fini d'y voir des gros poissons !

DCXXXV : Un faux poisson d'avril qui me redonne l'occasion de parler de la piscine Saint-Merri.

 Voici le panneau que l'on pouvait lire sur la porte de la piscine Saint-Merri  jeudi dernier :

"Ce jour 1er.04.2010. Fermeture de la caisse 18h45, évacuation du bassin 19h00, fermeture piscine et gymnase 19h30.

Merci.

P.S. : ce n'est pas un poisson."

J'ai eu la chance de venir à 16h30 et donc de pouvoir nager (contrairement à ce qui s'est passé en février où à plusieurs reprises, la grève avait commencé à 15h). Par contre, pour ceux qui voulaient nager en profitant de la nocturne (jusque 21h30) et qui sont arrivés après 18h45, je ne suis pas sûr que ce petit panneau informatif, les ai beaucoup amusés.

Il est vrai que les usagers des piscines de la ville (et notamment ceux de Saint-Merri) ne sont malheureusement plus surpris par ce genre de fermeture. Depuis février, les grèves surprise à répétition se succèdent (voir mon article du 21 février 2010).

A la fin du Conseil d'arrondissement du mois de mars, j'ai posé une question   à ce sujet en demandant :

1°) la cause de ce mouvement social.

2°) la mise au point d'un système d'information par Internet plus efficace afin que les personnes qui viennent de loin ne se retrouvent pas devant une porte fermée.  (Il y a fort peu de piscines dans le centre de Paris).

3°) la possibilité de prolonger la validité des cartes d'abonnement. Ceux qui en sont titulaires comme c'est mon cas se sont retrouvés plusieurs fois devant une porte close.  Pour ma part, cela m'oblige à aller nager à la piscine des Halles où la carte d'abonnement de la Ville n'est pas valable. D'autres jours, la caisse était fermée avec un accès gratuit pour la piscine, mais là encore les détenteurs d'une carte d'abonnement se sont faits avoir !

Après la séance du Conseil, la maire adjointe du 4e chargée du sport, Evelyne Zarka m'a donné quelques premiers éléments de réponse (en attendant la réponse officielle lors du prochain conseil d'arrondissement) :

1°) le mouvement social est dû à la décision de supprimer un poste dans les piscines municipales : une personne est chargée de donner un ticket, une autre doit le récupérer, un des deux postes devrait disparaître. (Il est vrai qu'à la piscine des Halles, ce système a disparu depuis fort longtemps).

2°) les grèves sont des "grèves sauvages" ce que regrette Mme Zarka. Elle a bien conscience que, pour les usagers, cela crée une très grande gêne, surtout pour ceux qui viennent de loin.

Addendum (06/04/2010).

Le mardi, j'essaie d'aller nager à la piscine Valeyre dans le 9e arrondissement car, le mardi, cette piscine fait sa "nocturne" de 17h à 21h30. Elle était en grève... mais j'ai pu récupérer un tract de l'intersyndicale qui dénonce le projet de " suppression des 94 caissiers des piscines" municipales. Valeyre est justement la piscine où on trouve un caissier qui a la surprenante habitude de jeter le ticket à certains clients de sexe masculin... Un surprenant type de préjugé, il faut bien l'admettre ! Un maître nageur m'a suggéré de me déguiser en femme pour passer aux caisses !  On peut aussi comprendre qu'une telle personne à un tel poste  n'est pas le meilleur moyen pour nous rendre sympathique ces personnels de la Ville.

On apprend aussi dans ce tract que les piscines sont ouvertes "de 6h30 à 23h, 7 jours sur 7 et 360 jours sur 365". On y annonce que ces horaires comprennent l'accueil du public, des écoles et des clubs... Ne me rangeant que dans la 1ère catégorie, je me demande de qui on se moque quand on affirme que les piscines sont ouvertes de 6h30 à 23h. Il est triste de constater que dans d'autres pays d'Europe, par exemple, en Allemagne, dans la plupart des villes, le public a effectivement droit à de tels horaires dans les piscines municipales.

Le tract annonce que cette grève a pour but de "barrer la route à la désorganisation du service public parisien, voire à la privatisation"... Je trouve cela aussi assez paradoxale puisqu'en raison de ce mouvement de grève, je n'ai jamais autant fréquenté la piscine Suzanne Berlioux des Halles qui a l'énorme avantage d'être un établissement... concédé (mais avec un tarif malheureusement plus cher). C'est donc cette grève qui fait le bonheur du secteur privé !  

Lire lasuite publiée le 10 avril 2010 : Les nageurs parisiens sont-ils pris en otage en raison d'un manque de dialogue social de la part de la Ville de Paris ?

DCXXXIV (post in English) : The entrance hall of a building located somewhere in Rivoli street.

Cet article a été publié en français le 5 août 2009.

On the uneven side of rue de Rivoli, not far from the Saint-Jacques tower, erring from entrance hall to entrance hall, these interesting settings from Napoleon III's reign (1852-1870) can be found. It's a copy of the Fontainebleau school (popular during the 16th century) spiced up with a 19th century sauce. It was a bit clumsy but it was quite fashionable then.

It reminds us that Rivoli street was begun during the reign of Napoleon I (1804-1815) : the section between Concorde square and Palais royal. But, the it was prolonged after 1850 by the will of Baron Haussmann to Saint-Antoine street in the 4th arrondissement. It deeply changed the layout of the 4th arrondissement (which by the way became the 4th arrondissement only in 1860).

This post was first published in French on August 5th, 2009.

DCXXXIII bis : Statistiques de mars 2010 pays par pays.

J'avais signalé que les statistiques Géovisites de février 2010 me paraissaient pour le moins étonnantes avec un prétendu doublement du nombre de visiteurs. En mars, les statistiques me paraissent beaucoup plus crédibles avec 2675 visiteurs soit 5 de moins qu'en janvier 2010. La part de la France tombe à 84% (2 254 visiteurs), en 2e position on trouve la Belgique 3% (73 visiteurs), en 3e le Canada 2% (56 visiteurs), en 4e les Etats Unis 1% (39 visiteurs), en 5e la Suisse 1% (30 visiteurs), en 6e le Maroc 1% (22 visiteurs), en 7e le Royaume Uni 1% (19 visiteurs), en 8e l'Espagne 1% (18 visiteurs), en 9e la Tunisie 1% (17 visiteurs), en 7e l'Italie 1% (17 visiteurs).

Puis viennent avec moins de 1% : Ukraine (13 visiteurs), Allemagne (13), "Europe" (7), Suède (7), Algérie (6), Sénégal (4), Pays Bas (4), Pologne (4), Japon (4), la Réunion (4), Brésil (4).

Pays dont 3 visiteurs sont venus dans le mois de mars : Roumanie, Norvège, Vénézuéla, Russie, République Tchèque.

2 visiteurs : La Martinique, Israël, Nouvelle Calédonie, Afrique du Sud, Autriche, Lettonie, Danemark, Slovaquie

1 visiteur : Syrie, Taïwan, Singapour, Argentine, Saint-Pierre-et-Miquelon, Philippines, Bulgarie, Chine, Colombie, Egypte, Finlande, Grèce, Hong Kong, Croatie, Indonésie, Irlande, Corée, Monaco, Mexique, Australie.

DCXXXIII : Une exposition à voir ce samedi après-midi pour en savoir plus sur le génocide tsigane

Voilà un sujet qui est fort mal connu : le génocide des Tsiganes pendant la 2nde guerre mondiale. Chaque année, quand j'enseigne cette période, je donne à mes élèves un petit texte à mes élèves de 3e pour leur expliquer qu'outre les Juifs, un autre peuple a été victime d'une volonté d'extermination totale par les nazis : les Tsiganes. Ce petit texte nous apprend qu'au moins 220 000 d'entre eux ont été tués, mais pour le reste, j'avoue que je n'en savais pas beaucoup plus sur cette question.

Mon attention a donc été particulièrement attirée par l'exposition qui se tient à la salle Jean Mouly dans la mairie du 4e arrondissement (la porte au rez-de-chaussée au fond de la cour). Elle s'intitule en effet "Mémoires tsiganes 1939-1946. Regards artistiques sur l'internement et le génocide des Tsiganes. Kkrist Mirror et Gabi Jimenez".

La visite permet de connaître les faits de manière très précise et très rigoureuse. On apprend que les Tsiganes de France (contrairement à ce qui sait passer dans des nombreux autres pays d'Europe) n'ont pas été déportés vers les camps d'extermination. Après le rattachement de l'Alsace et de la Lorraine par la France, la population tsigane de ces territoires a même été envoyée de force vers les camps situés en France.

Pour les Tsiganes de France, la politique raciale menée par l'Allemagne nazie et le gouvernement de Vichy a conduit à un internement systématique de tous les Tsiganes dans des camps de concentration. Un panneau explique très précisément les différentes phases de la mise en oeuvre de cette décision (je le reproduis car en tant que professeur d'histoire-géographie du secondaire, je le trouve vraiment intéressant) :

 Un autre panneau montre de manière très précise la répartition des camps dont 5 étaient en "zone libre" et 25 dans la "zone occupée" :

 Les conditions de vie dans ces camps étaient particulièrement pénibles. Une lettre envoyé par un prisonnier à un préfet montre que les détenus vivaient dans le plus total dénuement.

J'étais aussi venu en me demandant pourquoi le titre de l'exposition fixe comme limite finale de la période l'année 1946 : chacun sait que la 2nde guerre mondiale s'est finie en Europe en mai 1945. J'ai eu la surprise de découvrir que les camps d'internement mis en place pendant l'Occupation n'avaient libérés leurs prisonniers qu'en août 1946, soit deux ans après la libération d'une grande partie du territoire français. Cela s'explique car la République n'était pas non plus dénuée de préjugés à l'égard des Tsiganes. Dès 1912, une loi avait été votée pour obliger les seules populations nomades à subir un mode de contrôle très étroit : chaque individu de plus de 13 ans devait avoir sur lui une carte anthropométrique.

L'exposition s'accompagne d'oeuvres de deux artistes.

Kkrist Mirror est l'auteur d'une bande dessinée à propos du camp de Monteuil Bellay où 4000 Tsiganes ont été enfermés. Je n'ai jamais très sensible à la B.D. mais c'est un bon moyen de montrer les souffrances dont on été victimes les détenus et certaines vignettes montrent aussi combien le reste de la population a été souvent au mieux indifférente au pire favorable à cette politique.

J'ai été plus sensible aux créations de Gabi Jimenez représenter la France au « Roma Pavillon » de la Biennale d'art contemporain de Venise en 2007. Je trouve que ces oeuvres marquées par le contraste entre un côté très bariolé et un autre relatif à l'enfermement sont très réussies.

 J'ai notamment apprécié l'oeuvre suivante que je me permets de reproduire sur ce blog en espérant que cela ne gênera pas l'artiste.

 L'idée de l'artiste semble être que l'internement subi par les Tsiganes ressemble à celui vécu par d'autres populations notamment les immigrés sans papiers placés en centre de rétention.

Je reste cependant persuadé que dans le monde actuel, aucune solution n'est simple. Il est absolument nécessaire que la France contrôle les flux migratoires tout en veillant à ce que les personnes venues en France souvent dans des conditions ignobles puissent, si elles sont arrêtées car elles ne sont pas en règle, être détenues dans des conditions dignes.

En ce qui concerne les Tsiganes, la politique d'internement était elle complètement inadmissible puis ces populations nomades venues d'Inde sont arrivées en Europe depuis plusieurs siècles. Leur situation actuelle est elle aussi fort discutable dans la France de 2010.

L'exposition commencée mercredi 31 mars s'achève dès jeudi 8 avril. Elle est ouverte en semaine de 14h à 18h et le samedi de 14h à 17h... donc si vous travaillez la semaine, il n'y a que cet après-midi samedi 3 avril 2010. N'hésitez pas à y aller.

J'ai trouvé une partie des informations sur cette exposition sur la page du site de la mairie du 4e arrondissement.

DCXXXII bis : Nouveau record de fréquentation

Hier, peut-être grâce à Goldorak, ce blog a battu un nouveau record : 242 pages lues en une journée.

DCXXXII : Mardi 6 avril, l'association les mille-feuilles reçoit un invité d'honneur : Antonio TABUCCHI

Je peux témoigner que faire vivre une association demande est une entreprise de longue haleine.

C'est donc avec beaucoup de plaisir que je constate la vitalité d'une association installée dans le 4e arrondissement : l'association des Mille-Feuilles.

Le mardi 6 avril prochain, elle reçoit comme c'est son habitude une palette d'écrivains avec en invité d'honneur Antonio Tabucchi.

Pour plus d'information voici les renseignements qui m'ont été communiqués :

 

mardi prochain 6 avril à 19h30,   dans le cadre des Mille-Feuilles au restaurant Les Fous de l'Île   (33 rue des Deux-Ponts - 75004 Paris, métro: Pont-Marie, tél.: 0143257667),

  on pourra rencontrer et entendre :

 - Antonio TABUCCHI, écrivain, traducteur et enseignant italien,

  auteur d’une vingtaine de romans et d’essais traduits dans le monde entier,

  spécialiste de la littérature portugaise (il a traduit toute l’œuvre de Pessoa),

  chroniqueur à El Pais et au Corriere della Sera,

  intellectuel européen engagé vivant entre la Toscane, Lisbonne et Paris, pour :

  Le Temps vieillit vite, nouvelles traduites par Bernard Comment, Gallimard, 2009.

 

  Antonio Tabucchi a choisi de convier à ses côtés :

 

  - Bernard COMMENT, écrivain suisse, traducteur d’Antonio Tabucchi et éditeur,

  directeur depuis six ans de la collection Fiction & Cie aux Éditions du Seuil

  (après avoir été cinq ans directeur de la fiction à France Culture), pour:

  Triptyque de l’ongle, roman, postface d’Antonio Tabucchi, Joca Seria, 2008,

  

  - Andrea BAJANI, romancier, essayiste et scénariste italien, pour :

  Si tu retiens les fautes, quatrième roman, Gallimard, 2009.

 

  La présentation et l'échange, formalisés,

  seront suivis d'un second temps, plus informel, autour d'un repas,

  le tout, indissociable, pour le prix de 21 € (hors boissons).

  IL EST PRUDENT ET SOUHAITABLE DE RÉSERVER :

  01 43 25 76 67 ou  [email protected]